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EAN : 978B0CNH2CNS1
199 pages
Librinova (16/11/2023)
4.74/5   29 notes
Résumé :
Sur la Rocheuse, dernier endroit habitable de la planète, l’humanité décimée lors du Chaos est parvenue à se reconstruire en une société à la technologie avancée. Sa survie, elle la doit aux Sevanes, sept entités qui ont créé l’Arche pour enregistrer les connaissances humaines et les protéger du cataclysme.
Aujourd’hui les Sevanes ne sont plus, mais l’Arche continue de sauvegarder les souvenirs des habitants de la Rocheuse.
Citoyen modèle et travaille... >Voir plus
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Spes-Nova, tome 1 : La tombée de l'Aurore par Barbati

Spes-Nova

Elie Barbati

4.35★ (240)

3 tomes

Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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sur 29 notes
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L'Humanité primaire n'est plus, Vive l'Humanité nouvelle !

Et à chaque renouveau, les mêmes emmerdements et les mêmes écueils, à croire que la nature humaine demeure immuable dans sa bêtise et son orgueil maladif. Seuls le décor et les appellations se griment, l'appareil politique gangréné, lui, demeure.

A l'heure où le Chaos a décimé notre monde, une poignée de survivantes, les Sevanes, femmes par la suite déifiées, se sont attelées à rassembler les cendres de la mémoire du Monde dans une Arche, comme une dernière sauvegarde du disque dur de notre civilisation.

Benjamin Menvielle pose ici les bases d'une ère nouvelle, accouchant d'une engeance aseptisée. Un territoire où les relations humaines ont été dépossédées de leur chaleur et de leur simplicité premières pour laisser place à une communauté « écran » qui gèle les coeurs en faisant la part belle aux hologrammes. Une société où les êtres de chair, de polymères et de carbone ne sont que des numéros de série (une codification d'identification qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler nos systèmes contemporains d'assurance maladie voire de traçabilité des denrées alimentaires), tous « cultivés » dans des serres in vitro et vendus aux plus offrants lors de grandes kermesses faisant office de vente aux enchères.

L'intention de départ, comme il est souvent de mise, est louable : reconstruire sur des bases plus fraternelles, un écrin où la notion de propriété aurait été abolie, mère de beaucoup de maux, où chacun « oeuvrerait » au bien commun plutôt que de besogner pour sa propre personne, où les ressources vitales seraient redistribuées de façon égale sans tenir compte de la classe, du genre ou de la race. L'auteur ne lésine pas sur les références aux grands mouvements qui nous ont traversés, savoir la collectivisation, la socialisation des moyens de production et des biens. On s'amusera devant la posture très « camarade » des protagonistes, sanctionnant chacun de leurs échanges par le scandement « Pour les Sevanes », comme un écho au ralliement à la Cause.

Mais le joli vernis s'avère souvent le prétexte inavouable et méprisable d'une oligarchie déterminée à contenir, par quelque moyen que ce soit, qu'il tienne de la propagande ou à une diversion opiacée, la Masse afin qu'elle n'interfère de près ou de loin dans le maintien de ses propres intérêts, bien souvent misérables et insignifiants.

Chacun à leur manière, la pléiade de protagonistes peuplant le récit, à l'aube de raids menés par une population autochtone, les Autres, êtres rouges aux yeux noirs, barbares démoniaques s'il en est et évidemment méprisés des hauts placés à l'instar de leurs ancêtres et de leur schéma de pensée imbécile, tenteront d'infiltrer le système afin de mettre à mal ce jeu de dupes. La Résistance s'organise, l'enchainement rapide, millimétré entre les personnages nous emporte. Ca grouille, ca s'agite, la rumeur enfle, la menace gronde, la Résistance s'organise : ca va péter !

Les questionnements liberticides, philosophiques, éthiques et moraux que soulèvent cet Ordre politique despotique ne manquent pas et l'auteur se réjouit d'en gaver le lecteur qui frémit face aux tensions qui se cristallisent et qui sent poindre les prémisses d'une guerre civile.

Sous couvert d'une écriture intelligente et profonde, l'auteur ne se refuse aucune percée incisive pour nous plonger dans une atmosphère crasse et humide, amenant même parfois sur les rives dangereuses de l'idéologie sectaire et de l'autel sacrificiel. On est littéralement happé par l'urgence. Les problématiques sont abordées avec finesse et sans préavis. Je n'ai pu m'empêcher de retenir quelque pincement au coeur quant au traitement qu'il est fait de cette épineuse question du renseignement et de l'importance de la mémoire collective et d'un passé commun comme fondation essentiel de toute civilisation. Après tout, la troisième guerre mondiale ne serait-elle pas celle de l'information ?

Une lecture qui m'a remuée et que je recommande absolument ! Petit plus pour la référence Avatar et notamment à son arbre des âmes qui s'offre ici une réinterprétation somme toute originale, la cyprine en supplément !

Un grand merci à LIBRINOVA et à NetGalley.
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L'Arche des Sevanes se révèle être un récit d'une grande complexité et il faut y être préparé. Ce n'est pas une lecture d'été, c'est plus proche d'un "Neuromancien" qu'un d'un "Meilleur des mondes". Une complexité qui peut parfois être un peu surjouée inutilement.

Implanté dans un univers post-apocalyptique baptisé La Rocheuse, ce monde s'est reconstitué autour d'un lieu central connu sous le nom de l'Arche, une sorte d'arche de Noé dédiée à la préservation de la connaissance. Au fil des pages, nous suivons le parcours de Nalbandian, un protagoniste dont la personnalité se dévoile progressivement, profondément épris d'Opsy, une figure mystérieusement disparue. Ce qui confère une dimension supplémentaire à l'intrigue est l'inclusion de personnages tels qu'Egon, un membre de l'Ordre, Valmy, un rebelle, Mew, une femme, et SD, un personnage énigmatique dont l'importance future se profile.

La richesse de l'intrigue réside dans sa créativité remarquable. L'auteur a tissé un univers d'une diversité étonnante, où chaque élément contribue à une trame complexe. Ce qui frappe le plus dans ce roman, c'est incontestablement la plume de l'auteur. Sa prose, d'une originalité marquante, s'apparente à un mélange harmonieux de classicisme et de modernité, forgeant ainsi un style véritablement singulier. Une dimension musicale se dégage de son écriture, parfois parsemée de rimes, donnant l'impression de lire de la poésie, bien que celle-ci ne soit pas structurée en vers.

Que l'on adhère ou non à ce style, il mérite d'être découvert. L'auteur parvient à transcender les conventions littéraires, il offre une expérience de lecture unique. En déployant une plume aussi distinctive, il inscrit son roman dans une catégorie à part entière, laissant au lecteur une empreinte indélébile et l'envie de découvrir davantage de son univers.
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Lors du Chaos, le monde tel que nous le connaissons s'est éteint. Sept entités, nommées Sevanes, ont réussi à sauver toute la connaissance de l'histoire de l'humanité, en l'enregistrant dans l'Arche. Grâce à cette connaissance, une nouvelle humanité a émergé, autour de l'Arche, c'est ce que l'on appelle La Rocheuse.
Tout part de là.
Ensuite, on suit un certain nombre de personnages aux desseins et aux parcours divers et variés.
Mais finalement, pour moi tout le livre pourrait se résumer en cette phrase de l'agent Raka : "Est-ce que tu sais ce qui
fait notre singularité ? Notre capacité à concevoir des choses qui n'ont aucune emprise avec la réalité. Elles nous permettent de nous organiser en communauté, de vivre ensemble."
Ce roman est un chef d'oeuvre. Je n'ai jamais rien lu de tel. Je trouve l'écriture tellement contemporaine. L'auteur arrive à écrire merveilleusement mais sans que cela ne porte atteinte au rythme.
Plein de ++ pour cette première partie en attendant le tome 2.
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Je vous présente aujourd'hui un roman postapocalyptique futuriste, à l'ambiance cyberpunk qui, disons-le, m'a branchée sur le genre ! Cyborgs, intelligences artificielles et rébellion sont les maîtres-mots de ce récit qui a su souligner la pléthore de failles sociétales de manière exacerbée.

B.Menvielle nous plonge effectivement dans la Rocheuse à l'équilibre précaire, où la notion de propriété n'est plus, et où tout est rationné selon sa note de civisme. Ce système qui se veut juste et inébranlable ne fait qu'accentuer les inégalités sociales, comme en témoignent les bas-fonds où les vices y sont portés à leur paroxysme. Omnipotence, manipulation, secte, révolte, drogue, trafic… tant de sujets abordés avec habilité et portés par une plume très immersive, fluide et qui ne perd pas de temps en détours.

L'auteur nous livre une histoire bien rythmée grâce à ses nombreux points de vue et récits enchâssés qui nous permettent de mieux comprendre les enjeux de l'intrigue et surtout, d'être immergé dans toutes les strates de cette société alambiquée. Effectivement, l'Ordre dirigeant la Rocheuse et protégeant l'Arche (la sauvegarde de la mémoire de l'Humanité), semble corrompue et non étrangère à la manipulation de la mémoire collective.

&#xNaN« Le passé, le présent et le futur de chacun des habitants de la Rocheuse, tout autant que l'humanité, elle-même, s'écrivaient dans l'Arche, sous leur contrôle. » • « Celui qui n'est pas libre de vouloir ne sera jamais libre de pouvoir. »&#xNaN

Une réelle critique de notre société est possible avec cette plume tantôt poétique tantôt crue et engagée qui ouvrent la réflexion :&#xNaN« C'était ce bruit permanent, les informations, tout le temps, la publicité, partout, les palabres, les images, les sons, cette façon qu'avait la société d'assourdir ses ouailles. C'était toute cette célérité du futile, cette inertie de l'inutile […]. Les cerveaux étaient abreuvés de tant de choses qu'ils étaient devenus incapables de simplement penser. »&#xNaN

Pour clore, c'était un superbe récit très complet où l'on ne s'ennuyait jamais ! Une fois les premières pages lues et l'univers complexe pris en mains l'histoire se lit avidement ! La fin donne envie de lire la suite et présage un monde à feu et à sang !
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Une galerie de personnages, appartenant aux diverses strates de la société créée par les Sevanes, pour nous faire entrer dans le quotidien d'une Humanité qui a, tant bien que mal, survécu au chaos. Une succession de lieux qui présente, elle aussi, ce qui a été reconstruit pour faire fonctionner cette nouvelle société, particulièrement artificialisée.

Un univers plutôt intéressant, dont l'on découvre progressivement les rouages, mais qui manque, je trouve, pour l'instant de véritable liant, du moins de protagonistes porteurs du récit - cela se ressent d'ailleurs dans mon avis, qui reste lui aussi en surface -, même si le dénouement laisse penser que l'ensemble va s'étoffer dans le tome suivant, que je lirai donc pour confirmer, ou infirmer, mes impressions finales.

Je remercie Librinova et NetGalley de m'avoir permis la découverte de ce premier tome un peu trop globalisant, mais prometteur.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Une dizaine de convives garnissaient la table de leurs présences lascives. Tous vêtus de quelque combinaison de couleurs autant que d’un voile d’impudeur.
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Est-ce que tu sais ce qui fait notre singularité ?
Notre capacité à concevoir des choses qui n'ont aucune emprise avec la réalité. Elles nous permettent de nous organiser en communauté, de vivre ensemble.
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On dit qu’ils étaient des centaines et des centaines, ivres de chaos et de fin du monde, déments hallucinés aux cheveux hérissés, piétinant le passé de leurs viles intentions, hurlant à l’avenir leurs obscures prétentions.
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Nalbandian, lui, endurait la solitude corrosive, le vide de la vie sans amour, le vertige de l’existence qui s’étire sans laisser de trace.
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Les lucioles jetaient leur lumière tamisée sur les corps enivrés.
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