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sur 2285 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
J'ai été refroidie (Mais vraiment, genre douche glacée) à l'arrivée du premier personnage féminin "en âge".
Le sexisme (même pas latent. le sexisme évidement, limite assumé) du récit dès son entrée en scène m'a scandalisé.
Avant, le roman était presque exclusivement masculin, 6 hommes et une petite vieille, et je me disais avec un demi sourire qu'on ne risquait pas de passer le Bechdel.
A l'arrivée de la jeune fille, l'auteur aggrave son cas!
J'ai trouvé ça sur internet :
"Un des points négatifs de ce roman se situe d'ailleurs dans le rapport aux femmes et a leur place dans la communauté. Les rôles sexuels sont fortement différenciés. Les hommes ont le pouvoir et réalisent les taches prestigieuses ; au contraire, les femmes ne sont vues que comme des mères ou des partenaires sexuelles éventuelles. Les personnages féminins passent leur temps a faire la cour, l'amour ou la vaisselle. Elles ne parlent que pour séduire les hommes ou se livrer a des commérages. Elles n'ont pas voix au chapitre concernant la vie du groupe. D'ailleurs, la jeune et jolie Miette est muette. Alors que cette impression désagréable s'accroit au fil des pages, on ne comprend pas bien si Merle décrit la difficile situation des femmes dans une société pré-moderne ou s'il laisse simplement exprimer un sexisme inconscient et encore très présent dans une société moderne. "

Et je ne crois pas vraiment à une dénonciation de la difficile situation des femmes dans une société post-moderne.
Ce récit est une fiction.
L'auteur aurait pu donner la parole à des personnages féminins. Il aurait pu en inventer une (ou deux, ou trois) qui ne soit ni une mégère ni une poupée gonflable.
Il a décidé que la jeune fille serait MUETTE.
Pratique! Quel homme ne rêverait pas d'une partenaire sexuelle qui fait aussi sa lessive, Mais n'a pas de voix pour se plaindre ni gémir qu'elle a la migraine? le paradis en quelque sorte! Dire qu'il n'a fallu qu'une petite apocalypse nucléaire pour que ces bonnes femmes retrouvent leur place!

La sexualisation et les sous-entendus autour d'un personnage de très jeune fille (14 ans) frôle la pédophilie. Mais à en croire l'auteur, c'est l'apocalypse! Il faut bien renouveler l'espèce, il serait malvenu de chipoter sur l'âge de cette gamine!

Par ailleurs, il se trouve dans le roman un traitement du viol comme jeu sexuel qui m'a fait froid dans le dos :
"-même que j'ai été violée, je suis quand même pas une putain.
- Mais j'en suis sûr, dis-je avec force. Ce n'est absolument pas ta faute, je n'y pensais pas!"
Je la prends dans mes bras, je lui caresse d'une main tremblante la joue et les cheveux. A cet instant, c'est surtout de la compassion que je devrais ressentir, mais je n'éprouve rien que du désir. Il me tombe dessus à l'improviste et me possède avec une brutalité qui m'effraie. Mes yeux se troublent, ma respiration change. Il me reste juste assez de lucidité pour penser qu'il me faut obtenir son consentement à tout prix et tout de suite, si je ne veux pas me mettre dans le cas de la violer à mon tour.
Je la presse. Je la somme de me répondre. Bien qu'elle soit passive dans mes bras, elle hésite, elle résiste encore et enfin quand elle acquiesce, c'est, je crois, davantage parce qu'elle est prise par la contagion de mon désir que persuadée par mes raisons. [...] On dirait que je l'ai enfermée, cette tendresse, dans un coin de ma conscience pour qu'elle cesse de me gêner. Et je prends Agnès avec rudesse, avec violence."

On peut traiter de la difficulté et de la violence des rapports humains suite à une apocalypse. Mais l'auteur ne dénonce rien. Il est d'une bonne foi affligeante.
Son protagoniste, Emmanuel, est un cas de Gary-Stu, à savoir un personnage idéalisé, admiré de tous, qui s'avère aussi compétente en agronomie, finances, arts de la guerre, stratégie, diplomatie, politique, religion, tout en étant irrésistible auprès des femmes de tous âges, respecté par ses pairs, d'une autorité naturelle, d'une intelligence hors norme, et d'un sens aigü de la justice.
Ou vraiment? C'est lui qui viole Agnès, ci-dessus, sans l'ombre d'un remord.

Et c'est ce cliché de personnage lisse de perfection qui me pousse à croire que les points de vue d'Emmanuel sont ceux de l'auteur : Emmanuel ne commet pas d'erreur de jugement, il est tout au long du roman une sorte de messie. Son point de vue est partagé comme celui du juste.

En plus de rendre le personnage insupportable, ça rend le roman illisible.
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