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sur 2299 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Malevil est l'un des romans qui m'a le plus marqué, suffisamment pour le lire trois fois.
Robert Merle nous propose ici une histoire dans un environnement post-apocalyptique parfaitement crédible où un groupe de personnes habitant un château devra sa survie à l'épaisseur des murs après une probable catastrophe nucléaire.
Passé le choc et la stupéfaction, l'évidence est là, ils sont peut-être les seuls survivants et très vite le problème des ressources et l'organisation de cette nouvelle vie va accaparer toute l'énergie de ce petit groupe.
La vie reprend petit à petit ses droits et une harmonie précaire va s'installer, jusqu'au jour où l'on apprend qu'il y a d'autres survivants, plus nombreux que l'on croyait, passés les premiers espoirs, le doute s'installe, après tout l'homme n'est-il pas un loup pour l'homme ?
L'auteur excelle dans la description et la lecture des rapports humains. La perte de tous les repères qui procuraient sécurité et stabilité va donner prétexte à un scénario passionnant.
Dans l'adversité certains vont assumer par devoir un rôle qui ne les enchantent pas mais auquel ils ne peuvent pas se dérober, d'autres vont révéler des qualités insoupçonnées au service de la collectivité et faire preuve de grandeur d'âme, d'autres au contraire...
Dans une société à réinventer va-t-on répéter les mêmes erreurs ? le pouvoir corrompt-il obligatoirement l'homme ?
Emmanuel, Momo et la Menou, Miette, Fulbert, autant de personnages qui vont nous faire vivre des moments forts et nous interroger sur la nature humaine, car je crois que c'est essentiellement de cela que l'auteur nous entretient, il décortique notre mode de vie et notre société, nous parle de grandeur et de bassesse, de chute et d'élévation, d'altruisme et d'égoïsme.
Malevil est aussi et surtout une fresque épique et dramatique faite de bruit et de fureur qui saura nous tenir en haleine jusqu'au bout, pour ma part l'un des meilleurs livres que j'ai lus.
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Malevil est un chef d'oeuvre. Un chef d'oeuvre de la littérature française du début des années 70. Plus surprenant, un chef d'oeuvre de science-fiction, plus exactement de science-fiction post-apocalyptique…rurale qui plus est. Tout un programme !
Robert Merle sait nous happer : il nous plonge dans la campagne profonde, un terroir qui fleure bon la tradition, les bêtes, les petits plats roboratifs et le bon vin, les bois, la terre labourée puis y introduit une catastrophe…et nous laisse observer ensuite ce qui arrive, de façon presque sociologique, nous laisse entrevoir les conséquences psychologiques, sociétales, politiques, humaines de sa terrible dystopie épique dans laquelle le patois reste la langue naturelle et la campagne l'unique décor. Un chef d'oeuvre car il entrelace avec brio structure narrative haletante, histoire captivante, écriture merveilleuse et ciselée, nombreuses réflexions existentielles, théologiques, philosophiques qui nourrissent l'âme, le coeur et la raison.

Il y a un avant et un après vous l'aurez compris dans ce roman. La ligne de fracture est appelée pudiquement « l'Évènement », une catastrophe nucléaire dont on ne connait pas grand-chose, plus personne n'étant là pour pouvoir l'expliquer. Tout n'est que suppositions et craintes. Après "Le jour de l'événement", à Pâques 1977, il reste quelques survivants, ayant eu la chance de se trouver dans des endroits relativement protégés (en l'occurrence une cave à vin pour notre héros et ses acolytes) durant l'explosion. Entre les deux, de multiples changements. de valeurs, de société, de repères. Une régression. Une société à réinventer. Un retour au Moyen-Age avec une population réduite à presque rien.

« C'est une régression en ce sens que le savoir et la technologie ont été anéantis. L'existence est donc plus précaire, plus menacée. Cependant, ça ne veut pas dire qu'on soit plus malheureux. Bien au contraire ».

Avant, Malevil était un château restauré appartenant à Emmanuel Comte qui comptait l'ouvrir aux touristes. Une chose un peu artificielle dans laquelle on tentait de raviver les fantômes. Après, Malevil est bien autre chose avec ses terres, ses troupeaux, ses réserves de foin et de grain et ses compagnons unis comme les doigts de la main…et ses deux jeunes femmes destinées à sauver l'humanité en portant des enfants. « C'est aussi notre repaire, notre nid d'aigle. Ses murs nous protègent et nous savons que nous serons enterrés dans ses murs ». La vie s'organise donc après l'événement, Emmanuel accueillant un ensemble de personnes à demeure qui deviendront une communauté.
On découvre comment la vie reprend ses droits, l'organisation et la hiérarchie qui se mettent en place peu à peu, la façon de prendre des décisions, de partager les ressources, les activités qui occupent les hommes désormais privés d'électricité et de toute source d'énergie, la défense contre les autres. Cette communauté qui, après chaque épreuve va se fortifier. L'amour de la vie s'est intensifiée, les plaisirs sociaux sont plus vifs, les peurs plus animales et primaires, les combats plus virils. le sentiment religieux est plus présent et nécessaire. La femme est revenue à une condition bien inférieure à celle de l'homme, son rôle étant soit de s'occuper des tâches ménagères, soit d'être objet sexuel pour tous, soit enfin de procréer. Cette place dévolue aux femmes peut faire tiquer, j'y vois justement une dénonciation de la part de l'auteur : la régression de la société signifie aussi hélas celle de la condition féminine qui s'est battu et qui continue de se battre pour avoir une place égale à celle de l'homme. En faisant un bond en arrière, ce sont des années de lutte féministes qui se sont envolées.

Au-delà des regrets, de la prise de conscience des contradictions de l'homme, «la seule espèce animale qui puisse concevoir l'idée de sa disparition et la seule que cette idée désespère » , force est de se demander si ces hommes vont répéter les mêmes erreurs que par le passé, si la puissance et le pouvoir vont corrompre certains, si la guerre va être l'unique voie pour résoudre les désaccords.

Il est passionnant de découvrir comment la vie s'organise dans le village d'à côté, à La Roque, où une vingtaine de survivants sont pris sous la terrible et despotique aile d'un soi-disant curé, Fulbert. Puis d'observer les relations entre les deux territoires, deux sociétés radicalement différentes, deux mondes, désormais éloignés à plusieurs heures de marche quand la voiture mettait quelques minutes pour parcourir ces 15 kilomètres.

Distance et temps ont en effet changé considérablement d'échelle abolissant les anciens repères : « Nous sommes très occupés et pourtant, rien ne nous presse. Nous disposons de vastes loisirs. le rythme de la vie est lent. Chose bizarre, bien que les journées aient le même nombre d'heures, elles nous paraissent infiniment plus longues. Au fond, toutes ces machines qui étaient supposées faciliter notre tâche, autos, téléphone, tracteur, tronçonneuse, broyeur de grain, scie circulaire, elles la facilitaient, c'est vrai. Mais elles avaient aussi pour effet d'accélérer le temps. On voulait faire trop de choses trop vite. Les machines étaient toujours là sur vos talons à vous presser ».
Ce ralentissement du temps remarqué dans les gestes même, a le don de modifier les rapports humains, de les rendre plus profonds et intenses.

C'est Emmanuel qui raconte, sorte de journal de bord, dans lequel quelque fois nous lisons avec étonnement un rajout de quelques pages, une note, de la part de Thomas, le seul de la bande qui ne soit pas un enfant du pays. Comme cela est subtil de la part de Robert Merle : nous pouvons cerner les différences de points de vue, le manque d'objectivité, certes léger de la part d'Emmanuel qui se veut précisément bienveillant et le plus objectif possible. Ces petites notes, rares, viennent nous rappeler que toute objectivité est vaine, l'histoire est racontée et ne peut être précisément ce qu'elle est vraiment. Toute histoire narrée est déformée par le point de vue en présence. Ces notes permettent aussi au récit de gagner en crédibilité. Et quelle écriture dans ces rapports, ce sont à la fois des réflexions servies par une plume classique comme on n'en fait plus guère, cette plume a pris de la bouteille et revêt une élégante et subtile robe, et des échanges parlés aux accents du terroir, comme le mettent en valeur rien que les diminutifs donnés aux gens et aux bêtes : les ménines, La Noiraude, Miette, la Falvine, La Menou…

Quant aux personnages, ils sont délicieusement croqués, impossible de ne pas les aimer, de ne pas être touché (je pense notamment au poignant Momo, personnage haut en couleur) ou de ne pas les détester, dans tous les cas impossible de rester indifférent. Ces descriptions, leurs comportements et réactions en disent long sur la nature humaine dont nous avons là, comme offert, un inventaire fabuleux.
« Mais si Thomas était beau, il ne l'était pas comme on l'est chez nous. La statue grecque et le profil parfait ne sont pas nos canons. Peu nous importent un gros pif et un lourd menton si, derrière, il y a le feu de la vie. Nous aimons les gros gars carrés, rieurs, blagueurs, un peu farauds ».

Loin de certains romans post-apocalyptiques très futuristes, Malevil me fait penser à l'arche de Noé revisité en sauce terroir. Il fait la part belle aux hommes, aux valeurs humaines, à ses contradictions et ses paradoxes. Servie par une plume de toute beauté, c'est une lecture passionnante, une lecture nécessaire. Une lecture qui parle du recommencement.

« Je me transportai avec mon livre fermé et mon tabouret contre l'autre jambage de la cheminée, pour me réchauffer le côté gauche. La Menou jeta des brindilles dans le feu pour me donner de la lumière, j'ouvrit la Bible à la première page et je commençai à lire la Genèse. Tandis que je lisais, une émotion mêlée d'ironie m'envahit. C'était là, à n'en pas douter, un magnifique poème. Il chantait la création du monde et moi, je le récitais, dans un monde détruit, à des hommes qui avaient tout perdu ».
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« l'Événement » à lieu à Pâques 1977. Un cataclysme, probablement d'origine nucléaire, ravage la terre entière. Une gigantesque déflagration réduisant tout en cendres… et puis, plus rien, le silence, plus de radio, plus d'électricité. Pourtant, une poignée d'habitants de Malevil, qui se trouvaient plus ou moins à l'abri dans les caves d'un château moyenâgeux appartenant à Emmanuel Comte, parviennent à survivre au désastre. Reste maintenant à s'organiser…

En se limitant au sort de quelques survivants d'une bourgade de campagne française, ce roman post-apocalyptique ne s'intéresse pas au reste du monde, dont on ne saura d'ailleurs rien, et livre une vision très locale, voire même rurale de l'apocalypse. Servi sous forme de journal écrit par Emmanuel Comte, agrémenté de quelques annotations d'un autre survivant, visant à « éclairer » certains faits, voire à corriger certaines omissions, ce roman qui sent bon le terroir n'hésite d'ailleurs pas à nous baigner dans un patois qui a également eu la bonne idée de survivre à la destruction.

Le lecteur s'attache très vite aux quelques personnages qui ont miraculeusement survécu au drame et dont Robert Merle parvient à brosser le portrait avec grand brio. de l'indestructible Menou au bouleversant Momo, en passant par les incontournables Peyssou, Meysonnier et Colin, Robert Merle livre des personnages qui continuent à vivre dans notre esprit longtemps après avoir refermé le roman… peu importe le sort qu'il leur a réservé.

Cette régression de notre société vers le Moyen-Age s'avère être une invitation à tout reconstruire avec les moyens du bord en en évitant les erreurs du passé. Dès que la survie à court terme, allant de l'hébergement aux réserves de nourriture, est garantie, l'auteur s'intéresse avec brio à la reconstruction de cette mini-société, offrant quelques réflexions existentielles, théologiques et philosophiques particulièrement intéressantes.

L'espérance de vie au sein de cette nouvelle société, dépourvue des évolutions technologiques, s'avère certes plus limitée, mais le rythme de vie est également beaucoup moins élevé, les rapports humains beaucoup plus profonds et les petits plaisirs de la vie, tel qu'un bon verre de vin, beaucoup plus intenses. C'est à se demander ce que le progrès nous a finalement apporté au niveau de la qualité de vie ?

Les lecteurs qui ont un minimum d'affinité avec la cause féminine ne manqueront cependant pas de noter que Robert Merle effectue bel et bien une solide régression au niveau de la condition des femmes, dont les plus âgées sont dorénavant affectées aux tâches ménagères, tandis que les plus jeunes reçoivent pour mission de procréer, l'auteur réinstaurant même la polygamie pour l'occasion. C'est donc au moment où les femmes détiennent l'avenir de l'humanité entre leurs mains, qu'elles se retrouvent à nouveau dans un rôle bien inférieur à celui des hommes. Ce ne sont donc visiblement pas les féministes qui ont survécu à cette catastrophe ! Si certains ne manqueront pas de célébrer ce retour au « bon vieux temps », l'auteur risque tout de même de récolter quelques mauvais points pour le côté misogyne de cette dystopie.

Un incontournable, servi par la superbe plume d'un Robert Merle qui dissèque les rapports humains de cette nouvelle civilisation avec une maestria incroyable !
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C'est au cours d'une de ces fameuses lectures communes entre amies et amis babelpotes que j'ai ressorti du fond de ma bibliothèque le roman Malevil de Robert Merle. Il avait pris la poussière depuis une cinquantaine d'années. Je l'avais acheté neuf à sa sortie en 1972 et du haut de mes 16 ans je l'avais dévoré à pleines dents en une nuit. Je l'ai redécouvert en 1981, pour mes 25 ans, avec la sortie du film que je m'étais empressé de voir pour mes acteurs fétiches qu'étaient pour moi Michel Serrault (Emmanuel), Jacques Dutronc (Colin), Jean louis Trintignant (Fulbert) et jacques Villeret (Momo). le roman de Robert Merle très différent du film, avait conservé à mes yeux la même richesse dans ces propos comme dans son histoire. Avec mon expérience de lecteur âgé de 67 ans, j'étais en droit de me demander si cette troisième lecture allait conserver le même intérêt.

C'est vrai que le roman de Robert Merle n'a pris aucunes rides. Nous sommes pourtant en 1970, en pleine guerre froide avec le risque d'un holocauste nucléaire qui plane dans toutes les discussions familiales et qui reste présent dans toutes les conversations de comptoir de l'époque. Cette explosion atomique est au coeur de Malevil et survient brutalement alors qu'Emmanuel Conte, héros de l'histoire, se trouve dans la cave à vin de son château en compagnie de ses amis d'enfance. Les épais murs de la bâtisse vont les sauver du souffle et du rayonnement thermique de l'explosion. C'est ensemble qu'ils vont devoir apprendre à vivre dans une société post moyenâgeuse où l'insécurité et la loi du plus fort est devenu la règle.

Le scénario du roman trouve sa force dans sa narration à la première personne. le coté dramatique et angoissant de l'oeuvre est aussi accentué par la forte personnalité des protagonistes. Ceux –ci sont autant complexes qu'attachants. Que ce soit Emmanuel propriétaire du château, la Menou sa gouvernante au caractère bien trempé, Momo fils de cette dernière et attardé mental ; tous les premiers habitants de Malevil sont hauts et riches en couleur. de même les Colins, les Thomas, les Peyssous, les Meysonnier en tant qu'amis d'enfance du narrateur amènent une réalité et une profondeur à l'histoire qui se transforme grâce à eux en une véritable robinsonnade à la sauce post-apocalyptique.

Les femmes ne sont pas non plus oubliées dans Malevil. de Miette, la jeune fille muette à Catie sa soeur ; de la Falvine en passant par la solide Judith qui est la seule citadine et soixante-huitarde égarée dans cette région rurale du Périgord où l'on parle encore le patois. Robert Merle nous décrit un monde qu'il connaît et qui est à des années lumières des dystopies actuelles où les femmes sont devenues de vraies héroïnes modernes. le roman est écrit à une époque où le féminisme fait ses premiers pas avec la naissance du MLF et où seules les villes à l'inverse du monde rural ont su s'émanciper de l'apport d'un mai 68.

Enfin, les méchants ont aussi droit à toute leur place. de Fulbert le faux prêtre et ennemi juré d'Emmanuel à Armand son homme de main, du comptable Wilmain se faisant passer pour un ancien para aux yeux des hommes de sa bande équipée d'armes de guerre ; tous les ingrédients sont là pour corser l'histoire et lui donner une dimension dramatique. de l'importance d'un semblant de religion à l'inutilité d'une guerre entre survivants dans un monde déjà ravagé, de la traîtrise des derniers hommes à l'égoïsme des autres, le livre aborde ces sujets sans tabous tout au long de ses 600 pages.

Vous l'avez compris, Malevil nous parle d'une communauté sédentaire d'hommes et de femmes avec ses forces et ses faiblesses, derrière les remparts d'une forteresse dans un monde détruit. Un groupe où les différences idéologiques et morales rendent la survie périlleuse. Un groupe qui doit aussi lutter contre des bandes extérieures mais aussi contre sa propre indiscipline interne. Ou les rivalités de sexe sont aussi de la partie, un monde où la monogamie n'a plus sa place et où seule la survie de l'espèce demeure l'essentiel.

Malevil reste et restera toujours sur mon île déserte. Ce sera toujours le coup de coeur du lecteur passionné que je suis resté pour le livre de Robert Merle. Je vous invite à sa lecture et moi pour ma part, je me laisse le droit d'y retourner un jour surement pour une quatrième fois …

« de l'hébreu "imanu-el", qui signifie Dieu est avec nous, Emmanuel est un prénom biblique présent dans les récits de l'Ancien Testament. le prophète Isaïe désignait le Messie à venir par ce prénom… ».
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Malevil prenait la poussière au fond de mon pense-nouille, ne m'étant jamais hasardée à l'ouvrir, et il y serait probablement resté encore un moment si mon ami Patounet n'avait pas volé à mon secours en me proposant de le lire avec moi.
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Emballées par l'idée, d'autres babelpotes se sont jointes à nous : Sandrinette, Anne-So, Fanny, et ma Yaya pour le soutien psychologique.
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Tout le monde connaît Malevil, au moins de nom, donc je n'apprendrai rien à personne.
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Non, ce n'est pas une "romance du pays basque qui entraîne le lecteur à s'interroger sur le couple", pour ceux qui en douteraient encore.
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Emmanuel nous conte sa vie avant l'apocalypse.
Mal aimé par ses parents et ses pestes de soeurs, il fonde une nouvelle famille composée de sept amis, avec lesquels il fonde le Cercle, société archisecrète.
Un jour plus pénible que les autres, Emmanuel prend son vélo et va se réfugier à Malevil, château fort abandonné qui jouxte la propriété de son oncle Samuel.
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Je vous passe les détails : Malevil finit par lui appartenir et il s'y installe avec la Menou et son fils Momo.
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C'est en 1970, alors qu'ils sont à la cave en train de mettre le vin en bouteilles que la civilisation s'effondre, et avec elle toute forme de vie sur la surface du globe.
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Coup de bol, ses potes étaient venus le voir. Ils forment un petit groupe de rescapés qui vont devoir réapprendre à vivre et s'adapter au nouveau monde.
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Après une première partie que j'ai trouvée un peu longuette, je me suis complètement fondue dans le roman (la chaleur, voyez-vous) et la plume de l'auteur m'a embarquée, envoûtée, et plein de mots en "ée".
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Le décor est magnifiquement décrit, on s'y croirait.
On s'attache aux personnages, savoureux et atypiques.
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L'émotion est au rendez-vous, avec tout un éventail de sensations et de sentiments.
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C'est un récit addictif et les pages défilent, aussi nombreuses soient-elles.
Encore un bouquin que je n'ai pas lâché, même en promenant ma chien.
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Si comme moi vous hésitez à vous lancer, bousculez vos hésitations et foncez, vous ne le regretterez probablement pas.
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Robert Merle fait partie de ces écrivains que j'ai toujours eu envie de découvrir, sans franchir le pas. Alors quand s'est profilée cette lecture commune, je n'ai pas hésité. Et ce fut vraiment une belle découverte en compagnie de Nicola, Sandrine, Fanny et Patounet, qui nous a ouvert le chemin vers ce livre. Imaginez, c'est pour lui la troisième lecture.

Pâques 77 : « le jour de l'évènement » : La terre est ravagée par une guerre atomique, plus d'électricité, plus de radio, une température infernale pendant quelques heures et ensuite, le silence, la grisaille d'un ciel sans soleil, la noirceur d'une terre brulée où se dressent quelques troncs, amputés de leurs branches, la tristesse sans fin d'une terre où rien ou presque n'a survécu. Car quelques chanceux, si le terme est justifié ici tant les conditions semblent inhumaines, sont toujours vivants. Ils étaient dans la cave d'un château fort, un vrai de vrai, avec remparts, meurtrières, douves et pont-levis, et cela se révélera fort utile par la suite. Car les conditions de survie sont difficiles, la vie reste précaire, et le château avec ses réserves excitera bien des convoitises. La loi du plus fort règne sur ce coin de terre, et celui qui survit c'est celui qui se montre le plus intelligent, mais aussi celui qui n'hésitera pas à tuer.
Le roman est raconté à la première personne par Emmanuel Comte, le propriétaire de ce château. Il tirait le vin dans sa cave entouré de quelques amis, lancés dans une discussion pleine d'enjeux sur les futures élections municipales. Ces préoccupations sembleront alors bien futiles. Il est maintenant question de survivre.

J'ai beaucoup aimé la structure du récit. L'auteur prend le temps d'installer ses personnages à la faveur des bornes que raconte Emmanuel. Bornes temporelles, relations d'évènements importants dans sa vie antérieurs à « l'évènement ». Importants pour lui, car ils lui ont permis de se construire, importants pour le lecteur, car ils lui permettent de faire connaissance avec tous ceux qui se retrouveront en ce jour funeste dans cette cave et de mieux comprendre les relations qui les unissent. C'est Emmanuel qui raconte, et il prend naturellement la direction des opérations, même si les décisions sont prises en commun. Cela aurait pu devenir pesant, mais l'auteur a eu la bonne idée de venir tempérer ce discours çà et là de notes ou petits chapitres rédigés par un autre des survivants, le plus jeune, le plus étranger, il n'est pas du village et ses propos sont ainsi un bon contrepoids au discours du « maitre ». J'aurais même aimé le voir intervenir plus souvent.

C'est un roman post-apocalyptique. En un instant, le monde que nous connaissons, enfin le monde tel qu'il était dans les années 1970, est détruit, et tous les repères sont modifiés. Et je pense que le choc serait encore plus rude aujourd'hui, où Internet a envahi nos vies.
Le temps et la distance, entre autres, n'ont plus les mêmes valeurs. Tout est à reconstruire. C'est passionnant de cheminer aux cotés de ce petit groupe, uni dans l'adversité. et d'affronter avec eux les problèmes qui se posent. Et l'on ne peut s'empêcher de se demander, qu'aurions nous fait à leur place. Aurions-nous été capable de survivre ?
Car, et c'est sans doute le plus intéressant dans ce récit, à côté des problèmes matériels, se superposent la difficulté des relations humaines, les tensions , les rapports de force entre individus dans le groupe, et avec ceux de l'extérieur, car il y a d'autres survivants. Face à ses conditions terribles, chacun se révèle, pour le meilleur ou pour le pire. Et faites -moi confiance, le pire est bien là. Les repères de la société évoluée du vingtième siècle n'existent plus, et des décisions seront prises qui peuvent parfois paraitre choquantes, mais qui dans le contexte, sont les seules possibles.

Le récit est fortement marqué aussi par le lieu et l'époque dans lesquels se déroulent les évènements. C''st la France rurale et fortement catholique, où le communiste fait figure de diable, et cela aura son importance dans la dynamique qui se mettra en place au sein de cette communauté. Cela explique aussi l'ascendant que prendront certaines personnes dans le récit, et pas les plus « catholiques » de toutes …

Un roman passionnant donc, qui se lit très vite, grâce à une écriture très fluide, et en même temps très évocatrice, reflétant parfaitement à la fois l'environnement, les évènements et surtout les sentiments éprouvés. Un roman qui bien que fortement ancré dans son époque, n'a pas pris une ride.
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Malevil, un château fort du Périgord, adossé à la falaise, où la vie s'écoule dans la sérénité d'un fonctionnement campagnard un peu rustique…
Autour de Malevil, la ferme de l'Etang creusée dans la falaise, La Roque et Courcejac deux petits villages, comportant des survivants, et Malejac, un bourg proche, totalement réduit en cendres…

Survivants, cendres…

Emmanuel Comte, viticulteur est en dégustation à la cave de son château de Malevil en compagnie d'amateurs. C'est alors que « l'événement » se produit : une gigantesque déflagration… puis plus rien, plus de radio, plus d'électricité ; seulement une température extérieure suffocante… aux alentours, des ruines…

« Malevil », c'est un roman post apocalyptique, dans le genre de « ravage » de René Barjavel ; ici, point de gigantesque panne d'électricité et d'incendie, mais une explosion – que beaucoup de lecteurs considèrent nucléaire – qui transforme le paysage en champ de ruines. Les « cavistes » se croient dans un premier temps les seuls survivants ; ils ne tarderont pas à découvrir que les villages de la Roque et Courcejac ainsi que la ferme de l'Etang en comptent également, quand ils se manifesteront pour voler les ressources alimentaires de Malevil, instinct de survie oblige.

« Malevil », un roman qui donne l'occasion à Robert Merle d'étudier les différentes possibilités d'organisation humaine, de la dictature de Fulber à La Roque, à la démocratie autour d'un chef reconnu par tous, Emmanuel, bien entouré par Peyssou, Meysonnier et Colin comme à Malevil, sans oublier le coté anarchique de l'équipe de pillards emmenée par Villemain

L'occasion également d'aborder des thèmes comme la religion, la politique, la place des femmes dans la société, le monde rural, le rôle du chef, la monogamie…Bref, les piliers de toute organisation humaine.

Un roman qui fut adapté au cinéma avec une pléiade d'acteurs en renom dont Michel Serrault, Jean-Louis Trintignant, Jacques Villeret… mais qui fut renié par Robert Merle pour son coté réducteur et policé…

Il reste que « Malevil » est un de mes romans préférés dans le genre « robinsonade post-apocalyptique ».
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Que ce soit avec un univers tristement réaliste comme "la mort est mon métier" ou avec une dystopie comme "Malvil", Robert Merle est extrêmement talentueux. Sa plume nous emmène là où il veut, avec des descriptions telles que même sans imagination, nous visualisons avec une facilité déconcertante ce que nous lisons.
En ouvrant "Malvil", je m'attendais à lire une dystopie du même genre que "la route" de Cormac McCarthy mais je m'étais trompée. Certes Robert Merle parle du monde d'après, le monde d'après l'explosion d'une bombe mais l'atmosphère est bien moins noire et anxiogène. Ici il s'agit plus de s'organiser, de se réinventer des rôles pour faire fonctionner le mieux possible la vie à Malevil, château où vont se retrouver le propriétaire Emmanuel, et quelques-uns de ses amis. Chacun y aura sa place. Sociologiquement c'est intéressant de voir comment la reconstruction de cette mini société va s'instaurer en prenant en compte la personnalité, la psychologie, l'appétence des uns et des autres.
C'est un livre qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, étant donné le thème, n'est pas un roman "noir", il y a de la vie, de la couleur, du bruit.
Les clichés, caricatures sur les femmes sont parfois un peu agaçants mais je suis passée outre et garde de de cette lecture une impression très positive et très agréable.
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« On devrait vivre en portant plus d'attention à la vie. Elle n'est pas si longue. »

Des fois, le hasard d'une lecture commune fait que certains livres tout poussiéreux arrivent entre nos mains. C'est le cas de « Malevil », il était temps !
De Robert Merle, je ne connaissais que les premiers tomes de « Fortune de France », lecture d'adolescence dont j'ai gardé de très bons souvenirs. D'autres romans de l'auteur m'attiraient et en particulier « Malevil », mais comme toujours, attirée par de nouvelles sorties littéraires, découragée par l'épaisseur du livre, je l'ai toujours remis à plus tard.
Et à nouveau, je découvre que de loin, la pente paraissait plus raide qu'elle ne l'était réellement. Quel bonheur d'ouvrir enfin ce livre avec mes compagnons de cordée que je remercie infiniment !

*
En entrant dans le roman de Robert Merle, j'ai souri car c'est un autre monde qui est venu jusqu'à moi, inattendu, un monde empli de souvenirs, de nostalgie et d'émotions, celui de Marcel Proust et de sa fameuse madeleine qui rouvre les pages du passé.

« Une brève illumination, le rideau retombe et le présent, tyrannique, est là. Retrouver tout le passé dans un gâteau amolli par une infusion, comme ce serait délicieux, si c'était vrai… J'envie Proust. Pour retrouver son passé, il s'appuyait sur du solide : un présent sûr, un indubitable futur. Mais pour nous, le passé est deux fois passé, le temps perdu l'est doublement, puisque avec lui nous avons perdu l'univers où il s'écoulait. Il y a eu cassure. La marche en avant des siècles s'est interrompue. Nous ne savons plus où nous en sommes et s'il y a encore un avenir. »

*
Pour ceux qui ne connaissent pas, l'histoire se déroule dans la France rurale des années 70. Après une explosion, sans doute nucléaire, la Terre a été totalement dévastée. Restent de petits groupes de survivants qui tentent de survivre.
Emmanuel Comte et ses amis sont par hasard dans la cave à vin du vieux château de Malevil au moment de l'explosion. Les épais murs vont les sauver du souffle et du rayonnement thermique de l'explosion.

Le narrateur, Emmanuel, ancien directeur d'école devenu agriculteur et propriétaire du château, raconte comment lui et ses compagnons, vont s'organiser pour assurer leur survie avec le bétail qui a survécu, les vivres et les quelques semences qu'il leur reste.

Mais bientôt, ils vont devoir faire face à d'autres menaces. Ils ne sont pas seuls au milieu de ce paysage de ruines et de poussière.
Quelques habitants du village voisin ont survécu et se sont regroupés autour d'un curé despotique.
D'autres errent dans la nature à la recherche de nourriture. Affamés, ils se sont regroupés en bandes errantes, pillant, massacrant sans état d'âme.
Le retour à l'insécurité, l'anarchie, la tyrannie, la barbarie remet chaque jour leur survie en question et leur survie dépendra de leurs décisions.

« L'homme, c'est la seule espèce animale qui puisse concevoir l'idée de sa disparition et la seule que cette idée désespère. Quelle race étrange : si acharnée à se détruire et si acharnée à se conserver. »

Le récit d'Emmanuel sous la forme d'un journal de bord est régulièrement interrompu par un de ses amis, Thomas, qui n'hésite pas à rajouter des notes pour nuancer ses propos. C'est très bien vu de la part de l'auteur, car le changement de narrateur amène une autre perspective sur le déroulement des évènements et la manière dont les faits sont appréhendés par un autre membre du groupe.

*
« Malevil » est le genre de roman que l'on a hâte de retrouver. Ses beaux personnages, réalistes et complexes, sa narration immersive, son écriture fluide et teintée d'un humour doucement ironique et amical, tout était fait pour que le lecteur devienne insomniaque.

La narration à la première personne nous immerge totalement dans le récit et contribue à créer une empathie totale avec les personnages. Une générosité et une tolérance se dégagent dans chaque portrait fait par Emmanuel ou Thomas. On s'attache à chacun d'entre eux, en particulier Momo et sa mère, la Menou. On partage leurs joies et leurs peines, leurs rires et leurs larmes, leurs espoirs et leurs inquiétudes.

Malgré tout, la force de ce récit provient en grande partie d'Emmanuel et de son regard ouvert sur le monde qui l'entoure.
Ses qualités relationnelles lui confèrent un statut de leadership. J'ai aimé ce personnage charismatique et diplomate, confiant et ingénieux, généreux et réfléchi, particulièrement sagace pour cerner la personnalité de chacun et évaluer leurs plus grandes qualités comme leurs pires défauts.

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Si l'histoire m'a beaucoup marquée, j'ai adoré également le style de l'auteur qui m'a littéralement happée par la minutie et la justesse des mots pour décrire notamment les personnages, tous les éléments de décor, les couleurs, les odeurs, les bruits, les sensations.

Pour s'en rendre compte, il suffit de lire le moment où l'explosion nucléaire balaie toute vie.
Les paysages d'avant, pleins de vie, de lumière et de couleurs laissent la place à des étendues lunaires sous un ciel de plomb, des espaces immobiles, silencieux et vides, peints dans des camaïeux décolorés de gris cendré.

« Il y eut un souffle de vent. Je pris une inspiration profonde, et aussitôt, une odeur pestilentielle de décomposition et de chair brûlée entra dans mon corps avec tant de force que j'eus l'impression qu'elle émanait de moi. C'était à vomir. J'avais l'impression, vivant, d'être mon propre cadavre. C'était une odeur âcre, pourrie, douceâtre, qui s'installait en moi et que j'aurais à porter jusqu'à la fin. le monde n'était plus qu'une fosse commune, et moi, on m'avait laissé seul sur ce charnier, avec mes compagnons, pour enterrer les morts et vivre avec leur odeur. »

Le récit aurait pu être déprimant par l'horreur, la fulgurance et la violence de cette guerre nucléaire, par les descriptions de terres carbonisées et mortes, de squelettes noircis d'arbres, de végétation brûlée, d'animaux définitivement éteints, d'humanité en voie d'extinction. Il aurait pu avoir le désespoir et la désolation de « La route » de Cormac McCarthy. Mais c'est sans compter la force évocatrice de l'auteur qui n'a pas son pareil pour décrire cette vie qui renaît insensiblement par petites touches, comme des éclats de lumière.

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Outre l'écriture de l'auteur dont j'ai aimé le charme un peu suranné, c'est également l'aspect prophétique de l'histoire qui m'a frappée. En effet, ce roman post-apocalyptique, entre l'anticipation et la robinsonnade, fut écrit en 1972 et reste d'une actualité déconcertante.

Ce roman peut sembler léger par son humour et ses dialogues bon enfant, mais il laisse à chacun matière à réfléchir sur les thèmes touchant à la survie et aux rapports humains face à l'adversité, à la reconstruction de la société après qu'elle se soit totalement effondré et à la remise en question des valeurs humaines.


« Il est possible que, la médecine ayant disparu, la vie devienne plus brève. Mais si on vit plus lentement, si les jours et les années ne passent plus devant votre nez à une vitesse effrayante, je me demande ce qu'on a perdu.
Même les rapports avec les gens se sont considérablement enrichis du fait de cette lenteur de notre vie. »

Sous l'angle d'une petite communauté en construction, Robert Merle pose les bases d'un nouveau modèle de micro-société. Les personnages soumis à des choix moraux doivent s'efforcer de trouver un équilibre entre les intérêts du groupe et leur conscience. Ils partagent les mêmes valeurs fondées sur la tolérance, le respect de la vie, l'acceptation des différences, le partage, d'écoute, la liberté, l'humanisme, mais sans tomber dans la naïveté, l'irresponsabilité ou la stupidité.

Cette réflexion sur la société et ses évolutions amène à aborder d'autres points autour de la religion, la politique, la force de l'amitié, la place des femmes dans la société, le monde rural et le revers des progrès technologiques.

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Ainsi, malgré le nombre de pages, le roman de Robert Merle se lit facilement. Son écriture fluide, son récit captivant, ses personnages finement décrits me donnent envie de lire ses autres ouvrages, notamment « L'île » et « La mort est mon métier ».
Un roman à découvrir ou à se rappeler, autant dire un superbe roman qui mérite que l'on s'y arrête, ou qu'on y revienne !
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1977
Une bombe.
S'ensuivra beaucoup de silence.
Les rares rescapés deviennent les premiers hommes de l'après.

Robert Merle a voulu que le groupe que l'on suit ait pour principal souci de faire perdurer l'espèce humaine. (Peut-être qu'en 1972, date de la première publication de ce roman, c'était encore une pensée universelle).
À cette fin, on va vivre quelque temps avec Emmanuel et ses compères dans un château datant de la Renaissance qui retrouve à cette occasion sa vocation première : protéger. Comme ils se l'étaient imaginé enfants, tour à tour, ils se confinent, guerroient (ici, ce n'est pas la même chose) et cultivent pour survivre. La vie en communauté s'adapte, l'abnegation est censée remplacer l'individualisme.
Il s'agit donc des prémices d'une nouvelle civilisation qui sera fondée sur celui qui arrivera à s'imposer pour donner le ton : autant dire le manipulateur le plus convaincant.

Une vieille dystopie qui est passionnante à lire. Je dit "vieille" parce que l'écart technologique entre l'avant et l'après-bombe est moins important que ce qu'il serait si ça se produisait aujourd'hui, et parce que la religion fait obligatoirement partie de la nouvelle donne.
Je note avec un très grand intérêt que Robert Merle fait d'Emmanuel un meneur qui tient à laisser une trace écrite des débuts de cette nouvelle ère, tel un évangile. Grâce aux corrections d'un de ses compères, on se rend compte qu'il ne s'agit là que de ce qu'Emmanuel a "choisi" de laisser aux générations futures. Je le note avec intérêt parce que Robert Merle écrira par la suite la fameuse saga historique "Fortune de France"...

Robert Merle est un conteur indéniablement talentueux.
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