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Miss Jean Atwood, quelque chose comme 23 ou 24 ans à tout casser, poursuit brillamment ses études de médecine ; son cursus l'oblige à faire un stage de 6 mois dans une section médicale, ce qui n'est pas sa tasse de thé car elle rêve de poursuivre en chirurgie. le hasard – ou pas – l'amène dans l'hôpital où travaille le docteur Franz Karma ; passage obligé, elle y sera interne en gynécologie obstétrique.
Jean se présente ainsi : d'origine canadienne, d'où son nom qu'il faut prononcer Djinn - ce qui lui vaut parfois ; « Djinn ? J'ai droit à trois souhaits alors ? » - a été major de sa promo 5 années consécutives (mazette !), elle est intéressée par la chirurgie et en particulier par la chirurgie gynécologique (allez savoir pourquoi ?) et elle ne supporte pas toutes ces « bonnes femmes » qui viennent raconter leur vie… Ce qu'elle ne dit pas : sa vie affective est un tourment, sa vie professionnelle est à « un » tournant.
Et cet album est juste « un » incontournable !
Cette adaptation sensible et puissante du roman de Martin Winckler par Aude Mermilliod est un coup de poing sur la table ; il met en lumière les différentes pratiques médicales, celles pratiquées par l'orthodoxie des professeurs bien établis et celle de ces médecins qui adoptent une attitude de profond respect envers les patients, ici les femmes en particulier, et pour qui (soigner, c'est souvent un peu long), (un soignant, ça ne doit pas se comporter comme un juge ou un flic), et qui se sentent avoir (des obligations envers les patientes).
L'art de soigner est important, capital même au regard des traumatismes que la maladie ou le mal-être peuvent engendrer chez les patients, mais le plus important est sans aucun doute l'attitude de tolérance et d'ouverture que l'on peut choisir de prendre envers autrui ; c'est ce que nous enseigne Martin Winckler.
Le livre aborde donc des sujets d'importance que sont le genre (est-on un homme, une femme ou une personne intersexe), l'identité sexuelle (c'est-à-dire la manière dont on se perçoit et de quelle façon on définit son orientation sexuelle, ce qui correspond à un processus neurobiologique inné), nos attirances sexuelles - qui sont à distinguer de l'orientation sexuelle – et qui n'apparaissent qu'à la suite de conditionnements et d'apprentissages. Comprendre cela, c'est déjà une sacrée progression. Savoir que la fusée comporte plusieurs étages et que personne ne rentrera jamais dans la case blanche ou bien la case noire ; le nuancier est sans limites.
Et puis cette histoire nous raconte aussi que dans nos vies, il faut savoir reconnaitre le patient alpha : celui ou celle qui pour la première fois amènera un soignant à s'engager à contre-courant, à adopter une posture déterminante pour sa vie professionnelle, mais aussi cette situation qui fera que chacun de nous deviendra un être à part entière, capable de discernement et d'intelligence.
Souhaitons que la médecine pratiquée par ces trop nombreux professeurs misogynes et condescendants (nous en avons tous rencontré…) soit maintenant derrière nous.
Et souhaitons-nous un monde meilleur.
Merci Aude !
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Gros sujet que le monde gynéco-obstétrique et ses violences associées. Chaque (je ne pense pas me tromper en estimant que toutes femmes un jour ou l'autre) femme (mère ou non) a subi a un moment, délibérément ou pas une violence médicale autour de son corps parce que femme.
Des automatismes qui ne sont pas réévalués, du plus pratique face à de l'inconfort, des jugements, de l'absence d'empathie et de non précaution sous couvert d'efficacité du soin, de certitudes, de refuges derrière un langage, une posture, inadaptées.
J'ai lu le roman de Martin Winckler il y a plusieurs années, j'en garde un souvenir marquant de ceux qui racontent ce qu'on sait sans nommer l'évidence. Depuis j'ai suivi l'actualité de l'auteur ces engagements. J'ai aimé qu'il collabore à la première BD de l'autrice. Celle-ci est une nouvelle association réussie, la sélection est significative et suffisante et les illustrations, les couleurs, la disposition, me plaisent pas d'excès mais du bon endroit.

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Je n'ai pas lu l'oeuvre de Martin Winckler dont cet album, au dessin délicat et d'une émotion discrète, est une adaptation. Mais j'ai bien envie de le faire, maintenant, pour prolonger mon séjour à l'hôpital de Tourmens...
Jean (à prononcer Djine) une étudiante en 5ème année de médecine, qui rêve d'être chirurgienne, a un stage de 6 mois à faire dans un service médical. Et hop, c'est aux consults de gynéco qu'elle tombe, et elle sent déjà qu'elle va s'y ennuyer ferme…
D'autant plus que le médecin, Franz Karma, prend son temps pour écouter les patientes, touuut son temps.
Mais c'est que dans leurs demandes modestes, dans leurs gênes et dans leurs silences, ces femmes ont des choses à dire ; et Jean va en apprendre beaucoup sur elles, sur la médecine mais aussi sur elle-même.
De temps à autre, le témoignage d'une de ces femmes fait l'objet d'une page de texte. On a ainsi un panorama assez vaste des soucis liés à la sexualité, à la maternité, mais aussi des violences contre les femmes, y compris de la part du corps médical.
Quant à l'histoire personnelle de Jean, elle se construit en parallèle, par petites touches ; et elle serre le coeur.
Une lecture à la fois belle et nécessaire.
Challenge Bande dessinée 2022
LC thématique de novembre 2022 : "Videz vos PAL !"
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Le coeur des femmes
Un peu d'appréhension avant d'ouvrir cette bande dessinée : d'une part en raison de mon inexpérience en matière de BD (donc 240 pages, ça me faisait un peu peur il faut bien l'avouer !) et d'autre part, parce que j'avais beaucoup (vraiment beaucoup) aimé le roman de Martin Winckler (lu en 2009, il pourrait très bien figurer sur mon « île déserte »). Alors une adaptation en bande dessinée, j'étais assez curieuse de voir ce que cela pourrait donner, tant le roman était riche. Voici le verdict : c'est totalement réussi ! Aude Mermilliod est parvenue à retranscrire toutes les émotions ressenties à la lecture du roman, d'une manière différente, grâce à des dessins élégants, des couleurs pastel qui apportent une sorte d'apaisement dans le propos très grave de la douleur des femmes.
A lire, à relire et surtout à faire lire, comme le dit Martin Winckler dans la postface «Les histoires sont faites pour être transmises et partagées. »
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En ce moment, j'ai le chic pour lire des adaptations avant les oeuvres d'origine donc aucun moyen de comparer et ça me va, je pars d'une page blanche. Pour le Choeur des femmes, ce sera également le cas et c'est une superbe découverte. le format et l'épaisseur sont mastoc mais ça vaut tellement le coup de lire cette BD sur la gynécologie, la psychologie féminine et les différents témoignages. C'est impactant et poignant. L'histoire de Jean est touchante car la boucle est bouclée (je n'en dirai pas plus). Une BD à lire, à ressentir et dont on doit se rappeler.
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Je n'avais entendu que des éloges sur le roman "le choeur des femmes" mais j'avoue que les 800 pages m'ont rebuté.
Néanmoins, en apprenant qu'une BD allait reprendre les fondamentaux du livre, je n'ai pas hésité une seconde.

Je ne suis pas une femme et je ne connaissais pas du tout le sujet, et même si celui-ci fera écho bien plus puissamment chez une femme, il me semble que l'éducation sur cette question n'a pas de genre.

C'est une BD qui parle d'écoute, de la relation patient médecin, de respect de l'autre tout simplement. Les patients sont avant tout des êtres humains qui demandent de l'attention et de la considération. Ça semble évident ? Malheureusement ça ne l'est pas toujours.

C'est aussi une BD qui dénonce les mauvaises pratiques, celles réalisées en pensant "bien faire", par méconnaissance, mais aussi celles qui arrangent le médecin plus que le patient. Et puis c'est surtout une belle histoire avec des personnages attachants et bourrés d'humanité.

Pour terminer, je dirais que cet ouvrage devrait être prescrit par tous les médecins, aux hommes comme aux femmes, et être remboursé par la sécurité sociale !
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Jean est une jeune interne en médecine. Elle est major de promo et s'apprête à démarrer un stage en gynécologie aux côtés du docteur Karma. Elle débute ce stage à reculons car ce qui l'intéresse, elle, c'est la chirurgie et rien d'autre. Alors la bobologie intime de ces dames, très peu pour elle ! Ce sentiment ne fera qu'être accentué lors du début de son stage car le docteur Karma exerce une médecine très éloignée de celle qu'elle a l'habitude de côtoyer : il écoute ses patientes avant tout. Et pourtant ce stage est probablement celui qui marquera un tournant dans les vies professionnelle et personnelle de Jean.

Cette BD est une adaptation du roman éponyme de Martin Winckler, que je n'ai pas lu. J'avais très très envie de le lire, mais comme je l'ai trouvé en BD à ma bibliothèque j'ai décidé de lire cette histoire dans ce format et je ne regrette absolument pas. Je ne pourrais pas faire de comparaison entre l'oeuvre originale et cette adaptation mais une chose est certaine, cette BD est un coup de coeur.

Je pense qu'en tant que femme, on ne peut pas ne pas être touchée par cette histoire car on se reconnaît forcément quelque part là dedans. Quelle femme n'a jamais subit, ou ne connaît une femme qui a subit, des violences gynécologiques ou psychologique en lien avec cette féminité. Cette histoire est à la fois un recueil de témoignage et un plaidoyer. Elle met le doigt sur des choses qui sont normalisées et qui sont pourtant révoltantes.

C'est aussi l'histoire de deux personnages qui nouent une relation qui va dépasser les limites de la médecine et du monde professionnel. C'est beau et touchant. C'est inspirant. Ça donne envie de se battre pour le respect de notre féminité. J'ai vraiment été très touchée par cette lecture et je pense que je la recommanderai autour de moi, j'en suis même sure.
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J'ai eu un gros coup de coeur pour cette lecture. J'avais vu les critiques élogieuses du roman dont cette bande dessinée est tirée et je m'étais dit qu'il faudrait que je le lise mais je n'en avais pas eu l'occasion. C'est lorsque mon mari a terminé la lecture de cette BD et qu'il m'a dit l'avoir adorée que je me suis à mon tour jetée sur l'ouvrage sans pouvoir le lâcher.
C'est bien simple tout y est réussi. Les dessins, tout en sobriété, sont en accord parfait avec le texte. L'histoire est très bien écrite et le sujet est traité avec beaucoup de tact. Certains témoignages sont tout simplement bouleversants.

Pour ceux et celles qui ne sauraient pas de quoi il s'agit, l'histoire raconte le stage obligatoire de Jean dans un service de consultation gynécologique. C'est alors l'occasion de mettre en lumière certaines pratiques intolérables de la part de certains médecins et les difficultés que peuvent rencontrer les femmes avec leur corps.

Il s'agit d'une bande dessinée d'utilité publique à recommander à tous et toutes. Elle aborde de nombreux aspects du corps des femmes qui restent encore tabou de nos jours ainsi que des pratiques archaïques qui devraient disparaître. Elle prône une médecine plus à l'écoute des patients et heureusement que les mentalités commencent à évoluer dans ce sens. Alors pour que cela continue, lisez cette bande dessinée et recommandez-la autour de vous !
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Il y a des hommes (ou des femmes bien entendu) qui inspirent confiance et respect quoiqu'ils fassent, leur parole et points de vue sont riches, inspirantes, voir bouleversantes parfois. Martin Winkler est de ceux là pour moi. Il m'a profondément touchée par son humanisme et ouvert les yeux par ses réflexions. le choeur des femmes est de la catégorie des livres qui laissent une trace, qui change un petit rouage dans la vie et qui ouvrira un chemin différent. J'ai lu le choeur des femmes il y a bien longtemps et ça a essemé un petit quelque chose qui participa à faire de moi la femme que je suis, et qui a pu choisir l'équipe de soignant.e.s et d'accompagnant.e.s qui m'ont suivit dans les étapes de ma vie. Pour ça je ne le remercierais jamais assez.
Aude mermillod a adapté ce roman en BD, je me suis donc précipitée dessus. Et je dois dire que son adaptation est a la hauteur du choeur des femmes, sensible, éclairant, subtile. Je pense que cette BD devrait être accessible au plus grand nombre, femmes comme hommes. Car au-delà de l'histoire des femmes et de leur corps, il y a le respect des Hommes, de l'être humain et que ça nous en rappelle ce que devrait être la médecine.
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Aude Mermilliod adapte le roman du même titre de Martin Winckler. Je ne l'ai pas lu donc je ne ferai pas de comparaison mais, visiblement, l'auteur original approuve donc on doit être dans les clous.

Dans ce livre on rencontre Jean, interne condescendante mais pas si méchante, et le docteur Karma, gynéco presque parfait. Ces deux soignants aux regards différents sur le soin vont peu à peu s'apprivoiser.

Ce roman graphique dénonce les violences obstétricales, les violences sexuelles, conjugales, aborde la contraception, le rapport au corps, la sexualité, l'avortement, l'intersexuation, etc.
Chaque témoignage, chaque portrait est bien amené, montre la multiplicité des parcours, des êtres, féminins ou non. C'est aussi une vision intéressante du milieu médical, de ses pratiques et de leur évolution. du travail remarquable des soignants mais aussi de l'impunité dont bénéficie certain.e.s face à des actes qui ne mériteraient ni plus ni moins que la prison.

J'avais adoré "Les reflets changeants" et "Il fallait que je vous le dise" de la même auteure. J'ai adoré "Le choeur des femmes". C'est une lecture sensible, touchante, puissante.

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