Le Choeur des femmes (BD)

Aude MERMILLIOD : le choeur des femmes. BD.

Je redécouvre, sous le graphisme de Aude MERMILLIOD, toute la sensibilité de Martin WINCKLER dont cette adaptation du roman éponyme émane. Aude a su nous retranscrire l'ambiance qui existe dans les internats, dans les hôpitaux, nous faire vivre le parcours des étudiants et celui des patients.

Jean Atwood, une jeune étudiante en médecine dont le cursus est en cours doit accomplir un stage de six mois dans le service du Dr Karma, un professeur émérite bien accueilli par ses patientes et son personnel, dans un service gynécologique, obstétrique. Elle assiste aux consultations données par ce médecin. Elle n'adhère pas à son approche de la médecine mais il lui faut valider son semestre. le premier contact entre élève et professeur ne la convainc nullement. Ce médecin exerce un véritable sacerdoce et il prête une oreille attentive aux femmes. Ces dernières le consultent pour des problèmes intimes mais ce qu'elles demandent le plus, c'est d'être écoutées et non jugées.

Avec des exemples concrets, réels, nous participons à ces consultations médicales et le Dr Karma introduit dans sa spécialité des nouvelles méthodes d'approche pour suivre ses patientes. le voeu de ses patientes est de rencontrer un professionnel qui d'une part les examine, les soigne mais surtout consent à écouter d'une oreille attentive leurs soucis féminins. Elles attendent de l'humanité de la part de celui qui les entend. Une belle amitié va se développer entre ces deux êtres. La jeune femme va même assurer des gardes téléphoniques pour rassurer des femmes en détresse morale.

La présentation de cet album est originale, nous vivons une semaine de garde en compagnie de nos deux principaux héros, effleurons même leur vie personnelle. Et chaque jour de la semaine nous offre une lettrine originale. Les exemples des patientes sont ben choisis et nous vivons les affres qu'elles subissent ou ont subi lors de précédentes visites chez d'autres confrères. Nous ne pouvons qu'éprouver de l'empathie face leurs douleurs, leur détresse, morale ou physique. Elles sont persécutées dans leur féminité. Des diktats de comportements doivent être abolis et le Dr Karma et la jeune Jean vont contribuer à une meilleur accueil, à une prise en charge plus humaine. Ils vont améliorer le confort de la patiente, que ce soit lors des consultations ou lors d'un accouchement. Ce médecin innove et veut introduire de la pédagogie au sein de son unité. Il y a de la sensibilité, de l'amour, de l'humilité et beaucoup d'humanité.

Les histoires qui nous sont contées sont toutes empreintes de réalisme. Ce sont de vrais cas médicaux et cliniques que les praticiens rencontrent et traitent au quotidien. J'ai lu il y a plus de quinze ans ce roman de Martin WINCKLER et je vais m'y replonger avec plaisir. Martin est un militant féministe qui assiste et aide les femmes. J'ai également lu «La maladie de Sachs », « Plume d'Ange », « Abraham et fils », « Les histoires de Frantz » que je vous recommande. Je me permets de féliciter Aude pour sa mise en scène de cette narration. Elle réussit à bien exprimer la part de féminité du Dr Karma. de la bienveillance, de l'empathie, de l'humour étincelle dans ses dessins et ses pages. Un petit chef d'oeuvre. Je le conseille vivement à tous dès l'adolescence. Cela peut rassurer des jeunes filles sur leur devenir de femme, de mère. Il y a des conseils de contraception, des conduites à tenir lors des rencontres amoureuses, les problèmes occasionnées par une IVG, lors d'une grossesse non désirée, le suivi d'un cancer, etc.…Un roman illustré qui recèle beaucoup de pédagogie, de savoir-faire. Maintenant, place au faire savoir. C'est le médecin qui parle, et un médecin humain.
( 23/08/2022).
Lien : https://lucette.dutour@orang..

J'avais découvert le travail de Aude Mermilliod avec le très marquant 'Il fallait que je vous le dise' et j'étais heureuse de la retrouver dans une nouvelle BD parlant des femmes et de médecine gynécologique.
Je n'ai pas lu le roman de Martin Winckler, je ne peux donc pas juger de la fidélité de l'adaptation mais je pense que l'on ressent de façon assez nette que des simplifications narratives ont été apportées et que, sans doute, certains personnages doivent avoir un impact plus important dans la version roman (je suis prête à parier que le personnage de Marie, par exemple, ici traité en résumé sur 2 planches, est un personnage beaucoup plus développé dans le roman original) mais c'est bien sur là l'inconvénient des adaptations...
Mais bref, passons sur la BD.
Le sujet est grave, intéressant et très instructif. La mise en avant de la différences entre les médecins/soignants est très intéressante et je pense que cette BD devrait être imposée à tous les étudiants en médecine gynécologique qui, à l'image de Jean ici, sont plein de morgues, surs d'eux et n'écoutent pas les femmes et ce qu'elles ressentent. La violence gynécologique existe et il faut en parler. Les gynécologues qui vous prennent de haut, disent que ce n'est pas possible d'avoir mal là où on dit qu'on a mal, vous disent que vous êtes trop ceci, pas assez cela, vous jugent sans vous connaitre devraient lire ce roman/cette BD et puis se mettre un instant à la place de la patiente en face d'eux (et qu'ils se couchent une fois en position gynécologique, les jambes dans les étriers...)
Donc, oui, cette BD est nécessaire.
Sinon, pour ce qui est de l'histoire en tant que telle, j'ai trouvé les portraits touchants, intéressants.
Mais je n'ai pas accroché à l'histoire de Jean, celle qui relie toutes les autres.
J'ai trouvé la trame de son histoire - la jeune étudiante brillante mais trop sure d'elle, froide et revêche qui, au contact de son mentor devient une sorte de papesse de la douceur - trop clichée. le personnage en lui même n'est pas attachant et son secret mal amené avec des réflexions qui s'y rapportent un peu lourdes (style : "Je ne veux pas qu'il voie "ça" pour ne plus en parler pendant 10 planches).
De plus, la révélation finale est, pour moi, assez prévisible...
Une bonne lecture, nécessaire, mais qui n'a pas sur me convaincre dans toutes ses facettes.
P

Je n'ai pas pu lâcher ce livre, dès lors que je l'ai ouvert. Tant le sujet que la manière dont il est traité sont absolument géniaux. Ce médecin est le gynécologue dont on rêve toutes, il fait preuve d'une telle humanité et il a tellement à apprendre à sa jeune interne Jean. On y aborde des thématiques telles que les violences gynécologiques, l'avortement, la contraception, tout ce qui a trait à la féminité, mais aussi l'identité sexuelle et l'hermaphrodisme. J'ai vu que cette BD était l'adaptation d'un roman de Martin Wrinkler que j'ai donc ajouté à ma pile à lire ! Gros coup de coeur !

Partir d'un postulat de base .... pour soigner quelqu'un il faut l'écouter ... écouter sa douleur ... le voir, le retourner dans tous les sens, le palper et le charcuter ne suffit pas !
Et pour écouter, il faut le laisser parler !
C'est un postulat de base que l'on oublie bien souvent, nous qui sommes si pressés, si stressés et n'avons pas le temps ... alors on échafaude une stratégie en partant de ce qui semble le plus évident !
Et même si cette constatation n'est pas sexuée à l'origine, il faut bien admettre que les femmes ayant le monopole de la gestation sont bien placés pour en souffrir le plus !
Ces gestes parfois déplacés des médecins, ces positions si inconfortables pour la femme mais si pratique pour le toubib, ces douleurs dont il n'est pas facile de parler, les femmes manquent d'un vocabulaire clair pour expliquer le ressenti ... chacune à un jour où un autre a été confronté à ces violences de tous les jours.
L'autre facette évoquée dans cette BD est ce qui s'appelait l'hermaphrodisme (1), et qui maintenant devrait être nommé l'intersexuation (2) ou intersexualité (3) ... un questionnement intéressant sur ce qui doit être fait ou ne doit pas être fait et quand le faire ou ne pas le faire ... arrêtons de décider à la place de l'autre et osons les laisser décider quand ils le voudront ...

Une belle BD avec des croquis précis et laissant venir les sentiments ... plein d'humanisme et de bienveillance ...
Des couleurs si douces ...
Un scénario bien travaillé nous présentant une histoire d'hommes qui un jour ont compris qu'il devait remettre en cause ce que l'on appelle encore le mandarinat, le grand chef à toujours raison ...
Et le dilemme pour les parents qui à la naissance se retrouve confronté à des décisions ou des nons décisions, avec le corps médical cherchant à décider à leur place et surtout à la place des enfants qui ne peuvent pas encore décidés d'être un garçon ou une fille !



(1)
Dans l'espèce humaine le terme « hermaphrodisme » (vrai ou pseudo) est employé dans le langage courant pour désigner l'intersexuation. le terme d'hermaphrodisme appliqué aux humains a commencé à être employé par la médecine vers la fin du 19e et au début du 20e siècle.
À la naissance, on pratique en général l'ablation de l'attribut le moins développé, opération doublée d'une hormonothérapie. Cette opération est vivement contestée et considérée comme une mutilation génitale traumatisante et non nécessaire.

(2)
L'intersexuation, anciennement appelée intersexualité, est un terme biologique décrivant des personnes « nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle » », selon l'ONU.

(3)
L'intersexualité peut se définir par la présence, chez un même individu appartenant à une espèce gonochorique (à sexes séparés), de caractères sexuels intermédiaires entre le mâle et la femelle.

Une bande dessinée très connue mais que je n'avais jamais eu l'occasion de lire. C'est maintenant fait et c'est sûr et certain maintenant, il faut découvrir le choeur des femmes et le partager autour de soi. le thème principal est le respect du corps des femmes, de leurs choix, de leurs vies. Accepter, soigner sans juger et toujours écouter. Une très belle leçon et une oeuvre à connaître.

Coup de coeur graphique !

Jean Atwood brillante  interne en chirurgie est envoyé à l'unité gynécologique du Dr Karma. L'idée est loin d'enthousiasmer la jeune femme qui a entendu parler de ce médecin comme quelqu'un de farfelu et de caractériel.  Elle assiste avec lui à ses rendez-vous, elle juge ses patientes et désapprouve ses méthodes. Et pourtant, petit à petit, à ses côtés, ses jugements et ses idées préconçues se délitent. Chaque femme vient avec son histoire et Jean apprend grâce au Dr Karma à les écouter et  à être bienveillantes.

Il y a plusieurs années j'avais lu le roman de Martin Winckler et ce fut un coup de coeur. L'adaptation graphique est tout aussi belle. C'est une lecture sensible et émouvante avec des témoignages bouleversants. Dans ses rendez-vous avec ses patientes, le Dr Karma soigne ses patientes avec beaucoup de psychologie et de respect autant pour l'âme que pour le corps.  Alors que le corps des femmes a longtemps été considéré comme un objet par la médecine, Jean apprendra à le démystifier et à le traiter avec respect et pudeur. Différents thèmes sont abordés : l'avortement, la contraception, maternité, violences conjugales. Au côté du médecin, Jean apprend elle-même à se connaître. 

Un roman graphique nécessaire et à faire lire au plus grand nombre.

Le choeur des femmes (2021) est un roman graphique de Aude Mermilliod d'après le roman (2011) de Martin Winckler. Jean, interne à l'hôpital et major de promo, doit faire un stage en gynécologie aux côtés du Dr Karma. Elle ne rêve que de chirurgie et doit écouter des femmes parler d'elles-mêmes et de leur corps ! La relation avec ce médecin qui privilégie l'écoute à la technique se dégrade. Une bande dessinée forte et émouvante, vraiment très réussie.

Ça faisait longtemps que je voulais lire cette BD, depuis sa sortie ! Quelle claque je me suis prise ! Être une femme et se rendre compte que certaines choses acquises ne sont en réalité pas logiques et que les choses sont faites différemment dans bien des pays, y compris occidentaux... Une BD que tout le monde devrait lire, femmes ET hommes !


Les femmes et la médecine, notamment la gynécologie... Bien souvent exercée par des hommes qui ont bien trop en tête qu'une femme est forcément douillette, que la douleur fait partie de la condition féminine, que si que ça.
Cette BD remet les choses à leur place ! le corps des Femmes est complexe, il permet de porter la vie mais est encore bien souvent victime de traumatismes. On ne peut pas soigner une femme sans l'écouter vraiment.


Jean, interne, fait un stage en soins gynécologiques avec le Dr Karma. Elle se destine à la chirurgie mais au côté de ce médecin pas comme les autres, elle va apprendre l'écoute, la patience, l'empathie et la bienveillance. Ce stage va lui faire changer sa vision de la médecine... et nous avec !

Je sais que vous êtes déjà nombreux à avoir lu cette BD, mais si ce n'est pas encore le cas foncez ! Quant à moi, j'ai maintenant très envie de lire le roman éponyme.
Avez-vous lu l'un ou l'autre ?

Ce roman graphique m'a réconcilié avec l'oeuvre originale que j'avais abandonné il y a 2 ans, je n'avais pas du tout aimé le style ni le personnage de Jean.

Là, j'ai trouvé l'histoire de ces femmes touchantes y compris Jean, son caractère bien trempé m'a moins dérangé, on ressent plus ses failles.
Le récit se prête bien au format "graphique" c'est plus émouvant, plus touchant. Des histoires de femmes comme il en existe des milliers. le monde médical est un monde clos et pointer du doigt certaines dérives est toujours intéressant.

L'auteure a réussi à faire passer les sentiments au travers de ses dessins, histoires pour lesquelles je suis restée hermétique dans le roman.

Une belle découverte avec des dessins agréables.

Le Choeur des femmes d'Aude Mermilliod, adapté du roman de Martin Winckler, est une bande dessinée d'une sensibilité, d'une intelligence et d'une justesse rare.
Elle parle des femmes, dans toute leur diversité,
de leurs souffrances, de leur solitude et de leurs peurs.

Elle parle de ce qui a longtemps été un tabou :
les violences faites à leur encontre dans les parcours gynécologiques et de soins. Et ce, depuis leur plus jeune âge.
Qu'il s'agisse de « simples » consultations gynécologiques, de contraception, d'avortement, d'accouchement,
à chaque étape bien souvent, les violences, nombreuses, règnent en maître.

Ce magnifique ouvrage, précis et intelligent, nous incite à regarder de côté,
à nous interroger :
- Pourquoi les femmes sont-elles encore contraintes, lors de chaque examen gynécologique, de s'allonger sur le dos, cuisses écartées, sexe exposé, dans une position humiliante imposée par les médecins sans aucune nécessité médicale ?
- Pourquoi la pince Pozzi est-elle encore bien trop souvent utilisée pour la pose d'un stérilet, bien qu'impliquant des douleurs inutiles et des saignements importants ?
- Pourquoi les pilules micro dosées sont-elles si largement prescrites aux jeunes filles bien que parfois partiellement inefficaces ?
- Pourquoi les femmes sont-elles systématiquement jugées (avec des préjugés à l'appui) pour des choix répondant de leur intimité ?
- Pourquoi les femmes ne sont pas d'abord et avant tout écoutées avant de se voir asséner des vérités qui n'ont rien à voir avec leurs perceptions et leurs réalités ?
- Pourquoi les douleurs et leurs souffrances sont-elles systématiquement banalisées et rendues acceptables (même si souvent évitables) ?

Le Choeur des femmes nous offre autrement mieux que des réponses à ces questions : il nous fournit un regard.
Un autre regard que celui qui est communément partagé.
Un regard bienveillant, respectueux, accueillant.
Il nous permet d'entrevoir un monde différent. Envisager des possibles. Avec grâce et humanité.

C'est un ouvrage exceptionnellement beau également.
Les illustrations, sensibles et puissantes, appuient avec brio le propos, le grandissent, l'aident à se déployer.
Elles m'ont touchée au coeur et m'ont profondément émue, faisant ré émerger en moi des souvenirs, des douleurs et des angoisses qui sont le lot de tant de femmes.

Je ne peux, vous l'avez compris, que vous engager à vous précipiter sur cet ouvrage : vous en ressortirez ébranlés et reconnaissants.
Lien : https://www.mespetiteschroni..