Une façon originale de critiquer la société russe avec beaucoup d'humour : à chaque lettre de l'alphabet correspond un thème. Par exemple, la lettre "H" permet de parler du hareng. Les thèmes sont parfois sérieux (patriotisme) ou saugrenus (bol de soupe). Ils permettent cependant à l'auteur de faire surgir des souvenirs d'enfance ou de parler d'économie, tout en décrivant la vie quotidienne. On sent le vécu. Cela se lit vite et très facilement. Ne pas hésiter.
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Mais puis-je dire de cet espadon fumé que je l'aime ? Non, je ne le puis pas. Ou cette autre préparation, marinée au vin ? J'en mange volontiers, mais l'amour n'a rien à voir là-dedans. Nenni.
Car l'amour, ce ne sont ni les soupirs poussés sur un banc public, ni les promenades au clair de lune, ni les petits morceaux marinés au vin, aux arrêtes minutieusement enlevées par une machine intelligente. L'amour est une expérience difficile, et surtout composite. Qui implique un brin de grossièreté, un brin de dégoût, une goutte d'amertume, une ombre de regret.
L'été moscovite est organisé comme ceci : la Journée de l'enfant, les premiers moustiques, les premières fraises de Krasnodar, la coupure d'eau chaude, le festival du cinéma, le pollen des peupliers, les premières cerises de Crimée, le championnat de football ( un été sur deux), les bals de lycéens, quelque grand événement du genre Assises de l'art dramatique (facultatif), les premières fraises des bois, les premières pommes à la chair fondante, la saison morte, les premiers champignons, les vacances, et pour couronner le tout, quelque chose de vraiment calamiteux.
Immanquablement.