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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette bande dessinée très originale à l'humour ironique et bravache, retrace le parcours atypique d'Eugène Delacroix, peintre scandaleux, artiste engagé malgré lui, chef de file du romantisme, qui met en exergue les sentiments comme les couleurs.

Je découvre avec joie dans une composition intelligente combinant textes plein d'esprit et superbes reproductions de ses toiles, ce peintre controversé qui a suscité le fanatisme aussi bien que des critiques acerbes du milieu de l'art.

Delacroix n'était pas un peintre régulier, il ne rentrait dans aucune case et en réalité était plus un coloriste qu'un dessinateur.
Delacroix mettait à mal les conventions de la peinture, préférant appuyer l'intensité des couleurs, les contrastes de la lumière, plutôt que le sujet.

On n'en retrouve l'influence d'aucun maître, sa peinture c'est lui, unique !
Son génie se ressent dans l'harmonie des tons, dans la vérité des mouvements, dans l'originalité de la pose.

Ces tableaux sont étincelants de couleurs et profonds de sentiments.
Son oeuvre est étrange et magique et donne le vertige de la couleur.

La bande dessinée invente sans cesse de nouvelles façons de narrer des histoires. Alexandre Dumas et Catherine Meurisse, grâce à leurs styles très personnels et audacieux nous enchantent avec anecdotes, histoire et patrimoine.

La forme raconte le fond et offre une expérience de lecture unique, intense et sensible.

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Il y a des bulles, il y a des planches de dessins, des crobars… c'est donc une bande dessinée. Mais encore ??

D'abord, c'est Alexandre Dumas qui cause, car oui, c'est une causerie, c'était courant à son époque, une époque où les artistes, peintres, sculpteurs, musiciens, écrivains, poètes…. se rencontraient, échangeaient….
Ça se passe en décembre 1864, à paris, une exposition est organisée, présentant quelques trois cents toiles de Delacroix mort un an auparavant. Alexandre Dumas, qui, même si leurs relations n'étaient pas particulièrement étroites, l'a bien connu et l'admirait depuis sa toute première oeuvre («Dante traversant l'Achéron».), y est convié à prononcer un discours en son hommage.

Et Dumas raconte. L'enfance « accidentée » de l'artiste, les souvenirs qu'il en garde… il enchaîne les anecdotes, tragiques ou dérisoires, il parle de l'homme libre qu'il était, sa fièvre de travail, ses petits travers de rien du tout, tel son côté économe, mais aussi le fulgurant coloriste qu'il était, sa virtuosité et sa perspicacité qui le fit par exemple découvrir, bien avant Chevreul, la loi du contraste simultané des couleurs.

En même temps c'est l'atmosphère d'une époque qui surgit, historique, artistique et littéraire, une époque dans laquelle les débats, nombreux, passionnés pour ne pas dire enragés foisonnent et dont la « Liberté guidant le Peuple », oeuvre devenue icône de l'artiste, ne manquera pas de faire les frais.

Tout en lui rendant hommage, Dumas fait revivre son ami, son époque, et l'originalité de son oeuvre ; Quant à sa porte-parole Catherine Meurisse, tout imprégnée de la passion picturale qui l'anime , on la sent toute vibrante encore du traumatisme Charlie et, si je n'avais pas aimé (ou pas compris sa « Moderne Olympia », j'ai trouvé ici plus évident avec ce recueil là, que le 9ème art a bien sa place pleine et entière dans l'art, mais combien aussi celui-ci doit rencontrer de difficultés pour s'imposer.

La fin du discours n'est pas en reste car il en arrive nécessairement à la fin de Delacroix dont la modestie des funérailles choqua, pour ne pas dire mortifia, tous ceux qui le considéraient parmi les grands de son monde qui peu de temps avant encore s'épuisait sur la chapelle des Saints-Anges en l'église Saint-Sulpice à Paris. L'hommage ici est émouvant.

Cette lecture a été pour moi un moment très plaisant, c'est léger, drôle, et plus… (j'ai même éclaté littéralement de rire sur un petit crobar dérisoire mais excellent, dommage qu'il ne soit pas possible ici de poser des images….)

S'il y avait un bémol à mettre sur cet ouvrage, ce serait peut-être que le lecteur qui aborde cette bd sans rien connaître de Delacroix (ou de Dumas) devra peut-être faire un petit effort de recherche pour apprécier tous les clins d'oeil et facéties de l'auteur, mais c'est un petit effort oh !combien vite récompensé !

Ici Dumas rend hommage à Delacroix qui en son temps rendait hommage à ses pairs anciens, Raphaël, Michel-Ange, Titien, Rubens, Poussin….Catherine Meurisse nous livre à son tour son admiration et moi je lui offre modestement la mienne pour ce bel hommage, son talent, son humour, et ses audaces dignes de Delacroix.

Merci aux éditions Dargaud pour ce bel ouvrage à la couverture délicieusement satinée, et pour son envoi rapide, et merci à Babelio pour ce beau cadeau de Noël.
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Biographie d'un des peintres les plus connus et prolifiques du début du 19ème siècle .
Un parcours semé d'embûches car cassait les codes de l'époque mais qui sut trouver les bons partenaires , se renouveler et se démarquer pour durer.
Beaucoup de textes et les oeuvres de Delacroix intercalées en plus de quelques surprises.
En fin d'album, un tableau de référence por retrouvez les intitulés et dates des tableaux présents.
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Comment résister à cette magnifique couverture ? Comment résister à Catherine Meurisse qui peut se vanter de m'avoir charmée pour la troisième fois en très peu de temps. Je n'ai oublié ni l'émotion ni la délicatesse de la légèreté ; j'ai adoré l'escapade bucolique et le supplément d'âme offerts par Les grands espaces (dont bizarrement je n'ai pas parlé ici). Je me suis laissé éblouir par cet hommage flamboyant à Delacroix et, par la même occasion à Alexandre Dumas dont le texte sert de support au magnifique travail de Catherine Meurisse.

La dessinatrice s'empare en effet de la "causerie" d'Alexandre Dumas, ami d'Eugène Delacroix et sollicité pour raconter son histoire, en 1864, un an après la mort du peintre, seul et éloigné de tous. Un texte qui revient brièvement sur la naissance et l'enfance du peintre (où l'on apprend ainsi que c'est un miraculé ayant échappé plusieurs fois à la mort) avant de se concentrer sur son oeuvre et la façon dont elle sera perçue de son vivant, et dressant par-là même un tableau du contexte artistique de l'époque où l'on glorifie la qualité du dessin, comme l'illustre le succès d'Ingres. Delacroix, lui, est un coloriste génial qui divise le monde de l'art toujours prompt à moquer les erreurs de perspective ou pointer l'imprécision d'un dessin. La polémique, en général, c'est plutôt bon signe pour la postérité, un peu plus compliqué de son vivant.

Catherine Meurisse investit le texte de Dumas, le bouscule en y introduisant des scénettes parfois amusées qui cassent le côté un peu solennel de l'hommage et permettent de souligner certains traits, de mettre en avant des éléments qui éclairent la personnalité de Delacroix. J'ai beaucoup aimé suivre le parcours du peintre, ses réflexions autour de la couleur, découvrir le diagramme qu'il traça bien avant Chevreul sur la loi du contraste spontané entre les couleurs, petit clin d'oeil à ma récente visite de l'exposition Félix Fénéon au Musée de l'Orangerie, ce dernier, collectionneur avisé et très porté sur la couleur ayant, bien plus tard, contribué à faire connaître d'autres talentueux artistes coloristes.

Mais la dessinatrice s'empare également des oeuvres de Delacroix pour en livrer son interprétation, à la fois fidèle et...personnelle. Dans une flamboyante et joyeuse mise en couleurs, c'est tout simplement un régal pour les yeux.
L'oeuvre du peintre défile ainsi, et c'est un peu comme si on la redécouvrait, à la fois sublimée par le regard admiratif de Catherine Meurisse et expliquée à l'aune de son époque. La façon dont il s'inspire des autres, dont il explore les salles du Louvre alors musée tout récent et abritant des oeuvres contemporaines semble résonner particulièrement chez la dessinatrice qui parle très souvent de l'importance de l'art dans sa vie, particulièrement lors des périodes dramatiques qu'elle a vécues (cf. La légèreté). Il y a quelque chose de très touchant dans cette osmose qui naît de l'union de trois artistes autour du berceau de cet album : Delacroix - Dumas - Meurisse, trinité magique dévolue aux sensations que procure le beau. Quelque chose de très touchant également dans la question qui sous-tend le texte de Dumas, la fragilité de l'artiste liée à cette dichotomie entre les sensations, la passion qui le guident et la façon dont on perçoit ses oeuvres, un décalage qui peut être si violent.
Je n'ai qu'un conseil à donner à ceux qui passent par-ici : lisez cet album, offrez-le (c'est Noël dans 10 jours), prenez-en un petit échantillon chaque jour avant d'affronter la complexité des journées trop remplies... et puis filez au musée, voir du Delacroix, du van Gogh ou du Seurat, et bien d'autres encore, savourer l'éclat des couleurs et se laisser éblouir, remplir, soigner par la beauté qui naît de ce que chaque peintre a mis de lui dans chacune de ses oeuvres.

Quel sublime album !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Il y a quelque chose comme un étrange mélange de mise en abime entre trois artistes d'univers diamétralement différents, de l'hommage respectueux et de la filiation dans cet album.
A la mort d'Eugène Delacroix, Alexandre Dumas raconte son ami peintre aussi admiré que décrié. Plus de 150 plus tard, Catherine Meurisse restitue ce cheminement et l'époque de bruits et de fureurs par des aquarelles à la fois fortes et tendres. Sa grande réussite réside dans l'équilibre entre une narration modeste dessiné à la manière d'un Sempé et des éclats de couleurs qui tout à coup explosent sur une page entière. Quelque chose comme le croisement tenu entre l'intime et un manifeste puissant.
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Un roman graphique très étonnant.
Catherine Meurisse y retranscrit le texte hommage écrit par Alexandre Dumas à Eugène Delacroix, grand peintre coloriste du début du 19ème siècle. Pas de case, pas de bulle pour cet opus mais le texte laissé en page blanche entrecoupé de dessins humoristiques imaginant des scénettes de la vie de l'artiste, ou de pleines (magnifiques) pages colorées et suaves reprenant ses oeuvres les plus célèbres. Je pense que pour apprécier la beauté de ce roman (véritable) graphique il faut connaître un peu l'oeuvre en question et se la représenter (au delà de "la liberté guidant le peuple" ou du portrait de l'artiste sur nos anciens francs!) sinon la découverte risque d'être une déconvenue. Pour tous les amateurs de peinture, par contre, c'est un régal!
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Ce roman graphique présente la « causerie » d'Alexandre Dumas concernant Delacroix. En d'autres termes, l'écrivain puise dans ses souvenirs pour nous livrer des anecdotes sur ce peintre qu'il a bien connu afin de nous révéler l'homme derrière les toiles. A la fois très intéressant et superbement illustré par Catherine Meurisse. C'est amusant d'apprendre que Delacroix qui était anticonformiste dans sa peinture a souhaité être enterré dans un tombeau aux lignes classiques proches de ce qui se faisait dans la période antique ou encore que ce peintre qui a créé La liberté guidant le peuple, tableau symbole de la Révolution, était bien loin de partager les idées révolutionnaires.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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A la mort de Delacroix, Alexandre Dumas, qui l'a bien connu, organise une rétrospective de ses oeuvres, et écrit pour l'occasion, ce que l'on nommait à l'époque, une causerie, un discours sur la personnalité et l'oeuvre du peintre.

Brillamment illustré par Catherine Meurisse, ce texte est plein d'ironie plus ou moins contenue, d'anecdotes sur la vie de Delacroix, sur leur relation et bien entendu sur sa façon, toute particulière, pour l'époque, d'apposer des couleurs sur ses toiles. Couleurs que l'on ne retrouvait pas dans les tableaux du 19eme et qui firent de Eugène Delacroix, un artiste atypique.

Les illustrations de Catherine Meurisse sont au service de ce discours amusant, en reproduisant et en ré-interprétant à sa façon de prédilection, l'aquarelle, les tableaux du maître du romantisme. Les dessins ainsi traités donnent un ton plus doux, plus mélancolique aux peintures que l'on connaît depuis des siècles.

Trois artistes au service d'une même cause : l'amour de l'art...
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Il aura fallu l'intervention de l'auteur elle-même, entendue par hasard à la radio dans L'humeur vagabonde , pour me convaincre d'aller jeter un oeil à son dernier album, Delacroix, que j'avais boudé jusque-là. Son argument ? Alexandre Dumas, bien sûr, puisque ce sont ses mots qu'elle illustre, en reprenant sa causerie sur son ami peintre. Et comment résister à Alexandre Dumas, l'auteur de romans que j'ai autant aimés que « Les trois mousquetaires » ou « le comte de Monte – Cristo » ? C'est ainsi que mes réticences initiales (mouais … Delacroix … il m'intéresse pas vraiment, ce peintre …) se sont évanouies.

J'ai donc poussé la porte du dernier opus de Dame Meurisse, dont j'avais adoré « Les grands espaces », pour partir à la rencontre de ce Delacroix que Dumas appréciait et dont son texte nous offre la grande et les petites histoires. C'est enlevé, pas ennuyeux pour un sou, surtout quand c'est mis en images par une dessinatrice experte dans l'art de croquer avec humour les anecdotes évoquées, autant que dans celui de présenter, dans son propre style graphique, les oeuvres dont parle Dumas.
Une incursion originale qui valait le détour !
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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C'est d'abord la couverture qui m'a attirée lors de cette masse critique. Parce qu'elle est belle bien sûr mais aussi à cause du titre. Un clin d'oeil : Je suis, en quelque sorte, la petite-nièce (très) spirituelle d'Eugène.

Et je ne regrette pas mon choix. J'avais quand même jeté un oeil à la quatrième de couverture, parce qu'une belle couverture, c'est bien, mais ça ne suffit pas pour nourrir (spirituellement) son homme.

Et je n'ai pas été déçue.


Le texte intéressant, amusant et touchant d'alexandre Dumas est harmonieusement agrémenté de peintures de l'auteure.

Une belle réussite

Merci à babelio et aux éditions Dargaud pour ce joli double cadeau de Noël puisque, après l'avoir apprécié, je l'ai offert à Noël à mon papa, qui est le neveu spirituel d'Eugène...
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