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4,02

sur 916 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fin janvier 2015. Sur une plage déserte, Catherine essaie tant bien que mal de remettre en place ses idées. S'assurer qu'elle est bien sur une planète, que l'océan est là...
Début janvier. Dans son lit, Catherine traine un peu. Elle rêvasse à son histoire d'amour compliquée avec un homme marié. Elle rêvasse si longtemps que son réveil-matin lui indique qu'elle est en retard. Avec un peu de chance, si elle chope le bus n°69, elle pourra arriver à une heure décente à la réunion. Trop tard, il vient de la frôler. Une fois arrivée vers les locaux de Charlie hebdo, Luz l'informe qu'il y a là-bas une prise d'otages. Vite, il faut fuir. Trouver un abri. Tak Tak Tak Tak. Des hommes tirent en l'air. Catherine le saura très vite: ses amis et collègues de Charlie sont morts. Comment se reconstruire après ça ? Comment redessiner ? Comment retrouver ce sentiment de légèreté ?

Catherine Meurisse se livre et nous livre, avec beaucoup d'émotion, sa tentative de reconstruction, aussi bien physique, mentale, psychologique ou émotionnelle après les attentats du 7 janvier. Comment redessiner quand l'envie a disparu ? Comment rire ? Comment aimer ? Comment retrouver un tant soit peu de goût à la vie ? Tout un cheminement auquel l'on participe. de Cabourg à la Villa Médicis qui lui a ouvert ses portes pour l'aider à se reconstruire, de ses séances chez le psy au musée du Louvre en passant par cette étendue de sable.
Garder espoir. S'étonner encore. S'ouvrir à l'art. Dessiner à nouveau...
Un album émouvant et sensible. Mettre des mots sur des maux...
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Le 6 janvier 2015, Catherine Meurisse, dessinatrice de presse au journal Charlie Hebdo, se fait plaquer par son mec. Nuit de déprime, de cogitations et de cauchemars lui vaut de se réveiller très tard et d'être grandement à la bourre au boulot au matin du 7 janvier. Arrivée sur les lieux, après avoir raté son bus, elle apprend qu'il y a une prise d'otage au journal. Aux premiers tirs des kalachnikovs, elle s'abrite dans un bureau voisin...

C'est ainsi que démarre cette BD, réalisée par une "survivante" du Charlie. Catherine revient sur les faits, mais surtout sur l'après : le choc traumatique et le deuil, ses idées et ses dessins qui ne reviennent que péniblement, ses difficultés à comprendre ce qui lui arrive, à ne plus vivre comme avant, son départ à la Villa Médicis en quête de beauté et de légèreté, persuadée de pouvoir "se réparer" une fois qu'elle les aura trouvées.

Catherine, même si elle n'aura pas vraiment trouvé ce qu'elle était venue chercher, va au fil des pages et bien que difficilement sortir la tête de l'eau petit à petit, comprendre les mécanismes de la guérison, remettre de l'ordre dans ses pensées et ses idées.

Tout au long du récit, elle réussit à mettre en mots ses maux. C'est ainsi qu'on peut se rendre compte que la réalisation de cette BD fait partie de son processus de reconstruction, comme une sorte de tournant dans sa vie "d'après Charlie". En cela, elle nous expose ses malaises et ses moindres ressentis. Ce n'en est que plus pertinent et percutant.

Dans son témoignage, il y est avant tout question de traumatisme, de résilience et de reconstruction. Il y est abordé la manière dont on peut continuer à vivre après de tels événements, chacun usant et utilisant ses outils propres. Catherine a cherché ses réponses dans l'art essentiellement, en quête de LA beauté telle que Stendhal l'évoque, afin de pouvoir toucher à nouveau à la légèreté de la vie en général, à son insouciance, pour continuer d'avancer. L'a-t-elle réellement trouvée ? Sans doute pas, elle a trouvé en revanche le moyen d'y parvenir sans, même si le massacre du 7 janvier sera à jamais gravé en elle.

Là où on se rend compte qu'elle va quand même mieux, c'est qu'elle est capable de parsemer un peu d'humour et d'autodérision ici et là. D'avoir bossé 10 ans à Charlie Hebdo l'y a certainement aidée également, enfin je présume. Ça n'enlève rien au côté douloureux de son témoignage, mais de réussir à nous faire sourire de temps en temps est tout de même bienvenu.

Mon seul bémol concernant cet ouvrage, ce sont les dessins et le choix de la police d'écriture plutôt brouillonne. Si l'on constate de temps en temps une jolie palette de couleurs, l'ensemble tire beaucoup dans la caricature et le grotesque, à l'effigie du journal certes mais qui ne se prête pas trop pour une BD à mon sens. Ça rend un ensemble un peu trop agressif pour les yeux.

Mais c'est quand même un chouette roman graphique, frappant et ne laissant pas indifférent.

[N.B. Ajout de dernière minute. Je me rends compte que j'ai oublié de parler des nombreuses références culturelles, comme Proust, Stendhal ou encore Beaudelaire. Des liens/parallèles/comparaisons sont faits entre les événements du moment et l'art, L Histoire ou la mythologie romaines, amenant à des sujets de réflexion qui titillent.]
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Quand la vie se fait plus lourde tout à coup, qu'on n'y perçoit plus la beauté, la légèreté, que reste-t-il ?

C'est ce qui arrive à Catherine Meurisse, dessinatrice de presse à Charlie Hebdo, au lendemain de la tragédie.
Rechercher l'amitié et la culture pour ne pas sombrer, trouver quelque chose de plus fort que la violence pour faire pencher la balance du côté de l'espoir, de la vie.

La violence est aussi dans l'art, mais elle y est sublimée, comme pour l'anéantir.
Continuer à sublimer la vie, même lorsqu'elle est laide, se moquer de tout pour contrer la peur, donner du poids à cette légèreté, se grandir avec les épreuves.
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La légèreté, c'est tout le contraire de ce traumatisme qui pèse sur les épaules de la dessinatrice Catherine Meurisse. Cette douleur lui est tombée dessus exactement le 7 janvier 2015, jour de l'attentat à Charlie Hebdo. Elle aurait dû se trouver avec ses collègues et amis, mais ce jour-là, un retard bienvenu lui a fait rater le rendez-vous avec la mort.
Cet album retrace son cheminement vers la résilience, car il n'est pas facile de reprendre le crayon après un tel drame. Par petites touches pleines de tendresse où l'humour s'invite, elle nous raconte ce chemin de croix où l'entourage ne comprend pas toujours ce qui lui arrive. Nuits de cauchemars, dégoût de la vie et cohabitation avec les policiers de sa garde rapprochée, Catherine Meurisse croque tout cela d'une plume authentique.
On la suit dans ses pérégrinations de reconstruction, de la mer à Cabourg en passant par la Villa Médicis qui l'accueille, le musée du Louvre qui l'apaise et les séances chez le psy qui l'aide à se reconstruire. le parcours vers la résilience de Catherine Meurisse se termine face à l'immensité de l'océan.
Un récit beau et poignant qu'il faut lire pour ne pas oublier la barbarie et le parcours douloureux des victimes.

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Catherine Meurisse nous raconte sa manière de vivre après le massacre des membres de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015, elle était alors membre du journal et aurait pu faire partie des morts. C'est un récit post traumatique, exutoire de l'horreur, mais dans cette bande dessinée, elle nous raconte surtout sa réconciliation (difficile) avec la vie, et comment elle s'en est sortie en utilisant la beauté comme remède (c'est caricatural comme résumé, mais c'est l'esprit).

Son graphisme oscille entre le dessin de presse, brut et caricatural, des dessins plus classiques pour les visites dans les musées et un graphisme plus éthéré, avec de grandes aquarelles, inspirées de Rothko pour les moments intimes d'introspection.

C'est un récit touchant, bouleversant, légitime et nécessaire, une oeuvre sombre, mais pleine d'espoir. Ses mots résument bien ce que ça nous raconte :
“Je compte bien rester éveillée, attentive au moindre signe de beauté. Cette beauté qui me sauve, en me rendant la légèreté”.

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Bio d'une partie de la vie, et la plus terrible je suppose, de Catherine Meurisse, arrivée en retard à Charlie Hebdo et qui, par conséquent, a échappé à l'attentat. Comment se reconstruire après un tel drame, continuer sans les autres ? Psychanalyse, retour aux endroits où elle se sentait bien ? Une bd réussie, tant par le texte que par les dessins et les couleurs, mais qui donne envie de pleurer tout le long parce que touchant, trop récent, trop actuel pour moi, bien que le récit ne soit pas larmoyant du tout, mais plutôt optimiste.
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L'art, la beauté pour s'en sortir. Retrouver le beau pour évacuer le plus moche sans l'oublier. Apres le massacre (" pourquoi dit-on que c'est un attentat ? C'est un massacre !", s'insurge-t-elle) de ses amis, de ses collègues de Charlie, Catherine Meurisse a fait un gros plongeon dans le désespoir et la page blanche. le récit de sa reconstruction est sensible, drôle parfois, et plein de talent.
J'ai beaucoup aimé "l'opération Revanche " menée par Catherine, Sigolène et Hélène, pour "honorer" le dessinateur Honoré, un des Charlie, très souvent injustement oublié.
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Auteure de bandes dessinées et dessinatrice pour Charlie Hebdo depuis dix ans, Catherine Meurisse a vécu le massacre du 7 janvier comme une tragédie personnelle, qu'elle a raconté en détail dans le bouleversant La Legereté, un roman graphique paru en début 2016. Une oeuvre magnifique dans laquelle elle rend hommage à la culture, et à « cette légèreté indispensable de l'être », qu'il faut s'efforcer de conserver après la tragédie..
Vraiment bouleversant, une des plus belles BDde 2016!!!

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Superbe. Catherine Meurisse faisait partie de l'équipe de Charlie et le 7 Janvier, ne s'étant pas réveillée, elle est arrivée en retard à la rédaction et a échappé à la tuerie mais elle y a laissé ses amis, ses confrères, ses maîtres.... Comment se reconstruire après un tel drame ? Ce livre est le chemin parcouru par l'auteure pendant plus d'un an pour vivre, survivre, retrouver le chemin de la création. Elle y exprime sa douleur, son mal-être, passant de plus en plus du noir / blanc à la couleur signe d'une renaissance.
Elle retrouve le goût de vivre par la beauté, l'amitié, la culture. Mais avec douleur, humour parfois elle nous retrace les différentes étapes de son chemin.
Souvenirs de l'ambiance Charlie, de ses amis, mais aussi de sa vie personnelle qui s'est trouvée chamboulée par l'attaque et ses conséquences.
On ne peut ressortir indemne et pareille après un tel événement et on ne ressort pas indemne de ce livre.


Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Alors que s'ouvre aujourd'hui à Bruxelles le procès de Mehdi Nemmouche, l'auteur présumé de l'attentat du Musée juif à Bruxelles en mai 2014, le premier attentat commandité par Daech sur le sol européen, qui a fait quatre morts, c'est aussi le quatrième anniversaire de l'attentat contre Charlie-Hebdo. J'ai sorti de ma pile BD cet album de Catherine Meurisse, dessinatrice à Charlie ; le matin de l'attaque, elle était en retard à cause d'une rupture amoureuse, elle n'a même pas pu entrer dans l'immeuble où on croyait alors à une prise d'otages, elle n'a rien vu, elle a juste entendu les insupportables coups des « frères Kalachnikov ». Elle raconte dans cette BD les jours, les mois qui ont suivi l'attentat, le choc traumatique, la dissociation de survie opérée par son cerveau, la perte de mémoire, le deuil. Comme le lui a expliqué un psy, « quand vous serez à nouveau « associée », vous raconterez votre histoire dans une BD ». J'ai aimé la façon dont le dessin se pose sur la page, tantôt en cases non cernées d'un trait, tantôt en doubles pages où des couleurs délicates s'invitent pour accompagner les émotions. Il y a un peu de Quentin Blake et de Claire Brétécher dans les inspirations de Catherine Meurisse, me semble-t-il. J'aime son écriture, dans les deux sens du terme : la calligraphie et la simplicité du récit. Et comment ne pas sourire et être touché devant son incroyable résilience son humour, son sens de l'auto-dérision et son hommage aux disparus de Charlie…
(Billet rédigé le 7 janvier 2019)
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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