Petite chronique d'Anna Magdalena, offre un portrait assez fouillé de
Jean Sébastien Bach, le grand musicien qui a révolutionné la musique, alors qu'il n'a pas eu, en son temps, la reconnaissance de ses contemporains. En nous invitant dans l'intimité du couple, sa deuxième épouse nous le présente comme un homme simple, modeste, écrivant fugues, sonates, passionné par toutes les formes d'expériences musicales, pédagogue et toujours exigeant avec ses élèves. Musicien surdoué, (il joue près d'une dizaine d'instruments de musique, de l'orgue au violon, en passant par le clavecin), il s'attelle à l'enseignement pour s'assurer des revenus stables. En devenant cantor à Liepzig, il endosse des responsabilités très larges, allant de l'écriture de musique sacrée, à l'enseignement du latin et de la musique, et ce, sans jamais bénéficier de la gratitude de ses pairs. S'il est admiré et invité pour ses talents d'organiste, un art dans lequel il excelle, il reste peu reconnu par ses contemporains.
Ces chroniques mettent à jour la difficulté des maîtres de musique qui, comme les artistes peintres, doivent régulièrement trouver un poste et peuvent vite déchanter, souvent considérés comme des gens de maison ou comme des employés, dans l'obligation d'obtenir l'autorisation du bourgmestre pour voyager. Des conditions de vie difficiles, surmontées par le couple qu'il formait avec Anna Magdalena, un couple heureux car fondé sur un amour commun pour la musique.
Ces chroniques immergent le lecteur dans cette première moitié du XVIIIème siècle allemand mais elles constituent également un panégyrique de l'auteure, musicologue, pour
Jean Sébastien Bach.
Un récit intéressant, accessible et instructif.