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3,81

sur 234 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le clan mulango vit en Afrique subsaharienne, à l'écart du monde. Il ne connait que la tribu voisine, les Bwele avec lesquels il entretient des relations commerciales.
Un grand bouleversement se produit dans leur calme village; un terrible incendie et la disparition de douze des leurs. Ils ne comprennent pas les raisons de ces catastrophes. Tour à tour, diverses personnes partent à la recherche des disparus, afin de connaître leur sort.
Ils vont ainsi découvrir l'horreur de l'esclavage.
Ce drame me rappelle la citation de la Fontaine "La raison du plus fort est toujours la meilleure. "
Il ne m'a pas été facile d'entrer dans ce livre en raison des noms des personnages qui se ressemblent énormément, mmais la suite fut une belle lecture.
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Quelles traces reste-t-il des arrachements vécus lors de la traite négrière? L'écriture ensorcelante de Léonora Miano explore les replis du temps pour raconter la quête du clan Mulongo face à la disparition de douze des leurs, après l'incendie de leur village. Les mères de dix d'entre eux sont mises à l'écart, comme anéanties par la perte de leur fils aîné. Quêtant des réponses dans les songes, dans les infimes vibrations d'un monde menaçant, les femmes pressentent l'ombre qui s'avance et les infinies douleurs à venir.
La prose incantatoire et tragique de ce somptueux roman agit comme un envoûtement et nous transmet un savoir archaïque, issu des corps et des âmes dont l'errance s'inscrit dans un outre-temps que, seul, le chagrin nous rend familier. A l'image des personnages appréhendant un monde insoupçonné, le lecteur ne pénètre dans cette Saison de l'ombre qu'en abandonnant ses certitudes et ses repères pour se laisser emporter par la puissance de ce magnifique chant funèbre.
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Léonora Miano, franco-camerounaise, nous entraîne au coeur d'un village d'Afrique, au temps non précisé du début de l'esclavagisme. En utilisant des mots africains, en marquant son récit des coutumes des différents peuples, elle parvient à nous immerger dans ce monde ancestral et sauvage, à nous emmener "de pongo à mikondo" ( du nord au sud) en suivant deux femmes, Ebeise et Eyabe, deux figures fortes venues en cet endroit avec la reine Emene .
Car si les Mulongo ont aujourd'hui des chefs masculins et une coutume de vie mysogine, ils furent sauver par la reine Emene et les deux anciennes sont encore écoutées et respectées.
Les Mulongo sont un peuple pacifique et naïf contrairement à leurs voisins, les Bwele. Leur connaissance du monde s'arrête au peuple voisin.
Lorsqu'un incendie ravage le village et fait disparaitre 12 hommes, 10 jeunes initiés et deux ancêtres, Mutimbo et Musinga, l'incompréhension des chefs oblige à punir les mères des jeunes hommes en les mettant en quarantaine dans une maison isolée. Leur peine ne doit pas ternir le village.
Eyabe, à l'écoute des mères et des signes divins, sort du territoire, comme la grande reine, pour ramener les disparus et comprendre. Elle découvrira le peuple des marais, les Bebayedi, ils se cachent pour échapper aux hommes de la côte, territoire du bout du monde. Ce sont eux, les Isedu, les côtiers cruels, qui ont commencéà marchander avec les étrangers, "hommes à pieds de poule" venus de l'autre côté de l'Océan.
" Les mulongo, comme d'autres, s'étaient trouvés mêlés à quelque chose qui les dépassait."
Eyabe part en cette quête de la vérité, avec son peu de connaissance du monde mais une grande clairvoyance, pour sauver les âmes des mères et des fils disparus.
Ce roman est un voyage, un réel dépaysement qui se mérite car le style, la langue sont difficiles mais nécessaires à une véritable plongée en apnée au coeur de ce monde envoûtant, archaïque, guidés par des croyances naïves mais tenaces.
Je regrette un peu d'avoir lu ce livre en cette période festive et mouvementée de Noël car il faut un esprit disponible pour en apprécier totalement le voyage.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Ce roman est très intéressant sur un plan historique, anthropologique et politique. Il présente la situation africaine du temps de l'invasion et de la spoliation par les Européens, mais non pas du point de de ces derniers, mais de celui des victimes. Cependant de régulières longueurs alourdissent le récit, et au fur et à mesure j'ai zappé de nombreuses pages consacrées à l'état d'esprit des protagonistes. Malgré cela la travail de Léonora Miano apporte de réels éclairages sur la situation pré coloniale, et donne un visage et une voix aux victimes du génocide africain.
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Le roman débute après l'évènement terrible qui a secoué le village, un incendie s'est déclaré tard dans la nuit et des hommes de la tribu qui ont disparu. Ils ne sont pas morts, ils ont disparu. Dans ce village les mères des disparus sont mises à l'écart pour éloigner le chagrin et le mauvais oeil du reste de la tribu. Leur peine est cruelle et l'incompréhension terrifiante.
Le jour durant, elles ne disent rien de l'inquiétude, ne prononcent pas le mot de perte, ni les noms de ces fils que l'on n'a pas revus.
Au début on ignore où l'on se trouve exactement et à quelle période, l'histoire se déroule en Afrique Subsaharienne dans le clan Mulongo, et le roman discute de la traite négrière et du rôle que d'autres africains auront dans ce trafic d'êtres humains, leurs semblables livrés à un autre peuple. Ce qui est intéressant dans ce récit est que la parole est donnée a ceux qui restent, se demandant où sont passés les leurs, ces fils qu'ils ne reverront jamais.
De plus aux moments tragiques se mêlent une lutte du pouvoir entre chefs qui divise encore plus le clan, la vérité se fait jour sur les circonstances de ce drame. L'esclavage se fait connaître.

Inspiré par un rapport de Lucie-Mami Nkaké, La mémoire de la capture, l'auteure nous parle d'esclavagisme, de croyances et de traditions, de ces superstitions qui peuvent guider un clan patriarcal vers sa perte, et de comment l'amour d'une mère peut pousser celle-ci à franchir toutes les barrières.
Un roman poignant.

Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Au début, la lecture est un peu difficile à cause des noms de consonance quasi similaire : dans le clan Mulongo, les femmes s'appellent Eyabe, Ebeise, Ekesi ..., les hommes se nomment Mukano, Mutango, Mukimbo ...
À cela il faut ajouter du vocabulaire douala, ainsi qu'une écriture surprenante, car les dialogues sont en italiques à l'intérieur de la phrase.

Puis, on s'habitue et on perçoit la petite musique de l'auteure, qui veut raconter la culture précoloniale.
La capture pour la traite négrière est abordée du côté africain et non pas du point de vue européen et commercial. C'est très courageux que de raconter que les populations côtières, allaient attraper et asservir ceux de l'intérieur pour les vendre.
Léonora Miano, d'origine camerounaise, nous fait découvrir l'Afrique des croyances, de la superstition et de la sorcellerie et donne la parole aux témoins.
Un livre très enrichissant.
On estime à environ 12 millions le nombre d'Africains capturés.
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LA SAISON DE L'OMBRE de LÉONORA MIANO
Très beau roman sur l'Afrique pré coloniale au moment de l'arrivée de la traite. Une tribu vit au voisinage d'une autre et pense que le monde s'arrête là. La disparition d'enfants mâles et l'incendie des cases va remettre en question toutes leurs certitudes. Clairement africo centré ce livre bien documenté décrit fort bien les rites et coutumes l'importance des rêves . Pas facile à suivre en raison des noms très voisins des protagonistes j'ai trouvé cette lecture très riche décrivant la fin d'un monde et des illusions.
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Un nouveau MIANO, magnetique. Fort de la symbolique ,des rites , croyances .. ferveur .. de ce village enfoui, dans une Afrique d'un autre temps. Des personnages de femmes sublimes. Une ecriture ciselee pour les dessiner.
Les rendre reels. Bouleversants
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Dans un village de l'Afrique reculée, le clan Mulango vit dans l'effroi depuis que le village a été attaqué, brûlé, et quedes hommes ont dispru enlevés. Surtout les fils aînés. Les mères sont dans la détresse, attendent leur retour, alors qu'on les confine par superstition dans une case en leur en interdisant la sortie. Il faut comprendre. le clan Bwele d'à côté aurait peut-être l'explication. Pire, ils en seraient peut-être les instigateurs. Certains, isolément, osent sortir du village et aller en terre inconnue, près de l'océan, pour poser leurs questions et voir le dernier horizon.

Les débuts de ma lecture ont été assez difficiles. Pendant les 100 premières pages, j'ai lu péniblement un récit que je trouvais opaque, lent, obscur. Les personnages, aux noms parfois très semblables les uns avec les autres (pour mon oreille étrangère), ont longtemps été hors d'atteinte pour mon identification.

Et puis, quand l'aventure prend forme, quand l'exploration démarre, que cette mère, Eyabe, veut à tout prix rejoindre l'endroit où le monde s'arrête et où son fils est probablement parti, l'océan inconnu, cela capte l'attention.

(..........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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La traite negrière, sujet lourd que Leonora Miano decide de conter avec une mise en lumière de tous les acteurs (histoire de les responsabiliser) et des victimes.

Et je ne le savais pas, mais j'ai lu dans une thèse que ce livre peut etre considéré aussi comme un thriller historique (effectivement, il y a en fond une mère qui enquete pour retrouver son fils)
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