Un ensemble de collines boisées nommées Boundary Pond,
Bondrée pour les francophones, un coin de paradis pour les vacances d'été, coincé entre les Etats-Unis et le Canada.
Voisins, conjoints, parents et enfants, aiment s'y retrouver.
Cette année-là, la belle harmonie est brisée le soir où une jeune fille s'enfonce dans la forêt pour ne jamais en revenir. Jolie et délurée, shorts ultra-courts et chevelure de feu, toujours un air des Beatles ou de Procol Harum aux lèvres, Elizabeth Mulligan s'attirait des regards de travers.
Lorsque Zaza est retrouvée, prise dans un piège à ours, la machine à fantasmes se lâche. Certains voient dans sa mort un sombre rituel, la marque posthume d'un trappeur retrouvé pendu au fond des bois vingt ans avant.
L'inspecteur-chef Stan Michaud, flic à l'ancienne, obstiné et mutique, ne croit pas aux légendes mais à bien pire : un authentique tueur caché dans la forêt, voire dans le village. La disparition d'une autre jeune fille, amie de la première, semble lui donner raison…
Aux tâtonnements de cet enquêteur
Andrée Michaud oppose les pensées toutes fraîches d'une fille de douze ans, grande admiratrice des deux victimes, dont elle enviait la liberté.
Expérience d'un côté, curiosité de l'autre, leurs regards croisés mettent tout le monde à nu.
Au travers des deux narrations, l'auteur cerne ainsi les désirs et les peurs de la communauté, tissant une atmosphère dense, pesante, où la nature tient le premier rôle.
Roman des grands espaces autant que policier,
Bondrée est angoissant et envoutant. J'ai cependant été gênée par le manque de dialogue.
Pas le moindre échange, ni même de monologue, tout est dit à travers les gestes et les attitudes.
Un parti-pris d'écriture qui déroute mais ajoute à la tension ambiante.
Même si j'ai passé un bon moment avec ce roman, j'ai nettement préféré "
Rivière tremblante", le dernier opus de l'auteure.