Né dans une famille de militaires et grandi entre Afrique et Italie,
Attilio Micheluzzi plante le décor de ce 2ème et dernier tome des aventures de
Marcel Labrume en Lybie, quelques jours avant la prise de Tobrouk par les troupes de
Rommel. Côté renard du désert
Marcel Labrume n'a rien à envier au guerrier de Hitler. le français a entendu la voix du Général. Il n'hésite pas à plonger dans de sacrés bourbiers d'où il sort on ne sait comment. À Gazala, nid d'espion(ne) la coopération des troupes allemandes et italiennes n'est pas au top. Et quand on est italien né en Afrique, on ne sait pas toujours de quel côté ok est.
Le trait souple et franc de Micheluzzi dit la tension des corps et de la guerre. Son noir et blanc livre un régal de contrastes au fil du récit, fluide et prenant, et des émotions distillées par la narration, habile et subjective. On y entend comme la seconde voix des personnages, une forme de conscience délicate et difficile en temps de guerre. À moins qu'il s'agisse, pour
Marcel Labrume, de celle de son ange gardien.
Sorti en nov. 1983 ce 2ème tome a reçu l'Alfred du meilleur album de l'année au Festival d'Angoulême.