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sur 331 notes
Quelle déception! J'y ai cru moi à l'existence de ce tableau. J'avais même décidé de retourner le voir au Louvre et de le visualiser avec les yeux de Pierre Michon. Quel farceur celui-ci ! Je m'y suis plus facilement laissé prendre, qu'il n'y a pas un an, j'ai admiré l'immense et remarquable oeuvre de Tiepolo à Wurtzbourg. J'ai été mystifié mais, a posteriori, consentant de l'avoir été. Et c'est tant mieux, car ce livre, riche en érudition et en histoire, est un vrai plaisir de lecture. Un titillement intellectuel généreux et profond qui, en nous faisant entrer dans le tableau et les personnages qui le composent, nous fait toucher ce que j'appellerai « l'Âme de la Révolution ».
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Paru en 2009, ce livre, comme les autres de Pierre Michon, est de petite taille, mais c'est un concentré absolu de littérature.

L'objet du récit est un tableau imaginaire, chef d'oeuvre du peintre Francois-Elie Corentin, le « Tiepolo de la Terreur », et représentant les onze membres du Comité de Salut Public.

Mêlant fiction et réalité historique, « Les Onze » prend tout d'abord vie grâce aux oeuvres réelles de Tiepolo et David, soubassements de l'oeuvre imaginaire.

Puis, le personnage de Francois-Elie Corentin prend corps avec sa généalogie, l'histoire de son grand-père et de ses parents, et avec ces pages superbes sur son enfance à Combleux près d'Orléans, putti aux boucles blondes adoré par sa mère et sa grand-mère, avec en toile de fond l'humiliation sociale, terreau de la Révolution française.

Plus tard, Corentin, vieilli et célèbre, est appelé, au milieu d'une nuit de Janvier 1794 et accepte de réaliser sur commande tableau des Onze. le récit prend alors une autre teinte, passant du bleu des ciels « poussiniens » de Combleux aux ténèbres de la Terreur.

« car tout cela, jeunesse, blondeur, vin de magie, manteau mozartien, Giambattista Tiepolo le père avec ses quatre continents sous le manteau, toutes ces formes mouvantes et vivantes n'ont d'autre sens que de s'être jetées pour finir dans un tableau qui les nie, les exalte, les cogne à coups de massue, pleure de ce saccage et immodérément en jouit, onze fois, a travers onze stations de chair, onze stations de drap, de soie, de feutre, onze formes d'hommes ; »

« Les Onze » nous parle de la gloire, de la création artistique et de la corruption de l'exercice du pouvoir, autour de ce tableau, à la fois machination politique et oeuvre de génie.

Une écriture sculptée et jaillissante comme une extase, un moment de bonheur.
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De quoi s'agit-il ?
De la contemplation d'une oeuvre « Les Onze », peinture magistrale de François-Elie Corentin, le « Tiepolo de la Terreur » qui a détourné l'attention de la Joconde depuis qu'il est exposé dans le pavillon de Flore au Louvre. « Les Onze », ou les membres du Comité de Salut public en 1794, une commande étonnante aux intentions restées troubles : le commanditaire souhaitait-il prendre une assurance pour des temps incertains ou rendre hommage à Robespierre ?
Le commentateur qui guide le regard du lecteur (j'ai un de mal à l'appeler narrateur) rend tellement vivant ce tableau que, réellement, j'ai cherché quel pouvait être le modèle de cette oeuvre imaginaire. Il connait tout du peintre, de ses origines, des origines de l'oeuvre…
J'y ai vu ce meurtre du père qu'évoque à plusieurs reprises notre guide en parlant de l'exécution du roi : est-ce un hasard si tous les protagonistes du tableau ont le visage du père du peintre, un écrivain d'origine limousine dont l'histoire littéraire n'a pas retenu le nom ?
Onze fois Corentin de la Marche. Onze fois le père et sa vocation, son alibi. Onze fois la main à plume, l'auteur – mais l'auteur incertain, égaré, limousin. Des rejetons égarés de la littérature une et indivisible, tous : car ils aimaient la gloire, l'idée de la gloire, plus que tout, leur présence derrière la vitre en fait foi ; et la pure gloire, en ce temps comme dans les autres, vous venait par la littérature, qui était le métier d'homme. (p.51-52)
J'ai vu dans ce roman le processus de la création artistique quelle qu'elle soit : ce que l'artiste met de lui, de ses origines, de sa vie, de sa formation dans l'oeuvre… : on retrouve dans la toile la figure du père, le poids des ancêtres, paysans limousins, les traces de la peinture vénitienne du XVIIIe siècle, apprise dans l'atelier de Tiepolo mais aussi l'ombre honnie de David, auquel on aurait pu légitimement confié ce tableau. Mais ce qui fait une oeuvre, ce sont aussi les circonstances qui poussent l'artiste à s'exprimer, ici une étrange commande qui pousse l'artiste à s'exprimer pour son bonheur ou son malheur et on pense à Mozart recevant la visite du commanditaire du Requiem.

Lien : http://artetlitterature.blog..
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Pierre Michon écrit sur un célèbre tableau, exposé au Louvre, bien protégé et représentant les onze membres du Comité de salut public en 1794, intitulé Les Onze et peint par le fameux François-Elie Corentin. Ce livre commence par la biographie du peintre, dont on peut voir le portrait à 20 ans -puisqu'on ne connait rien d'autre de son apparence que ce portrait- "sur le mur sud de la Kaisersaal, dans le cortège des noces de Frédéric Barberousse", peint par Giambattista Tiepolo "aux plafonds de Wurtzbourg". (Tiepolo décorait alors le palais d'un banquier allemand, le palais de Wurtzbourg). Ensuite, Pierre Michon déroule la vie de ce peintre, à Combleux sur les bords de la Loire, entouré de ses mère et grand-mère.
J'avais déjà été séduit par l'écriture de l'auteur dans Maîtres et serviteurs, et je replonge à nouveau avec délices dans ce style si particulier, ces belles phrases longues, intelligentes ; chaque mot est à sa place et important : en enlever un c'est rendre la phrase bancale et changer tout le sens. Ce qui dans ce cas serait un sacrilège tellement la langue de Michon est élégante, riche et érudite. Ce n'est pas un livre qui se lit entre deux portes : il demande de la concentration et malgré ces remarques, il reste ouvert à tout lecteur un tant soit peu demandeur de culture et de profondeur. Exercice brillant surtout lorsque l'on sait -je ne révèle rien qui empêche de profiter de cette lecture- que ni le tableau, ni le peintre n'ont existé. Ils ne sont que fiction dans un contexte historique et au milieu de personnages, eux, bien réels.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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début de lecture hier soir... bien faillit abandonner ! et puis, je me suis laissée séduire par le style, puis plus doucement pour l'histoire...

Un livre assez particulier... qui donne envie d'en savoir plus...

me reste seulement quelques pages... dommage, mais il m'aura fait découvrir Michon.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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A nouveau un "roman pictural" de Pierre Michon. le peintre François-Elie Corentin est un personnage fictif... Pourtant j'ai encore du mal à le croire, tellement il s'incarne dans son époque. Né près d'Orléans en 1730, élevé par une grand mère et une mère l'idôlatrant, il est célèbre pour son tableau "Les Onze" représentant les membres du Comité de salut public. Qui lui a commandé cette oeuvre et dans quel but?
Même Michelet s'en mêle dans son Histoire de la Révolution française...
A tel point qu'à la prochaine visite au Louvre, il sera difficile de ne pas vérifier si, quand même, ce tableau n'y est pas, derrière une solide vitre, m'attendant.

Voilà, j'ai donc retrouvé avec bonheur la plume de Pierre Michon que j'ai découverte avec Maîtres et serviteurs. le suivant sera sûrement Vies minuscules.

Lire la suite: http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-les-onze-38326526.html#ixzz0aWyMOURY

Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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C'est l'histoire d'un peintre et d'un tableau imaginaires, dans le cadre de la Révolution, ce qui sert de prétexte à raconter la révolution et le contexte historique qui l'a précédée, notamment dans la région dont est issu le peintre. L'auteur déploie de grands efforts quant au style, mais le propos reste un peu décousu.
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 Les Onze ou la genèse d'un tableau historique. Ils sont là réunis devant nous pour l'éternité les Onze, les onze du comité de salut public de 1794. Qu'est il passé par la tête de Robespierre, Saint Just, Couthon et les autres membres  de se que l'on appellera le comité de la terreur faire représenter ainsi.
Pierre Michon dans un style lyrique, grandiose et énergique nous raconte l'origine du tableau. On apprend à connaître Corentin, le peintre surnommé le Tiepolo de la terreur et les circonstance et les pensées ayant engendrées la commande de se tableau. On ne repose pas le livre avant de l'avoir terminé.   
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De la belle ouvrage. Qui se mérite. Certains passages sont si bien écrits que je me suis surprise à les lire à voix haute.
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