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Citations sur Notre corps ne ment jamais (198)

Ma mère avait coutume, pour me punir, de ne pas m’adresser la parole des journées entières, et je me sentais perpétuellement sous la menace de ce silence.
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Lorsqu'un être humain essaie de ressentir ce qu'il doit ressentir, et s' interdit d'éprouver ce qu'il ressent réellement, il tombe malade. À moins qu'il ne fasse payer la facrure à ses enfants, en projetant sur eux ses émotions refoulées. (P11)
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"Cependant, plus on avance en âge, plus il devient difficile de trouver auprès d'autrui l'amour parental qui nous a fait défaut durant nos premières années. Pour autant, les attentes ne disparaîtront pas, bien au contraire: elles seront simplement transférées, principalement sur les enfants et petit-enfants. A moins que nous ne prenions conscience de ces mécanismes et n'essayions, par la levée du refoulement et l'abandon du déni, de regarder aussi exactement que possible la réalité de notre enfance. C'est à cette condition que nous pouvons alors construire en nous l'être capable de satisfaire les besoins qui depuis notre naissance, et parfois même avant, attendre d'être assouvis. C'est alors que nous pouvons nous accorder à nous-mêmes l'attention, le respect, la compréhension, la nécessaire protection et l'amour inconditionnel que nos parents nous ont refusés.
Pour arriver à ce résultat, nous avons besoin de vivre l'expérience de l'amour pour l'enfant que nous fûmes, sinon nous ne saurons pas ce que signifie le mot aimer. Si nous cherchons à l'apprendre dans le cadre d'une thérapie, il nous faudra quelqu'un qui puisse nous accepter comme nous sommes, nous accompagner et nous protéger avec respect et sympathie, nous aider à comprendre pourquoi nous sommes devenus ce que nous sommes. Cette expérience fondamentale est indispensable pour nous permettre d'assumer le rôle parental envers l'enfant maltraité enfoui en nous. Un éducateur désireux de nous modeler sera incapable de nous la faire vivre, tout comme un psychanalyste qui croirait que, face aux traumatismes de l'enfance, il faut rester neutre et interpréter nos récits comme autant de fantasmes. Non, ce dont nous avons besoin, c'est exactement le contraire, à savoir d'un accompagnateur engagé, capable de partager notre horreur et notre indignation lorsque nos émotions nous feront découvrir ensemble nos souffrances de petit enfant -tout ce que nous avons pu endurer, parfois dans une totale solitude, lorsque notre âme et notre corps luttaient pour survivre. Nous avons besoin d'un pareil accompagnateur, que je nomme témoin lucide, pour rejoindre et assister cet enfant qui est en nous, pour nous faire déchiffrer notre langage corporel et répondre à nos besoins, au lieu de les ignorer, comme ce fut longtemps le cas, comme le firent autrefois nos parents.
J'insiste sur ce point. Avec l'aide d'un accompagnateur compétent, non pas neutre mais notre allié, ils est possible de trouver sa vérité.
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Dans mon enfance, j’ai dû apprendre à réprimer mes réactions les plus naturelles aux blessures (par exemple la rage, la colère, la douleur ou la peur), de crainte d’une punition. Plus tard, à l’école, je fus même fière de mon aptitude à la maîtrise de soi et à la retenue. Je prenais cette capacité pour une vertu, et en attendais autant de mon premier enfant. C’est seulement après avoir réussi à abandonner cette vue de l’esprit que je parvins à comprendre la souffrance d’un enfant auquel on interdit de réagir de manière appropriée à une blessure. On l’empêche ainsi d’expérimenter, dans un entourage bienveillant, la façon de se comporter envers ses émotions, afin que plus tard, au lieu de craindre ses sentiments, il puisse s’appuyer sur eux pour mieux s’orienter dans la vie.
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J'ai essayé de me fabriquer de bons sentiments et d'ignorer les mauvais, pour rester en accord avec la morale et le système de valeurs que j'avais accepté. En réalité pour être aimée en tant que fille. Ce fut en pure perte : au bout du compte, il m'a bien fallu reconnaître que je ne puis créer d'amour sur commande et qu'en revanche il naît spontanément en moi, dès lors que je ne m'y force pas et ne tente pas de me conformer à des préceptes moraux. Pour aimer vraiment j'ai besoin de me sentir libre et d'accepter tous mes sentiments, fussent-ils négatifs.
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Ce livre traite principalement du conflit entre ce que nous ressentons et savons, puisque cela reste enregistré dans notre corps, et ce que nous voudrions ressentir pour nous conformer aux normes morales gravées en nous dès le plus jeune âge.
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La paix à laquelle tant d'êtres humains aspirent ne peut nous être donnée de l'extérieur.
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L’ « amour » qu’éprouve pour ses parents l’ancien enfant maltraité n’est pas de l’amour. C’est un attachement grevé d’attentes, d’illusions et de dénis, et dont la rançon sera très élevée.
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J’ai raconté à Suzanne que Klaus [un ami] me tape parfois sur les nerfs, sans que je sache pourquoi. Pourtant, je l’aime. Je me mets toujours en rogne pour des petits choses, et après je me le reproche. Il est plein de bonnes intentions, dit qu’il m’aime et je sais qu’il tient beaucoup à moi. Pourquoi ai-je donc l’esprit si mesquin ? Pourquoi est-ce que je m’agace pour des broutilles ? Pourquoi ne puis-je être plus généreuse ?
[…] J’avais écrit à Klaus une longue missive où j’essayais de dire combien je me sens mal quand il veut me dissuader de mes sentiments […].
[…] Il ne m’a pas répondu tout de suite. J’appréhendais déjà sa colère, son exaspération devant mes incessantes ruminations, son rejet, mais je m’attendais quand même à une réaction. Au lieu de quoi, j’ai reçu, au bout d’une huitaine de jours, une lettre qui m’a absolument stupéfaite. Il me remerciait de la mienne, mais sans un mot sur son contenu. En revanche, il me racontait ses vacances, ses projets de randonnées en montagne, me parlait des gens avec qui il sortait le soir. J’ai senti le sol se dérober sous mes pieds.
[…] Pour la première fois, j’ai clairement pris conscience que durant toute mon enfance je n’avais connu que cela, cette sensation d’être détruite dans mon âme. Ce qui m’arrivait maintenant avec Klaus, qui ignorait purement et simplement ma lettre, n’était pas une expérience nouvelle. Je connaissais ça de longue date. […]
L’anorexie répétait sans relâche : « Je meurs de faim parce que personne ne veut me parler. » […]
Plus je perce à jour, à travers mes souvenirs, le comportement de mon père, plus je comprends l’origine de mon attachement à Klaus et à d’autres amis du même genre.
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Hitler a fait savoir au monde entier, par son comportement, comment son beau-père l’avait traité enfant : avec une barbarie destructrice, sans pitié, en despote insensible, bouffi d’orgueil, vantard, pervers, narcissique, qui plus est stupide. En l’imitant inconsciemment, le fils lui restait fidèle.
[…] Le tyran sans scrupules assoit en effet son autorité sur les peurs refoulées des anciens enfants battus qui n’ont jamais pu accuser leur père, ne le peuvent toujours pas, et, en dépit des tortures qu’il leur a infligées, lui restent fidèles.
[…] Plus les crimes d’un tyran sont énormes, plus il peut, apparemment, compter sur une large tolérance, tant que, chez ses admirateurs, l’accès aux souffrances de leur propre enfance reste hermétiquement verrouillé.
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