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sur 425 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Se faire tuer d'une broche à rôtir dans l'oeil... Voilà qui est peu banal, déjà. Ajoutons à cela que le crime s'est passé dans dans un ancien monastère de Varsovie et que le cadavre, avant de trépasser, participait à une thérapie collective dite de la "constellation familiale"... Vous m'avouerez qu'il a l'air malin, le colonel Moutarde, dans la bibliothèque avec son chandelier !

Une autre chose qui change des polars "classiques" : pas d'inspecteur, de détective ou de flic alcoolo pour cette dénouer cette affaire. Non, c'est le procureur Teodore Szacki est chargé de l'enquête. Il n'est pas dépressif, ne boit pas comme un régiment polonais, ne se drogue pas... Il est juste un peu désabusé et las de sa vie de couple qui a viré au banal mâtiné de routine.

Ah, j'oubliais de vous dire qu'il a 35 ans, des cheveux tout blancs et qu'il est plutôt bôgosse ! Monsieur ne serait pas contre le fait d'aller tremper son biscuit dans la tasse de café de la séduisante journaliste Monika (non, pas Lewinski !). Un type comme on en connait beaucoup...

Conseil : ne lisez pas ce roman pour son côté trépidant, il n'en a pas vraiment. Malgré tout, pour moi, ce fut un page-turner car j'avais faim d'en savoir plus sur la Pologne, qui, malgré la chute du Mur, n'en a pas fini avec son système corrompu. Quand à la Justice, elle tourne sur trois pattes... le côté politique du livre, je l'ai dévoré.

Teodore Szacki (Teo) est notre narrateur privilégié et il ne se prive pas pour nous expliquer toutes les petites subtilités d'un système où les procureurs vont sur le terrain avec les policiers, pour enquêter, qu'ils sont débordés par le boulot, noyé sous la paperasse administrative, que leur taux de résolution des crimes est plus que nul (on est loin des séries télés), que certains de leurs dossiers prennent la poussière faute d'avoir résolu l'affaire et que tous concernent quasi des affaires de meurtres par abus d'alcool ou des violences conjugales.

Et non, en Pologne, le fait d'être procureur ne donne pas droit aux pleins pouvoirs... Que nenni !! Notre charmant Teo n'a rien d'un SuperProc avec une cape et avec des pouvoirs illimités ou un détecteur de mensonges greffé dans son nez. Donc, il peut se faire mener en bateau et tourner en rond durant son enquête qui piétine.

Il faut dire qu'on ne lui facilite pas la tâche non plus... Ni sa hiérarchie, ni les suspects dont il est en train de se demander si la thérapie aurait pu faire déraper l'un d'eux au point d'embrocher Henryk Telak comme un vulgaire rôti...

Quand à ses hormones en plein travail, elles le feront aller deux fois aux toilettes afin de soulager une tension mal placée. Bref, un enquêteur qui n'en est pas vraiment un, avec ses failles, ses doutes, ses pulsions. Un personnage des plus agréable à suivre.

Comme je vous le disais, le rythme est assez lent, mais il nous permet d'entrer plus en profondeur dans la société polonaise, d'explorer ses méandres tortueux, d'apprendre des choses sur sa justice, corrompue de partout; d'explorer un peu la mentalité de la population et les rouages des institutions. Sans oublier les politiciens qui se regardent le nombril à longueur de journée.

En fait, on peut dire que l'enquête sert à juger sévèrement le système qui en est encore comme "au bon vieux temps" du communisme (ironie, bien entendu).

Autre chose de bien agréable aussi : à chaque début de chapitre, on avait droit à un morceau de l'actualité correspondant à la période de l'enquête (juin 2005). Une bonne idée qui permet, non seulement de replacer les souvenirs mais aussi d'en apprendre un peu plus sur la Pologne.

J'ai adoré "Les impliqués" pour son côté politique, plus important que l'enquête, presque... Pour ne pas dire que l'enquête et la politique (au sens large) étaient "attachés l'un à l'autre". le meurtre et la politique sont de vieux compères qui vont bras-dessus, bras-dessous...

Bref, un vrai roman noir au contexte politique poussé ! Un délice de fin gastronome pour moi.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Une très belle découverte. L'auteur était au salon du polar, à Toulouse, le mois dernier. Jeune, sympathique, en famille, parlant correctement français, assis à la table principale, au milieu, avec Craig Johnson, Ellory.

Livre original. Ici, c'est le procureur qui mène l'enquête, avec une mort pas banale, une broche à rôtir dans l'oeil, peu de temps après une séance de thérapie collective. Ceci dans Varsovie en 2005. le procureur Teodore Szacki va mener l'enquête.

Autre originalité, le contexte polonais, avec une approche politique intéressante. Pour ce qui me concerne, c'est mon premier polar polonais. Je pense que je lirai les prochaines enquêtes de Szacki, ses tourments intérieurs.

Le rythme est assez lent, on parcourt les 250 premières pages tranquillement. Sans trop de passion, parce que ça piétine pas mal, il ne se passe pas vraiment grand chose dans l'intrigue. Et puis tout d'un coup, on se rend compte que c'est une montée en tension progressive, les morceaux du puzzle s'emboitent, le rythme s'accélère et les 200 pages restantes doivent être dévorées au plus vite.

A découvrir, c'est très réussi.
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Cinq personnes sont réunies pour un weekend dans un ancien monastère de Varsovie afin de participer à une thérapie dite de "la constellation familiale” inventée par Bert Hellinger dans les années 90. Cette méthode est basée sur deux prémisses l'une qui me paraît tout à fait valable : nous dépendons des vies émotionnelles de nos ancêtres, l'autre plus étrange : n'importe qui peut prendre lors de la séance la place des membres de la famille vivants ou morts et ressentir leurs émotions. Quoi qu'il en soit le matin du deuxième jour, celui qui était au centre de cette thérapie est retrouvé mort, une broche à rôtir dans l'oeil. le suicide est peu probable.
Le procureur Teodore Szacki est donc appelé ce dimanche matin du début juin 2005, car en Pologne ce sont les procureurs qui mènent les enquêtes criminelles. Cet homme trentenaire plutôt séduisant est assez peu satisfait de sa vie professionnelle, qui lui procure peu de revenus, d'autant qu'il apprécie assez peu ses collègues. Cependant dans son travail, il est parfaitement intègre. Mais assi de sa vie personnelle avec sa femme Weronika. Il ouvre donc l'oeil sur les femmes qu'il croise et justement une journaliste vient lui rendre visite. Il la reçoit assez mal, elle n'est pas son genre. Mais bientôt il regrette sa grossièreté et la contacte. C'est le début de nombreux rendez-vous. Cette enquête va mener à un passé communiste encore bien vivant et à des archives secrètes.

Pour chaque jour d'enquête, des nouvelles générales et la météo sont données comme si on écoutait la radio.

Ce premier volet des instructions menées par le procureur Teodore Szacki m'a plu et je pense continuer avec La rage puis Un fond de vérité.




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Se situer, un peu de géographie ... la Pologne, Varsovie, les Carpates ....
Allemagne, Tchéquie, Slovaquie, Ukraine, Biélorussie, l'enclave russe de Kaliningrad pour finir car au delà il ne reste que la mer baltique ... voilà pour la Pologne !
Varsovie, capitale idéalement située presque au milieu du pays.
La chronologie du dimanche 5 juin 2005 au lundi 18 juillet 2005 ... avec un résumé succinct mais concis des actualités du jour ... un peu d'international, de national, de local, du sport, des faits divers et comment ne pas oublier la météo du jour.
Procédé pratique pour nous relier à une période bien précise.
Une vision de la justice polonaise, le rôle particulier, le fonctionnement de la police et de l'institution judiciaire qui n'ont rien à voir avec les nôtres.
Des personnages sympathiques autour du noyau familial de Teodore, Weronika et Héla, leur vie simple qui accompagne l'enquête qui flirte avec l'irréel ...
Et on marche, on court, on tourne les pages avec frénésie ... on essaie de comprendre de deviner avant .... belle réussite ...
Sitôt la dernière page tournée, j'ai recherché le tome 2 : un fond de vérité .... direction ma librairie préférée ... bingo... le voici rangé dans mon mouton à lire !
Donc à bientôt Teodore !
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Un crime a lieu à Varsovie pendant une séance de thérapie de groupe. Szacki, procureur, est chargé de l'enquête. Il a la trentaine, une femme, une fille, et un certain nombre de frustrations sexuelles, professionnelles et métaphysiques qu'il s'efforce d'occulter en travaillant comme un fou. Mais les entretiens avec des psychiatres, dans le cadre de son enquête, ne seront pas sans l'amener à réfléchir…

Ce roman prend son temps (450 pages) pour nous parler de l'enquête mais aussi du système judiciaire polonais, de la société polonaise tout entière encore sous influence du système communiste et de ses anciens dirigeants souvent encore au pouvoir. Au festival de Saint-Malo, l'auteur, à qui l'on demandait si son livre n'avait pas été mal reçu par les lecteurs polonais, s'est mis à rire en disant que non car c'était exactement ce qu'ils vivaient tous les jours !

Le héros n'est pas particulièrement sympathique, le crime est odieux, l'atmosphère est morose, et pourtant l'auteur réussit à nous attacher à son histoire grâce à son talent de conteur et aux liens qu'il noue entre le présent et le passé. Classique me direz-vous, oui mais pas si courant quand ça se passe en Pologne (ça change des pays nordiques). A découvrir, surtout que la suite, « Un fond de vérité », vient de sortir !
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Varsovie, 2005. Henri Telak est retrouvé mort lors d'une session de thérapie collective organisée dans un ancien monastère de Varsovie. le procureur Teodore Szacki est chargé de l'enquête.
Sous la houlette du docteur Rudzki, quatre patients ont investi l'ancien monastère de la Vierge Marie de Czestochowa. Entre huis clos et jeux de rôles, cette nouvelle méthode de thérapie de groupe, dite « Constellation familiale », ne manque pas d'intensité. Au point qu'un matin, l'un d'entre eux est retrouvé mort au réfectoire, une broche à rôtir plantée dans l'oeil...
Pour le procureur Teodore Szacki, l'expérience est allée trop loin. À moins qu'elle n'ait réveillé un passé enfoui, que la Pologne se tue à essayer d'étouffer...
Un polar polonais c'est une grande première pour moi. En plus un polar qui m'apprend des tas de choses, j'avoue que j'adore.
Avec Zygmunt Miloszewski, on va découvrir la Pologne, son système judiciaire et policier, son histoire récente, la vie quotidienne des polonais et aussi la ville de Varsovie.
Mais les impliqués c'est avant tout un très bon roman policier avec une histoire à rebondissement, des suspects tous plus vraisemblables les uns que les autres. Une arme du crime originale ; pensez donc, une victime tué d'un coup de broche à rôtir dans l'oeil. Ce n'est pas banal. Et puis il y a cette thérapie de groupe que l'on nomme aussi Constellation familiale. C'est une méthode de thérapie familiale transgénérationnelle, fondée dans les années 90 par Bert Hellinger. Elle met en lumière les conflits personnels et familiaux issus de l'inconscient familial par le biais de jeux de rôles et de psychodrames.
Et puis il y a le procureur Teodore Szacki, et oui, en Pologne c'est un procureur qui même l'enquête ; les policiers ne sont là que pour le seconder. Un procureur qui s'ennuie un peu dans son travail mais surtout qui s'ennuie dans sa vie. Il rêve de liberté, une liberté qu'il n'a pas eu plus jeune alors que la Pologne était communiste. Il aspire comme de nombreux jeunes gens de sa génération a une vie à l'occidentale. Une vie plus facile, où les libertés individuelles seraient respectées
Rentrer dans les impliqués c'est rentré de plain-pied dans l'histoire contemporaine polonaise avec la naissance de Solidarnosc et le régime communiste de l'époque. Et pour ce faire, l'auteur débute chaque chapitre par un petite rappel de l'actualité de l'époque. le roman se situe en 2005.
Il nous rappelle aussi, les années de luttes ouvrières, les grèves des années 80, la violence de la répression de celles-ci, la police politique, les arrestations arbitraires et les procès expéditifs.
À l'époque de la Pologne communiste, aucun syndicat indépendant des organismes du pouvoir n'est autorisé. Dans les années 1980, Solidanosc réussit à rassembler un large mouvement social contre le régime communiste en place, impliquant entre autres l'Église catholique. Mais cette dernière non plus ne réponds pas aux rêves d'occident de la jeunesse.
Enfin, Zygmunt Miloszewski, fait de la capitale polonaise un personnage à part entière de ce roman, il nous ballade dans tous les recoins de cette ville nouvelle, reconstruite après les bombardements de la seconde guerre mondiale. Une ville qui a été défigurée, qui ne ressemble plus à ces capitales européennes pleines de saveurs et chargées d'Histoire. Et, même si son coeur historique à été reconstruit à l'identique le reste de la ville lui est fait de bâtiments typiques d'une ville du Bloc de l'Est. Mais, sous la plume de Moliszewski, elle redevient belle et l'auteur lui redonne une âme.
Voilà pour ce polar original porté par une écriture alerte, et un style résolument moderne.
Une très belle découverte que je vous conseille à mon tour.



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Mon avis : Attention coup de coeur ! Avant tout j'adresse un énorme merci à Babelio et aux Editions Pocket sans qui je n'aurais pas découvert ce livre. Je vous livre un secret, je suis très curieuse de la culture slave, je sais que la vie y est très différente. En plus donc de l'enquête promise par la quatrième de couverture qui était déjà alléchante, j'avais envie de voyager dans ces contrées qui me sont pour le moment inconnues.

Nous sommes donc en Pologne, à Varsovie, à l'approche de l'été. Un crime odieux a eu lieu pendant une thérapie de constellation familiale. A priori, il pourrait s'agir d'un meurtre en huis-clos ou alors le forfait de quelqu'un de l'extérieur puisque le monastère n'était pas fermé; le jeune et talentueux procureur Szacki est en charge de l'affaire aidé de son ami le commissaire Oleg Kuzniecov. Szacki et marié, il a une fille de huit ans qu'il adore mais sa vie le fatigue sans qu'il ne sache exactement pourquoi : trop de paperasses pour pas suffisamment d'enquête ? Plus assez de vie de couple ? Il n'hésite donc pas une seconde à foncer tête baissée dans la résolution de ce meurtre.

Il auditionne chaque témoin, se rend sur les lieux du crime et au passage nous propose une vraie visite guidée de Varsovie. L'enquête avance difficilement et si elle finit classée, Teodore devra aider des collègues des stupes, autant dire une plongée dans le néant. Son affaire est passionnante, il fait appel à expert en thérapies de ce type puisque le psychologue qui organisait la séance est aussi un suspect. Comment se fier à ses dires ?

Je vais commencer par vous expliquer brièvement ce qu'est une thérapie de constellation familiale. J'adore la psychologie et c'est un élément du livre qui m'a passionnée. Il s'agit de faire schématiser la place de toutes les personnes de sa famille par le patient, ainsi, le thérapeute perçoit les interactions non pas telles qu'elles sont mais telles que le malade les perçoit. En thérapie de groupe, chaque patient joue le rôle d'un des "parents" afin de débloquer la situation douloureuse qui se joue. C'est exactement ce que les quatre patients et le psychologue ont mis en place ce dimanche là au monastère mais tout a très mal tourné.

Pourquoi j'ai tant aimé ce livre ? Déjà à cause du dépaysement. Varsovie est une ville qui a souffert à cause du communisme, du nazisme, de la chasse faite aux juifs et aux communistes... L'auteur nous permet de connaître aussi certains rouages de la justice polonaise qui a l'air tout aussi lourde que celle de la France. Elle fonctionne différemment : pas de greffier, le procureur auditionne seul, la police n'a pas cette fonction. C'est vraiment intéressant. Nous comprenons aussi que la situation économique est compliquée, deux fonctionnaires assez haut placés du gouvernement vivent dans un 50 m2 et font attention à toutes leurs dépenses.

Quant à l'enquête...chaque étape est cruciale, Miloszewski nous le fait comprendre. le procureur mène une vraie enquête policière mais derrière ce crime se cachent d'autres enjeux qui ma foi, font trembler. La Pologne n'échappe pas à son passé et nous plongeons dans une paranoïa de temps de guerre alors que les communistes ne sont plus au pouvoir depuis trente ans. Cet aspect historique pourra ravir les amateurs.

Il n'y a rien de particulier à dire sur les personnages. Peut-être parce que c'est un homme, j'ai eu du mal à comprendre, dans sa vie privée, certaines réaction de Teodore mais c'est un bon père et un procureur que j'ai hâte de retrouver.

Si vous êtes tentés, une nouvelle aventure devrait sortir cette année ! Je suis sur les rangs.
Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
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Résumé : Un dimanche matin, au milieu d'une session de thérapie collective organisée dans un ancien monastère de Varsovie, l'un des participants est retrouvé mort, une broche à rôtir plantée dans l'oeil. L'affaire est prise en main par le procureur Teodore Szacki. Las de la routine bureaucratique et de son mariage sans relief, Sazcki ne sait même plus si son quotidien l'épuise ou l'ennuie. Il veut du changement, et cette affaire dépassera ses espérances. Cette méthode de la constellation familiale, par exemple, une psychothérapie peu conventionnelle basée sur les mises en scène... Son pouvoir semble effrayant. L'un des participants à cette session se serait-il laissé absorber par son rôle au point de commettre un meurtre ? Ou faut-il chercher plus loin, avant même la chute du communisme ?

Commentaires : Une incursion, pour moi, dans la littérature policière polonaise. Et un coup de coeur. Un polar très dense, une enquête qui n'en finit plus d'aboutir. Un roman très documenté tant du point de vue de la psychologie humaine qu'historique. Une enquête menée par un procureur dans la trentaine confronté à des principes d'éthique professionnelle et de fidélité conjugale. Un récit où l'humour corrosif de l'auteur se mêle à une critique sociale et politique de la Pologne d'aujourd'hui tributaire de l'influence soviétique d'hier. Une finale avec plus d'une chute tout aussi inattendue l'une que l'autre. À lire.

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****
Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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Le ghetto de Varsovie, la révolte ouvrière de Gdansk, Solidarnosc … de prime abord on a une image bien sombre de la Pologne qui reste à bien des égards un pays méconnu que l'on peut désormais découvrir par le biais des excellents romans policiers de Zygmunt Miloszewski. L'auteur connaît un succès retentissent et mérité avec Un Fond de Vérité paru cette année aux éditions Mirobole. Même s'il n'est pas indispensable à la compréhension du récit, il serait pourtant dommage de passer à côté du premier roman de la série intitulé Les Impliqués, paru en 2013, mettant en scène le procureur Teodore Szacki officiant dans la ville de Varsovie.

Les Impliqués est un récit qui se déroule sur une quinzaine de jours en juin 2005. Si l'enquête du procureur Szacki débute de manière laborieuse avec les aspects fastidieux d'un traditionnel « mystère de la chambre close » il ne faut pas se décourager et persévérer dans cette lecture qui s'avèrera plus enrichissante qu'il n'y paraît de prime abord. En introduction aux différentes journées, l'auteur dresse avec maestria un panorama de l'actualité du pays et de la ville de Varsovie pour poser le contexte dans lequel vont évoluer ses personnages. L'approche est pertinente et nous incite donc à découvrir la suite d'un récit destiné initialement à un lectorat local. Zygmunt Miloszewski prend son temps pour installer son personnage principal et le faire évoluer dans les rouages complexes d'une entité judiciaire où il peine à trouver sa place tant les affaires courantes sont monotones avec son cortège de violences domestiques et d'agressions entre ivrognes. Par petites touches subtiles, nous découvrons le quotidien de ce procureur au travers des enquêtes parallèles qu'il doit mener en marge de son affaire principale. Szacki est un personnage en proie aux doutes que ce soit dans le système judiciaire de son pays, que dans tous les aspects de sa vie familiale et sentimentale. Il évolue ainsi dans une ville de Varsovie que l'auteur décrit sans complaisance ce qui lui donne d'avantage de crédibilité. On est donc loin de la carte postale idyllique ou pittoresque et du héro sans peur et sans reproche. C'est là toute la force de ce roman où l'on découvre de manière subtile les problèmes journaliers auxquels doit faire face ce fonctionnaire peu sympathique, séducteur dans l'âme et surtout très imbu de lui-même.

Entre un début plutôt hésitant et une transition finale quelque peu brutale, on déplorera le manque d'équilibre entre les différentes parties du roman. Mais l'enquête comporte son lot de rebondissements et de fausses pistes qui nous entrainent dans le passé d'un pays qui se remet doucement des affres du communisme mais qui est loin d'avoir réglé ses comptes avec les évènements tragiques qui l'ont amené à se libérer du joug totalitaire. On regrettera d'ailleurs que l'auteur ne s'attarde pas suffisamment sur ses aspects historiques qu'il amenait pourtant avec beaucoup de talent sur le devant de la scène. Edulcorés, certains évènements réels méritaient peut-être d'avantage de développement pour le lecteur peu au fait de l'histoire contemporaine polonaise. Néanmoins, l'auteur installe une dose de suspense teinté de paranoïa qui donne du dynamisme à un récit brillant dont le final s'avèrera aussi surprenant qu'un célèbre roman d'Agatha Christie dont la référence ne saurait être citée afin de ne pas gâcher la surprise.

Les Impliqués c'est le début d'une nouvelle série policière qui se révèle être une des très agréables surprises qui vient désormais agrémenter le paysage du roman policier. Une belle découverte à ne manquer sous aucun prétexte.
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Un excellent thriller très agréable à lire. Selon moi, tout y est parfait à commencer par les personnages très attachants (et en premier lieu celui du procureur, intéressant et complexe) mais surtout l'intrigue ingénieuse et originale avec un dénouement qui n'est pas sans rappeler ceux des aventures d'Hercule Poirot. Cette première aventure de Szacki est une très belle réussite et donne envie de découvrir ses nouvelles enquêtes.
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