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3,51

sur 426 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre et cet auteur, Zygmunt Miłoszewski, et son univers sont une véritable découverte.
La qualité de la traduction y contribue à mon sens également puisque j'ai lu cet ouvrage en français.

En dépit du peu de sympathie que dégage de prime abord le héros de l'histoire, procureur de son état, on ne peut que prendre plaisir à le suivre dans cette Varsovie actuelle que l'histoire passée et plus récente continue d'imprégner.
L'intrigue policière est très bien ficelée et le contexte historique ajoute encore une touche de noirceur à cet environnement. Bien qu'il s'agisse d'un roman, j'ai trouvé l'atmosphère particulièrement réaliste et j'ai finalement quitté à regret la Pologne une fois ce livre refermé. Je ne manquerai pas d'y retourner prochainement pour la suite des aventures du procureur Teodor Szacki.
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Après une série de romans plus ou moins décevants, j'avais très envie d'un polar classique, le genre bien ficelé, avec un crime, un mystère, un officiel qui cherche la solution. de préférence sur fond de description sociale plus ou moins critique et, cerise sur le gâteau, est-ce que je pourrais apprendre quelque chose ?

J'ai été servie et plutôt bien servie.
CE QUE J'AI AIMÉ :
Le style. Simple, précis et direct, sans fioriture, mais recherché et efficace. Beaucoup de réflexions cyniques ou désabusées – et plutôt justes :
Comme c'est révoltant de n'avoir qu'une seule vie, se dit Szacki, et que celle-ci nous lasse si vite.



Ses contacts avec les policiers lui faisaient parfois penser au travail d'un instituteur dans une classe où tous les enfants seraient atteints de troubles de l'attention et d'hyperactivité, tant ils réclamaient de patience et de maîtrise de soi



– Ce qui veut dire que plus on monte les échelons et plus on s'approche de notre chef à tous, qui est un politicien débile parachuté chez nous pour faire gagner à ses petits camarades des points dans les sondages.
– Exactement. Mais je vous prie de ne pas le répéter devant la presse, à moins que vous ne souhaitiez attendre votre retraite au sein du service de la correspondance générale

L'intrigue. Assez compliquée pour qu'on s'y perde, mais quand tout s'éclaire, tout s'éclaire. Il n'y a pas profusion d'hémoglobine ni empilement de cadavres pour faire oublier la pauvreté du scénario.
On apprend des choses. Sur la société polonaise des années 2000, sur les pratiques du régime communiste et aussi sur cette incroyable méthode des constellations familiales – une méthode de thérapie familiale transgénérationnelle.
CE QUE J'AI MOINS AIMÉ
Le procureur Szacki est un type assez antipathique ; il est grognon, il passe son temps à se plaindre de son sort, je l'ai trouvé plutôt hypocrite et assommant, avec un côté moralisateur. Bref, je ne l'inviterai pas à dîner. C'est dommage, parce que le Procureur Szacki a des tourments rarement abordés de cette façon dans les romans policiers. Là où on trouve généralement des flics divorcés qui ne voient plus leurs enfants parce qu'ils puent l'alcool, Szacki a une femme et une fille. Ce qui n'empêche pas ses tourments, ce qui ne l'empêche pas de se poser des questions existentielles et morales.
Les autres personnages sont à l'avenant. Bien qu'ils soient crédibles, avec une psychologie propre, aucun n'est attachant. Est-ce un problème de dissonnance culturelle ? Pourquoi pas. Mais je n'aime pas leurs personnalités et je n'ai pas éprouvé d'empathie pour eux.
Le début est très bien, la fin est très bien, il y a quand même un moment au cours du livre où ça tourne un peu en rond, où ça manque de souffle. Et ce moment du livre est pollué par les états d'âme de Szacki, ce qui n'arrange pas les choses.
MON AVIS
Les impliqués est le premier roman policier de Zygmunt Miloszewski. On n'est pas dans le coup de coeur, principalement à cause de cette absence d'émotion ; ça m'arrive souvent de ne pas aimer les protagonistes de mes écrivains favoris (je n'aime pas Eloise Bouquet, l'héroine de la Fille de Kali, du Cheptel et de Double Amnésie, et je n'aime pas non plus Xavier Martel, le héros du Chercheur d'âme et de Sous un ciel d'abîme, ce qui ne m'a pas empêchée d'adorer ces romans) et ce n'est pas un problème.

La mécanique des Impliqués est implacable et j'ai particulièrement aimé cette rigueur.

C'est un livre pour tous ceux qui aiment les bons polars et qui ne sont pas à la recherche d'émotions fortes. Ceux qui ont aimé Haine pour Haine ou les Chemins de la Haine, par exemple, y trouveront leur bonheur, mais aussi ceux qui ont aimé Dans son silence ou Les refuges.
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La première chose qui attire l'attention, quand bien même vous n'êtes pas particulièrement un adepte de romans policiers, c'est la fonction de la personne qui prend en charge l'enquête et qui n'appartient pas au corps policier, même si celui-ci est évidemment présent. Il s'agit du procureur de la République. de notre oeil français, j'avoue que cela paraît assez incongru de voir le procureur interroger, enquêter, rouler sa bosse au beau milieu des investigations alors que tout un corps de métier est spécifiquement formé à ces fins. Teodore Szacki apparaît a priori comme un homme plutôt simple, sympathique, cultivé, avec un sens de l'autodérision assez marqué et qui ne fait pas grand état du grade du poste qu'il occupe. Comme dans la plupart des romans policiers, le récit relatif à l'enquête même est ponctué de petits intermèdes sur sa vie personnelle, il mène une existence plutôt conventionnelle, il est marié et père de famille. de la banalité de cet enquêteur hors-norme fait que ce roman policier se détache de ces autres polars, qui mettent en scène un enquêteur en plein questionnement existentiel. C'est un homme qui remet en question certains aspects de son existence, arrivé à un certain stade de sa vie, mais qui n'est certainement pas rongé par un éternel mal-être existentiel.

Szacki débarque donc dans un ancien monastère, qui a servi de refuge à l'expérimentation d'une nouvelle forme de thérapie de groupe que le psychiatre en charge de l'affaire Cezary Rudzki appelle thérapie de constellation familiale. Il s'agit plus ou moins d'un jeu de rôle où le patient, sujet de la thérapie assume sa propre identité tandis que les autres endossent chacun le rôle d'une personne essentielle de son entourage. le seul fait de replacer des personnes absentes, de jouer certaines scènes familiales, de créer de toutes pièces des confrontations qui n'ont jamais eu lieu, est censé révéler une vérité enfouie derrière de nombreux éléments qui n'ont pas fait jour jusqu'alors. Cela peut paraître très confus, même tiré par les cheveux, et si l'auteur n'avait pas précisé qu'il s'était basé sur une méthode existant réellement pour élaborer son récit, j'avoue que je serais restée coite devant une telle expérience. Bert Hellinger est un psychothérapeute allemand, âgé de près de quatre-vingt-treize ans aujourd'hui, spécialiste des relations et problématiques familiales. La méthode des constellations familiales et systémiques a été développée dans les années 1990. N'ayant absolument pas fait l'objet d'aucune sorte d'encadrement médical ou autres, n'importe quel individu peut s'approprier cette méthode, qui reste au demeurant largement décriée. Cela est notamment dû au grand risque de dérives sectaires que cette thérapie est susceptible d'engendrer.

Il n'est pas question dans ce roman de discuter de la validité et de l'utilité de cette méthode, même notre procureur-détective est bien souvent amené en soulever sa validité et sa pertinence. Szacki va davantage être amené à explorer les abîmes de la société qui va ramener le lecteur dans le souvenir de la Pologne d'avant la dissolution du bloc soviétique. La Pologne étant un pays dont j'ignore à peu près tout, j'ai apprécié les quelques digressions historiques qui révèlent les failles d'une Pologne encore souffrante. le pays cache ses stigmates, porte son fardeau, entre la tentation de la droite extrême d'un pan de la société encore très conservatrice, qui peine à évoluer et la tentation de la corruption, du népotisme mafieux, hérité d'un système soviétique pourtant disparu, qui malgré tous les efforts des gouvernements post-communisme pour l'éradiquer, finit par réapparaître, de temps en temps. Les blessures du passé sont loin d'être guéries, le communisme a marqué la Pologne, comme tous les anciens pays du bloc soviétique, au fer rouge encore incandescent, les anciennes institutions, désuètes, je pense notamment aux anciens services secrets communistes, ne sont pas si loin.

En revanche, je reconnais que ce récit est savamment équilibré entre une enquête méticuleusement menée par un procureur, qui présente l'étrange paradoxe d'être à la fois totalement convenu mais attachant, la thématique de la thérapie familiale qui ne manquent pas de rajouter du piquant à cette enquête, le contexte personnel, politique et historique un peu trouble, où la société polonaise actuelle n'a toujours pas réglé ses comptes avec son passé communiste, qui n'en finit pas de refaire surface.

Rien n'est résolu dans ce pays vingt ans après la chute du mur de Berlin. Tous les éléments sont réunis pour faire de ce roman un polar réussi, que j'ai lu en à peine deux jours pendant les vacances. Je retournerai avec plaisir à Varsovie – ou ailleurs en Pologne – avec cet auteur, que je suis heureuse d'avoir découvert.
Lien : https://wordpress.com/post/t..
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Varsovie - un meurtre dans un contexte atypique - un procureur instinctif et mal payé.
Un simple Polar ? Non.
Finement exécuté, du début à la fin, avec les frustrations bien humaines et une rectitude très professionnelle mais pas toujours personnelle.
Très bien mené, tout au long de la lecture.
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Les découvertes "polardesques" des éditions Mirobole révèlent des surprises bien agréables. de plus elles me font voyager. Après Nid de guêpes, un polar danois, me voilà transplantée à Varsovie pour un polar polonais.

Pour que l'immersion soit totale, Zygmunt Miloszewski démarre chaque chapitre par une brève des infos, un rappel des titres des principaux événements du jour concernant la Pologne et Varsovie plus particulièrement. Infos politiques, religieuses, sportives et qui s'achèvent par un bref bulletin météo. Nous sommes en juin 2005.

Cela a beau être dimanche, le repas dominical du procureur Teodore Szacki est interrompu par son boulot. Il est appelé dans un ancien monastère en plein centre de Varsovie, par la découverte du cadavre d'un des participants à une psychothérapie de groupe. le docteur Cezary Rudzki, adepte de la Constellation familiale, y dirigeait un séminaire se déroulant sur quelques jours.

Si le psychothérapeute et les trois autres participants semblent être les principaux suspects, le procureur Szacki va approfondir son enquête. La liste des suspects s'incrémente alors des proches de la victime, et au final il se retrouve avec bien trop de monde sur cette liste. Chaque scénario qu'il explore est plausible, mais à chaque fois il manque la petite étincelle qui éclairerait l'évidence.

La suite sur le blog ;)
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Ça faisait un moment que je voulais lire ce livre dont la quatrième de couverture m'a immédiatement attirée. Même si le roman a été un peu différent de ce que j'attendais, je l'ai adoré et je m'y suis plongée chaque fois que j'en ai eu l'occasion.

La quatrième de couverture nous parle d'un meurtre, mais l'histoire est en fait celle du procureur Szacki. C'est autour de lui que va tourner tout le récit et on ne s'arrête pas uniquement à cette affaire de meurtre, on entre aussi dans sa vie privée. Tout en découvrant ce qu'il aime, ce qu'il pense et ce qu'il ressent, le lecteur suivra le procureur dans cette enquête visant à découvrir qui est à l'origine du meurtre de Henryk Telak. Dans cette quête de justice et de vérité, Szacki fera remonter de vieilles affaires, et ses recherches ne plairont pas à tout le monde.

J'ai immédiatement accroché au personnage qu'est le procureur Szacki. Organisé, intelligent, un brin supérieur et froid, il a des qualités et des défauts qui lui donnent beaucoup de charme. J'ai également beaucoup d'affection pour le commissaire Oleg Kuzniecov qui est particulièrement charmant et plein d'humour. J'adore sa relation avec Szacki et c'est pour moi un réel plus.

Mon affection pour ces deux personnages m'a rendu totalement accro au livre et l'aspect psychologique a fini de me convaincre. Je dois avouer que j'en aurais aimé encore plus, j'aime entrer dans l'esprit humain, mais objectivement, il y avait déjà une importante quantité de psychologie ne serait-ce que parce que le drame s'est produit au cours d'une thérapie de groupe. Ce livre réunit donc plusieurs critères que j'affectionne. C'est un thriller psychologique bien écrit et recherché, avec des personnages attractifs qui rendent le tout encore plus intéressant.

Concernant les points négatifs, je me dois de mentionner que si j'ai apprécié entrer en profondeur dans la vie de Szacki, le fait de s'éloigner de l'enquête principale m'a fait perdre le fil. Entre ça et les nombreux prénoms polonais que j'ai eu du mal à retenir, j'avoue avoir été parfois perdue. Aussi, si moi j'ai apprécié l'immersion dans l'existence du procureur, certains lecteurs trouveront peut-être cela inutile et auraient sûrement préféré une centaine de pages en moins avec un récit plus concentré sur l'enquête en elle-même, et non sur ce qui se passe autour.

Mais en dépit de ces petits détails, j'ai vraiment adoré le livre. L'histoire est intéressante, les personnages bien développés, et l'auteur a su me surprendre avec un final éclatant. Et pour mon plus grand bonheur, il n'y a pas qu'une seule enquête. En effet, Szacki ne se fera pas que des amis, et outre l'enquête principale, l'auteur a créé une autre histoire en fond qui sera probablement abordée (voire terminée) dans le prochain volume. Je suis donc impatiente de pouvoir le lire. Malheureusement je dois attendre sa sortie en poche pour me le procurer.

En résumé, j'ai été happée par ce thriller. J'ai passé un excellent moment en le lisant et je le recommande chaudement. La fin était vraiment surprenante et j'ai bien aimé la thérapie de la constellation familiale, c'est un sujet intéressant qui mériterait que je m'y penche un peu plus. Ce fut une excellente lecture que je vous conseille vraiment !
Lien : http://plumebleuee.com/2016/..
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Après avoir lu avec grand plaisir le 3ème tome de la trilogie, je me suis régalé avec le premier. Toujours cette belle écriture empreinte d'ironie et d'une certaine poésie un peu triste pour nous faire suivre le procureur Téo. Celui-ci a tout pour être heureux. Mais non…Il se pose trop de questions. En fait, sa beauté et son intelligence sont la cause de son malheur. Et surtout son honnêteté.
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Un polar polonais cette fois, qui raconte l'histoire d'une vengeance familiale préparée minutieusement par le père d'un fils assassiné avant la chute du communisme vingt ans plus tôt.
L'action se déroule du 5 juin au 18 juillet 2005, débute avec le meurtre d'un homme qui suivait une « thérapie de la constellation familiale » dans un monastère et se termine avec la fin de l'enquête menée par un procureur : Teodore Szack. On suit l'enquête jour après jour, un chapitre par jour et chaque début de chapitre commence par un résumé des nouvelles du jour, une sorte de mini journal national et international.
Une enquête où s'affrontent la Pologne d'aujourd'hui, avec toutes ses difficultés économiques, et celle du passé et son lot de crimes politiques, sur la police secrète de l'époque dont les secrets sont toujours bien gardés et auxquels il ne faut pas trop s'intéresser comme va l'apprendre à ses dépends Teodore.
L'auteur présente un aspect intéressant de la psychologie : le travail sur la thérapie de groupe, entre jeu de rôle et émotions directes sensés débloquer les traumatismes vécus.
Un bon polar bien construit qui nous fait découvrir la Pologne d'aujourd'hui.

MC
Lien : http://www.librairie-renaiss..
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J'ai aimé extrêmement ce livre et suivre ce procureur "courageux"
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Un petit mot au sujet de la couverture, la photo est très explicite mais elle ne donne pas spécialement envie de lire le roman. Par contre j'ai apprécié le confort de lecture, livre souple et caractères reposants, ce qui rend la lecture encore plus fluide.

J'aime beaucoup le personnage du procureur, ses questionnements personnels et professionnels. Son intégrité fait partie de son caractère mais il est dans une période de doutes et il le mal va s'infiltrer…

Le problème avec les romans policiers c'est de ne pas dévoiler qui a tué et pourquoi… Non se n'est pas le majordome avec le chandelier…

Lorsque je lis un roman j'essais de trouver des fils rouges, des thèmes récurrents et lorsque j'étais en train d'en cerner un, le personnage principal le mets en évidence, c'est comme s'il interpellait le lecteur. C'est assez déstabilisent, la frontière écrivain/ lecteur est franchie.

Ce roman traite entre autre des relations familiales. le crime a lieu pendant une thérapie.
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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