AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,96

sur 325 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Exercices d'attention, d'isolement, de sobriété et d'ivresse, d'escalade, d'épuisement d'un lieu, d'autosuffisance, d'écoute, d'équilibre, de pêche à la truite, de jardinage ... et j'en passe, ce sont à ces exercices très exigeants que va s'adonner la narratrice durant quelques mois, isolée dans un chalet de forme cylindrique qu'elle s'est fait construire en pleine montagne. Il faudrait y ajouter l'exercice de style que constitue ce récit lui-même.

La vie comme un jeu donc, qui ne serait intéressant que si on le pousse aux extrémités. Donc il y a aussi l'exercice du questionnement sur la bonne méthode de jouer. Questions sans réponse. Il y a de l'obsession à gogo dans tout cela, peut-être bien de la paranoïa. La solitude n'est pas totale : un autre être traine dans les parages et peut foutre en l'air l'expérimentation. L'Autre est-il fréquentable ?

Comme pour "Exercice de style" de Queneau ou "La vie mode d'emploi" de Perec, il y a un côté hypnotisant dans le récit de Céline Minard et ici, comme chez son aîné, fan de mots-croisés et de défis littéraires ("La disparition"...), il y a une totale maîtrise de la langue qui sert le projet littéraire et philosophique. D'où vient que j'ai trouvé cette fois l'exercice un peu vain ?
Commenter  J’apprécie          176
Disons que cette période de l'année se prête volontiers à l'introspection et que le temps des bonnes résolutions est souvent l'occasion d'un retour en arrière pour aborder ce nouveau roman de Céline Minard.
Pour la narratrice, il s'agit en effet de se livrer à une expérience ultime, vivre seule dans un environnement hostile et se rapprocher de la nature pour mieux appréhender la vie, pour mieux comprendre son rapport au monde.
Au début du livre, on assiste à l'aménagement de sa maison sur un pic montagneux situé à quelques 2871 m d'altitude.
En fait de maison, c'est par hélicoptère qu'on lui livre « un habitacle thermo-réfléchissant, des panneaux photovoltaïques, deux plaques de cuisson performantes, une douche à thermostat » ainsi que des outils de jardinage, des vêtements, des livres et du matériel divers. Car elle a tout calculé, tout réfléchi, tout envisagé. Il ne s'agit pas de se retrouver tel un naufragé sur une île déserte, mais de s'installer avec un certain confort dans cette nature qu'il va falloir apprendre à connaître afin de la maîtriser.
« L'odeur, le volume de l'air, le son feutré de mes pas, la sérénité m'ont cueillie tous ensemble, et l'espace a subitement changé de texture. J'ai eu conscience de mon poids, de ma présence, de l'échange gazeux que j'entretenais avec mon milieu. »
Tout en préparant ses plates-bandes, en pêchant, en chassant afin de préparer l'hiver, elle est plus que jamais attentive au milieu qui l'entoure. Très vite elle constate : «La vie était partout à mes pieds et autour de moi, le désert n'existait pas. » Mais alors qu'elle semble prendre ses marques, un curieux incident vient gripper cette étude personnelle. Au cours de ses expéditions, elle découvre non seulement une bâtisse sur son vaste territoire, mais elle voit aussi «un bras maigre s'agiter au-dessus d'un tas de laine sombre».
Pour elle, qui n'avait pas prévu être dérangée par un être humain, cette rencontre est des plus déstabilisantes, même s'il s'agit en l'occurrence d'un moine muet ou plutôt d'une ermite qui entend, elle aussi, continuer à vaquer à ses occupations.
Cependant, et comme dans Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier, elle se rend très vite compte qu'il «n'y a pas de non-relation entre humains», que l'autarcie qu'elle entendait construire se heurtait à cette présence. Que sa théorie du rapport à l'autre, « Je veux imaginer une relation humaine qui n'aurait aucun rapport avec la promesse ou la menace. Qui n'aurait rien à voir, rien du tout, avec la séduction ou la destruction.» restera une vie de l'esprit.
Il en ira de même du programme qu'elle avait élaboré, «Les habitudes aussi, il faut les construire. Effectuer les gestes de l'autarcie, les gestes simples, quotidiens, voilà ce que je m'étais proposé de construire pour habitude.» et que les circonstances et la météo vont bousculer.
Si la promesse qu'elle s'était faite « est peut-être au fond une promesse de cohérence», force est de constater que les impondérables dictent davantage le quotidien et que la quête devient au fil des jours non plus mystique, mais existentielle. Comme l'écrit avec beaucoup d'à-propos Céline Minard, «le vide est une étude personnelle.» À vous de le ressentir. Vous en sortirez bouleversé !
Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          140
Je viens de finir ce livre, je me réjouissais de cette lecture en lisant la 4e de couverture. Je ne saurais pas définir réellement pourquoi j'ai eu tant de mal à rentrer dans cette aventure. J'adore les histoires de haute montagne, je vis en montagne depuis de nombreuses années, et j'aime ces récits liés à des expériences particulières de dépassement, expériences spirituelles... Et bien je doit dire que j'ai trouvé cette histoire assez déconcertante, sans pour autant rentrer dans la profondeur de ce que voulait nous montrer l'auteur. Quelque chose de trop abrupte, qui ne se laisse pas prendre dans la vérité du ressenti, fait que je l'ai laissé traîné et j'ai eu du mal à le terminer. L'écriture est riche, prolixe... Je suis perplexe en refermant, peut être avais je trop d'attente de cette histoire...
Commenter  J’apprécie          81
J'ai d'abord cru que je me retrouvais dans un roman style Into the wild,puis je me suis retrouvée face à de véritables sujets de philo de Bac .

" Est-ce qu'on apprivoise le nourrisson avant de dresser l'enfant ? "

Ou encore :

"Peut-on s'oublier au point de s'accueillir ? "

En fait j'ai accompagné une femme dans une retraite philosophique et j'ai tenté de jouer le jeu pour trouver des réponses au sujet principal de l'épreuve qu'elle s'est imposée : " Comment Vivre "

"Les choses importantes de la vie ne sont que vide, pourriture, insignifiance, cabots qui se mordent, gamins qui se chamaillent, qui rient et pleurent l'instant d'aprés ."

La solitude, l'éloignement nous entrainent inévitablement vers des interrogations profondes .La vie serait-elle un jeu? Une grande roue de la fortune ou de l'infortune? Pleine de défis, de promesses ,de pertes, de profits , de conflits intérieurs,de rituels, de solitudes ? Nous offre t'elle une seconde chance ?

"Est-ce que le plaisir peut être défini par l'absence de douleur ?"

Dans son refuge high-tech , cette femme s'interroge. L'isolement qu'elle s'impose la met à l'épreuve . La faune et la flore y jouent un rôle important et une rencontre inattendue va pourtant bouleverser ses plans .

"Qui suis-je ? Qu'ai-je négligé qui conduit au bonheur ?"

Un roman surprenant,curieux,insolite ,déroutant ,un sacré risque que prends l'auteur après son magnifique roman "Faillir être flingué",elle joue avec le feu ,et risque quelques flinguages au passage...

Alors "Le grand jeu" va-t'il gagner le Coeur des lecteurs ou pas ?

Le mien a gagné quelques belles citations ,quelques interrogations et m'a donné envie d'une retraite mais uniquement pour lire,lire,lire encore et toujours .

"Je m'exerce et cherche à savoir si l'on peut vivre hors jeu ..."

À découvrir si les jeux et les enjeux d'une quête spirituelle vous tentent ou si comme moi le dernier roman de Céline vous intrigue quitte à en ressortir déconcertée .


Lien : http://dealerdelignes.worpre..
Commenter  J’apprécie          70
Une femme décide de s'installer dans un abri high-tech en pleine montagne. Décidée à vivre en autarcie, elle se prépare pour vivre seule, cultivant un jardin, coupant des arbres, aménageant un vivier. le reste du temps, elle parcourt la montagne, escalade les sommets, découvre l'univers qui l'entoure. Mais au bout de quelques temps, elle se rend compte qu'elle n'est pas seule.

Ce roman alterne les descriptions de la vie de cette femme, ce qu'elle fait, ce qu'elle escalade; avec des extraits de son journal ou de ses pensées où elle s'interroge sur la Vie avec des thèmes comme le jeu, la solitude, la retraite, le secours…

Le récit est assez immersif, mais comporte aussi de nombreux défauts. Premièrement les réflexions quasi métaphysiques sont à la fois parfois compliquées et coupent le récit. Dans les passages plus narratifs, on assiste à de grosses ellipses (par exemple, elle monte en haut d'un sommet durant plusieurs pages et la ligne suivante, elle est redescendue) ce qui rend le récit plus haché. de plus, on ne connait rien ni sur elle (son nom), son passé, les raisons qui l'ont poussée à venir là, où elle est (on parle d'un sommet de 2871m, ça a l'air d'être dans une faune et flore alpine (j'ai pensé au Mont de la Fouly, en Suisse où il y a trois lacs « pas loin » par exemple), etc.

Si certains détails sont inutiles, d'autres auraient pu aider à comprendre et apprécier ce personnage qui ne se remet jamais en question et se comporte un peu comme si elle était seule dans l'univers.

Au-delà de ça et d'un vocabulaire parfois très technique, la lecture est assez fluide et agréable. On atterrit en pleine haute montagne, on imagine assez bien son campement (où d'ailleurs elle a une sacré réserve de rhum pour quelqu'un qui veut vivre avec le strict minimum !), sa maison, son petit jardin et on l'accompagne dans toutes ces escalades. Les amateurs d'escalade y trouveront sûrement leur compte, et auront sans doute envie de se lancer à l'aventure eux aussi. Quant à la venue du deuxième mystérieux personnage, je pourrais dire un peu la même chose que pour le premier : on ne sait quasi rien, un peu trop rien du tout même.

Mais dans l'ensemble c'est un roman qui se lit bien, qui donne une bonne bouffée d'oxygène et qui, par certains côtés, peut ressembler au Grand Marin de Catherine Poulain qui décrivait elle aussi une femme décidée à vivre dans des conditions extrêmes !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
Commenter  J’apprécie          50
impressions mitigées au sortir de ce livre un peu étrange entre hyperréalisme et fantastique.
La narratrice fait le choix de se retirer du monde en se confrontant à la solitude et aux éléments.
elle se fait construire un refuge higt tech, accroché à une paroi rocheuse, dans un territoire qu'elle a acheté.
Dans une première partie, elle expose avec précision son installation et la manière dont elle apprivoise son environnement. de belles pages, assez techniques et efficaces,sans fioritures de style. j'ai apprécié cette partie, tout en ayant parfois de la difficulté à la suivre dans ses itinéraires.
Le récit est entrecoupé de questions qui se veulent philosophiques, auxquelles elle n'apporte pas de réponse, et là, je suis complètement à l'extérieur ( la promesse et la menace...???)
Dans une seconde partie, elle découvre que son territoire est également occupé par "un être" étrange avec lequel elle va tenter d'entrer en relation.
Et là, on bascule dans le fantastique car cet être n'appartient pas tout à fait à notre monde. rien ne permet de penser dans le récit de Céline Minard que la narratrice commencerait à être victime d'hallucinations, donc il faut admettre l'hypothèse de cet ermite sans âge et avec des pouvoirs physiques exceptionnels.Bof! l'auteure n'a pas fait un véritable choix de genre!
Son écriture est assez limpide, donc la lecture n'est pas désagréable mais je ressors de là dubitative.
Commenter  J’apprécie          40
Après avoir fait construire un logement high-tech et autonome, une femme s'installe au coeur des montagnes. Elle cherche à s'isoler du monde, à vivre en autarcie, dans une relation étroite à la nature, entre dangers et bienfaits.

La première partie du livre s'intéresse à l'installation de cette femme, qui semble avoir tout prévu, longuement réfléchi avant de se lancer dans cette nouvelle vie. On ne saura rien de son ancienne existence avant de la rencontrer dans ces montagnes, et le lecteur la suivra dans ses journées, collé à ses pas arpentant la nature. Des coins de pêches au potager, des points de repos sous les rochers aux kerns qu'elle érige pour tracer ses chemins, la femme semble gérer au mieux sa survie. le lecteur intrigué sentira la montagne et ses dangers, sera immergé dans une espèce de Koh Lanta ou Lost ultra réaliste.

Dans la deuxième partie apparaît un nouveau personnage, une ermite, vivant elle aussi dans les montagnes. Un personnage étrange, mystérieux, bestial et poétique. Va alors se tisser progressivement entre les deux femmes une relation de silences, d'alcool, de poursuites et de questionnements.

Céline Minard tient son lecteur dans un suspens plein de tensions, le perdant parfois à ne pas savoir qui est cette femme, où le récit se dirige, en le tenant en haleine à faire surgir soudainement cette étrange ermite ou des situations sur la brèche, en l'interrogeant par des phrases réflexives glissées dans le texte au détour de la solitude du personnage.

Par son écriture sèche et directe, et ses petites notes piquantes d'humour, Céline Minard délivre un récit à l'ambiance particulière, entre le thriller psychologique et philosophique.
Lien : http://wp.me/p68dQN-kX
Commenter  J’apprécie          40
Sans mon club, je ne serai certainement pas allée vers ce livre, et je ne suis certainement pas la personne qui convient au projet de ce roman. Plusieurs choses me sont totalement étrangères, le manque de réalisme dans le projet de vie en autarcie : les bambous qui poussent en une semaine, la femme qui abat vingt pins dans sa journée, le potager qui pousse en quinze jours … et puis cette communion avec la nature à laquelle je n'adhère pas non plus, et la poésie qui n'est pas celle qui me touche ! Il reste quoi ? des textes sur l'escalades assez répétitifs qui au début m'ont enchantée et puis lassée. Est-ce que je rejette tout ? Non, et surtout pas les réflexions de cette auteure sur le sens de la vie que je trouve très pertinentes, elle possède aussi un sens de la tension romanesque : on se demande qui est cette nonne qui vit en recluse, elle aussi, dans cette montagne. J'ai, également, été séduite par certaines évocations de la nature, par exemple, quand celle-ci devint apocalyptique, comme cet orage qui « déplace les montagnes ». Bref je ne sais ni classer ni définir ce roman qui certainement doit autant séduire que déplaire. Je me situe à mi chemin : j'ai aimé certaines descriptions et certaines réflexions, mais pas accroché au récit lui-même .
Lien : http://luocine.fr/?p=10334
Commenter  J’apprécie          30
Tout plaquer, se construire une planque en montagne, au milieu de nulle part, planter son jardin, marcher, vivre hors de la société, escalader des sommets, penser tout seul, projet insensé? le lecteur ignore tout des raisons qui ont poussé la narratrice du Grand Jeu à se lancer dans l'aventure. Il assiste à certaines de ses réflexions, sur le danger, sur les promesses qu'on se fait à soi-même, mais il reste au bord du précipice. Puis arrive la rencontre, drôle de rencontre, désagréable et fascinante, une folle aussi, miroir déformant, sosie future, modèle à suivre, ennemie mortelle. le Grand Jeu se complique quand il y a plusieurs joueurs, quand la montagne n'est plus un espace de pure liberté, quand il faut marcher sur la corde raide, se préparer à tomber et à passer l'hiver dans une prison de glace. Roman de l'expérience radicalement autre, le Grand Jeu surprend et rend perplexe, d'une perplexité qui donne à voir le monde de plus haut.
Commenter  J’apprécie          30
Ambitieux et déroutant, le récit d'une expérience (volontaire) de solitude et de rapport au monde du vivant. Une femme s'impose une retraite pour se questionner sur son existence en dehors de la relation sociale. Seule en pleine montagne dans un refuge high-tech (qui existe réellement, d'après une interview de l'autrice), elle s'installe en autarcie, consacrant ses journées à sa survie (potager / conserves) et à l'exploration de son territoire, à travers de longues marches et des escalades (passages très techniques que j'ai eu du mal à me représenter car je ne maîtrise pas du tout le vocabulaire de l'escalade). Elle s'interroge sur les modalités de la relation à autrui, entre menace et promesse, et envisage la possibilité d'une relation hors du jeu. En même temps, on ne sait rien de cette narratrice (sinon son présent immédiat) et on ignore ce qui l'a poussée à opter pour ce retrait du monde. Des réflexions intéressantes, mais la 2e partie prend un tour plus inattendu et burlesque avec la rencontre d'une ermite assez particulière, une boule de laine portée sur la bouteille et les exercices d'équilibre. J'avoue que cela m'a moins convaincue…Le Grand Jeu, Céline MINARD
Ambitieux et déroutant, le récit d'une expérience (volontaire) de solitude et de rapport au monde du vivant. Une femme s'impose une retraite pour se questionner sur son existence en dehors de toute relation sociale. Seule en pleine montagne dans un refuge high-tech (qui existe réellement, d'après une interview de l'autrice), elle s'installe pour vivre en autarcie, consacrant ses journées à sa survie (potager / conserves) et à l'exploration de son territoire, à travers de longues marches et des escalades (passages très techniques que j'ai eu du mal à me représenter car je ne maîtrise pas du tout le vocabulaire de l'escalade). Elle s'interroge sur les modalités de la relation à autrui, entre menace et promesse, et envisage la possibilité d'une relation « gratuite », hors du jeu. En même temps, on ne sait rien de cette narratrice (sinon son présent immédiat) et on ignore ce qui l'a poussée à opter pour ce retrait du monde. Des réflexions intéressantes, mais la 2e partie prend un tour plus inattendu et burlesque avec la rencontre d'une ermite assez particulière, une boule de laine portée sur la bouteille et les exercices d'équilibre (c'est apparemment compatible). J'avoue que cela m'a moins convaincue…
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (657) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}