"Quelle erreur", je me suis dit en commençant ce bouquin. Il faut dire qu'en novembre, quand les derniers rayons de soleil éclairent ces forêts resplendissantes de mille couleurs, il faut être fou pour s'enfermer dans la lecture d'un thriller sombre, froid, glacé.
Je n'ai cependant pas mis de côté ce livre car je participais à ma première lecture commune, et que ça ne se fait pas d'abandonner des camarades ;) Coucou à SabiSab28 et Valentyne, by the way :)
Donc, je me suis forcé. Au début en tout cas. Déjà, je n'aime pas trop le genre policier (pas assez convainquant à mon goût), et arrivé à la 200ème page, je me demandais comment l'auteur comblerait les 520 pages restantes tout en demeurant intéressant.
Et étonnamment, la magie a opéré, et je me suis retrouvé projeté à la fin du roman sans m'en être rendu compte.
Tout s'enchaîne rapidement, les cadavres font surface, mon intérêt s'éveille, et j'ai envie de connaître la suite au plus vite. C'était plutôt agréable d'être happé comme ça.
Après, même si la lecture s'est fait vite et que je n'en retiens pas que du désagréable, je ne peux pas non plus dire que je sois époustouflé.
La fin est un empilement d'actions dont on se demande si elles ont vraiment du sens. La scène de fuite me semble digne d'un mauvais film d'action (+1 pour le méchant qui s'apitoie sur le cercueil de son aimée 15 ans après les faits), et c'est tellement frustrant quand, après s'être fait baladé de suspects en suspects pendant toute l'intrigue, on commence enfin à comprendre ce qu'il en est, mais que l'enquêteur tourne en rond en se disant "tiens, il manque une pièce à mon puzzle".
Pareil pour les scènes de tension qui semblent plates lorsqu'on a compris ce qu'il se passait.
1) Ziegler qui "voulait juste lui faire peur, mais l'arrêter ensuite". -> Grosse maligne, comment tu l'aurais ramené au poste avec ta moto ?
2) Sérieusement, que va faire Servaz chez ce type à 22h30, si ce n'est juste pour rajouter un peu de tension ? "Oh, en fait le gentil est le méchant, qui l'eusse cru ?"
Sinon, autre chose qui m'a un peu saoulé au début du roman (heureusement que
Bernard Minier s'est calmé ensuite (et encore)): la culpabilisation de la technologie, sérieux... ok boomer! "Servaz avait lu dans une revue que des scientifiques avaient dit que les jeux vidéos / les smartphones / internet (bla bla bla)".
Et que viennent faire dans ce livre l'intrigue du SDF tué par des enfants, et l'histoire amoureuse de la fille du détective ?
En conclusion, ce n'est pas un mauvais livre, et encore moins un mauvais thriller. L'histoire est bien pensée, intelligente. On se plait à suivre les enquêteurs ainsi que Diane - la psychologue Suisse dans l'asile du Docteur Goudron et du Professeur Plume -.
Je vous recommande ce roman si vous aimez le genre policier, thriller.
Par contre pour les non-adeptes du genre, choisissez peut-être quelque chose de plus court, parce qu'il faut quand même s'accrocher avec les sous-intrigues sans intérêt et les quelques longueurs.
Merci encore à mes deux comparses pour la lecture commune, c'était très enrichissant (et motivant!) de parcourir ce livre en trio ! On recommence quand vous voulez ! :)