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3,95

sur 877 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avoue que je suis malheureusement passée un peu à côté de ce roman. Pourtant j'avais très envie de le lire et entre la plume de l'auteur et le sujet, j'étais sûre d'apprécier ma lecture. Ce ne fut pas le cas. C'est principalement dû au fait que je n'ai rien ressenti vis-à-vis du personnage principal, ni empathie, ni sympathie, ni antipathie. Il m'a laissée de marbre.

Mizoguchi est atteint de bégaiement et cette difficulté à s'exprimer le coupe de la plupart des liens sociaux que tout enfant, adolescent puis jeune homme devrait avoir. A la mort de son père, il entre en tant que novice au temple du Pavillon d'or. Il va y faire la connaissance de Tsurukawa, un autre novice avec qui il se lie d'amitié. Il s'agit du seul personnage pour lequel j'ai ressenti un intérêt et à propos de qui j'avais envie d'en découvrir davantage.

J'avais beaucoup apprécié ma lecture de Confessions d'un masque de Yukio Mishima et j'ai retrouvé avec plaisir sa très belle plume pleine de poésie dans ce roman. J'ai aimé la manière avec laquelle il décrit le Pavillon d'or. Ce roman propose une réflexion sur le Beau, sa pérennité et sa fragilité. Certains passages ne sont pas forcément évidents à lire et j'ai trouvé que les réflexions et l'analyse psychologique sont parfois un peu ardus. C'est peut-être même ce qui m'a aussi un peu perdue car ces passages nous éloignent un peu trop du récit. Bien sûr il ne s'agit que de mon propre ressenti et je comprends tout à fait l'enthousiasme des lecteurs pour ce roman. J'aurai d'ailleurs beaucoup aimé éprouver cet enthousiasme. Je pense qu'un jour je relirai ce roman en espérant que mon ressenti soit différent.
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Yukio Mishima nous fait pénétrer dans un monde mental étrange et perturbant; la beauté se redéfinissant selon l'évolution et les expériences de la pensée de Mizogushi. Des scènes perverses d'un troublant érotisme achèvent de nous faire basculer dans une expérience dérangeante mais d'une remarquable qualité littéraire. le Pavillon d'Or regorge de pages incroyables où le protagoniste navigue entre fantasme et réalité, où ses sensations intérieures transforment son regard, le déformant vers une poésie de la beauté et de la destruction. Ce livre complexe sur l'instabilité laisse un goût amer, où la beauté japonaise se fait malmener…en beauté !

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Le Pavillon d'Or est un roman d'apprentissage qui nous propose de plonger dans les pensées amorales et sinueuses d'un jeune moine voué à sombrer dans la pyromanie. La traduction nous a semblé rendre à la fois la poésie et la bizarrerie qui traverse ce livre. On regrette cependant le manque d'approfondissements de ce récit qui présente des réflexions trop redondantes à notre goût !

(Retrouvez notre chronique complète sur le blog ↓)
Lien : https://albertebly.wordpress..
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Voilà un livre lu lors d'une lecture commune, ce que j'ai particulièrement apprécié, car, si je l'avais lu seule, je l'aurais très probablement abandonné.

Pourquoi ? Car le roman souffre d'un gros coeur mou dans lequel je me suis engluée. On se perd dans des réflexions philosophiques autour de la Beauté et de la laideur, de l'identité, du mal. Non pas qu'elles soient particulièrement compliquées (quoique les multiples références au cas « Nansen tue un chaton » ne m'aient pas aidé à en comprendre la moralité ? la finalité ? l'intérêt ?), mais parce qu'elles sont extrêmement redondantes. J'ai eu longtemps l'impression de tourner en rond face aux désirs paradoxaux du narrateur entre faire le mal et atteindre une certaine pureté, une « âme de lumière » semblable à celle de son condisciple Tsurukawa. Une dualité à l'image de celle amour/haine éprouvée envers ce trésor architectural dont je me suis également lassée des multiples descriptions.
Quelques chapitres se sont ainsi révélés d'une lenteur pétrifiante : mes yeux avaient alors envie de se lancer dans une lecture fortement diagonale et je ne comprenais plus grand-chose à ce que je lisais…

Ce roman est une sorte de parcours initiatique qui conduira Mizoguchi à la pyromanie. Son bégaiement et sa laideur, une trahison de sa mère. L'impunité des soldats américains et la soumission des Japonais aux vainqueurs. le cynisme d'un ami. Un éloignement du temple et de l'université, une perte de respect pour le Prieur. Des désillusions, des regards désappointés sur les autres (même ceux qu'il jugeait favorablement, détruisant alors un idéal).
Et puis, il y a ce Pavillon d'Or, d'abord fantasme né des récits émerveillés de son père. Obsession par laquelle le temple s'interpose sans cesse entre lui et le monde. Relation oscillant entre fascination et déception. Désir d'en devenir le maître ou de leur détruire, impérieux besoin de se libérer de son influence pernicieuse.

Malgré ces quelques chapitres qui ont failli me perdre, le roman redevient plus lisible – peut-être car plus linéaire – à compter du chapitre 7. On finit par se prendre d'intérêt, voire de pitié pour Mizoguchi ; des événements surviennent, une évolution de ses relations avec différents personnages est notable ; son projet criminel apparaît ainsi que des atermoiements, de faibles tentatives pour s'en décourager et un report de la faute sur autrui qui engendre une certaine attente, un quasi-suspense (en dépit du fait que la fin est connue)… Les derniers chapitres ont clairement remonté l'ouvrage dans mon estime, allant jusqu'à conclure sur une note plutôt touchante.

Il faut aussi reconnaître que la traduction est belle. J'ai retrouvé des échos à Confession d'un masque dans les instincts destructeurs de Mizoguchi, son appétit pour la souffrance et la mort qui le fera appeler de ses voeux les bombardements et les incendies sur Kyoto : une atmosphère sombre, parfois malsaine qui avait tout pour me plaire. J'ai également aimé le regard sur la nature – une tempête qui approche, un bord de mer… – et les descriptions précises qui en jaillissent.
De plus, Mishima sait aller là où on ne l'attend pas. Certaines scènes, notamment avec les personnages féminins qui émaillent le récit, au-delà de leur caractère troublant voire dérangeant, m'ont surprise en prenant une direction tout à fait contraire à mes suppositions.

Ce roman possédait des atouts pour me plaire : la thématique, l'atmosphère, l'évolution psychologique du personnage, l'écriture… Et pourtant, on a frôlé le naufrage et je ne peux partager les critiques dithyrambiques car il y a, à mon goût, des longueurs et des répétitions d'un ennui abyssal au milieu du roman.
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"La beauté sauvera le monde" dit le Prince de Dostoïevski ; cette phrase a résonné en moi pendant ma lecture.
Car le Narrateur est plongé depuis l'enfance dans une quête de la beauté, de la Beauté même comme concept abstrait plutôt que concrète et réelle. Il fixe donc son regard sur des petites choses, attiré notamment par des couleurs, pour y trouver l'essence même de ce qu'il cherche : des feuilles argentées sous la lune, le blanc d'un sein, le rouge des lèvres, le bleu d'un kimono, le jaune du duvet d'un oiseau, et par la perfection architecturale du Pavillon d'or...
Oui, le personnage principal cherche la beauté dans un tout qui unit à la fois le paysage et les corps féminins réifiés. J'ai d'ailleurs trouvé certaines scènes assez dérangeantes, toutes celles en réalité où une femme ou une jeune fille est présente, une sensation de malaise se dégage : le Narrateur est un voyeur pervers, qui observe et jouit de loin du corps des femmes.
Et progressivement, le Narrateur s'aperçoit que cette quête de la beauté absolue est vouée à l'échec. A nouveau, mêlant femmes et nature, il s'aperçoit que la corruption et la pourriture s'immiscent partout, en lien avec la modernité économique et la défaite militaire - dans de brèves et rares allusions au contexte historique, que j'aurais aimé plus approfondies : la plage est sombre sous la pluie, les kimonos n'ont pas d'éclat à cause des restrictions, les usines crachent des suies et des fumées noires, les occupants américains avilissent les geishas... La quête de la beauté devient donc une quête de la laideur, qui se transforme en pulsion de vie. La tonalité devient alors pessimiste, morbide même, notamment avec Kashiwagi, figure de mauvais génie, de mauvaise conscience, du Narrateur, qui l'initie à voir le mal partout.
Or, je n'ai pas apprécié ce Narrateur, je n'ai pas pu ressentir d'empathie pour lui, éprouvant un certain malaise à nouveau face à cette accumulation de bassesse, de crudité - voire de cruauté - et à cette volonté d'humiliation du Narrateur qui insiste sans cesse sur sa laideur, sa pauvreté, son bégaiement, qui humilie sa pauvre mère car s'estimant humilié par sa pauvreté, qui maudit sa misère... tout en faisant preuve d'un immense orgueil puisque considérant que le monde entier devrait lui prêter attention, voire tourner autour de lui. Et qui, voyant que ce n'est pas le cas, s'enfonce encore plus dans sa misanthropie et son goût pour la laideur. Pour reprendre des mots chers à Victor Hugo, aucun sublime n'est opposé à cette monstruosité et à ce gouffre.
Je citais Dostoïevski pour commencer car, tout au long de la lecture, je me disais que, même si je ne connais pas la société et la culture russes, j'apprécie beaucoup Dostoïevski. Or, ne connaissant pas non plus la société et la culture nippones, je n'ai pas réussi à être sensible à cette écriture. Je n'ai pas lu des évocations de la beauté, mais des descriptions forcées d'un auteur qui, pour moi, voulait donner l'impression d'écrire de la prose poétique en parlant des nuages changeant, des reflets dans l'eau ou des découpes des feuilles.
Une lecture qui m'a déçue tant j'avais lu du bien de cet ouvrage, et qui me laisse un goût amer, un goût de cendres.
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Je ne sais pas que j'espérais de ce roman…Tout en sachant que j'étais très curieuse de replonger dans l'univers de cet auteur majeur de sa génération au Japon.
Peut être que durant toute ma lecture j'y ai cherché des marques de fabrique de cet homme hors norme. Ce fut le cas. La poésie est partout. Chaque phrase est d'une finesse !
Le pavillon d'or … « Kinkaku-ji » a été incendié par un moine mentalement déficient en1950. Cet événement est au centre de ce roman de Yukio Mishima :

Mizoguchi, un jeune moine bègue, qui a très peu d'estime pour sa personne.e torturé, complexé par son bégaiement qui le sépare du monde extérieur. Également fils de moine, il se prend de passion pour le Pavillon d'or de Kyoto, paroxysme de la beauté. Lorsqu'il l'aperçut la première fois, il en fut déçu. Il intégrera le temple à la mort de son père. Et de sa déception naquit un amour inconditionnel pour le pavillon d'or. Au fil des pages, l'auteur nous fait part de des réflexions de Mizoguchi, de plus en plus sombre vis-à-vis du monde qui l'entoure jusqu'à l'acte ultime en étant persuadé que le pavillon d'or est le seul responsable de ses malheurs. Un étrange dualité entre haine et amour..Bien que la frontière entre les deux soit aussi fine qu'une feuille de papier.

L'écriture est riche, profonde …Elle nous entraine dans une métaphore autour de ce pavillon ceinturé de nature car l'auteur accorde une grande importance à la nature. Il avait d'ailleurs déclaré : «Dans mes livres, les descriptions de la nature ont une importance pareille à celle des scènes d'amour dans l'oeuvre d'autres auteurs»,

Ce roman nous amène aussi à des réflexions philosophiques sur le concept de la beauté mais aussi des réflexions d'ordre psychologiques des personnages car il accorde une place très important à la description des pensées du personnage principale. Par cette volonté du détail, Mishima parvient à nous laisser ce espace réflective pour nous permettre d'établir notre propre opinion sur ce personnage troublant.


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Mishima s'est inspiré d'un fait divers qui a marqué le Japon d'après-guerre : en 1950, un jeune bonze a incendié le Pavillon d'Or, un temple de Kyôto construit au XIVe siècle. le personnage principal du roman, Mizoguchi, est marginalisé depuis l'enfance par un bégaiement et un physique ingrat. Jeune homme, il intègre un monastère à l'ombre du fameux Pavillon d'Or qui symbolise à ses yeux la beauté absolue, en opposition à sa propre personne. Ce bâtiment emblématique deviendra l'objet d'une obsession croissante. Des quatre romans de Mishima que j'ai lus, le Pavillon d'Or m'a semblé le plus difficile à appréhender, de par ses considérations métaphysiques. À l'instar de son auteur, l'oeuvre est fascinante, mais elle demeure énigmatique. Certains passages sont fulgurants, particulièrement quand il est question des sens, du rapport au corps et de la relation aux autres. J'ai toutefois été moins sensible aux descriptions répétées des beautés du pavillon.
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Quand on commence le roman on sait bien qu'on en connaît déjà la fin: l'incendie du Pavillon d'Or en 1950 par un jeune bonze. Et pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher d'espérer qu'il ne le fasse pas.

j'ai détesté le héros: lâche, il se ment à lui-même, se manipule, se dédouane de ses responsabilités et pourtant quelques passages me donnaient l'impression de presque comprendre sa manière de penser, comme un éclair qui éclaire brièvement une scène dont on sait qu'on l'a vue, mais de manière si fugitive qu'elle a semblé disparaître aussi vite qu'elle était apparue.

En lisant, l'image du pavillon d'or venait se placer entre ma lecture et moi. L'image de mon souvenir de cet endroit venait mettre une barrière, comme si le saisissement devant sa beauté que j'avais ressenti alors revenait me hanter et me dire "non, ce n'est pas possible, personne ne peut vouloir annihiler cette beauté, personne ne peut songer à la destruction face à cette source d'apaisement". le Pavillon d'Or n'est pas juste un bâtiment, une construction, c'est aussi tout le cadre de la nature autour, les arbres, les mousses, l'eau et le miroir qu'elle offre parce que sa surface est lisse et calme...
Pour moi, le héros, brimé, moqué, humilié, n'avait plus la place dans son coeur pour accueillir la beauté et la paix, il ne restait que haine et destruction. Alors pour ne pas le voir, il a élaboré une philosophie, un prétexte... pour tout renverser, inverser, et déverser sa haine de l'humanité vers l'extérieur sur le Pavillon d'Or et susciter choc et dégoût en l'humanité par son acte.
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Le Pavillon d'Or titre original Kinkakuji (nom en rômaji du titre français), est le nom habituel du temple bouddhiste Rokuon-ji situé à Kyoto. On l'aperçois sur la couverture de l'édition folio. Il est construit sur pilotis au dessus d'un petit lac qui le reflète, recouvert d'une fine couche d'or à l'extérieur et à l'intérieur sur les 2 étages supérieurs ainsi que sur le phénix au sommet de la toiture en forme de pagode. Il brille au soleil tel un bijou. J'ai eu le privilège de le visiter récemment et j'ai pu mesurer combien il est le symbole d'un joyau pour les japonais et probablement l'un des sites japonais les plus visités par les touristes, classé au patrimoine mondial par l'UNECO. Chacun peut le découvrir aisément car on ne peut pas ouvrir un guide touristique du Japon sans disposer de plusieurs photos. Or ce temple a été reconstruit suite à un incendie le 1er juillet 1950 qui l'a complètement détruit, causé par un bonze novice prétendant à la prêtrise. Yukio Mishima l'auteur, s'est interrogé sur cet événement et surtout sur ce geste : comment est-ce imaginable qu'une personne, qui plus est étudiant à la prêtrise, puisse volontairement incendier ce prestigieux monument religieux, d'art et de culture ? le traducteur nous décrit dans une préface quelques faits rapportés à l'époque par les journaux. L'incendiaire a d'abord évoqué son aversion pour le "beau" et puis s'est rétracté et a avoué s'être vengé du prêtre prieur qui envisageait le renvoyer en raison de son mauvais comportement. L'auteur dans un style narratif, s'exprimant comme s'il était l'incendiaire, nous raconte son enfance, sa jeunesse, ses ambitions et déceptions, ses tourments. Il nous raconte notamment son complexe permanent qui l'empêche de s'exprimer, il est bègue. Cette disgrâce qui le fait souffrir le conduit à se détester et insensiblement à détester la beauté, puisqu'il en est privé pour la plus élémentaire.
J'éprouve un désagréable malaise, le besoin de l'auteur d'instrumentaliser un officier américain qui a imposé au jeune homme de faire du mal à une jeune fille. Je laisse le lecteur découvrir les conséquences et toute l'ambigüité du vécu puis du ressenti. On est pourtant bien loin des faits. Pourquoi l'intervention d'un officier américain dans l'incendie du Pavillon d'or ? Certes, c'est une fiction mais justement ce n'était pas utile et encore moins nécessaire. Ne s'agit-il pas d'une tentative (en 1956, 1 ans après la reconstruction) pour attribuer aux américains une part de responsabilité, au moins exprimer un sentiment de désaffection ? Tout comme l'horreur exposée au musée mémorial d'Hiroshima : la bombe. Implicitement la faute univoque. C'est là aussi un malaise que j'ai éprouvé. En revanche avec une intention critique, l'auteur nous révèle des pratiques hypocrites de ces religieux bien avantagés, au lendemain de la guerre, alors que le peuple manque de tout sinon de beaucoup.
J'ai particulièrement aimé un sommet de littérature, la description d'un typhon qui a menacé le Pavillon d'or.
Enfin, je ne peux pas m'empêcher de rapprocher le suicide de l'auteur par seppuku (harakiri) le 25 novembre 1970 suite à la prise d'otage des officiers supérieurs dans un ministère pour condamner la démocratie naissante et indiquer la nécessité d'un retour à la tradition impériale, avec l'acte de ce jeune bonze et sa tentative de suicide, avec son couteau, par éventration. Pour le moins, n'est-ce pas étrange cette fascination pour cet incendiaire qui souhaite adresser un message par son acte inouï puis ensuite tenter de se donner la mort ? A moins que ceci soit-il qu'un prétexte pour servir une intention principale, le thème philosophique du "mal" non pas en en opposition au "bien", valeur inattaquable mais au "beau", valeur discutable ?
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Le Pavillon d'or retrace un fait divers. Pour ce qui est de cet aspect, il est très intelligemment traité. Mishima tisse l'une de ses plus belles métaphores en faisant du Pavillon le symbole d'une beauté à laquelle le narrateur, de par sa laideur, ne se sent pas le droit d'accéder. Toutes les descriptions du pavillon, qui devient le reflet des états d'âmes du protagoniste, sont magnifiques. Mishima a ce talent de nous faire voyager, de nous emmener au Japon avec lui. On retrouve les thèmes chers à l'auteur : la perversité, la pulsion de mort, le voyeurisme, l'aspiration à quelque chose de plus grand qui finit par fuir.
Ceci dit, j'ai été moins convaincue par ces longues réflexions parfois absconses qui freinent le récit. Certaines sont très pertinentes, d'autres un peu moins, si bien qu'il m'est arrivé de m'impatienter. Il faut lire le Pavillon d'Or pour ce qu'il laisse d'héritage (l'influence sur Amélie Nothomb est ainsi absolument criante), mais pour découvrir Mishima, je conseille davantage Confession d'un masque ou La Mer de la Fertilité, mieux narrés.
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