Le plus célèbre des premiers récits sur les lémuriens reste cependant celui du marchand français Etienne de Flacourt resté à Fort-Dauphin (Tolagnaro) de 1648 à 1665 en tant que "Directeur de la Compagnie Françoise de l'Orient & Commandant pour Sa Majesté dans [Madagascar] et és Isles adjacentes". Lors de son séjour dans la partie méridionale de l'île, cet homme remarquable a complié un rapport sur la population et les merveilles naturelles de Madagascar resté inégalé pendant deux siècles. Dans un célèbre passage, Flacourt décrit au moins sept espèces de lémuriens, dont le vari noir et blanc (Varecia variegata), l'hapalémur (Hapalemur griseus), le propithèque (Propihecus verrauxi), le maki (Lemur catta), le microcèbe (Microcebus murinus), le lémur brun (Eulemur fulvus) et peut-être aussi l'avahi (Avahi laniger).
En matière d'efforts de conservation, il est peu d'organismes qui aient fait autant pour Madagascar et ses lémuriens que Durell. A l'origine, cette ONG était liée à un petit zoo privé fondé par l'auteur britannique Gerald Durell sur l'île de Jersey. Salué depuis toujours pour ses innovations en matière d'élevage en captivité et pour sa contribution à la protection de la nature, Durrell a commencé dès la fin des années 1980 à établir des projets in situ un peu partout dans le monde, et particulièrement à Madagascar.
En 1771, Joseph-Philibert Commerson fait cette célèbre déclaration au sujet de Madagascar : "Je suis en mesure d'annoncer aux naturalistes qu'il s'agit de la véritable Terre promise. Ici, la Nature semble avoir façonné un sanctuaire où elle paraît s'être retirée pour nourrir des desseins inconnus partout ailleurs. Chaque pas nous porte vers des formes de vie plus spectaculaires et plus merveilleuses". Madagascar est enfin perçue pour ce qu'elle est : l'extraordinaire foyer d'une faune endémique et fascinante.
La faune remarquable des lémuriens de Madagascar était sans doute connue des navigateurs arabes et portuguais bien avant le XVIIème siècle, mais la mention la plus ancienne d'un lémurien date de 1608 et a été publiée en 1625. Il s'agit d'une monumentale compilation de voyages intitulée Haklytus Posthumus, or, Purchas, his Pilgrimes, publiée en 1625 par Samuel Purchas pour célébrer les premiers succès de la Compagnie anglaise des Indes orientales.
Aussi remarquable que soit la diversité actuelle des lémuriens, elle n'est rien comparée au nombre d'espèces et d'adaptations écologiques qu'aurait trouvées un explorateur il y a encore mille ans.