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Sept cents pages du journal intime d'un Ministre de la Culture, avec Frédéric Mitterrand dans le rôle du diariste, c'est du lourd! Et surtout en réussissant l'exploit ne ne jamais parler de politique politicienne, mais seulement du quotidien de la vie d'un homme qui n'était pas fait pour ce poste, qui doute de lui, qui aime qu'on l'aime, et qui aime entendre qu'on dit du bien de lui. On est dans la même logique que l'excellent film 'L'Exercice de l'Etat', auquel il a servi de modèle. Alors que faire quand on est nommé pour incarner une 'prise' politique (un Sarkozy qui s'offre un Mitterrand, rendez-vous compte!) ? Très vite, le Ministre sait qu'il ne sera ni Lang ni Malraux. On essaie de le couler pour sa Mauvaise Vie. Mais il résiste, il tient le coup. Et on découvre sous une excellente plume qu'il n'est pas le Ministre de la Grande Culture, mais celui du patrimoine oublié, des musées désaffectés dans une sous-préfecture, des voyages à Mayotte ou à St Pierre-et-Miquelon. Frédéric Mitterrand fait de son Ministère ce qui lui plaît, et il a bien raison: il voyage énormément, aime ça, rencontre des femmes et des hommes qu'il admire, regarde les mecs avec qui il s'est promis de ne pas coucher pendant son mandat. Rares sont les livres sur l'exercice du pouvoir aussi bien écrits, celui-ci est de ceux qui réconcilient avec la politique, car la politique ce n'est pas le grand discours, c'est l'assemblage de mille et une minuscules actions qui in fine font la grandeur d'un pays. Cette critique élogieuse ne me fait pas partager le point de vue partisan de l'homme, mais j'aime les gens qui avouent leurs faiblesses, leurs souffrances, qui n'ont pas peur de l'image qu'ils donnent, et surtout je reconnais dans ce troisième livre que je lis de Frédéric Mitterrand une excellente littérature qui m'avait déjà ému dans la Mauvaise Vie et dans le Festival de Cannes.
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Récit au jour le jour des deux années au cours desquelles Frédéric Mitterrand a été ministre de la culture. Avec gourmandise j'ai commencé la lecture de ce livre très bien écrit de 700 pages, et je n'ai pas été déçu… au début. La lecture d'un emploi du temps répétitif d'un ministre qui rencontre des personnes plus ou moins intéressantes devient ensuite presque ennuyeuse car c'est souvent une suite d'évènements sans intérêt, même si ce journal de bord est une succession d'anecdotes parfois amusantes et qu'il est truffé de règlements de comptes entre « amis ». Les rapports entre le président et les ministres entre eux ne manquent également pas d'humour. Il n'était toutefois pas indispensable que Frédéric Mitterrand nous rappelle toutes les trois ou quatre pages ses préférences sexuelles. Il a le droit de les manifester, mais la répétition de cette affirmation devient à la longue un peu lassante.
J'ai toutefois découvert dans ce livre une fonction, ministre de la culture, et un homme, Frédéric Mitterrand.
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Il faut un certain temps pour venir à bout de ce pavé de plus 700 pages, surtout en ne lisant pas que cela.

L'intérêt de ce journal intime quotidien réside dans son côté distrayant, car très bien écrit, et instructif sur la manière dont fonctionne un Gouvernement et ce qu'est - en vrai - la vie de Ministre (de la culture). Balloté de réunions interminable en déplacements, de conseil des Ministres en dîner d'Etat, d'inaugurations en conférences, de déjeuners en spectacles. Tout en gardant un peu de temps pour la famille.

C'est à se demander quand il a le temps de travailler, et c'est là que l'on comprend que c'est cela, "son travail". Mettre en relation des gens, essayer de faire changer d'avis un tel ou tel autre. Trouver des fonds. Arbitrer, lorsque que - rarement - quelque chose dépend de son pouvoir. Pour le fond, on repassera, il y a les services pour cela.

Une écriture très fluide avec un talent certain. Quelques pépites sur quelques-unes des personnalités qu'il a été amené à fréquenter, plus ou moins fréquemment, principalement la Sarkozie évidemment.

Une lecture agréable le soir avant de se coucher.
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On me l'a prêté, le l'ai lu, j'ai beaucoup aimé. Addictif. Comme l'écrit un Babélien dans sa critique du livre, c'est une excellente lecture pour le soir avant de s'endormir. Frédéric Mitterrand a une bonne plume et la lecture est aisée et assez souvent jubilatoire (il a des griffes le Rantanplan ! ) , même si j'ai retrouvé toutes les postures, les affects, les préciosités, qui chez lui m'insupportent .
"La récréation" c'est 720 pages de compte-rendus de trois ans de misère , oups...de Ministère de la Culture. Trois ans de coups fourrés, de chausse-trappes, de "Embrassons nous Folleville " . Ah décidément la politique c'est pas joli joli ma pauv'dame ! Mais qu'est-ce qui lui a pris au Frédo d'accepter ce poste de pion aux Echecs de la Politique , lui qui rêvait de la place du fou ou du cavalier ; foudroyer ses adversaires transversalement ,quelle classe ! Ministre de la Culture ? lui qui était si bien à la Villa Medicis.
Sous la trame du récit et sous la virevolte du style on découvre vite les blessures jamais refermées. Frédéric Mitterrand, né avec une cuillère d'argent dans la bouche comme disaient nos grand-mères sorties à peine dégrossies du 19e siècle, est un homme qui ne s'aime pas. le livre est baigné d'une douce mélancolie : accumulation de regrets , souvenirs d'une vie passée, culpabilité enfouie, et cette accumulation de discours sur les tombes de disparus...la mort qui rôde.
Plus que l'évènementiel au jour le jour de l'action du ministre (qui n'a pas démérité) c'est cette partie non dite du discours qui m'a profondément touché. Frédéric a envie qu'on l'aime ; et lui, a toujours envie d'aimer . Il s'échauffe vite au contact de quelque bel attaché d'ambassade, et les gendarmes attachés à sa sécurité ne lui sont pas indifférents. Tout cela dit sur un ton cru et détaché dont personne n'est dupe . "La mauvaise vie" plane...
Sinon "what else" ? La vie de ministre : une longue litanie de remise de décorations, de colloques, de commissions, de déplacements en province, de réceptions "rochers Ferrero " chez l'ambassadeur ,de combats dérisoires et vains contre les tentaculaires services de Bercy, contre les égos hypertrophiés des "élites" en place ( l'hypertrophie du moi de Olivier Py ! ) , une succession de luttes pour trouver trois francs six sous afin de sauver un vieil immeuble, un cinéma au Mali , sauver un musée de la France profonde dont tout le monde parisien se contrefout. Pas une sinécure le job ! Frédéric Mitterrand n'est pas dupe, tout cela c'est comédie, comédie , juste une récréation . Il est toujours le gamin qui donnait la réplique à Michelle Morgan et à Bourvil dans Fortunat. Peter Pan a grandi et il est devenu agaçant, mais tellement touchant. Cabotin ET cultivé, fou de cinéma et de musique, méprisant les élites auto-proclamées et dans le même temps badigeonnant de poncifs et de lieux communs ses discours obligés. Un Frégoli, un ludion triste, un Rantanplan dont le Lucky Luke s'appelle Sarkosy. Nicolas Sarkosy qu'il réussi même à nous rendre sympathique en faisant apparaître sous les gesticulations , l'enfant blessé, le petit Chose meurtri ; c'est dire :-).
Ah oui, tout de même un énervement : on ne peut s'empêcher d'être agacé par cette manie qu'il a d'utiliser uniquement les prénoms pour parler des gens qu'il côtoie. Il nous entretient de Jean Pierre, de Cédric, de Farida, de X, de Y...sans qu'il nous donne les repères pour les situer. Comme si cela allait de soi et que les lecteurs de la récréation étaient de ses connaissances. Règne de l'entre-soi...Mais je lui pardonne , je me suis trop amusé à la lecture de ce livre.
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Frédo tel qu'en lui-même : charmant et agaçant, ficelle et lin blanc, faux-cul et trash…Candide –ou Machiavel- au pays de Sarko On s'amuse surtout au jeu des portraits chinois (c'est qui ce salaud ? cette pimbêche ? ) et on essaie de démêler dans cette Récréation –son ministère, qui n'a pas été pavé de roses, quand même -la part de l'hagiographie et celle de la satire, la part du plaidoyer pro domo et celle du confiteor… Très bien écrit, savoureux, plein d'humour…et sans doute aussi de mauvaise foi ! Mais il lui sera beaucoup pardonné, à ce Rantanplan de la politique…

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intelligent, érudit, sincère, distancié
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Plus de 700 pages d'un journal où Frédéric Mitterrand détaille ses longues journées pendant son mandant de ministre de la Culture. Et c'est là que l'on comprend que malheureusement, ça ne sert à rien d'être cultivé, ce qu'il faut, c'est être une véritable bête politique , triste constat dans un pays qui laisse la culture se désagréger.
Et puis, on se dit qu'il faut avoir une santé de fer, à toute épreuve, pour pouvoir assurer le service, entre diverses réunions et réceptions, les voyages qui ne durent que quelques jours et les réunions interminables avec les syndicalistes.
C'est un journal qui est très bien écrit et qui se lit facilement. Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre tellement il est prenant. Sur un plan plus politique, je trouve ça dommage qu'on n'ait pas mis plus en avant toutes les actions qu'il a menées. Toujours est-il que c'est un livre politique "apolitique" qui, décrit tout de même la politique française, assez subtilement, en distillant des petits détails çà et là ... A lire !
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Avec gourmandise je me suis jeté sur ce livre, souhaitant découvrir la face cachée du pouvoir racontée par F Mitterrand. Quelques anecdotes amusantes mais malheureusement, n'étant pas familier du milieu culturel ( ...surtout parisien), la plupart ne m'ont pas touchées puisque la grande majorité des personnes citées me sont parfaitement inconnues. du coup, ça semble long, très long ( oui je sais je termine toujours les livres que je commence).
Dans le même genre de chroniques, j'ai préféré de très loin "jours de pouvoir" de Bruno le Maire.
(critique du 24/12/2013)
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On m'a offert ce livre que, j'avoue, je n'aurais pas spontanément acheté.
Hé bien, je confirme, heureusement que je ne l'ai pas acheté. Je n'ai pas pu aller au de là du tiers du livre.
Sans aucun intérêt !
Une litanie de rendez-vous successifs, de dîners avec des gens qui la plupart du temps sont intéressés pour obtenir des fonds, un poste ou bien jouer de leur influence.
Par dessus tout cela, Frédéric Miterrand ne peut s'empêcher de faire des remarques sur la beauté ou son attirance pour certains hommes qu'il rencontre.
J'ai vraiment eu l'impression de perdre mon temps, donc, comme dit Mr Pennac, nous avons le droit de ne pas lire un livre jusqu'au bout, ce que j'ai fait sans gêne.
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Pas de vrai intérêt si ce n'est le sentiment qui se dégage au fil des pages que ces gens vivent en vase clos. Tous se connaissent depuis des lustres et les citoyens (les "humbles" comme il dit) représentent juste une masse informe et conceptuelle. Un vrai malaise. On se croirait dans un roman du 16ème siècle ou Madame Deneuve aurait pris la place d'une comtesse de longue lignée. La France n'a pas soldé tous les comptes de la monarchie.
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