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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour moi, ce qui fait le charme de Patrick Modiano, c'est qu'on sent les choses sans forcément les comprendre.
Quand j'achève un de ses romans, j'éprouve parfois une sorte de frustration, comme si je n'avais pas réussi à résoudre totalement une énigme, avec l'impression d'avoir regardé les choses au travers d'une vitre dépolie.
« Chien de printemps » est un livre étrange où l'auteur nous suggère, nous laisse imaginer.
Il nous parle de sa rencontre avec Jansen, un photographe aussi talentueux que mystérieux.
Je me suis laissée bercer par la musicalité de l'écriture sans vraiment comprendre tout ce qu'a représenté cette amitié.

J'ai aimé ce livre malgré sa part de mystère et de non-dits.
J'ai aimé l'écriture empreinte de lenteur et de mélancolie.
Peut-être que tous les romans de Modiano se ressemblent par leur obsession du passé, les déambulations dans Paris, mais je ne m'en lasse pas.
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Lire ce livre a été pour moi comme marcher dans un rêve, en somnambule. Il s'en dégage une atmosphère toute en apesanteur que je qualifierais de flottante.
Le narrateur se remémore, trente plus tard, sa rencontre avec le photographe Francis Jansen, personnage fictif ayant fréquenté Robert Capa, photographe bien réel ayant été reporter pendant la guerre. La fréquentation de cet homme plus âgé n'a duré que quelques semaines, peut-être quelques mois, le temps pour le narrateur de recevoir quelques leçons de vie et de trier les photos délaissées du photographe, avant que celui-ci ne parte pour l'Amérique latine et ne donne, volontairement sans doute, plus signe de vie.
A travers ses souvenirs et les quelques photos qu'il a conservées, le narrateur esquisse le portrait de cet homme mystérieux qui tente, par ses photographies, de recréer le silence. le narrateur marche ainsi dans un Paris palimpseste : plusieurs histoires s'y inscrivent. Son enfance, sa jeunesse, celle d'aujourd'hui mais aussi celle de Jansen avant et après la guerre.
Ce roman me donne envie de me plonger dans l'oeuvre de Modiano dont on parle beaucoup depuis son prix Nobel, car Chien de Printemps me semble être une pièce d'un tout qui me reste encore obscur…
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Découverte de Patrick Modiano, prix Nobel de littérature, avec ce livre très court qui relate une rencontre entre un photographe Francis Jansen et le narrateur. Une rencontre au hasard, une amitié qui se crée, quelques temps vécus ensemble puis la recherche de quelques liens du passé.
Le personnage principal est détaché, entre deux existences, un nouveau départ, une oeuvre qui l'embarasse. Deux portraits de femmes, l'une surgi du passé et l'autre qui lutte pour ne pas en faire partie.
La plume de Modiano est sobre, de très courts chapitres, pas de coup d'éclat. Une rencontre agréable que je renouvellerai sans doute.
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Inlassable travail de mémoire que poursuit Patrick Modiano. A partir d'une photo en sa possession, réalisée par le photographe Francis Jansen où l'on voit Modiano en compagnie d'une jeune femme dans un café, l'auteur va évoquer avec nous dans ce court roman les souvenirs de cette époque, le Paris des années 60, de cet artiste qui a appris son métier avec robert Capa. Trente ans après, il tente de reconstituer le puzzle de sa relation avec ce mystérieux photographe.
Bénévolement, Modiano va aider l'artiste à répertorier ses photos dans son atelier pour éviter que les gens ou les choses disparaissent sans laisser de trace, ils vont arpenter les boulevards, se promener dans les jardins tandis que le photographe capte l'instant avec une feinte désinvolture. Les passants sous les portes cochères, les grilles du jardin des plantes, des enfants qui jouent, un rayon de soleil sur un arbre de l'avenue. Il y a de la poésie à chaque page et je n'ai pu m'empêcher de penser aux photos de Doisneau ou au film le fabuleux destin d'Amélie Poulain.
La prose de Modiano est magnifique et empreinte comme à l'accoutumée d'une forme de nostalgie si caractéristique de cet auteur.

Challenge Multi-Défis 2022.

Challenge Riquiqui 2022.
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Le narrateur se souvient de cette rencontre inopinée au printemps 1964 il y a 30 ans déjà, dans un café parisien alors qu'il n'avait que 19 ans et qu'il était avec une amie.
Et cette rencontre c'est celle de Francis Jansen et de son Rolleiflex.
Francis Jansen a pris une photographie d'eux, qui sera le début d'une amitié entre le jeune homme et le photographe lui-même ami de Robert Capa qu'il a suivi jusqu'à Berlin en 1945.
Le narrateur va entreprendre de classer et répertorier des valises entières de clichés pris par le photographe.
C'est à un voyage dans la vie du narrateur et dans celle du photographe ainsi que dans les rues de Paris des années 60 auquel nous invite Patrick Modiano
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Dans Chien de printemps, Patrick Modiano joue sa petite musique si particulière et si attachante mais juste par petites touches.
La narrateur évoque essentiellement sa rencontre avec un certain Jansen et le court récit se concentre essentiellement sur ce personnage.
Moins de lieux, moins d'autres personnes gravitant autour.

Probablement pas un grand Modiano mais il a le goût discret du souvenir d'un plaisir connu mais que l'on ne refuse pas.
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La Feuille Volante n° 1230
Chien de printempsPatrick Modiano – Éditions du Seuil.

Francis Jansen est un photographe qu'a rencontré un peu par hasard le narrateur, une trentaine d'années auparavant et dont il se souvient. A l'évidence, il a voulu disparaître en silence sans laisser de traces, au Mexique, et le narrateur va chercher à reconstituer sa vie à partir des différents clichés qui étaient contenus dans trois valises. Pour plus de facilités, il entreprend de les collationner et de les répertorier dans des registres. Ses recherches lui permettent de mettre en évidences différents personnages dont Robert Capa, photographe célèbre lui aussi mais aussi d'autres personnes dont deux femmes, Nicole et Colette dont nous ne saurons finalement pas grand chose. de Colette que le narrateur a croisé dans son enfance, ce dernier n'a gardé que le souvenir d'un parfum, de cheveux châtains et qu'une voix douce. Il en va de même pour les autres personnages qui semblent traverser cette histoire en n'y laissant que la trace ténue de leur nom et de leur silhouette. L'identité de Jansen est assez incertaine, il semble naviguer en permanence dans l'ombre, l'annotation, en fin de roman et en italien n'est pas sans rappeler la quête du père et de l'identité chez Modiano...
Les clichés portent au dos, comme c'était l'habitude à l'époque, des mentions écrites qui nourrissent le souvenir et qui représentent soit des portraits, soit des lieux du Paris d'après-guerre. Il évoque cet homme mystérieux qu'il n'a croisé que pendant un court laps de temps avant qu'il ne disparaisse brutalement pour l' Amérique latine.
Au cours de cette quête, le narrateur va à la rencontre de ce qu'il appelle « des trous noirs », des pertes de mémoire qui correspondent aussi à des pertes d'identités. Si cet itinéraire intime évoque effectivement Marcel Proust, les clichés, évidemment en noir et blanc, m'évoquent ceux d'Henri Cartier-Bresson simplement parce que, plus qu'une photo sur un écran d'ordinateur, un cliché sur papier glacé me donne l'impression de l'arrêt du temps, et la fixation d'un visage, d'un sourire, d'une posture ou d'un paysage, appellent forcément les souvenirs et la nostalgie qui va avec. Il n'y a pas meilleur vecteur de la mémoire que les clichés.
Cette histoire de valise et de Mexique m'évoque aussi celle de Robert Capa (en fait trois boites plates alvéolées, comme les trois valises du roman) qui, contenant des négatifs développés et répertoriés de la guerre d'Espagne, pris par lui, par sa compagne Gréta Taro et par David Seymour, dit « Chim », trois photographes de guerre juifs qui avaient mis leurs pas dans ceux des républicains espagnols. Elle a été perdue à partir de 1939 et pendant de nombreuses année puis retrouvée presque par miracle en 2007. Certains lieux sont semblables, il règne parmi les photos du roman le même désordre que parmi les négatifs de « la valise », Francis Jansen parait aussi insaisissable que nos trois photographes, eux à cause de leur jeunesse fougueuse et de leur mort violente qui interviendra bientôt, lui à cause du regard désabusé qu'il porte sur le monde qui l'entoure. le périple de cette valise est le même, certains lieux également (Robert Capa a habité rue Froidevaux et le quartier Montparnasse à Paris). Ces diverses ressemblances m'évoquent ce roman.
Les différents personnages, et le narrateur lui-même, sont aussi insaisissables, comme le sont les souvenirs quand on choisit de les faire revivre et l'auteur est comme étranger à leur vie et à leur mémoire. Ces phrases et ces évocations tissent une ambiance onirique où l'imaginaire se mêle à la réalité. A travers les photos de gens disparus ressurgit l'idée de la mort (Robert Capa et Colette Laurent sont morts. L'ombre du frère de Modiano, décédé avant lui, plane sur la fin du roman) L'auteur évoque divers lieux de Paris, des cafés, des stations de métro et surtout des rues dont il est l'infatigable piéton.
Ce roman s'inscrit dans la quête de lui-même menée par Modiano. J'y ai retrouvé avec plaisir cette douce musique des mots et ses phrases sobres, l'ambiance mystérieuse de lumière d'ombre et de vide qui caractérisent son style.
© Hervé GAUTIER – Mars 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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[Livre audio lu par Édouard Baer]

" J'avais l'âge où l'on se retrouve souvent entraîné dans de curieuses compagnies."

Le Prix Nobel et les enthousiasmes attenants m'ont poussée à replonger mon nez et mes lunettes vers les écrits de Patrick Modiano malgré une expérience précédente sans goûteux. L'objet audio est fignolé, ouvragé, soigné dans ses moindres recoins, que ce soit au niveau de la musique et des bruitages, délicats, en harmonie, que de la lecture. Une belle globalité. Patrick Modiano travaille l'intemporalité et la disparition, les identités mêlées. Une atmosphère flottante à la Proust. J'en oublie facilement d'écouter. Débordant déjà naturellement d'évanescence, peut-être que je n'ai rien à apprendre de ce type d'exercice mental et émotionnel. J'en reconnais la qualité mais il me laisse sur un sentiment de découragement total.

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Patrick Modiano me trouble et je l'apprécie depuis longtemps.
Dans "Chien de printemps" il évoque sa rencontre, en 1964, avec le photographe Francis Jansen, grand ami de Robert Capa. Près de trente ans plus tard, en 1992, l'écrivain repense au photographe dont il avait trié et catalogué les photos dans son atelier de la rue Froidevaux.
Modiano se souvient de cet homme mystérieux qui fixait les choses avec les yeux, si proche de l'écrivain qui les fixe avec des mots. Il l'a rencontré pour la première fois dans un café de la place Denfert-Rochereau à Paris, lorqu'il avait 19 ans. Il y était avec une fille et Jansen les a photographiés pour une commande.
On retrouve dans ce roman, la mémoire des lieux. Car Jansen a disparu au Mexique en juin 1964, avec trois valises de photographies contenant l'essentiel de son oeuvre. Il n'y a donc plus de traces sauf celles des images et celles qui se trouvent dans la mémoire du narrateur.
Je ne sais pas si Francis Jansen existe car je n'ai rien trouvé sur lui. Pourtant tout à l'air véridique, comme un récit. Mais peu importe, on peut se confondre avec lui grâce à la puissance narrative de Modiano.


Challenge Nobel illimité
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