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Un Yann Moix soucieux de s’embarquer dans le néant et de s’y dissoudre ! Le but assumé n’étant même pas de partager avec le lecteur, mais de dégoiser et de s’émerveiller de ses capacités hallucinatoires à enfanter du vide, du rien peuplé de fantômes.
Une logorrhée verbale symptomatique, qui préfigure un rite masturbatoire, un "habitus" propre au sexe mâle, avec cette volonté farouche d’absorber le monde dans sa petite personne. Ou de s’en croire le centre. On se perd. Trop de complaisance égotique dans cette voix qui s’écoute parler et qui peut même s’abimer dans un délire de listes. Des listes et des listes de mots, de noms, etc. qui courent sur des pages et des pages. On saute en espérant arriver à la fin. Un récit, un roman (on ne sait quel nom lui donner) qui souffre d’obésité.
Je n’ai pas manqué de relever l’imposture : il avait déclaré à la grande librairie ne pas pouvoir lire un livre où l’auteur utilise le mot blême. Lui-même l’utilise bien une dizaine de fois. Cherchez l’erreur!
Voilà pour le jugement sommaire.
Et POURTANT, il y a du style, un rythme, des néologismes à foison, des passages fulgurants et savoureux qui méritent de figurer dans une anthologie, même si cela s’apparente parfois à des exercices de virtuosité visant à imiter tel ou tel, à en mettre plein la vue avec un abus manifeste de mots savants ou argotiques.
J’ai lu jusqu’au bout pour ne pas passer à côté de ces moments de grâce, ces pépites où on entend une voix bien particulière, où se révèle un vrai talent d’écrivain comme il n’en existe presque plus.




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Lecture arrêtée après 500 pages - je suis fier d'avoir tenu si longtemps. J'envie l'amour qu'il faut se porter à soi-même pour dédier un tel pavé à son propre nombril.

Pronfondément soporifique. Et même pas bien écrit.
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Ce livre est une lecture particulière mais très plaisante, le style cynique est drôle et l'histoire qui nous est présentée développe plusieurs théories intéressantes. le livre souffre néanmoins d'une volonté de sur-intellectualiser son écriture qui est souvent lourde, le défi que semble s'être posé l'auteur de vouloir dépasser les 500k mots est trop visible.
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Dure lecture et j'avoue être contente de l'avoir fini, car j'ai failli à plusieurs moments l'arrêter, mais il y avait toujours un chapitre après qui me redonnait le goût de continuer.
Il est difficile de pouvoir entrer dans ce livre tellement nous sommes dans la perversité de la maltraitance, dans l'irréaliste.
J'ai trouvé que c'était une lecture gênante, car on ne peut prendre du plaisir à lire ce livre, mais il est là clairement pour nous déconcerter, et le but est atteint.
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ENFIIIIIIN terminé ! Je ressors de cet énorme chantier avec une impression mitigée. Celle de comprendre parfaitement où veut en venir Yann Moix, mais avec le cerveau torturé, lassé, déprimé, agressé, violenté, achevé, suicidé, détruit, explosé, fatigué. Et sachez que cette succession de mots que je viens d'accomplir n'est qu'un très petit aperçu des listes interminables de ce roman.

La volonté du livre : détruire l'objet livre. La narration est très compliquée, le suspense inexistant et un amas d'informations, détails, dialogues, discours et listes inutiles. La volonté elle est là : l'excès. Yann Moix veut jouer avec nos nerfs, il a le fantasme de l'il-lu, il veut nous tuer avec sa naissance.

Alors pourquoi trois étoiles ? Parce que certains passages sont grandioses. Certaines réflexions passionnantes. Certaines scènes hilarantes. Certaines descriptions brillantes. Certaines idées inimaginables. Et qu'il y a là une folie, une jubilation qu'on trouve rarement.
Pourquoi seulement trois étoiles ? Parce que le livre est vraiment trop excessif. Les LISTES sont à vomir, parfois quatre, cinq pages de suite uniquement avec des groupes nominaux, c'est tout simplement insupportable et on se met vite à les tourner sans les lire, histoire d'avancer un peu dans l'"histoire". Certains personnages sont horripilants (Marc-Astolphe est tout d'abord burlesquement très drôle puis tout simplement à baffer) et l'écriture elle-même peut parfois être rébarbative.

Ce roman a eu le Renaudot. Et je peux le comprendre. Oui, le roman est brillant. Oui, le roman est original. Oui, il est opposé à tout ce qu'on a pu lire avant et oui Yann Moix a le talent de pouvoir écrire parfaitement dans de nombreux styles, sur de nombreux propos. Mais pour un lecteur lambda, voire même un lecteur assidu, il reste tout de même beaucoup trop de moments ennuyeux, poussifs, lourds pour savoir l'apprécier à sa juste valeur (en particulier, le dernier chapitre, vraiment bien trop long). Je tiens quand même à saluer le niveau exceptionnel d'un écrivain capable d'écrire si bien pendant tellement de pages.
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Pour le punir d'avoir écrit un si gros roman, je vais faire un petit compte rendu. de toute façon, il m'est impossible de décrire toutes les sensations ressenties en lisant naissance de façon exhaustive, alors soyons bref, ce que Moix ne sait pas faire que ce soit en littérature ou en sa qualité de chroniqueur télé. Bon, alors, naissance de quoi s'agit-il ? le narrateur Yann Moix raconte sa naissance et son enfance d'enfant battu. L'accouchement proprement dit est interminable et se réalise sous le regard haineux du père qui nous rabâche d'interminables monologues sur le fait que ce fils n'est pas désiré et une fois qu'il est né que c'est un monstre qui ne mérite pas de vivre, idée que partage la maman ainsi que le personnel de l'hôpital. Seul un certain Marc-Astolphe Oh, voisin du couple a une autre idée du nourrisson et constatant la haine des parents décide d'être l'ange protecteur du petit. N'empêche que Oh ou pas, l'enfant va connaître une enfance en enfer (qu'il vit avec philosophie). Ses parents le frappent, le privent, le détestent et participent même à un salon de la maltraitance où l'on explique comment molester au mieux son enfant. La partie salon est interminable et on a le droit à tous les détails avec des stands consacrés au fouet, d'autres à la mise en cage ou d'autres à l'écartèlement.

La seconde partie du roman met Marc-Astolphe Oh sur le devant de la scène. S'occupant toujours du petit Moix, ce personnage excentrique et haut en couleur qui est une encyclopédie ambulante, raconte sa vision décalée du monde, ses exploits sexuels dans de longs monologues hilarants par moments, redondants parfois.

Yann Moix a pris le parti pris de l'exagération et du burlesque alors comme on dit dans ces cas, le lecteur doit suspendre son incrédulité. En voulant critiquer la société de l'enfant-roi, l'écrivain décrit une situation totalement inverse (mais jamais ne nous explique comment ces enfants maltraités - qu'on voit au salon- puissent survivre ou pire devenir adultes sans garder de grosses séquelles). Évidemment, pour que le tout soit possible, il faut faire abstraction du fait que la police et les autorités sanitaires puissent intervenir. Pourtant, nous vivons bien dans notre monde et il est par exemple question de la canicule de l'année 1976 qui est l'année charnière du roman (qui se déroule, j'ai oublié de le préciser mais est-ce important, à Orléans). Ceci dit, la société dans laquelle évolue l'action est peu évoquée si bien qu'on a l'impression d'être en vase clos.

Donc, il ne faut pas avoir peur des pavés,ne pas avoir l'âme sensible et pour les femmes, bien s'accrocher pour ne pas être dégoûté de la place qui leur est donnée car on frise la misogynie (femme objet) mais comme tout est exagéré et improbable, je pense qu'il vaut mieux en rire que de s'offusquer. On rit beaucoup dans ce roman dans lequel tous les personnages (à part le narrateur) portent des noms ridicules, certaines séquences sont à tomber par terre (comme la vente aux enchères à laquelle assiste Marc Astolphe Oh où non seulement on vend des choses abstraites mais surtout lorsque Oh tombe sous le charme d'une participante et imagine tout ce qu'il pourrait faire avec elle, au plumard bien entendu). La deuxième partie est plus intéressante que la première où l'on a souvent l'impression de relire la même page quand il s'agit de décrire les supplices qu'endure le pauvre Yann.

C'est quand même une belle expérience de lecture et quand un roman vous suit presque deux mois, forcément, il commence à faire un peu partie de votre vie. Je n'ai pas parlé du style Moix. Évidemment, c'est de la grande littérature et comme c'est un grand auteur, il a le droit de créer des néologismes, ce dont il ne se prive pas, grande littérature certes mais gâchée par le côté un peu déballage lorsque pendant des pages entières, l'auteur va faire défiler comme un pelote de laine tout ce qui a trait au sujet évoqué. A chaque fois, l'auteur tente d'épuiser un thème en y présentant tout ce qu'il induit et ce sont donc des listes à n'en plus finir ( comme par exemple les 50 tableaux préférés de Marc Astolphe oh).

On ne doute pas une seconde que le tout est assumé par l'auteur qui a voulu frapper un grand coup, un coup d'épée dans l'eau diront certains mais en tout cas, personne ne peut nier le génie de Moix, un génie qui a bossé quand même puisque toutes ces descriptions précises de concepts a dû nécessiter un travail de documentation assez conséquent.

Flamboyant, agaçant, grandiloquent...les 1200 pages de ce roman ne peuvent en tout cas pas laisser indifférent. Personnellement, même si en cours de roman, je commençais à sérieusement m'agacer je ne regrette pas de l'avoir lu. Il sort quand même des sentiers battus (pardon du jeu de mots) et ça nous change un peu de la littérature sans estomac que nous inflige trop souvent les auteurs français (qui en plus se contentent souvent de 150 pages...même si quantité ne signifie pas forcément qualité).

Ecrit d'un trait de plume, le 19.04.2016 à 02:00. Des fautes sont possibles.Je corrigerai en me relisant.

Loïc LT

lecture mars-avril 2016, sur kindle, 1200 pages, éditions Grasset, parution en 2013, édition Grasset, prix Renaudot. note : 4/5
Lien : http://doelan.blogspirit.com
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Un double pavé de fini ! J'aime parfois m'affronter à des livres qui me résistent, des livres qu'alternativement j'aime et déteste, qui me donnent envie de les rejeter comme de les admirer.

J'ai presque envie de placer Naissance aux côtés de l'Ulysse de Joyce, de la Recherche du Temps perdu de Proust, du Voyage au bout de la nuit de Céline. Il a les trouvailles syntaxiques et littéraires du premier, les questionnement philosophico-égocentriques du deuxième, les écoeurements successifs du troisième.

J'ai pourtant tendance à le placer plutôt en dessous de ces chefs d'oeuvre. D'abord parce que Moix lui même les cite au sein même de son roman. Comme s'il se plaçait lui-même en imitateur... Soyons moins sévères, en continuateur. Il y a d'ailleurs des originalités chez Moix qui ne sont point copie de ces maîtres.

Il y a aussi chez Moix un sens de la mesure trop dans l'entre deux. Certaines de ses énumérations à rallonge auraient eu grand bénéfice à être raccourcies. Ou alors il fallait tomber dans l'outrance encore plus outrée, celle de Joyce, pour tomber dans le génie.

Certains passages de questionnements personnels sont très réussis et les accents proustiens sont plutôt jolis. Mais j'ai eu plus de mal tout au long du roman avec la volonté qu'a l'auteur de nous plonger dans l'abject, dans le dégoutant, à la Céline, mais en cherchant à le saupoudrer d'humour et d'ironie. C'est sans doute sa manière à lui de gérer sa propre histoire de violence familiale subie... Mais pour moi qui y suit professionnellement confronté très régulièrement, la nausée l'a emporté sur le plaisir littéraire.
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En lisant les critiques sur cette oeuvre , il me vient le sentiment que peu de personnes qui se disent lecteurs , ont lu dans leur vie d'oeuvres " folles , inclassables .... " , comme Ulysse , ou le " fameux " , Voyage au bout de la nuit ...
J'avais lu du Moix au préalable ,,j'avais aimé mes lectures , cette oeuvre je l'ai lu parce que j'aime le style de Moix , sa culture , son amour pour la litterature , la vraie , celle qui déroute , qui emporte le lecteur vers des rives qui lui sont inconnues .
Que dire ....
Dès les premières pages j'ai eu l'impression que je lisais un texte unique , peut être l'un des plus brillants de ma vie de lecteur .
Dès les premières pages , Moix attaque , ne laissant aucun repis au lecteur mainstream , il conduit un véhicule fou , et le voyage va être terrible et magnifique .
Terrible , parce que Moix plonge le lecteur dans l'odyssée de la vie sns fioritures , sans aucune gentillesse , ni goût pour l'espèce humaine . Nihiliste Moix ? Peut être .
Mais me concernant , je le trouve bien davantage réaliste , d'un réalisme qui fait mal , parce qu'il est expurgé de la moindre connotation tendre .
Moix est un fin connaisseur de jazz , son livre c'est comme si un ensemble de jazz déchaîne , avait décidé de partir dans un délire extrême , sans limites ....
Le voyage est rude , il ne plaira pas à tout le monde , mais bon sang que c'est bon d'être ainsi malmené , triture , comme un boxeur au prise avec une tornade ...
Cette oeuvre , c'est un léviathan , un tsunami littéraire , qui emporte tout sur don passage ....
Oui , c'est une expérience , mais si l'on attend que la litterature nous prenne par la main , toute gentille , alors l'on aime pas la litterature ....
L'on aime les produits manufacturés , sans saveur , que l'on voit comme le livre qui va changer notre vie , enfin , l'idée que l'on se fait de notre vie .
Moix propose ici un voyage au Coeur de ce qu'est la litterature , cet art qui nous laisse exsangue de connaissance , de jubilation , de jouissance intellectuelle , qui peut refuser cela bon sang !!!
A l'image d'un Joyce ou d'un Bolano , Moix nous propose un voyage au coeur de la folie créatrice , de cet univers ou plus rien de ce qui nous est familier n'est présent , où les frontières qui nous conditionnent en êtres robots sont atomisées , une folie furieuse qui fait mal , certes , mais dont l'on sort grandis de l'avoir fréquentée .
Et cela avec une langue .... L'on dis chez les adulescents que King , Loevenbruck , sont des écrivains qui maîtrisent la langue , mais bon sang , qu'ils se taisent ces amateurs de Marvel et de Casimir !!
Moix est l'un des plus grands dans l'usage des mots , de la création de phrases folles mais géniales , tel ces artistes de jazz qu'il adore , il compose avec un amour immodéré de la langue , de la musique de celle ci , et son texte est un regal pour les esthetes.
L'on ne peut que faire mention egalement de l'humour très noir , mais hilarant , omniprésent dans cet opus .
A ce titre , le passage de l'accouchement est à pleurer de rire , et sans aucune honte .
Moix s'avère être un poète également , ces suites de mots , d'expressions , qui souvent sont une page entière , sont à ce titre de vrais poemes , qu'il faut prendre le temps de savourer ....
Au final , voila une oeuvre qui ne plaira pas à tout le monde , c'est normal , et triste en même temps ,,parce que ce texte est peut être l'un des plus grands depuis 2666 de Bolano , et il a sa place aux côtés du Ulysse de Joyce ....
C'est dire le niveau de cette oeuvre , qu'un véritable écrivain à su hisser au niveau des œuvres de jazz geniales qu'il adore .
Cette oeuvre est un chef d'œuvre completement fou , mais génial .
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ENFIN !!! J'ai enfin terminé ce monstre... Monstre de débilités, inepties, lieux communs et autres longueurs. Yann Moix y raconte, avec toute la simplicité qu'on lui connait, sa venue au monde, dans une famille pas vraiment aimante, entre une mère impuissante, un père dégénéré etun parrain à moitié fou (le personnage de Marc-Astolphe, absolument insupportable). On sent bien qu'il y a un peu d'autobiographie là-dedans, mais l'auteur aurait dû plutôt faire une thérapie, cela aurait fait économiser du temps à tout le monde. Et pourtant ce livre a obtenu le prix Renaudot en 2013. Et je pense sincèrement que les membres du jury ne l'ont pas lu, ils n'ont pas pu le lire entièrement. 1200 pages d'égocentrisme nombriliste, de vomissements religieux, de listes de vocabulaire sur 3 pages, et j'en passe et des meilleurs, non, ce n'est pas possible. Alors pourquoi qu'elle l'a lu la DD me direz-vous ? Parce que je voulais aller jusqu'au bout, voir s'il y avait quelque chose. Ca m'a pris presque 9 mois, comme une naissance, mais ça a été beaucoup plus douloureux ! Bref, comme disait Gandalf, "fuyez, pauvres fous !".
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