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EAN : 9782372242554
127 pages
Des Tourments (25/09/2022)
4.54/5   12 notes
Résumé :
Du macabre au mystique, de l’insondable Château des Embruns aux éprouvantes Montagnes Embrasées, ici commence votre périple dans un monde indistinct et périlleux, où affleurent les vestiges d’une grandeur déchue. Découvrez comment un cambrioleur désespéré, une jeune héritière imbue de sa beauté ou même une cité tout entière peuvent sombrer en un instant dans l’innommable… et vous, lecteur, avec eux !

Ces six nouvelles de longueurs diverses entendent d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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~Une balade poétique aussi inspirante qu'horrifante~

Ma dernière lecture à ce jour, par véritable intérêt je le précise, s'est portée sur l'ouvrage tout récemment publié par Lucas Mommer, du thé pour les vautours. Il me manquera sans doute des mots pour qualifier ce recueil de nouvelles tout à fait inattendu, mais en tant que fervente lectrice et amatrice d'histoires en tout genre, je me devais de vous livrer un avis.
Si je me devais de réagir à chaud après en avoir lu la toute dernière ligne, il ne me viendrait aucun adjectif suffisamment à la hauteur pour qualifier mon ressenti. A vrai dire, je ne suis pas sûre de savoir par où commencer en émettant ma critique, mais je puis vous assurer que j'ai pris beaucoup de plaisir à me délecter de ces pages les unes après les autres, à voyager à travers ces six histoires recellant de plus d'étrangetés que ce à quoi je m'attendais. Nous voilà face à une plume habile et puissante pour nous décrire à merveille autant d'horreur que de beauté et de romantisme dont on ne peut aisément se lasser. Lucas force le respect par sa manière d'écrire et sa façon de nous plonger dans des univers fantastiques.
N'étant que peu habituée à lire des recueils de nouvelles, leur préférant généralement de plus longues sagas, je ne suis en rien déçue par le contenu qui m'a été proposé. Tentant moi-même d'écrire divers poèmes et récits, c'est avec beaucoup d'engouement que j'ai pu me pencher sur des lignes satisfaisantes à lire, un vocabulaire richement utilisé formant des phrases savament construites qui en valent le détour. Cela faisait assurément longtemps que je n'avais pas lu une oeuvre récente aussi bien exécutée au niveau de la forme. Nombreuses ont été les fois où je me suis apensentie sur la qualité des phrases et le choix judicieux des mots que Lucas nous propose. Cette manière de rédiger m'inspire une élégance littéraire certaine en parfaite harmonie avec une succession de récits tous emprunts d'une touche mystérieusement horrifique. le recueil tout entier nous fait naviguer d'une histoire à une autre en nous gardant suffisamment en haleine pour passer à la suivante. Les mots en viennent même à nous faire douter de notre compréhension initiale, nous perdant parmi pléthore de métaphores exquises amenant le lecteur à se questionner tout en l'émerveillait aussi violemment que le dégoûtant. Un équilibre entre la lourdeur et la légèreté fait progresser le récit vers un effroi qui touche les apparences les plus trompeuses. Si l'épouvante décrite et les bizarreries que recèlent les nouvelles ne sauraient véritablement me faire peur, c'est l'étrangeté des faits qui a attisé ma curiosité sans répit. Cette manière de conclure chaque histoire me laisse un sentiment en demi-teinte, loin d'être négatif je vous assure. A vrai dire, je crois à la fois adorer et détester les récits dont la fin demeure peu ou partiellement résolue. Celles rédigées par Lucas nous laissent croire en apparence que l'histoire se clôture, mais tant de questionnements persistent encore après s'en être délecté jusqu'à la dernière ligne. La frustration est effroyable, bien qu'il s'agit d'une qualité du récit que je désigne ici. Notre auteur ne cesse de jouer avec l'esprit de son lecteur sans lui donner entière satisfaction l'attirant sans cesse vers des réflexions éparses. N'est-ce pas ainsi la meilleure manière de retenir son lecteur jusqu'à la toute fin ?
Vous l'aurez compris, même si l'idée de ne pas connaître parfaitement tous les mystères que recellent ces histoires me chiffonne, je me délecte de ces doutes qui persistent, me laissant aller à ma propre compréhension, et qui stimulent mon imagination.

En me penchant davantage sur le contenu, je peux aisément dégager trois nouvelles sur les six qui me tiennent plus à coeur : le château des embruns, Un art étrange et In Facto Venenum. Je ne parlerai volontairement pas du synopsis des histoires pour aussi permettre la lecture à ceux qui n'ont pas encore eu l'honneur de découvrir ce recueil. Quoi qu'il en soit, je tenais à préciser que les titres de chaque nouvelle ne laissent pas trop de doute quand à la thématique centrale de l'histoire, hormis la dernière qui donne son nom au recueil. Je souhaite également saluer le choix des brèves citations d'auteur, placée avant chaque histoire. En effet, celles-ci prennent totalement sens à la fin du récit et je vous recommande de les relire à nouveau à la fin au cas-où elles vous auraient échappé.

Le château des embruns nous laisse sur une histoire tout de même plutôt résolue, mais cette entrée en matière frappe déjà fort avec ses descriptions qui frôlent le dégoût tout en nous jetant au visage un bel exemple de l'avidité dont l'humain peut faire preuve. Elle est au niveau de la forme, la rédaction qui force le plus au respect de ce jeune auteur.
L'Hamadryade reste à mes yeux l'histoire la plus sereine du recueil : elle tranche par son calme par rapports au cinq autres. Si l'issue de l'histoire m'a semblé évidente (puisqu'elle ne semble pas construite pour vraiment laisser du suspens), j'en admire la délicatesse des mots et la force tranquille qui s'en dégage. L'inspiration mythologique ne saurait davantage aussi élégamment se trahir.
Un art étrange pourrait être mon récit favori, mais je suis incapable de me décider. Même s'il s'agit sans doute d'un récit court et rempli d'une atmosphère plus que lourde et sadique par rapport à la précédente, j'y ai grandement apprécié la narration glaçante et réaliste. Les détails ne sont pas laissés au hasard et nous plonge dans une terreur stimulante. L'idée de subtilement la lier à la première histoire m'a aussi convaincue.
Assiégés m'a laissé un sentiment indescriptible. Je ne saurais affirmer avoir aimé ou non l'histoire. Il est certain que je ne m'attendais pas à ce dénouement. L'histoire m'a semblé plus difficilement contextualisée en s'attardant plutôt sur des actions précises des personnages, n'aidant pas forcément à ressentir la tension générale du récit.
In Fato Venenum avec Un art étrange compte parmi celles que je préfère. Je n'oserai spoiler de trop son contenu, mais chacune des lignes tendent à nous mener vers une piste étonnante et incompréhensible, mais dont l'évidence finit par sauter aux yeux en raison d'une courte nouvelle. Sa fin est très incroyablement bien amenée. Il s'agit du récit le plus déroutant, à moins que je n'y ai vu de prime abord un développement tout à fait différent.
Du thé pour les vautours s'apparente plus à l'avis que j'ai eu pour Assiégés. Il me semble qu'avec le château des embruns, cette dernière histoire soit plus longue que les autres. Avec du recul, la longueur du récit m'évoque ou m'a peut-être fait ressentir le long voyage pénible de notre sujet principal. Autant dire que de mon point de vue l'épisode traîne un peu trop sur la longueur par rapport aux autres, néanmoins cela ne fait que retarder la fin tragique qui nous questionne encore. La lourde tension au sein de la narration, à laquelle je faisais référence plus haut, est ici cependant très bien mise en oeuvre.

Si je devais retenir une seule chose de ce recueil c'est la qualité des histoires à sonder l'âme et les émotions des personnages principaux. Lucas nous dresse des portraits énigmatiques, des sujets dont les pensées sont véritablement mises en évidence et pour moi c'est la première histoire qui nous le reflète le mieux. Je n'affectionne que trop peu les histoires où seuls les faits se succèdent et où les descriptions du décor et l'état psychologique sont laissés de côté, mais du thé pour les vautours n'en est pas en reste.
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Une belle surprise que ce premier recueil de nouvelles de Lucas Mommer, jeune professeur de français et de latin liégeois. le style vous happe dès les premières phrases par sa générosité, son amour des mots rares, ne craignant jamais le subjonctif de l'imparfait. Une maîtrise peu commune, qui se charge d'images saisissantes, mais jamais au prix de la fluidité et de la narration aux chutes réussies. D'ailleurs, de quoi diable parlent ces six généreuses nouvelles ?
"Le château des embruns" est un petit chef-d'oeuvre de la "Weird Fiction" (faute d'équivalent en français), se plaçant justement sous le patronage de Clark Ashton Smith, misant sur le cumul de visions macabres et sous-marines, jusqu'à un final extatique.
"L'Hamadryade" explore l'amour entre un homme et la nature, dosant un érotisme à la fois végétal et inquiétant, sur les pas d'Algernon Blackwood.
"Un art étrange" ou comment sublimer la torture, d'une manière que n'aurait pas reniée Mirbeau.
"Assiégés" décrit la transformation d'une forteresse attaquée par une peuplade barbare en immense tombeau de spectres.
"In fato venenum" reprend le thème classique de l'âme emprisonnée dans un tableau, au profit d'une scène d'une violence inouïe mêlée à un érotisme repoussant.
Dans la nouvelle titre, "Du thé pour les vautours", quatre personnages s'enfoncent dans des montagnes arides à la recherche d'un trésor maudit.
Répétons-le, la plume est mordante d'ironie, acérée. Dans un même mouvement, elle charme et horrifie, elle choque et apaise. Un extrait sera sans doute plus parlant :
"Hagard, je déambulai alors à travers de vastes salles où le mobilier moisi était perclus de mollusques malsains et de coquillages tordus, j'arpentai des couloirs mornes et froids où un souffle iodé portait l'écho d'un lointain ressac, enfin, à mesure que je progressais dans ces lieux d'une extrême insanité, je finis par errer au milieu d'un grouillement d'une multitude de vies minuscules : il y avait là des choses à pattes, à ventouses, à antennes, à pinces, engoncées dans une chitine multicolore ou, au contraire, baignant dans leurs propres sécrétions gluantes."
Quant au genre, s'il s'agit bien de nouvelles fantastiques, on peut aussi les rattacher au "Weird", tel que mentionné plus haut, car elles se déroulent dans des royaumes imaginaires, proches de la dark fantasy et des mondes howardiens, et car elles jouent souvent sur une accumulation d'images morbides. Les atmosphères hanteront longtemps le lecteur une fois la dernière page refermée. Et on attend de pied ferme les prochaines publications de l'auteur.
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L'auteur vous propose un recueil de nouvelles avec une plume extrêmement riche et poétique.
*****
Ne vous fiez pas à cette couverture qui, après lecture, me tend à dire que nous sommes bien loin du contenu de ce livre. A la base, ce recueil est destiné à faire frissonner les 12 ans et plus, d'où cette image qui me semble quelque peu édulcorée, bien que cohérente, avec la nouvelle qui porte le même nom que ce livre.
Toutefois, certaines nouvelles me semblent vouées à un public bien plus âgé tant le style de l'auteur est travaillé. Je me suis parfois fais la réflexion que le jeune public ne serait pas en mesure d'apprécier toutes les nuances proposées par Lucas Mommer dans ses histoires. Cet auteur a une très belle plume et il joue aisément avec les mots.
Comme à chaque fois que je lis un recueil de nouvelles, certaines me parlent plus que d'autres. C'est le jeu. Dans le style horrifique, j'ai énormément apprécié « le château des embruns ». C'est un sans faute notamment concernant l'atmosphère retranscrite. Il y règne une peur qui a pour conséquence de nous terrer dans le silence, de peur de se faire remarquer par les ténèbres.
J'ai été très ému par « L'Hamadryade ». Cette nouvelle fantastique et les sentiments qui y sont narrés sont plus qu'envoutants.
Vous l'aurez compris, Lucas Mommer joue sur plusieurs tableaux avec beaucoup de maitrise et vous propose tout un panel de son talent , que ce soit dans des récits emprunts de violence (« Assiegés ») ou encore « In fato Venenum » dans laquelle le destin de Lidie ne pourra pas vous laisser de marbre.
Restent enfin les nouvelles « Un art étrange » et « du thé pour les vautours » qui m'ont moins fait vibrer mais qui n'en restent pas moins auréolées du talent de ce jeune auteur qu'il va falloir suivre de près.
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Malgré un vocabulaire assez riche et soutenu (particulièrement présent dans la première nouvelle), j'ai su être transportée au fil des différentes histoires. Bine ficelées et sorties tout droit d'une imagination débordante, ces nouvelles ont réussi à me faire voyager dans le monde de l'auteur le temps d'une lecture.
Un petit coup de coeur pour "L'hamadryade" qui est à mon sens la nouvelle la plus émouvante du recueil, avec quelques notes de poésies.
Cependant, celle qui a le plus captivé mon attention est étonnement "Un art étrange" où mon esprit s'est spontanément imprégné de l'ambiance décrite, tant bien qu'elle fut compliquer à finir !
L'auteur a su transmettre sa passion des mots.
Au plaisir de pouvoir voyager à nouveau dans ton monde.
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Le titre a piqué ma curiosité, et bien m'en a pris ! Les premiers mots vous sautent à la gorge, les images déferlent et il vous faudra batailler pour obtenir des moments de liberté dans vos plages horaires du quotidien car du Thé pour les Vautours ne s'abandonne pas, même en transit, sur le bord d'une table. Son jeune auteur se joue, ma foi, du feu et de l'acier des moindres recoins obscurs - et clairs - de la langue française.
Une découverte détonante ; un écrivain puissamment inspiré, dont la verve ravira celles et ceux en recherche (ou en manque) d'émotions littéraires parfois politiquement incorrectes (ouf) et de chutes magistrales. On en redemande, encore et encore.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Hagard, je déambulai alors à travers de vastes salles où le mobilier moisi était perclus de mollusques malsains et de coquillages tordus, j'arpentai des couloirs mornes et froids où un souffle iodé portait l'écho d'un lointain ressac, enfin, à mesure que je progressais dans ces lieux d'une extrême insanité, je finis par errer au milieu d'un grouillement d'une multitude de vies minuscules : il y avait là des choses à pattes, à ventouses, à antennes, à pinces, engoncées dans une chitine multicolore ou, au contraire, baignant dans leurs propres sécrétions gluantes.
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« Mais délaissons à présent ce ton burlesque, qui ne siérait point à pareil récit d’épouvante, car enfin, c’est bien de cela qu’il s’agit ! Quelques notes d’humour ont de tout temps été jetées au visage des pires monstres, afin d’exorciser l’effroi bien légitime qu’ils nous inspirent. Espoir absurde ! Peu importe combien d’artifices mentaux l’humain invoquera dans sa chute terrible, le gouffre de la peur n’en demeurera pas moins sans fond.
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