Une enveloppe avec des photos de gens.
Vendue aux enchères.
C'est infiniment triste.
Des photos orphelines que plus personne ne regarde avec nostalgie ni tendresse.
Une enveloppe avec des photos de gens.
Achetée aux enchères
C'est infiniment touchant.
Des photos sorties de l'oubli par le regard tendre d'une romancière / journaliste.
La romancière leur invente une vie, puis la journaliste enquête sur leur vie et retrouve ces vrais gens. Oh ils sont d'une banalité, d'une normalité extraordinaire. Ces photos pourraient être celles de toutes les familles. Avec la mémé un peu ronchon à lunettes noires devant sa toile cirée motifs marron années 70. La jeune fille a pull tricolore 100% acrylique. La cérémonie du poulet qui grille, devant un trio de femmes et de superbes blouses à fleurs. La petite fille dans le jardin avec le pépé.
Les histoires imaginées se croisent avec la vie réelle à coup de coïncidences étonnantes et des divergences plus originales encore que les inventions de la romancière.
C'est la vie. Délicate, fragile.
Isabelle Monnin parvient à traiter les deux versions avec un respect si total des personnages, qu'elle gagne, et c'est tout à fait justifié, la confiance des Gens. La preuve : je donne mon avis sur ce livre.
A aucun moment l'autrice ne sombre dans le pathos, la pitié, ni ne s'embourbe dans un côté terroir trop marqué. C'est ce qui en fait un livre juste et émouvant.
Alors, faut-il le lire ? Oui. En bonus : les très belles chansons écrites par
Alex Beaupain que je vous recommande également d'écouter. Moi je file : j'ai un carton de photos à classer. Important : penser à mettre des noms et des dates derrière, sur tous ces clichés qui sans quoi dans une génération risquent à leur tour de devenir des photos orphelines.