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Citations sur L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir (160)

L’art est une blessure qui devient lumière, disait Georges Braque. Nous avons besoin de cette lumière, pas seulement nous qui écrivons ou peignons ou composons de la musique, mais également nous qui lisons et contemplons des tableaux et écoutons un concert. Nous avons tous besoin de beauté pour que la vie soit supportable. Fernando Pessoa l’a très bien exprimé : “La littérature, comme toute forme d’art, est l’aveu que la vie ne suffit pas.” Elle ne suffit pas, non. C’est pour ça que je suis en train d’écrire ce livre. C’est pour ça que vous êtes en train de le lire.
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Oui, il faut faire quelque chose avec la mort. Il faut faire quelque chose avec les morts. Il faut leur déposer des fleurs. Et leur parler. Et dire que vous les aimez et que vous les avez toujours aimés. Il vaut mieux le dire de leur vivant, mais sinon vous pouvez aussi leur dire après. Vous pouvez le crier au monde. Vous pouvez écrire un livre comme celui-ci. Pablo, quel dommage que j'aie oublié que tu pouvais mourir, que je pouvais te perdre. Si j'en avais été consciente, je ne t'aurais pas aimé plus, mais mieux. Je t'aurais dit bien plus souvent que je t'aimais. Je me serais moins disputée avec toi pour des bêtises. J'aurais ri davantage. Et j'aurais même fait l'effort d'apprendre le nom de tous les arbres et de reconnaître toutes ces petites feuilles. Voilà. Je l'ai fait. Je l'ai dit. En effet, ça console.
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Les contextes révolutionnaires ont toujours été favorables au progrès des femmes. Les moments socialement aberrants ouvrent des fissures dans la trame conventionnelle, par où s'échappent les esprits les plus libres.
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Dans son bref journal de deuil, Marie note avec une obsession du détail les derniers jours qu’elle a vécus avec Pierre, ses dernières actions, les derniers mots. C’est l’incrédulité face à la tragédie : la vie s’écoulait, si normale, et, soudain, l’abîme. La Mort ternit aussi nos souvenirs : nous ne supportons pas de nus remémorer notre ignorance, notre innocence. Ces journées que j’ai passées à New York avec Pablo, un mois à peine avant qu’on lui diagnostique son cancer, sont maintenant un souvenir incandescent : il allait mal et je ne le savais pas, il était si malade et je ne le savais pas, il lui restait un an à vivre et je ne le savais pas. Cette ignorance brûle, cette pensée torture, notre innocence à tous les deux avant la douleur finit par devenir insupportable. Je regarde à présent la photo magnifique que j’ai prise de la fenêtre de notre hôtel à Manhattan et je sens mon cœur se glacer.
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L'enfance est une étape pas piquée des vers. Toute cette fragilité, cette vulnérabilité, cette intensité des émotions. Sans compter l'imagination fébrile, le temps éternel et un besoin d'affection aussi desépéré que celui qu'un naufragé mourant de soif éprouve pour un verre d'eau. Dans l'enfance, nous sommes toujours sur le point de mourir, métaphoriquement parlant. Ou, pour le moins, que certaines de nos branches meurent ou soient mutilées. Nous grandissons comme des bonsaïs, torturés et élagués et rapetissés par les circonstances, les conventions, les préjugés culturels, les impératifs sociaux, les traumas infantiles et les attentes familiales.
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Je me sens comme le berger de cette vieille blague qui sculpte distraitement un morceau de bois avec son couteau, et qui, quand un passant lui demande : « Mais vous faites la figure de qui ? », répond : « Eh bien, s’il a de la barbe saint Antoine, sinon la Sainte Vierge. »
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Les êtres humains se défendent de la douleur insensée en l’ornant de la sagesse et de la beauté.
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Les contes de fées, si sages, le disent clairement : nous passons notre vie à embrasser des crapauds, convaincues de pouvoir en faire des princes charmants.
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Pierre écrivait à Marie....
ce serait une belle chose à laquelle je n'ose croire que de passer la vie près l'un de l'autre, hypnotisé dans nos rêves: -votre rêve-patriotique, -notre rêve- humanitaire et -notre rêve- scientifique. de tous ces rêves-là, le dernier seul, est, je crois légitime. Je veux dire par là que nous sommes impuissants pour changer l'état social, et s'il n'en était pas ainsi, nous ne saurions que faire, et en agissant dans un sens quelqconque nous ne serions jamais sûrs de ne pas faire plus de mal que de bien, en retardant quelque évolution inévitable. Au point de vue scientifqiue, au contraire, nous pouvons prétendre faire quelque chose; le terrain est ici plus solide et toute découverte, si petite qu'elle soit et toute découverte; Si petite qu'elle soit reste acquise. (p.76)
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Quand nous mourons, nous emportons un morceau du monde.
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