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EAN : 9782359734713
208 pages
Ravet-Anceau (13/04/2015)
3.33/5   15 notes
Résumé :


Bruxelles, quartier historique des brocanteurs. Le cadavre d'un homme est retrouvé, vidé de son sang. L'inspecteur Robert Verhulst et sa coéquipière Lila héritent de l'affaire.

Pour Robert, le défunt est un antiquaire des Marolles disparu quelques jours auparavant. Un homme riche autour duquel gravitent des âmes bienveillantes. Et des personnages cruels. Au fil des bières consommées aux comptoirs des cafés, l'enquêteur décide de ne pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Le titre original de cette histoire était "L'antiquaire de la rue Blaes". Cette rue à Bruxelles est située en plein quartier des Marolles, l'épicentre des authentiques Bruxellois avec sa propre langue (difficile à saisir pour les Belges wallons ou flamands) et véritable cave d'Ali baba des vieilleries, un colossal capharnaüm, un gigantesque bric-à-brac, pas trop loin du Sablon, où l'on peut dénicher - pour quelques euros de plus - des antiquités de valeur.
C'est chez un brocanteur de la rue Blaes, au premier étage, parmi des chaises de tous modèles, styles et périodes, qu'est découvert le corps exsangue du richissime antiquaire Louis... enfoui dans un sac de voyage !

Pour l'inspecteur principal de la P.J. Bruxelloise, Robert Verhulst, et sa coéquipière la jeune Lila, 26 ans, de descendance marocaine, maladroite et susceptible, une affaire difficile et délicate, car Louis a non seulement une grosse fortune, il a aussi un vieil ami et une soeur fascinés par son pognon et il n'y a strictement aucun indice pour mener une enquête comme il faut. le médecin-légiste Verplaats apprend aux policiers que Louis n'a pas trop souffert et qu'il était de toute façon condamné à cause d'un cancer du pancréas, tout en souffrant d'un début d'Alzheimer.

Harcelé par la presse, le juge d'instruction Ludovic Martin de la Hussière insiste auprès de Verhulst de se dépêcher un peu avec son enquête. Or, la hâte est contraire aux méthodes policières de l'inspecteur, qui préfère prendre le climat en sirotant à son aise des bonnes bières dans les cafés et bistrots du voisinage. Avec son embonpoint considérable, Verhulst est du principe que l'on observe un tas de choses en regardant simplement autour de soi, (selon la boutade américaine : "You observe a lot by watching"). Donc, sans se précipiter. Ce qui exaspère et le juge et son adjointe Lila, qui elle coure de partout à toute vitesse en dépit de ses talons aiguilles impressionnants !

Seulement, les méthodes particulières de Verhulst prouvent, à l'étonnement général du commissariat des Marolles, leur efficacité. C'est, en effet, le sieur Robert qui trouve le plus souvent pistes et solutions.

Les soupçons des enquêteurs se portent d'abord sur l'ami de longue date de Louis, le beau mais arrogant Réginald Davin, qui a royalement profité pendant de longues années des amitiés homosexuelles et des trésors de Louis.
Lorsqu'il s'avère que le capital de ce cher Louis a bizarrement disparu et que Réginald risque la pauvreté et la misère, sa compagne Isabelle disparaît à son tour. Pour le duo Verhulst et Lila, il est évident qu'il faut chercher ailleurs.

Il y a la peu sympathique soeur de la victime, Françoise van Melle, épouse d'un toubib radié de l'ordre et interdit d'exercer, pour avoir prescrit des médicaments amaigrissants avec des effets désastreux sur les reins. Pour Françoise son frère "c'était son compte épargne, son assurance pension et sa carte de crédit au plafond illimité".

Puis d'autres étranges personnages font leur apparition. le clochard polonais, originaire de Bialystok, qui boit comme un trou, est inoffensif et que Louis a aidé. Manque de pot pour nos inspecteurs, le dénommé Irek est retrouvé la boîte crânienne fendit en deux par un coup de barre à mine. Et ce n'est pas Émile, qu'Irek aidait parfois dans son potager, qui peut être soupçonné, vu qu'il a 86 ans et pas la force physique pour un tel coup de barre.

Il faudra, par conséquent, chercher plus loin. Mais où ?

L'auteure, Muriel Monton, est née dans la capitale belge, d'un père français et d'une mère belge. Elle a été journaliste pendant 20 ans pour un magazine belge et a fabriqué des chapeaux ! En 2017, elle a édité un autre polard chez l'éditeur Ravet-Anceau "Pulsions", avec le même inspecteur efficace, Robert Verhulst. Dans cette seconde aventure notre héros est confronté à un maléfique tueur en série.

Le roman de Muriel Monton se joue essentiellement à Bruxelles, bien qu'il y ait aussi question d'une splendide villa de la fin du XIXème siècle à Houlgate dans le Calvados sur la Côte Fleurie entre Cabourg et Deauville.

Ce qui m'a fait doucement rigoler c'est qu'un des plats favoris de l'inspecteur principal Verhulst est aussi un de mes favoris : appelé chez nous "filet américain", en fait un steak tartare de viande de boeuf haché gros et assaisonné de mayonnaise et oignons sans oublier les fameuses frites belges. le policier aime déguster cette délicatesse à la splendide "Taverne du passage" dans les Galeries royales Saint-Hubert, où j'aurais pu le rencontrer lors de mes visites dans ce secteur, si Verhulst n'était pas une création de Muriel Monton, bien entendu.
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Je m'appelle Louis Van Melle et je suis mort. Je ne sais pas ce qui m'a tué, mais je suis mort. J'étais, de mon vivant, notamment, propriétaire d'une boutique d'antiquités dans la rue Blaes, dans les Marolles à Bruxelles. Mon compagnon, Réginald Davin va sûrement venir me sortir de ce lieu sombre et froid où je gis, recousu après avoir été découpé. Je souhaite être incinéré. J'ai déjà choisi la musique qui m'accompagnera pour mon dernier voyage…

Moi, Réginald Davin, j'en ai marre de jouer la comédie avec ce vieux pédéraste de Louis. Je ne supporte plus ce repas du jeudi soir avec son épouvantable soeur, Françoise. Je préfère ma villa d'Auderghem où je couche avec ma chère Isabelle, la femme de ma vie, plutôt que cet appartement dans les Galeries Saint-Hubert où la cuisine est au centre. Une cuisine pareille ! Moi, qui déteste manger ! Je continue à jouer la comédie avec Louis, parce qu'il est ma pompe à fric, mais je ne le supporte plus. Il a disparu depuis plusieurs jours. Si seulement je savais où ce crétin a mis les clés de sa villa du Coq ! J'ai promis à Isabelle de l'y emmener.

Louis est mon sale égoïste de frère ! Il est bourré de fric et ne me donne que des miettes, à moi son unique soeur, Françoise Van Melle ! Moi, qui dois élever mes deux filles ! Ses nièces ! Moi qui ai tellement de mal à joindre les deux bouts, surtout depuis que l'ordre des médecins a interdit à mon mari de pratiquer. Sans parler de ces plaintes qui lui collent au cul ! Salopard de Louis ! Il faudrait que tu crèves !

Allez ! Hop ! Qui c'est que c'est qui va encore devoir faire équipe avec Lila ? C'est moi, Robert Verhulst, inspecteur de police. C'est vrai qu'elle n'a pas son pareil pour courir et qu'elle a une sacrée silhouette mon équipière. Quoi qu'elle en dise, elle reste une immigrée. C'est quoi cette putain d'histoire de macchabée retrouvé dans un bric-à-brac près de l'église de la Chapelle ? J'ai horreur des macchabs ! Surtout lorsque le juge d'instruction s'appelle Ludovic Martin de la Hussière. Je ne peux absolument pas blairer ce pourri !

Il me prend pour une gourde, moi, Lila ! Mais pour qui il se prend cet alcolo De Robert ? Je suis née ici. Je suis belge ! Moi, les cadavres, ça ne me fait ni chaud ni froid. J'en ai tellement vu à la télé dans les séries américaines qu'ils ne m'impressionnent pas. Robert, je ne sais pas comment il fait, ni quelle est la méthode qu'il applique, mais c'est un putain de bon flic ! Je pige pas comment il arrive à résoudre autant de cas.


Critique :


Si vous avez une petite journée à tuer (j'ai dit une petite journée, pas votre belle-mère) voilà un chouette petit roman bien agréable à lire. Et si, comme moi, vous êtes un Bruxellois, votre plaisir n'en sera que décuplé (de lire le bouquin, pas d'estourbir votre belle-doche).

Muriel Monton nous entraîne sur les traces d'un antiquaire disparu, retrouvé dans un sac de voyage dans un lieu improbable. le flic qui mène l'enquête n'a rien de bien original : alcoolique, blasé, physique délabré, divorcé, en conflit avec le juge d'instruction qui « dirige » l'enquête… Mais ses personnages restent très humains. Même certains salauds.

Ses descriptions des différents lieux de Belgique et des personnages secondaires sont très fidèles et ajoutent en crédibilité au récit, ainsi que ses expressions typiquement bruxelloises qu'elle glisse dans la bouche de certains protagonistes.

Il me tarde de lire « Pulsions, l'inspecteur Verhulst en déroute à Bruxelles ».
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Un cadavre est retrouvé dans le quartier des antiquaires de Bruxelles. Verhulst et sa collègue Lila enquêtent.

Les éditions Ravet-Anceau se sont spécialisées (entre autre) dans la diffusion de polars du Nord. La majorité de leurs titres se déroulent dans le Nord de la France, avec de temps en temps des incursions en territoire belge, comme c'est le cas ici.
L'antiquaire des Marolles est une bonne surprise, petit polar sans prétention d'à peine 200 pages, il m'a charmé par son intrigue rondement menée, son personnage principal, certes un peu cliché (ah existe-t-il des flics heureux dans le microcosme des polars?), mais néanmoins attachant, et une écriture très plaisante.
On prend également plaisir (pour peu que l'on connaisse Bruxelles) à découvrir la ville à travers les mots de l'auteure.
On pourrait bien reprocher à l'auteure de parfois en faire un peu trop lorsqu'il s'agit de faire parler ses personnages à la façon belge et d'abuser un peu des expressions locales fort peu utilisées en vérité par les habitants de Bruxelles (je le sais, j'en suis), mais il ne faut pas oublier qu'on est ici dans un polar "régional" et qu'il n'est pas interdit de forcer un peu le trait.

Les éditions Ravet-Anceau se sont fait une spécialité des polars venu du Nord (de la France, rien à voir avec le tsunami issu de scandinavie). L'antiquaire des Marolles en est un très bon exemple. A recommander si vous êtes de Bruxelles ou avez l'intention d'y passer quelques jours.
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Mon amour de ce quartier bruxellois qui s'étend de la place de la Chapelle à celle des Marolles m'a donné envie de lire ce livre. Si les deux personnages principaux pourraient être moins caricaturaux, j'ai beaucoup apprécié les personnages et récits secondaires qui rendent compte de la diversité de la ville. Passer du quotidien de Réginald le dandy à celui d'Irek le sans-abri, c'est un peu comme se promener à Bruxelles, ville qui offre de saisissants contrastes, sociaux aussi bien qu'architecturaux.
Un policier à l'écriture soignée; certains gros vendeurs du genre feraient bien de s'en inspirer.
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Dans ce chouette petit polar, Muriel Monton nous emmène à la suite de l'inspecteur Verhulst dans une enquête criminelle au coeur des Marolles, dans le milieu des antiquaires. C'est très bruxellois, avec des mots typiques du français de Belgique et des expressions brusseleirs assez savoureuses. L'intrigue est bien fichue, on peut deviner qui a fait le coup, pas de stratagèmes destinés à rendre l'élucidation du crime impossible par le lecteur. La galerie de personnages est bien campée, l'auteure leur donne une épaisseur psychologique et la déambulation dans le centre de la ville est plutôt sympa, sans trop de pittoresque. J'ai juste regretté quelques maladresses d'écriture du style "il voulait savoir ce qu'il lui était arrivé" ou des dérapages de concordance des temps. Mais bon, ça se lit, on s'attache à Verhulst et à sa collègue Lila et on passe un bon moment. Je vais même foncer à la bibliothèque pour emprunter le suivant.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Lila : - Je suis pas une immigrée. Combien de fois je dois te le dire ? Je suis deuxième génération, moi. Deuxième génération. Je suis belge. Autant que toi. Je suis née ici. Mes parents, ils étaient petits quand ils sont arrivés. Ils travaillent ici et paient des impôts ici. Comme toi.
[...]
Je ne suis pas une immigrée. Je suis même pas une bonne musulmane. Je fais pas le ramadan, je porte pas le foulard mais des minijupes, je bois des whiskey-coca et je drague les mecs en boîte de nuit. Je suis belge, tu m'entends ? Tu m'entends ?
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Au moment de quitter le bureau, Robert se retourna et fixa à son tour le juge.
- Au fait, Ludovic, tu n'oublies pas les apostilles, hein ? Sans ça, moi, je bouge pas. Et tes menaces à peine déguisées, ça me chatouille une couille sans même faire bouger l'autre...
Et il claqua la porte.
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Sa vie n'avait pas de but. A force de se laisser porter par les événements, il s'était échoué en solitaire sur un bout de rocher en plein océan. Un rocher aride, stérile sans la moindre trace d'existence où il attendait, seul, qu'une vague plus vigoureuse que les autres l'emporte à tout jamais. Il avait déjà essuyé pas mal de tempêtes, mais aucune n'avait réussi à l'arracher à son bout de terre. L'instinct de survie sans doute. Putain d'instinct de survie.
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Moi, personne ne me regardait. Déjà, j'étais transparent et je me faisais bousculer avec un "Pardon, je ne vous avais pas vu". Mon nom s'affichait au sommet des listes de notes au moment des examens, mais personne ne savait qui j'étais. J'étais en quelque sorte l'étudiant anonyme. Lui, il était tout le contraire d'un étudiant brillant, et pourtant, il brillait.
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Il était malade. Mais il n'en avait rien dit à personne. Le dire à qui de toute façon ? Il ne voulait pas qu'on le prenne en pitié ou que l'on change son comportement parce qu'il ne serait bientôt plus là. Il n'avait rien dit. Il s'éteindrait seul comme une flamme que l'on n'alimente plus. Et c'était bien ainsi.
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