Peintre breton né à Quimperlé en 1876, mort à Larmor-Plage en 1960, n'est pas très connu et pourtant il avait du talent. Il monte à Paris pour faire sa formation chez Moreau et Cormon.
Il a écumé tous les sites de sa région avec une palette de coloriste très moderne et remarquable. Sa facture est reconnaissable à cause de sa ressemblance avec celle de Verdilhan, c'est dire l'aspect intéressant de son oeuvre: les aplats de couleur, les cernes, les tons vifs et gais, la recherche chromatique, harmonieuse, dans un authentique néo-impressionnisme et synthétisme. Verdilhan a concentré son activité sur le port de Marseille, Beaufrère la Bretagne..
IAdolphe Beaufrère traverse les années sans vraiment décoter mais sans vraiment décoller non plus. Je le regrette car c'est un grand artiste très créatif. Il manque peut-être à son tableau de chasse une grande exposition parisienne qui permettrait de montrer toute l'étendue de son talent..
Je suis scotché devant la prouesse de certaines de ses toiles. Il semble qu'il n'y ait pas de vue plongeante pittoresque et insolite qui ait échappé à ce peintre tour à tour paysagiste côtier, s'enthousiasmant pour des scènes bretonnes rurales exploitant à merveille les reliefs et les tons variés de la nature travaillée par la main de l'homme. Il a su élever les représentations bretonnes à un rang universel qui le rend à mon sens indémodable.
Sur les pas de Marquet en Afrique du Nord, sous l'influence de Derain, Matisse, Braque, oui je ne comprends pas qu'on ne fasse pas plus cas de ce grand peintre si moderne, parce que, indépendant, il se serait tenu à l'écart de l'école de Pont-Aven, mais c'est précisément parce qu'il n'en a tiré aucun dividende en termes de gloriole qu'il faut le saluer. Même Adolphe porté par lui a un charme désuet !
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