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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'été des treize ans, la plage, une mère adorée, un jeune homme pour la courtiser, une bande de gamins effrontés, la découverte de la sexualité et la perte définitive de l'innocence...
Voilà en une centaine de pages, le programme offert par Moravia, qui de sa plume toujours aussi talentueuse, détaille magnifiquement les tourments d'un jeune garçon au seuil de l'adolescence.

Jusqu'à présent sa mère pour Agostino était une idole respectueusement adorée et le jeune garçon, se montrait fier de se pavaner sur cette plage aux côtés de cette belle femme, admirée de tous, du moins à l'avis de son fils. Mais tout va changer à l'arrivée d'un jeune homme aux charmes duquel sa mère n'est évidemment pas insensible.
Jaloux, ulcéré, le garçon va s'acoquiner avec une bande de jeunes voyous, petits pêcheurs mal embouchés qui vont lui dessiller cruellement les yeux en lui assénant en réflexions brutales et vulgaires les réalités de la sexualité.

Le choc va être d'une extrême violence pour Agostino. Il va prendre conscience, à travers la banalité des gestes anodins du quotidien, de l'animalité de sa mère, qui, de déesse inaccessible, va brutalement descendre de son piédestal pour être réduite à l'état de femelle, bouleversant irrémédiablement le rapport que le garçon entretient avec elle.

Ce court ouvrage dégage une violente sensualité, et la découverte par Agostino de la féminité, administrée de manière aussi abjecte par la bande de petites crapules, signe pour lui la fin des illusions de pureté.
Cruel apprentissage !
"La chair est triste, hélas ..." et Moravia s'y entend pour démonter le monde des apparences.
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Du jour au lendemain, Agostino va quitter son petit paradis originel comme nous l'avons tous quitté. Cet espace sécurisant et chaud où, protégés par notre mère, rien ne pouvait nous atteindre, nous l'avons tous laissé pour courir la grande aventure de la vie.
Et comme les yeux d'Adam et d'Eve se sont décillés à la rudesse du monde lorsqu'ils furent chassés du jardin d'Eden, nous n'arrêtons pas de nous effarer devant la brutalité et l'incohérente bêtise de nos existences sur terre.
C'est un apprentissage absurde qui a commencé ce jour de la grande rupture et que tente de décrire Alberto Moravia. C'est aussi la découverte que tous, loin de là, n'ont pas eu la chance d'apercevoir même la lisière de ce vert paradis.
Mais, c'est surtout l'écartèlement du désir et du devoir sur une âme au sortir de l'enfance. Désir qui cherche sans savoir vraiment comment à s'affranchir, à devenir autonome à se libérer de son seul sujet, sa mère.
C'est un court et beau récit à l'acuité psychologique très proustienne et qu'a mis en image autrefois Bolognini dans un film vu, il y a très longtemps et malheureusement oublié.
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Moravia, avec beaucoup d'acuité et de délicatesse , aborde la période de l'adolescence, celle d'Agostino vivant dans un milieu aisé, et surtout le passage de la découverte de la sexualité. Celui-ci se fait brutalement alors qu'Agostino vit seul avec sa mère, jolie veuve encore jeune, en villégiature à la mer.
La mère se laisse tenter sur la plage par une aventure en présence d'Agostino. Celui-ci comprend alors que sa mère est aussi une femme et qu'il doit l'accepter comme telle C'est un constat brutal il perd son innocence d'enfant pour entrer dans le monde des adultes sans en être encore vraiment un.
En parallèle pour échapper à son terrible constat et pour oublier sa déconvenue il va s'accoquiner avec une bande de jeunes du peuple et se déniaiser à leur contact . Ceux-ci libres comme l'air et déjà bien dévergondés vont lui expliquer avec méchanceté ce que sa mère fait avec son amoureux.
Toléré dans cette bande de jeunes petits durs il est obligé de subir leurs sarcasmes et leurs coups. le jeune adolescent véritable « tendron » est mal adapté à la vie rude de la rue mais comme il se sent rejeté par sa mère qui a trouvé un autre centre d'intérêt il va se rallier à eux et accepter leur domination et les suivre dans leurs maraudes .
Il va aussi découvrir les tendances sexuelles et attirances particulières de certains hommes : les invertis éphébophiles ainsi que les maisons qui abritent des belles-de-nuit ou de jour : les lupanars.
Des vacances au soleil instructives et formatrices comme dans bien des cas.
Ce livre par certain cotés : la période de vacances, les lieux, le sujet et l'ambiance , rappelle la nouvelle « mort à Venise » de Thomas Mann mais vu par l'adolescent . Un style clair, net et incisif, une narration sans affects délivrée froidement avec un cachet quelque peu daté qui lui donne un charme désuet. Un livre comme on n'en fait plus et qu'on ne refera jamais étant donné le sujet et le pudibonderie de notre XXIème siècle
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Avec ce roman,l'auteur veut nous faire réfléchir sur deux arguments.
La première réflexion,la plus évidente,concerne l'adolescence. Agostino n'est rien d'autre qu'un enfant mis à l'improviste devant à quelques vérités au sujet des rapports entre les sexes et en éprouve du malaise. L'identité de la mère se confond entre le rôle de maman et celui de femme,tandis que lui,perd son identité d'enfant et se trouve au découvert ,comme surpris par un violent orage; il ne peut reculer (l'enfance est désormais finie) et ne peut non plus rejoindre un abri (l'âge adulte est trop loin. Il ne lui reste qu'à affronter ces mauvais moments en cherchant à se protéger au mieux.

Très importante aussi est la réalité des classes. le contraste est grand entre la réalité bourgeoise d'Agostino et celle prolétaire de la bande locale de ses nouveaux amis;
(source:un blog italien)
lu en V.O.
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Un roman consacré aux affres de l'adolescence. Agostino, 13 ans, orphelin de père, passe d'agréables vacances avec sa mère sur la côte, et prend un plaisir particulier à la promener en pédalo, il est fier de sa jeunesse et de sa beauté... Mais il va être bientôt remplacé par un plagiste à l'allure avantageuse. Commence pour lui une errance sur la plage où il finit par être admis dans un groupe de gamins des rues, bien plus mûrs que lui, bien que du même âge. Avec eux il va découvrir les allusions grivoises, les propositions pédophiles d'un adulte... C'en est fini de l'innocence, la sexualité à fait son entrée dans sa vie, de même qu'un autre regard sur sa mère. C'est le prix à payer pour changer et s'acheminer vers l'âge adulte.
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Pas nécessairement le meilleur Moravia, mais très bon quand même. Pour l'essentiel, il s'agit de la description, par un adolescent de treize ans, de ses vacances avec sa mère seule, et de son désir incestueux pour elle, ainsi que ses pérégrinations avec les autres enfants du village, qui sont d'un milieu social bien plus populaire que lui. L'écriture, à la fois ironique et incisive me plaît infiniment.
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