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3,21

sur 67 notes
Cela fait bien longtemps que je n'ai pas lu un livre qui m'ait tant déplu. le sujet, pourtant, avait tout pour me combler : une histoire de famille, des enfants séparés, la rencontre amoureuse, etc.

Hélas, le traitement de l'intrigue n'a pas suivi. Des clichés, de la vulgarité, des situations scabreuses, des rebondissements toujours plus dramatiques et pas très crédibles - rien ne nous est épargné ! le tout sur fond d'une pseudo-critique sociale qui justifierait certains des passages à l'acte des personnages.

Jennie, l'héroïne du roman, aurait pu susciter de l'empathie compte-tenu des multiples ruptures et désagréables rencontres que lui fait vivre l'auteur. Son désir de faire famille, de réunir une fratrie éclatée, de réaliser le projet de sa mère (tous à Étretat), tout cela aurait du faire émerger adhésion et émotion. Au lieu de ça, les dialogues et les situations réussissent presque à nous faire ressentir de l'aversion pour la jeune femme. Grosse déception, donc.

Ou alors je n'ai pas compris la finesse du propos, ce qui est aussi possible.
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Deuxième livre que je lis de cet auteur après "Xenia" que j'ai adoré.
"Ce que savait Jennie" nous plonge avec beaucoup de réalisme dans l'univers des blessés de la vie et des démunis.
Gérard de Mordillat les fait très bien vivire dans son roman. Il est capable d'un langage assez cru et réel et en même temps de passages très profonds et tendres.
Malheureusement pour Jennie, elle sort de la séparation avec ses frères et soeurs emplie de haine et de désespoir.
Sur son chemin, elle rencontre un être aussi désespéré qu'elle et on ne va pas vers l'optimisme comme c'était le cas dans "Xenia" qui est elle, un personnage plein de force.
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N°618– Janvier 2013.
CE QUE SAVAIT JENNIE – Gérard Mordillat- Calmann-Lévy

C'est un titre un peu énigmatique qui fait référence à un roman d'Henry James [1843-1916], écrivain américain, considéré comme le maître du roman et de la nouvelle, auteur de « Ce que savais Maisie ». Cette oeuvre retrace le parcours un peu chaotique d'une petite fille qui, âgée de trois ans, doit faire face au divorce de ses parents et se « partager » entre eux par une résidence alternée. Cette situation se révèle rapidement délétère puisqu'elle ne tarde pas à s'apercevoir qu'elle sert d'espionne autant que de souffre-douleur à chaque des deux ex-conjoints qui se servent d'elle pour assouvir leur haine réciproque. Pire peut-être, elle est complètement délaissée. Ce roman a été adapté au cinéma par Édouard Molinaro (1995).

Ici,Jennie, à qui on peut bien redonner la majuscule de son prénom apparemment escamotée dans le titre, est la fille d'Olga, sa mère, qui refuse obstinément de lui révéler le nom de son père. A seize ans, elle vit avec elle dans une maison faite de bric et de broc, et pas tout à fait terminée, située entre l'aéroport de Roissy et une ligne de chemin de fer, autant dire au milieu de nulle part. Ici habite également Mike, le compagnon un peu marginal de sa mère et leurs deux filles, Malorie et Saïda. L'histoire commence par un repas de famille bien arrosé où s'égrènent des idées reçues dignes du café du commerce et des propos salaces. Elle se termine par la mort accidentelle de Mike, ce qui fait d'Olga une femme seule, vite rejointe par Slimane et par la naissance d'Hakim. Voilà donc Olga, mère de quatre enfants qui se repose sur Jennie, l'aînée, pour les soins apportés à ses frère et soeurs. Elle joue en effet auprès d'eux, et spécialement auprès de Malorie, le rôle efficace d'une véritable « petite mère ».
Tout aurait pu être bien dans cette vie si la mort n'avait encore frappé, emportant Olga et Slimane dans un accident et dispersant les enfants de foyers en familles d'accueil. Jennie est alors âgée de seize ans trouve cela profondément injuste.

Sept ans ont passé, Jennie a alors vingt trois ans. Après une longue période de galère, elle entreprend à travers la France de retrouver ses frère et soeurs parce que leur mère leur avait promis, avant de mourir, de les emmener voir la mer à Étretat. Elle en profite pour régler ses comptes avec tous ceux qui l'ont trahie ou abandonnée et qui, à ses yeux, sont responsables de l'éclatement de sa famille.
Dans sa quête, elle va de déconvenues en désespoirs, croise Quincy, un acteur de cinéma qui ne veut plus l'être et qui, lui aussi à des comptes à régler avec les ex-employeurs de sa mère qui, l'ayant injustement licenciée, l'ont acculée au suicide. Sa quête qui le fera basculer dans le crime, lui sera fatale.

Mais, revenons a ce roman d'Henry James qui ne fait pas qu'inspirer le titre du livre de Gérard Mordillat. C'est l'ouvrage de référence de Jennie « Maisie était pour Jennie une oeuvre vers laquelle se tourner en toutes circonstances de la vie pour y trouver conseils, réconfort et amitié » et puisque sa vie à elle n'est faite que de galères, elle puise dans ce livre sa consolation. Mieux « (elle) avait besoin … de mots, tant de mots lui manquaient pour exprimer l'étendue de son chagrin, de sa colère. ». D'ailleurs, ce roman « c'était son livre qu'elle lisait et relisait ». Elle se l'approprie au point d'en souligner des passages, de le décorer de dessins personnels, de l'annoter.

C'est donc un roman sur l'injustice qui frappe sans cesse Jennie au cours de sa courte vie et on imagine qu'elle est bel et bien née sous une mauvaise étoile qui la poursuivra. Injustice de ne pas avoir connu son père (Elle l'entrapercevra cependant sur une photo), injustice d'être ballottée par le sort qui lui est contraire, injustice de cette loi qui s'impose à elle et lui interdit, à cause de son jeune âge, de s'occuper de ses frère et soeurs alors qu'elle souhaitait ardemment le faire, injustice d'être elle-même promenée de familles en familles, injustice de voir Saïda et Hakim, devenus Sophie et Olivier récupérés au titre de l'adoption ; injustice aussi parce qu'elle est exclue du bonheur auquel chaque être a droit sur terre. C'est aussi un roman sur la mort qui la suit de près et accompagne ses pas, cette mort qui a toujours le dernier mot et qui ne capitule ni devant l'amour ni devant le désespoir.


©Hervé GAUTIER – Janvier 2013.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Dès que j'ai vu ce roman je l'ai acheté sans lire quoi que ce soit tant j'aime cet écrivain. On retrouve sa plume caractéristique, sa façon de narrer superbe, bref j'ai beaucoup aimé.
je ne vais pas revenir sur l'histoire puisqu'ils y a déjà des résumés de fait, juste vous dire que je l'ai lu d'une traite, comme ses autres récits on retrouve le monde ouvrier. Les personnages sont attachants, et la lecture très fluide.
En gros je vous le recommande.
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Gérard Mordillat, excellent spécialiste du roman sur la lutte pour la sauvegarde de l'entreprise, dresse ici un portrait sociologique d'une adolescente désoeuvrée qui va grandir avec les difficultés et les traumatismes liés à son milieu social. Jeune femme, elle va se battre pour sauver ce qui lui reste d'amour, une fratrie recomposée puis décomposée.
« Ce que savait Jennie » n'est pas son meilleur roman mais Gérard Mordillat est un des rares auteurs qui me fait pleurer par la force de ses textes.

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Gérard Mordillat avait jusqu'alors plutôt commis des pavés, de plus au moins 700 pages, du genre "grande fresque sociale".
Cette fois il consacre cet ouvrage, beaucoup plus court - 222 pages - à une histoire individuelle, celle de Jennie.

Le livre s'ouvre avec une fête d'anniversaire dans une famille ouvrière qui habite un pavillon de banlieue, presque un campement, dans une sorte de no man's land situé entre les pistes d'aéroport de Roissy et une voie ferrée. La fête tourne au drame, le premier du roman , mais pas le dernier.
Jennie a alors 13 ans et au cours de la dizaine d'années qui suit, le temps de ce récit, elle va devoir faire face à une succession de tragédies. Mais même si le sort s'acharne sur elle, elle ne s'avoue jamais vaincue, ne renonce jamais et traverse ces épreuves en véritable mère courage emplie d'espoir et éprise de justice.
C'est de loin le personnage le plus fort et plus bouleversant de ce roman où on croise nombre de lâches, traîtres, profiteurs...

Il s'agit là d'un roman social, sombre, rude et dont on ne ressort pas indemne.
Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Ce que savait Jennie est une histoire triste et sans espoir, dépressifs s'abstenir ! le lecteur suit 10 ans de la vie de Jennie, le récit commence par la fête d'anniversaire de son beau-père, jour d'un drame et jour où la vie de Jennie va commencer à basculer… Jusqu'au deuxième drame de sa vie. (ATTENTION SPOIL). Devenue orpheline Jennie va tout faire pour rester avec ses frères et ses soeurs, sa maturité trop précoce lui fera d'avantage de mal que de bien car bien consciente du système elle réalise que le bonheur tant voulu restera inaccessible pour elle. Patiente, elle attendra sa majorité pour tenter de réunir sa fratrie et réaliser le rêve de sa défunte mère, aller voire la mère à Etretat. C'est un roman qui se lit facilement et rapidement, il y a de longues ellipses temporelles et l'auteur va à l'essentiel sans fioriture. le ton employé ou le fait que le roman soit court ne m'a pas permis de ressentir d'empathie pour Jennie, je me suis dit qu'elle les accumulait mais je suis restée froide.
Lien : http://jailu.vefblog.net/Ce_..
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Un roman fort et plutôt déroutant à la fin que je n'aurais pas imaginé et qui au final rend ce livre décevant.
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Jennie ne connait pas son père. Pas encore… Elevée par sa mère, elle tente de se construire et de trouver sa place dans une famille recomposée avec un beau-père qu'elle n'aime pas. La succession de drames qu'elle va connaître vont la forcer à grandir plus vite qu'elle n'aurait dû. Elle va tout faire pour protéger ses demi-frères et soeurs, mais la réalité la rattrapera plus vite qu'elle ne l'imaginait. L'instinct maternel ne peut tout… le coup est alors encore plus rude. Mais même à terre, Jennie voudra se relever, repartir de l'avant et sauver ce qui est encore possible dans cette tempête…

« Ce que savait Jennie » est un roman profondément humain sur l'espoir et les désillusions d'une jeune femme prise dans la tourmente. Des désillusions à la hauteur des espoirs nourris. Jennie nous entraine avec elle dans un monde noir qui ne fait pas de cadeau pour les plus fragiles. Mordillat reprend des thèmes qui lui sont chers et reste dans l'humain et le social. Les personnages sont alors comme à leur habitude dans les romans de Mordillat, attachants, par leurs fêlures et leur force à résister. Un style qui décevra peut être, mais l'histoire et sa construction ne peuvent laisser insensible…

Surtout ne lisez par la quatrième de couverture qui en dévoile trop. Il faut se laisser porter par l'inconnu.
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En l'an 2000, Jennie a 13 ans. Elle vit avec sa mère Olga et sa demi-soeur Malorie dans la maison de Mike, une maison éternellement en travaux, coincée entre la voie ferrée, le cimetière et la Nationale. Jennie déteste Mike mais elle adore Malorie, petit bout de 4 ans qui ne la quitte pas d'une semelle.
Trois ans plus tard, Jennie a 16 ans. Elle vit toujours avec sa mère dans la maison de Mike mais Mike n'est plus là. C'est Slimane, passé du statut d'ami à celui de colocataire qui est maintenant le compagnon d'Olga. C'est un homme doux et bon, très différent de Mike et Jennie l'aime bien.La famille s'est agrandie avec l'arrivée de Saïda et Hakim, deux nouveaux bébés que Malorie aime de toutes ses forces et dont elle s'occupe comme une "petite maman".
En 2010, Jennie a 23 ans. Elle a vécu bien des drames et de sa famille, il ne reste plus rien. Il est l'heure désormais de régler ses comptes et de retrouver ses frère et soeurs éparpillés aux quatre coins du pays par les services sociaux. Par hasard, dans un train, elle rencontre Quincy, un jeune acteur qui lui aussi a des comptes à régler. C'est avec lui qu'elle espère aller voir la mer à Etretat, en famille, comme Olga l'avait promis.


Je trouve particulièrement ignominieux la façon dont les services sociaux séparent les fratries quand il n'y a plus de famille pour les recueillir. Les aînés perdent le contact avec les plus petits qui finissent par les oublier. Combien d'enfances sont perturbées, gâchées, par la désintégration de ses liens familiaux? C'est un peu comme si on leur volait leur histoire, leur passé....Je suis très sensibilisée par se sujet et pourtant ce récit m'a laissée froide. Trop court, trop noir, trop tout. Toute cette misère humaine, tous ces malheurs accumulés, toute cette folie ont saturé mon cerveau et au bout d'un moment je n'y croyais plus et j'avais hâte de passer à quelque chose de plus gai. de Gérard MORDILLAT, j'avais adoré Les vivants et les morts qui ne faisait pas non plus dans le rose bonbon mais dont les personnages étaient plus travaillés. Ici, on survole les personnalités, la psychologie. Une déception.
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