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« On était tous sages, attentifs et obéissants. Qui aurait eu l'idée de ne
pas l'être ? Chaque matin, on se levait pour honorer le drapeau, main sur le coeur, et on jurait fidélité aux Etats-Unis d'Amérique de toutes nos forces.

J'y allais avec confiance, convaincue que c'était la meilleure école dans le meilleur pays du monde. (...) Même si je n'étais qu'une fille, j'étais heureuse d'être là...je crois. (p. 40.).”

Une auteure que je connais depuis longtemps en tant que libraire pour sa notoriété d'écrivain -jeunesse, éditée quasi exclusivement par l'Ecole des Loisirs… Dans cette autobiographie, je découvre son parcours décliné à partir de ses deuils ou séparations les plus marquants, qu'elle dénombre à 18… :

-la Naissance,
- Etre fille,
- Entrer à lécole
-la séparation d'avec ses soeurs
- Infiltrée chez les garçons [Le territoire des garçons]
-Etre intello [contrairement à ses soeurs très belles, plus occupées de leur féminité que d'Ecriture ou d'Etudes ! ]
-Etre sioniste
-Etre amoureuse
-Etre mère,
-Etre immigrée,
-la mort de l'homme qu'elle aimait
- La vie « après » de veuve
-La Maladie
- le nid vide [Le départ de ses enfants]
- L'approche de la mort….

Même si les sujets paraissent et sont pour certains vraiment tragiques, le livre reste joyeux, véritable amour de la vie, des autres, boulimie intellectuelle, le bonheur d'apprendre, d'écrire… Comme un grand éclat de rire et de reconnaissance envers la beauté unique d'être vivant. Eclat de rire et humour communicatifs….à l'image de la couverture rieuse, fantaisiste et tendre !

Susie Morgenstern, la petite, la cadette d'une fratrie de trois soeurs, moins belle que ses soeurs, un peu ronde, des lunettes de myope… a très vite développé d'autres talents : l'imagination, l'écriture, l'art de raconter des histoires…Une intelligence très vive, la fantaisie, l'originalité, un caractère dynamique et sociable. ...

Amusante constatation, apparemment contradictoire de lire son peu de passion pour son métier d'enseignante…alors qu'elle a su intéresser toute sa carrière d'écrivaine un public adolescent… dans des thématiques sensibles et multiples, proches de leurs soucis, de leurs angoisses…

Susie Morgenstern, dans cette autobiographie, parmi les nombreux sujets personnels abordés, revient à plusieurs reprises à sa revendication d'être juive, accompagnée des anecdotes vécues révélant le racisme perdurant , et toujours présent « anti-juifs »….

Sinon, ses exils comme pour tout un chacun, parsèment douloureusement le chemin…Ce qui reste vraiment DOULOUREUX c'est la perte définitive des êtres chers et l'éloignement géographique des siens….
Cette auteure-jeunesse a une qualité unique qui a dû être un « capital des plus précieux » pour accompagner plusieurs générations de « jeunes en construction » avec ses fictions et ses livres, c'est l'art de dédramatiser toutes les situations anxiogènes…
Et pour cela, des armes sans appel : l'Humour, le Rire et l'autodérision, que nous retrouvons dans cette autobiographie, pétant de vie et d'esprit positif , de pieds de nez salutaires…éloignant toute once de morosité…!

Une lecture légère et grave à la fois…Merci aux éditions de l'Iconoclaste pour leurs choix éditoriaux et leurs maquettes de livres, toujours singulières et fort attractives !

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« La sixième », « Lettres d'amour de 0 à 10 » « La famille trop d'filles »… Hé, hé, tous ces titres de Susie Morgenstern vous rappellent bien quelque chose… votre jeunesse, peut-être, ou les lectures de vos gamins (à l'époque où ils lisaient encore!) Eh bien, l'autrice-aux-lunettes-roses-en-forme-de-coeur nous propose son autobiographie et franchement, c'est pétillant, drôle, coloré, pêchu, sensible, exubérant, décomplexé, bourré de vie, de folie, d'énergie et d'amour, elle est tellement attachante, vivante… Quelle belle rencontre et comme je n'avais vraiment pas envie de la quitter ! Elle retrace, à travers ces 18 exils, l'histoire de sa vie, de sa jeunesse à Belleville dans le New Jersey, dans une famille juive pleine de joie, de rires, de rites, de fêtes où l'on s'empiffre allègrement, avec deux soeurs aussi rigolotes et originales qu'elle… Les années d'école, de fac, puis un départ vers Jérusalem, la ville sacrée où elle rencontre Jacques, un mathématicien français, l'amour de sa vie (elle n'aime pas les maths et ne connaît pas un mot de français !) Et la voilà partie, la fleur au fusil dans un pays étrange et un peu coincé où l'on mange des légumes verts (adieu muffins, bagels, chocolate chip cookies et brownies), où les études sont gratuites et où il existe un truc incroyable qui s'appelle la Sécurité Sociale. Pas facile de s'habituer à cette nouvelle vie à Nice, loin des siens… Un poste à la fac, la thèse, les enfants, l'écriture et la vie qui passe, les deuils et d'autres rencontres toujours aussi extraordinaires, et de nouveau l'amour, inattendu et sublime…
Hymne à la vie, à l'amour, livre de philosophie, de sagesse, « Mes 18 exils » éblouit de bonheur, de gaieté et de jouissance et nous invite à entrer dans la danse. On se régale ! Et puis, ce texte nous dit tant de ce qui fait la différence (l'abîme, le gouffre) entre la France et les États-Unis et c'est tellement drôle et tellement juste aussi !
Allez, on a juste envie d'attraper l'autrice, de lui claquer quatre énormes bisous sur les joues et de la serrer très fort dans ses bras…
En attendant, je voudrais juste lui dire : MERCI !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Mes 18 exils ou l'art par Susie Morgenstern, écrivain jeunesse connue et reconnue, de revenir sur les moments marquants de sa vie, ceux qui ont constitué des tournants importants et des "exils" à part entière. de sa naissance à son entrée à l'école, de son séjour en Israël à son déménagement en France pour suivre son mari, de la mort de ce dernier à la rencontre d'un nouveau compagnon, c'est tout un parcours de vie que nous découvrons avec le style et la verve inimitable qui caractérisent l'auteure.

J'ai emprunté ce livre à la médiathèque un peu par curiosité, souhaitant en savoir plus sur cette auteure culte de ma jeunesse et de mon adolescence, que j'ai continué à lire par intermittence une fois devenue adulte. Il faut dire que l'objet livre lui-même est attirant avec sa couverture clin d'oeil pleine de peps, son petit format agréable à tenir en main, les quelques photos noir et blanc placées au début et sa table des matières égrenant les exils comme une comptine. Je n'ai pas été déçue par ma lecture : le parti pris de regrouper les périodes de sa vie autour des thématiques des exils évite une narration trop linéaire et permet d'approfondir la personnalité de Susie Morgenstern et ce qui la constitue en temps que femme, mère, soeur ou écrivain à partir de différentes thématiques. L'auteure donne juste le niveau de détails idéal pour intéresser son lecteur : on ne se perd pas dans chaque méandre de sa vie comme dans une autobiographie plus classique mais on a suffisamment d'anecdotes et un récit bien construit qui permet d'imaginer ce que fut sa vie et de partager son ressenti.

Et surtout le livre est à l'image du personnage qu'on devine (et de la femme que j'avais eue l'occasion de croiser dans un Salon du livre jeunesse) : engagé, généreux, passionné, plein d'humour et de chaleur, un vrai bonheur de se plonger dans cette vie pas comme les autres. Malgré sa couverture rigolote, c'est un livre qui est parfois et même souvent dur, mélancolique, plein de deuils et d'exils (encore !), de séparation et de rendez-vous manqués. Mais le tout est partagé avec tellement de sincérité, de foi dans la vie et dans l'amour, de volonté de continuer, de ne pas se laisser abattre et de se raccrocher aux bons moments qu'on ne peut qu'être conquis par ce récit. C'est un vrai plaisir d'avoir l'impression de faire plus amplement connaissance avec Susie (Mme Morgenstern, vous permettez que je vous appelle Susie, hein ?), de la fillette sage à la jeune fille tombée sous le charme de ce mathématicien français qui quittera famille et patrie pour s'exiler dans cet étrange pays qu'est la France, qui écrira en français sans jamais se départir de son accent à couper au couteau et de ses gaffes linguistiques.

Un très chouette moment de lecture, un petit livre qu'on savoure et qui fait réfléchir, à conseiller à tous les fans de Susie Morgenstern mais aussi à tous ceux qui ne la connaissent pas encore et qui la découvriront à cette occasion.
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J'ai aimé tous les livres que j'ai lus d'elle (mais pas 150...) J'ai déjeuné à sa table lors de sa présence à la Villa Yourcenar et ce fut très gai! Elle portait déjà ses lunettes fantasques.
Elle est la joie de vivre et pourtant sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille; par amour, elle s'est exilée quittant sa famille pour la France dont elle ne sait rien; à peine trois ou quatre mots: bonjour, merci et "allez-vous en" pour au-revoir! Elle n'est préparée ni à sa vie de femme ni à celle de mère mais elle fait ce qu'elle peut et cela vient toujours du coeur.
Sa rondeur , son accent, son humour et ses lunettes: cela définit bien celle "qui n'a jamais regretté d'être née". J'ai découvert que nous avions le même âge!
Un très bon moment de lecture!
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Une autrice connue et reconnue dont c'est toujours un plaisir de découvrir ses romans. Celui-là je l'ai trouvé par hasard. Lisant actuellement de nombreux titres sur Israël et la Palestine le catalogue de la bibliothèque me le proposait dans la liste.
Mes 18 exils c'est la vie de Susie, bien moventéeée mais toujours optimiste avec ses joies, les moments difficiles et les deuils. C'est un peu foutraque, touchant, passionnant et sans fausse pudeur. 18 exils qui vont une vie bien remplie. Les titres sont parlants. de la naissance à mourir ( là elle anticipe et j'espère que cela vu durer longtemps cette anticipation) en passant par l'école, le fait d'être juive, l'amour, être mère, malade, immigrée, le départ de ses enfants et les disparus.
Comme souvent il y a beaucoup d'humour dans ces pages, de la tendresse aussi, surement une grande sincérité et une liberté de ton qui font de cette autobiographie un joli moment de lecture, où les sentiments affleurent.
Une phrase m'interpelle dans cette actualité bien sombre " C'est seulement quand je suis arrivée en France que " sioniste" est devenu un gros mot. Dans mon enfance et ma jeunesse c'était une fierté." c'est l' exil 9 qu'elle présente ainsi
Je ne peux que vous inciter à lire ce livre, si vous aimez l'auteur ou si vous voulez aller un peu plus à sa rencontre. Un roman à son image, pétillant, gai, sincère et émouvant. J'ai beaucoup aimé.
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J'ai rencontré Susie Morgenstern il y a déjà quelques années. C'était une rencontre organisée dans le premier collège où j'étais affectée. J'ai gardé d'elle le souvenir d'une femme pétillante, joyeuse et gourmande. Ses livres sont à son image. Mais dans son dernier, je suis perplexe. Au crépuscule de sa vie, je me demande si cette femme a été heureuse ?! Certes, certains moments du livre sont très drôles, son regard sur la France très piquant et juste, mais elle ?
D'ailleurs, le titre en lui même " mes 18 exils"..
Certains de ces exils sont rigolos mais dans l'ensemble, lorsqu'on se sent exilé, est-on vraiment heureux ?
Elle rend hommage à son mari, mais moi, avec de la distance, je ne trouve pas cet homme très avenant...Je n'ai pas vu de l'amour, Susie nous dit qu'elle a été très amoureuse, j'ai plutôt vu une femme résignée...bref, je ne sais quoi penser tant l'image que j'ai de cette autrice ne correspond pas à ce que j'ai lu. Suis-je complètement passée à côté de cette lecture, je me le demande ?
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18 exils pour raconter presque toute une vie, 18 exils comme forme d'autobiographie. C'est cet exploit ou plutôt le jeu auquel s'adonne Susie Morgenstern, la papesse de la littérature jeunesse.
Avec son ton unique, fait de rire et d'autodérision pour mieux dissimuler la tristesse et les coups du sort, elle dresse le portrait de bien des femmes : de la naissance à la puberté en passant par la découverte de la féminité et de la maternité sans oublier la force de la sororité. Son propos s'élargit bien naturellement à la judéité, marqueur incontournable de son existence, à sa relation avec l'école, souvent à géométrie variable, et bien sûr à l'écriture, les affres de la création, la chaleur du monde littéraire, des éditeurs aux lecteurs et enfin l'amour. Celui qui illumine une vie et la brise lorsqu'il disparait.
Une plume alerte et un optimiste à tout crin n'écartent pas pour autant les sujets qui fâchent : l'exclusion, le rapport au corps, la maladie et la mort. Et pourtant de ce parcours étourdissant, on retient principalement la capacité à ne s'attarder que sur le versant pétillant de l'existence et une force vitale de tous les instants. Une belle leçon qui donne de l'énergie.
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Enfant, j'avais adoré la lecture des romans de Susie Morgenstern. Je suis heureuse, adulte, de découvrir par cette lecture, la vie de l'autrice. Susie Morgenstern est un personnage haut en couleur qu'il est intéressant de rencontrer dans ce livre. Née en 1945 aux États-Unis, issue d'une famille juive, elle s'exilera de nombreuses fois dans sa vie et dans son oeuvre.
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Autrefois enseignante, j'ai souvent proposé à mes élèves les livres de Susie Morgenstern, comme « Lettres d'amour de 0 à 10 », « la sixième ». Ici l'auteur nous offre son autobiographie et l'écriture est toujours aussi colorée et sensible, drôle, pleine d'énergie. Susie Morgenstern raconte, à travers ses dix-huit exils, l'histoire de sa vie depuis sa naissance dans le New Jersey au sein d'une famille juive décapante. Après ses années d'école, elle part pour Jérusalem où elle rencontre Jacques, un mathématicien français qui l'emmènera vivre en France, pays dont elle ignore la langue. La famille s'agrandit avec les enfants. le deuil vient frapper. Mais les rencontres et un nouvel amour enrichiront cette soif de vie.
Ce livre est rempli de sagesse et aussi d'enthousiasme, de gaité. Un pur moment.
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Susie Morgensten... Ah. Je ne suis pas une grande lectrice de ses livres jeunesse, bien qu'ayant beaucoup lu de livres pour enfants, quelques uns des siens me sont passés entre les mains mais pas énormément.
C'est un jour où je regardais encore la grande librairie ( j'ai arrêté, il n'y a jamais que des encensements, jamais entendu la moindre critique, et toujours cette impression que tout le monde y passant a écrit un chef-d'oeuvre...), donc je découvre la personne avec sa bonne humeur, sa fantaisie, et sa présentation de ce livre. Il apparaissait que c'était un livre extrêmement joyeux, plein de ressources pour voir la vie en rose, et tout le monde autour de la table en tapait presque des mains en riant joyeusement.
La majorité des critiques sur Babelio vous montreront que ça a fonctionné.

Pas chez moi.
Oh qu'elle est triste, Susie...

Elle m'a touchée vraiment et fait beaucoup de peine.

À faire semblant d'être joyeuse on ne fait pas apparaître la joie en soi pour autant.

La joie est profonde et demande souvent un vrai travail sur soi

Susie Morgensten a eu un mari terrible, maltraitant en paroles, dur, une famille très compliquée, n'a jamais réussi à s'aimer, déteste son corps, est pleine de hontes diverses, a cru devoir élever ses filles comme elle l'avait été, durement, parle de son identité juive d'une façon qui après avoir été touchante va devenir irritante , ( elle est juive avant tout dit-elle, ok, les rituels etc, c'est intéressant) mais finit par écrire qu'elle n'a jamais cru les gens qui se disent se sentir appartenir au monde entier, universel, pour elle, c'est impossible et louche... Il faut ouvrir son esprit Susie !

Bon.

Toujours est-il que Susie qui y croit, nous présente ce livre comme plein de joies, et que j'y ai lu plein de peines, de failles, de tristesses.

C'est certes une question de sensibilité, oui.

Mais je crois qu'il faut sérieusement en manquer pour ne pas le sentir, Susie aime manger oui, aime faire l'amour oui ( c'est proche !) , mais ça ne prouve pas qu'elle est bien et heureuse dans son lien avec la vie.
Je ne dis pas que c'est simple.
( La condition humaine...)
Je dis qu'il n'est jamais intéressant de faire semblant.

J'aurais mille fois préféré lire Susie à visage découvert qui aurait ôté ses lunettes roses et écrit avec sincérité et introspection.

L'introspection avec un ou une thérapeute, voilà ce que Susie n'a jamais expérimenté, ce qui, je dois le dire, à lire sa vie, m'a vraiment stupéfié.

Je me suis dit bien des fois, que cela l'aurait tellement aidé...

Quelques morceaux du livre sont-il sympas ?
Oui

Dans l'ensemble par contre, je ne trouve pas cette lecture enrichissante, c'est une forme d'auto biographie, et je pense que l'auto biographie nécessite forcément plus de distance et d'introspection.
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