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3,82

sur 1607 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Décidément, en ce moment, je ne tombe que sur des livres qui parlent de ségrégation raciale aux États-Unis; ce livre, on me l'a mis dans les mains, et on a bien fait!
C'est l'histoire d'un frère et d'une soeur, Noirs, dans les années 50. Deux jeunes personnes mal aimées par leur famille, qu'on a persuadées qu'elles ne valaient rien, et qui, pour échapper à la tristesse de leur condition, décident de quitter Lotus, leur ville natale. FRANCK s'engage dans l'armée, et CEE suivra le premier beau parleur venu. La vie leur imposera d'horribles drames. Rentré de Corée depuis déjà un an, FRANCK, traumatisé par la guerre, ne reviendra chercher sa soeur que parce qu'on la lui dit au seuil de la mort, victime d'un médecin employeur sans scrupules. Tous deux rentreront à Lotus, ville qu'ils ont tellement détestée, mais le seul endroit où ils trouveront l'assistance, les ressources et les racines nécessaires à leur reconstruction. Ils ne seront jamais mieux nulle part que "à la maison" (HOME).
Un petit roman émouvant d'à peine 142 pages, avec une narration taillée à la hache, efficace, peut-être un peu trop d'ailleurs.C'est pourquoi je mets un petit bémol. Mais quand même un très beau moment de lecture!

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Dans les années 50, un vétéran de la guerre de Corée tombé plus bas que terre part au secours de sa jeune soeur entre la vie et la mort. Il retrouve ainsi sa dignité et elle sa liberté.

Nous suivons tour à tour plusieurs personnages: cet homme qui s'évade pieds nus d'un hôpital psychiatrique pour..... nous l'apprenons plus tard secourir sa soeur, son épouse qui se retrouve seule et tente de survivre, sa grand-mère monstre domestique perclue d'égoïsme haïssant la jeune soeur sans raison particulière, juste parce que, et cette jeune soeur dotée d'un mari qui l'abandonne et va travailler chez un vieux médecin adepte de l'eugénisme.... risqué!

Tout ce que la nature humaine a de plus bas est évoqué ici.

Un certain flou aussi, comme les souvenirs du "héros" ? Comment apprend-il la situation de sa soeur? de quoi souffre-t-elle?

Leçon de l'histoire, malgré les obstacles l'espoir réside dans un retour aux racines.

Intéressant mais assez dur!
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Voici un truc pour devenir le champion du poncif. Dites lors de votre prochain dîner ou au bistrot : "Il ne faisait pas bon être noir autrefois aux Etats-Unis, notamment dans les fifties" (c'est plus chic que dire les "années 50"). Mais, même si, en bons Européens du 21e siècle, on a du mal à croire qu'une telle situation ait pu se produire dans la deuxième moitié du 20e siècle dans le parangon du grand pays occidental, libre et démocratique (Lafayette a dû tenir le top du classement du retournement en tombe les doigts dans le nez pendant quelques décennies), on fait moins les fiérots quand Toni Morrison nous met cette époque sous les yeux et nous raconte certaines de ces tranches de vie. En effet, la violence ou ses conséquences sont présentes tout au long du livre. Une grande part de celle-ci est insidieuse en apparaissant banale, comme l'arrière-plan standard des personnages et de leur histoire. Il en ressort donc des individus souvent lourdement amochés. Toutefois, chaque portrait se révèle touchant par le parti pris de les décrire dans leur pauvre humanité, avec ses tristes logiques et ses contingences, et ce malgré les horreurs que ces protagonistes ont subi ou ont fait subir. L'auteur a visiblement voulu présenter une vision opposée à celle de la société de l'époque qui jugeait les apparences et les actes avant de considérer cette humanité-ci. Avec ce contrepied, Toni Morrison nous fait prendre conscience de l'iniquité, voire de l'horreur de la situation de ce temps et profite de son roman pour suggérer comme un réquisitoire contre les Zétazuniens de l'époque.

Heureusement, au-delà de la peinture sociale qui constitue la toile de fond du roman, celui-ci, pour nous éviter la déprime assurée, nous raconte également l'espoir, celui d'une rédemption. Celle d'un homme lourdement éprouvé, mû par une volonté de survie et de retrouver l'apaisement après son retour de la guerre de Corée. Pour lui, un tel ressourcement passe par la reconstruction de la petite cellule fraternelle constituée avec sa petite soeur ; cellule qui leur a permis de survivre autrefois à tous les coups du sort. Après une longue quête, ils finissent par se retrouver in extremis, se sauver ainsi l'un l'autre in extremis et reconstruire les bases d'une nouvelle vie.

Au-delà de l'intérêt pour cette peinture de l'époque, pour l'histoire du livre, au-delà de la langue et du style très imagés et un brin poétiques qui évitent d'alourdir l'ambiance du récit, la construction du roman et sa logique donnent malheureusement une impression de décousu à l'ensemble, voire parfois d'absence de cohérence qui gâchent un tantinet ce bel ensemble.
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Je ne sais pas si cela est dû à la traduction, mais j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture. J'ai dû lutter en relisant plusieurs passages pour comprendre et j'ai eu l'impression que chaque phrase aurait pu se décliner en paragraphe, tant elle décrivait d'actions. Mis à part cela, l'histoire est intéressante et la construction du roman également. Les personnages sont complexes et l'auteur nous cache bien des vérités jusqu'au bout du récit. A lire.
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Bon mon avis va être sans doute très dispensable. En toute honnêteté je n'ai pas réussi à entrer dans ce court roman. J'irai dans le sens de tous ceux qui ont eu du mal avec cette écriture qui nous oblige à zapper d'un personnage à l'autre sans avoir le temps de nous attacher. J'irai aussi dans le sens de ceux qui ont apprécié la restitution de la ségrégation raciale dans le sud profond et la nécessité des compromis permanents et des humiliations dans les années cinquante.
En lisant cet ouvrage je me suis persuadée qu'il faudrait le lire une seconde fois afin que tout prenne sa place mais peut-être tout simplement ne suis je pas sensible à cette écriture poétique.
Soyons positif. Voici un passage réussi :
"Le problème, c'est qu'on ne peut pas savoir à l'avance.
À Lotus vous saviez bel et bien à l'avance puisqu'il n'y avait pas d'avenir, rien que de longues heures passées à tuer le temps. Il n'y avait pas d'autre but que de respirer, rien à gagner et, à part la mort silencieuse de quelqu'un d'autre, rien à quoi survivre ni qui vaille la peine qu'on y survive."
Ou plus positif et combatif "Ne compte que sur toi même. Tu es libre. Rien ni personne n'est obligé de te secourir à part toi. Sème dans ton propre jardin."
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Dans la série «malgré son abondante bibliographie, je n'ai lu qu'un seul roman de cet auteur à ce jour »… voici Toni Morrison. Je n'ai donc lu que « Home », son dernier roman en date me semble-t-il. L'histoire d'un soldat de retour de Corée sauvant sa jeune soeur des griffes d'un médecin, qui se sert d'elle comme cobaye pour des expérimentations eugénistes. C'est un roman assez court, très dur, se situant dans un sud des Etats-Unis marqué par le racisme et la ségrégation, qui constituent des thèmes récurrents chez cette auteure. « Home » étant apparemment une sorte de condensé de ses romans précédents, je vais m'accorder quelques temps avant de poursuivre ma découverte de l'oeuvre de Toni Morrison
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Lorsque j'ai posé la question de ce qu'elle faisait lire à ses élèves de l'Université de Boston à une jeune professeur de littérature américaine rencontrée cet été sur les bords de la Garonne , elle m'a simplement répondu: Toni Morrison...
Cette grande dame de la littérature américaine n'a plus grand chose à prouver, pourtant son dernier roman fort court contient tous les thèmes chers à l'auteur, l'enfance , la ségrégation et son lot de violences, la guerre et ses ravages physiques et psychologiques , la culpabilité et la rédemption et comme bouée de sauvetage, l'amour fraternel.
Je ne ferai pas une pâle copie des excellentes critiques lues sur Babelio, c'est un livre magnifique à l'écriture précise et forte qu'il faut absolument lire.
Trop parfait ou trop concis, manque pour moi un petit quelque chose pour le classer dans mes coups de coeur !
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Apparemment un des grands succès de la rentrée littéraire 2012, Home m'a pourtant déçue.
L'avalanche de chroniques sur la toile toutes plus élogieuses les unes que les autres m'ont d'ailleurs fait retarder au maximum ma lecture tellement je faisais une overdose.
Prenant enfin mon courage à deux mains, je me suis plongée ( enfin … plonger est difficile quand il y a si peu d'eau dans le bassin …) dans cette lecture dont j'attendais beaucoup et qui m'a bien évidemment laissée sur ma faim.

Je dois tout de même reconnaître que ce récit très court fait un peu l'effet d'une rafale de mitraillette, un concentré de violence en un laps de temps infinitésimal. Home est une claque et Toni Morrison a eu le talent de réussir cet effet-là. Sauf que ça ne me suffit pas.

Car justement, ce récit est pour moi bien trop court, j'ai déjà eu un mal fou à rentrer dedans et ce n'est qu'alors qu'il ne me restait plus que 50 pages à lire que je commençais enfin à m'adapter. Tout est survolé, les personnages, leur histoire, les thèmes. Il n'y a aucune profondeur et l'auteure laisse trop souvent son lecteur dans le flou. Elle suggère quantité de choses sans s'y arrêter. Je me suis donc sentie frustrée à plusieurs reprises.

Beaucoup ont aussi encensé le style. Moi, il m'a laissée de marbre. Ce style n'a rien d'exceptionnel, aucune poésie, aucune fioriture, aucun effet recherché. C'est assez plat et aucune émotion ne transparaît. Ce récit m'a laissée sur le côté, j'ai eu l'impression d'être une simple spectatrice arrivée là par inadvertance et qui doit, à partir de ce qu'on veut bien lui donner, reconstituer les morceaux d'un puzzle qu'elle sait qu'il n'est pas complet. Vous savez, ce même effet que lorsque vous débarquez dans une conversation déjà bien entamée et que personne ne prend la peine de vous expliquer de quoi il s'agit exactement. Alors on essaie de comprendre, on fait des hypothèses.
D'autant plus qu'on passe souvent du coq à l'âne, d'un personnage à un autre. de temps en temps, le personnage principal, Franck, prend lui-même la parole pour s'adresser à nous. Seuls ces passages ont vraiment capté mon intérêt.

Ensuite, j'ai lu dans de nombreux billets que le thème de ce récit était la dénonciation de la ségrégation raciale. Je pense que c'est beaucoup plus large que ça et que Toni Morrison dénonce la violence sous toutes ses formes possibles : la violence physique mais aussi morale, la violence de la guerre, la violence de la mort, la violence de la perte d'un proche, la violence du rejet de l'autre, la violence de la solitude, la violence du manque d'amour. Mais heureusement, au milieu de toute cette souffrance, il reste la solidarité. Dommage que Toni Morrison ne soit pas allée plus en profondeur.

Dans un sens, Home me fait penser au Candide de Voltaire. Franck et Cee rêvaient de s'enfuir de chez eux pour échapper à l'ennui d'une vie monotone toute tracée. Et finalement ils y reviennent après avoir compris que, si le bonheur est inaccessible, alors se contenter de cultiver son jardin est déjà un premier pas dans sa direction.

C'était ma première rencontre avec cette auteure et Home serait, à ce que j'ai pu lire, son récit le plus abouti mais il ne m'a pas convaincue.
Merci à Priceminister et à leur opération des Matchs de la Rentrée Littéraire.
Et puisqu'il faut donner une note ( bien que je n'aime pas ça) , ce sera un 12/20.


Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Avis plutôt mitigé ici...
J'ai eu du mal à entrer das cette écriture dense. le livre ne fait que 120 pages, mais je les ai senti passer! le personnage de Franck a eu beaucoup de mal à m'intéresser, Cee m'a paru de suite plus convaincante.
Par contre une fois entrée, je n'en suis pas sortie avant la fin. Mais cela n'est valable que pour les 50 dernières pages.
Je pense que je retenterai un autre roman de Toni Morrison. Je sais maintenant que pour la lire il me faut de bonnes circonstances, du calme pour permettre l'immersion dans son écriture.
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Le roman est construit en miroir. Plus Frank Money se rapproche de Lotus, Géorgie, plus les fenêtres s'ouvrent sur son passé, libérant la douleur enfouie au plus profond de lui-même. Alors il parle de ces choses qui affleurent à la surface de sa mémoire comme des débris qui flottent après un naufrage.
Retrouver son foyer, c'est ce que s'efforce de faire Frank Money, un soldat démobilisé après la guerre de Corée. Une lettre lui est parvenue, lui enjoignant de venir chercher sa soeur Ycidra, Cee, qu'il a toujours protégée depuis la mort de ses parents. Il a erré loin du Sud depuis des mois, s'est lié quelque temps à Lily, mais celle-ci s'est rendue compte que Frank est un homme absent aux autres, détruit par la guerre, la perte de ses compagnons de jeunesse et de combat et par un acte de barbarie. Il est temps pour lui de se mettre en chemin, de retrouver Cee malgré les embûches de la route, les bagarres, l'hôpital psychiatrique, et d'avancer grâce à la bonté des hommes de bonne volonté.
La violence est partout dans le roman de Toni Morrison. Violence exercée sur les Noirs chassés de leurs maisons par le Ku Klux Klan, violence familiale à l'égard d'enfants orphelins, violence de l'employeur de Cee qui l'a mutilée, violence de la guerre... le roman en fait une description presque clinique au travers des destinées croisées de Frank et de Cee. L'émotion n'est jamais convoquée, l'écriture reste sèche, au détriment parfois de l'empathie avec les personnages.
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