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3,82

sur 1606 notes
Ce roman de Toni Morrison est je pense une très bonne entrée en matière dans son oeuvre. Court et néanmoins percutant, il raconte l'histoire de Franck, jeune afro-américain qui rentre de la guerre, et qui va mettre tout en oeuvre pour rentrer chez lui et récupérer sa soeur, tombée entre les mains d'une médecin mal intentionné. Court mais efficace, on y découvre une très belle plume qui donne envie d'en découvrir plus. J'ai d'autres livres dans ma pile à lire de cette autrice et j'ai hâte d'en découvrir plus.
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Il se trouve que j'ai lu et adoré Beloved, il y a quelques années, heureusement, parce que Home , ne m'a pas convaincue...
Oui, c'est très bien écrit.
Oui il y a quelques fulgurances, quelques passages très forts. [Encore heureux, vu ce que Toni Morrison dénonce...]
Mais, je n'ai pas aimé le choix narratif passant sans cesse du passé au présent, changeant tout le temps de personnages.
Peut-on dire qu'on a trouvé brouillon la manière de raconter d'un prix Nobel de littérature? ( même si j'ai bien compris que les premières pages et les dernières se répondaient) .
Une histoire racontée comme on jette des polaroids, et tant pis pour le lecteur , qu'il se débrouille pour s'y retrouver !
Et tant pis s'il passe à côté de l'émotion ! Les faits évoqués sont tellement puissants, tellement horribles, tellement révoltants, que l'auteur atteindra l'identification Lecteur/personnages.
Alors pêle-mêle , Toni Morrison nous offre des souvenirs d'enfance, des souvenirs de la guerre de Corée, un homme qui parcourt des kilomètres , puis son ex-petite amie, puis sa soeur , puis encore le frère qui vient sauver sa soeur ...
Mais au milieu de ces mouvements , surgissent comme des "vraies histoires" des petits bouts de reportages, sur la condition des noirs américains dans les années 50 aux USA. Et comme ces faits sont dramatiquement infâmes, l'auteure nous touche et atteint son objectif. Enfants maltraités, femmes maltraitées, homme noirs maltraités par l'homme blanc, guerre : la liste est longue , le monde est cruel !
D'autres livres racontent peu ou prou les mêmes injustices , et m'ont davantage émue. Là , on a à peine le temps de faire connaissance avec Frank Money et sa soeur, on est enfin rentré dans l'histoire au bout de la centième page, on a enfin placé toutes les pièces du puzzle de Toni Morrison, qu'il est temps de leur dire au revoir...
153 pages qui auraient gagnées à être étirées, développées.
( Mais ce n'est que mon avis...). Quand je lis ce qu'en pensent les journalistes du Washington Post et du New York Times, je me demande si j'ai lu le même livre...
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Franck, jeune rescapé traumatisé de la guerre de Corée traverse l' Amérique pour voler au secours de la petite soeur qu'il a toujours protégée. Une histoire qui pourrait paraître banale mais en 140 pages Toni Morrison dresse le portrait de l'Amérique ségrégationniste des années 50 et, par petites touches , aborde finalement plein de thèmes différents : la misère économique, la violence, le racisme, le traumatisme de la guerre mais aussi la solidarité et l'entraide et une certaine forme de résilience qui nous fait refermer le livre sur une note plus optimiste.
C'est court, intense, sans fioritures et sans pathos : un très beau livre.
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Frank Money et sa petite soeur Cee ont vécu une enfance troublée mais sont restés soudés, dans la ville de Lotus, en Géorgie.
Nés dans une famille noire pauvre de l'Amérique des années 1950, avec des parents souvent absents à cause de leur travail précaire, c'est leur grand-mère qui était omniprésente, et oppressante.
Ils ont chacun fui cette enfance, le premier par obligation militaire pour faire la guerre en Corée, et la seconde par choix.
Mais un parcours de circonstances va faire que Frank, de retour au pays après la guerre, doit tout faire pour retrouver sa sœur.
Cet homme a été meurtri par cette guerre, la mort de ses camarades, un syndrome du survivant en quelque sorte.
Peu à peu, nous découvrons le portrait de cet homme, de sa soeur, de ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils sont devenus, du racisme qu'ils subissent, et leurs coups du sort.

Le récit est sans artifices, il va à l'essentiel, un essentiel fort en émotions, avec des mots puissants, des passages avec de la violence physique et/ou morale.
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Je n'étais pas loin du coup de coeur.
Que dire de la grande Toni Morrison? Elle sait transmettre des émotions fortes. Elle sait transcrire des évènements graves.
Home? Maison? Que cela signifie t'il pour Franck? Pour Cee? Franck revient meurtri de la Guerre de Corée. Cee est en danger mais elle ne le sait pas encore. Tous deux refusent de revenir dans leur village de jeunesse. Et pourtant….
Un appel à l'aide et Franck devra sauver sa seule famille….
A travers ce dure récit, l'auteure aborde la dure réalité des années 50, l'esclavage moderne, le racisme, la foyer familial, la maltraitance, le stress post-traumatique. Certains passages vous glacent le sang.
A travers le passé de Franck et Cee, nous découvrons leur dure réalité, leur vie compliquée et surtout nous allons découvrir leur reconstruction dans le "Home" qu'ils se sont choisi.
Un très beau roman où je frôle le coup de coeur. J'ai un passage de Franck pendant la guerre qui je n'ai pas tout saisi ou peut-être n'ai-je pas voulu….
Un très beau Toni Morrison!
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Frank Money lui-même reconnait l'ironie de porter un tel patronyme lorsqu'on est noir et -donc- pauvre, dans l'Amérique des années 50.
Le manque d'argent n'est cependant pas la pire des plaies ayant jalonné l'existence pourtant relativement courte du jeune homme. Il est en effet revenu extrêmement perturbé de la guerre de Corée, où il a perdu ses deux amis d'enfance, et la culpabilité de n'avoir pu les sauver le ronge. Pour tenter d'oublier, ne serait-ce qu'un instant, les horreurs vécues au front, il boit... ses relations avec sa petite amie en pâtissent ; cette dernière a également de plus en plus de mal à supporter de voir Frank passer de longues journées dans un état d'hébétude totale.
De mauvaises nouvelles concernant sa soeur le poussent à se sortir de cette oisiveté malsaine. Ycidra, sa cadette, est en danger, d'après le message que lui a fait parvenir une inconnue. S'il ne se dépêche pas de venir la secourir, elle mourra.
Franck prend la route aussitôt, pour aller chercher sa soeur, la sauver, et la ramener à Lotus, Géorgie, leur ville natale.

Son périple est l'occasion pour le lecteur de remonter l'histoire, à une époque pas si lointaine où les noirs n'étaient pas autorisés à voyager dans les mêmes wagons que les blancs, à fréquenter les mêmes restaurants... Les lecteurs habituels de l'auteure ne seront pas surpris : "Home" est construit comme un patchwork, de fragments dont la succession peut, dans un premier temps, dérouter, mais qui finissent par constituer un ensemble riche et cohérent.

A partir du destin de Franck, tristement banal dans une Amérique où les noirs sont préférés comme chair à canon que comme citoyens à part entière, elle brosse ainsi de multiples portraits d'hommes et de femmes qui, chacun à leur façon, combattent ou endurent l'injustice et l'exclusion.
Sans heurt, le passé se mêle au présent, les bribes de destins des différents personnages se lient, se croisent, pour former un récit d'une belle ampleur romanesque malgré sa brièveté, dans lequel Toni Morrison s'exprime à la fois avec force et pudeur, et un art consommé de la suggestion.
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D'une plume à la fois fiévreuse et elliptique, Toni Morrisson brosse le portrait d'une certaine Amérique ségrégationniste.
Tout est suggéré à petites touches et il faut rester attentif au moindre détail pour pleinement apprécier l'histoire.

Franck Money est noir, on le devine sans que cela soit énoncé, et c'est pour fuir Lotus en Géorgie que lui et ses deux meilleurs amis, Mike et Stuff, s'engagent dans l'armée. Démobilisé après la guerre de Corée, il n'a pas de raison de retourner chez lui, lui qui est en vie alors que ses deux amis ont perdu la leur en Corée. Il a été fortement affecté par leur mort mais, avant ça, par l'épisode de la "petite Coréenne" et reste très perturbé. Seule la lettre qu'il reçoit laissant entendre que Cee, sa soeur, va mourir, le pousse à rentrer.

Entrecoupé de confessions de Franck, le récit laisse percevoir le quotidien de cette population pauvre. "[Les] parents, ils étaient tellement épuisés à l'heure où ils rentraient que tout témoignage d'affection était comme un rasoir : coupant, mince et bref."
Et le retour du combat n'arrange pas les choses. "Vous allez tous au combat, vous rentrez, on vous traite comme des chiens. Enfin presque. Les chiens, on les traite mieux."

C'est aussi le récit d'une rédemption et d'un nouveau départ, symbolisés par une courtepointe donnée et une croix sur laquelle on peut lire "Ici, se dresse un homme".

Un beau roman quoique pas mon préféré de cette auteure, car un peu trop concis.
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Retour de la guerre de Corée pour un soldat américain noir. Bien entendu il est traumatisé, et aussi changé. Il ne se reconnait plus dans le monde où il vit. Il doit se reconstruire.
Pendant ce temps sa soeur, Cee, s'est laissée manipulée par le médecin pour lequel elle travaille : elle lui a servi de cobaye. Elle est très malade.
Un roman sur fond de ségrégation raciale , retour de vétérans déboussolés.
J'avoue que je m'attendais à autre chose vu que l'auteur a obtenu le prix Nobel.
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Je ne sais pas si cela est dû à la traduction, mais j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture. J'ai dû lutter en relisant plusieurs passages pour comprendre et j'ai eu l'impression que chaque phrase aurait pu se décliner en paragraphe, tant elle décrivait d'actions. Mis à part cela, l'histoire est intéressante et la construction du roman également. Les personnages sont complexes et l'auteur nous cache bien des vérités jusqu'au bout du récit. A lire.
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Un choc!
Il n'est pas besoin de beaucoup de mots pour dire l'essentiel. La condition des noirs aux États-Unis, et notamment en Géorgie, état du Sud, nous est envoyée au visage sans précaution. Pas de grandes phrases, mais des récits terriblement évocateurs.
Nous sommes dans les années 1950. Frank rentre traumatisé de la guerre de Corée. Toutes les guerres ont leurs horreurs, mais la pire est sans doute ce qu'elles suscitent chez ceux qui la font. Frank lutte pour survivre à ses démons et aux brimades incessantes que les noirs ont à subir. Il pourra compter sur la solidarité de frères d'infortune. Puis un message lui parvient: sa soeur est en danger de mort. Il lui faut retourner là où il ne désirait pas revenir, en Géorgie.
Mais a-t-on un chez soi quand est noir? quand le pays auquel on appartient vous traite pire qu'un citoyen de seconde zone? Dans ce pays, on peut vous chasser du lieu où vous vivez, vous brutaliser, vous tuer, et même pire.
Alors qu'est-ce que cela signifie 'rentrer chez soi'?
Ce livre est le récit d'un homme qui cherche confusément une réponse à cette question.
Ce livre est court. Ne le lisez pas trop vite. Il suscite la réflexion à chaque page. Il est court mais indispensable.
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