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Un fort joli roman. L'Amérique des années 1940, La misère d'être né noir, d'avoir alors moins de chance. Une gamine de 11 ans, l'actrice principale de l'histoire, rêve d'avoir des yeux bleus, pour qu'on la regarde, pour la sortir de sa misère.
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Dans L'Oeil le plus bleu, Toni Morrison évoque la violence des critères de beauté dans les années 40 aux États-Unis. D'un style aussi cru que poétique, elle dépeint différentes manières dont des femmes noires répondent au culte de la blancheur : en se révoltant contre ces normes de beauté, comme Claudia, ou en les intériorisant jusqu'à la folie, comme Pecola. Cette petite fille est persuadée que, si elle avait les yeux bleus, elle existerait aux yeux du monde et que ses parents ne se disputeraient plus.
L'Oeil le plus bleu met en scène la violence sociale, le viol, l'inceste et la manière dont les oppressés deviennent à leur tour oppresseurs. Ce livre dérangeant décrit avec habileté le pouvoir aliénant et réducteur du regard de l'Autre.
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Ce premier roman de Toni Morrison contient les thèmes développés dans toute son oeuvre : les discriminations raciales en fonction de la couleur de peau : les blancs, les mulâtres et, en bas de l'échelle, les noirs.
Les premières pages disent le drame : Pecola 11 ans est enceinte de son père. le bébé est mort, le père aussi. Comment tout cela a-t-il pu se produire ? C'est ce que cherchent à comprendre deux fillettes noires. On remonte ainsi le fil de l'histoire non pas dans l'ordre chronologique mais au gré de souvenirs d'événements, répartis en 4 saisons. Cette construction amène le lecteur à réfléchir sans porter de jugement hâtif sur les personnages. Dans cet univers, on comprend qu'aux yeux de la petite fille noire, la beauté c'est "l'oeil le plus bleu" !
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J'ai peut-être commencé par le plus court, mais pas par le plus simple ! Premier roman de Toni Morrison, dans lequel elle nous entraîne dans le quotidien de deux soeurs, Claudia et Frieda, et de Pecola, qui vient un temps habiter avec elles. Pecola rêve d'avoir les yeux bleus, comme sa poupée, et de ressembler à Shirley Temple. Claudia au contraire mutile ses poupées. Les deux fillettes, dès leur plus jeune âge, ont comme vision d'avenir la violence, le racisme, l'alcoolisme et, de temps en temps, un peu d'amour. Mais un amour qui peut être extrêmement nocif, et c'est Pecola qui va en faire les frais.

Je ne peux pas dire que j'ai adoré ce livre, en revanche il est loin de m'avoir laissé indifférente. Tout est écrit de manière posée, ce qui rend le texte encore plus violent, et la misère de ces gamines et de leur famille encore plus noire. On s'enfonce au fur et à mesure dans des instants de plus en plus terribles. Un livre coup de poing.
Lien : http://therewillbebooks.word..
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Voilà, je me lance dans le challenge “ Arc en ciel”, et je débute avec ce roman de Toni Morrison. Je n'avais pas encore lu cette auteure, mais je la connaissais de nom. Je ne sais pas par où commencer car en fait, ce livre m'a troublé. Je ne peux pas dire qu'il m'a passionné mais je ne peux admettre qu'il m'a ennuyé. c'est assez ambigu.
Nous entrons dans cette histoire en rencontrant deux petites filles noires, des soeurs, qui déjà ont des points de vue différents sur le monde qui les entoure et sur leur condition. Nous sommes dans le Lorain , dans l' Ohio raciste et ségrégationniste des années 1940 où les noirs sont des êtres inférieurs, voir sauvages. Les blancs les tolèrent, tant qu'ils ne sont pas obligés de les approcher de trop près.
Et il y a Pecola, leur voisine qui est du même âge. Pour elle la vie n'a pas était un cadeau, car elle est noire, mais aussi car elle vit au quotidien l'enfer. Elle subit les assauts d' un père alcoolique, les humeurs d'une mère qui ne rêve que de fuir et les méchancetés des habitants du quartier.
Pauvre Pécola ! Son destin est inexorablement tracé. Pour les noirs elle est la petite fille très laide qui leur permet d'accepter leurs malheurs, pour les blancs elle est un appui de plus pour leurs préjugés.
Cette histoire est lourde, sombre et gênante. Tout n'est que violence, haine et désespoir. Les personnages sont odieux, sales, méchants et j'en passe. Pourtant Toni Morrison ne prend aucun partie dans son récit. Elle constate un point c'est tout. Les blancs sont ancrés dans des préjugés datant de plusieurs siècles et les noirs sont écrasés par la haine et le mépris.
Au fil des pages et des paragraphes ( qui sont au nombre de quatre : les 4 saisons ), j'ai attendu, un brin de compassion, une once d' espoir,mais non rien, aucun personnage ne pouvait apparemment m'apporter un rayon de joie. Je ne vais pas vous dire que j'espérais le conte de fées, non, je suis consciente que le sujet est traité ici est sérieux, mais un peu de joie aurait, je pense, aider à ne pas sombrer dans la gêne. En même temps, c'était peut-être l'effet escompté par l'auteure.
Pas facile de vous transmettre les impressions d'une telle lecture. Je pense que le mieux serait que vous lisiez ce roman et que vous vous imprégnez de vos propres images.

Lien : http://ecritureetpoesie.cana..
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"L'Oeil le plus bleu"* de T. Morrison est un livre doux et cruel à la fois. Sa cruauté est due aux sujets abordés: inceste, pédophilie, misère et pauvreté. Mais Morrison a ce don d'enrober le tout de douceur.

D'emblée elle installe ce qu'il faut de distance entre nous et ses personnages. Oubliés des dieux, enfants comme adultes, ils doivent subir leur couleur de peau, et nous les "regardons" se débattre comme ils peuvent contre toutes sortes d'injustice.

Si j'avais su à l'avance la nature des sujets abordés dans ce roman, je ne l'aurais très probablement pas lu, et je serais passée à côté d'un très, très beau texte.

*"The Bluest Eye"
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On suit une fillette noire dans l'Ohio des années 40, monde dans lequel noirs et blancs vivent côte à côte mais pas ensemble. On suit cette petite fille qui rêve d'avoir les yeux bleus tandis qu'une autre déteste ces poupées qu'on lui offre justement parce qu'elles ont les yeux bleus.
On suit une famille qui bien que manquant de tendresse est forte et soudée en parallèle d'une famille ou règne la violence.
Une dualité qui prend forme dès le début du roman et qui finira par s'entremêler.
Un roman fort et puissant, à la trame pleine de poésie et aux événements paradoxalement plein d'une violence crue.
Toni Morisson dévoile dans ce premier roman son talent pour parler de la condition des noirs dans la société américaine avec un réalisme poignant.

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Paru en 1970, L'oeil le plus bleu se concentre sur trois personnes, trois fillettes / pré ado : Frieda et Claudia (l'histoire est principalement vue depuis le point de vue de cette dernière) et Pecola. Les trois sont noires, les trois sont opprimées.

Cette histoire n'a rien de joyeux, bien au contraire.
Durant quatre chapitres, quatre chapitres qui rythment les saisons, une année entière, celle de 1941, la narratrice va s'intéresser à la famille de Pecola, à son rêve d'avoir les plus beaux yeux bleus du monde.

Le livre est sombre, si sombre qu'il n'est pas toujours facile de faire face. le lecteur doit accepter la ségrégation, la violence, l'inceste, la pédophilie, et donc le viol.
S'agissant de petites filles n'ayant même pas encore leurs règles (excepté pour Pecola), la crudité des événements fait froid dans le dos.

Le contenu du livre ainsi que les partis-pris de l'auteure font de L'oeil le plus bleu un ouvrage difficile, sincère et poétique.

"Chaque membre de la famille enfermé dans sa propre cellule de conscience, chacun se fabriquant sa propre couverture de réalité en patchwork — en réunissant des fragments d'expérience ici, des bouts d'information là. À partir des minuscules impressions glanées de l'un à l'autre, ils créaient un sentiment d'appartenance et essayaient de vivre comme ils étaient."

Il est important de souligner l'importance des couleurs par exemple.
Cette importance on la retrouve dans les fantasmes des filles : la volonté d'avoir des yeux bleus ou au contraire dans la haine : le dégoût pour les poupées blondes.




Mon avis est en intégralité :

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Toni Morrison met en place dans ce premier roman ce que toute son oeuvre portera ensuite: comment le destin des hommes peut être marqué par l'histoire d'un peuple et le martyre de ses origines...
Ni bon ni méchant parmi les personnages mais une détresse infinie, une tendresse toujours contenue, une peur à fleur de peau. le mode narratif ajoute de la force au propos, les personnages ne prennent leur relief que dans la durée, rien n'est dit trop vite, ainsi en va til de Pecola et de Cholly aux destins implacables.
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C'est le premier livre qu'elle a écrit, en 1970, et c'est une véritable claque.
Nous sommes en 1941, dans la ville de Lorain dans l'Etat de l'Ohio et la Dépression bat son plein.
L'histoire est racontée par différents narrateurs pour dépeindre quelques années de la vie de Pecola, petite fille noire de 10-11 ans qui se trouve laide, ainsi que celle, avant cela, de ses parents.
Pecola rêve d'avoir les yeux bleus. On devine par là qu'elle n'a pas une vie très drôle, évidemment.
Sur fond de misère sociale, maltraitance à l'école, violence physique et mentale entre blancs, métis, noirs, et tout ce que l'on peut facilement imaginer comme souffrance et abus, ce livre m'a littéralement secoué les tripes.
Le style, un peu spécial au début, nous envahit graduellement, monte en intensité froidement et ne nous lâche plus.
Toni Morrison sait raconter sans pour autant faire un spectacle de ce qui a de pire, et c'est là probablement qu'elle parvient à nous captiver et que nait l'émotion.
"L'oeil le plus bleu" est l'un des livres les plus tristes que j'ai jamais lu et qui laisse une empreinte.
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