Cette nuit je n'ai pas attendu
que les rêves viennent à moi
Je suis allée de moi-même vers eux
ai frappé
J'ai pris le temps pour manteau
Et j'ai quitté les lieux
J'ai tournoyé autour d'un point
qui m'attirait à lui
Ai entendu ma propre voix
qui me suivait dans l'air
Je savais qu'un nouvel alphabet était sur le point de naître.
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Des voyages que nous faisons dans notre sommeil
Des voyages que nous faisons solitaires
chaque fois
nous en revenons intacts
Ce qui rend nos jours durables
est la chlorophylle des rêves
Ils s’écoulent
sans heurt
Apparaissent
au versant
de l’éveil
(traduit du suédois par Françoise Sule, pp. 54 & 93)
La solitude
me tient en vie
Elle est ma chlorophylle verte
ma protectrice
Lorsque le regard du mur
à chaque seconde
fouille en moi
et que la rue est un couteau tranchant
je saigne à l'intérieur
Je couds des rêves ensemble
Les accroche rideaux à mes fenêtres
Vêtue de lumière
La brise s'installe chez moi
La chambre change de couleur
Je m'invite moi-même
Je m'assieds à côté du lit
Je parle
des jours oubliés
De toi
venu à moi avant le dernier soupir
L'amour est une ombre qui me protège