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Court récit, presque long poème, pour parler de la mort de sa mère, tous les excès sont possibles et toutes les phrases touchent au coeur, même quand elles sont dites avec un langage grossier. Car comment manifester autrement les émotions qui se succèdent, les souvenirs qui remontent lorsqu'on répond à l'appel d'un frère "Viens vite !" quand la mère souffre d'un cancer depuis plusieurs années ?
Le désespoir, la douleur, le soulagement, le ridicule aussi, tout se bouscule dans la tête et la bouche de l'auteur, lorsqu'il repense à "avant" et commence son "après" qui marque pour lui, alors âgé de dix-neuf ans, l'entrée dans une autre vie, un autre monde, celui des adultes. Autour de cette ligne avant/après s'articulent deux pays, des peurs d'enfance, le chaud et le froid, l'écriture et la peinture, la fiction et la réalité.
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Un livre extrêmement court, 76 pages, mais diablement efficace. La collection d'une seule voix précise « des textes d'un seul souffle », et effectivement, il se lit d'une traite, on ne peut s'interrompre sous peine de sortir de la colère et de la douleur du personnage qui nous raconte l'agonie de sa mère à la première personne. Un style direct, un livre percutant. A la fin, il est écrit que ce livre est une commande d'un théâtre et qu'il est tiré du roman de l'auteur du même titre. Que j'ai aussitôt emprunté, mais toujours pas lu, de peur peut-être de ne pas retrouver les émotions.
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Petit livre très, très rapide à lire et pas inintéressant pour autant. Il ne fait que 72 pages, en moins d'une heure c'est réglé. Une heure quinze, en y mettant vraiment de la mauvaise volonté. C'est une sorte de deuxième Etranger (d'Albert Camus). Presque une autre version, si Meursault avait déménagé pendant son adolescence pour aller vivre ailleurs avec sa famille… Vu la comparaison, vous imaginez bien que ce n'est pas follement joyeux, mais il y a plein de jolies réflexions. L'histoire n'a pas réellement le temps d'être développée, c'est l'écriture qui fait la beauté du livre. Une lecture intéressante.

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Adaptation théâtrale pour la jeunesse de son roman Visage retrouvé, Un Obus dans le coeur de Wajdi Mouawad est un concentré d'émotions, par sa forme, puisqu'il s'agit d'un texte court (environ 70 pages), que Wahab en est le seul narrateur, et sur le fond, puisqu'il est en proie à toutes les réminiscences critiques de sa jeune vie (il a 19 ans) menant à ce moment clé qu'il est en train de vivre : la mort de sa mère.
La langue et les images sont violentes, vives, heurtées, elles font sentir le bouillonnement de révolte assez propre à l'adolescence et lui permettent de traverser cette épreuve et de grandir.
Une oeuvre choc, bouleversante.
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Wahab est appelé d'urgence au chevet de sa mère mourante à l'hôpital. Dans le bus qui l'y conduit, le jeune homme sent monter en lui une colère irrépressible et des sentiments confus, contradictoires. Sa pensée se déroule ainsi, ballottée par les émotions qui l'animent et les souvenirs de son pays natal qui resurgissent. « Dans mon coeur, je pense qu'il y a un bordel monumental, un désaccord entier entre la réalité et mes sentiments… »

Wajdi Mouawad nous offre une écriture comme un coup de poing, une plume sublimée par la révolte qui anime Wahab. Il y a beaucoup de rage contenue dans ce court texte qui se déroule comme un monologue, et en même temps une telle poésie. Et ça fait mouche, en plein coeur.

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Cela arrive le temps d'un trajet vers l'hôpital, une foule de pensées qui envahissent la tête de Wahab, 19 ans. Un flot continu, incessant, terrifiant de souvenirs qui se mêlent à l'angoisse et à la colère. Car Wahab se rend au chevet de sa mère : celle-ci est mourante, elle agonise. Toute la famille est là, réunie dans la douleur, attendant l'instant infime où la vie perd son souffle, cet instant fragile que Wahab redoute plus que tout, sans vouloir se l'avouer. Car la fin tragique de sa mère s'accompagne, pour le jeune homme, d'un cheminement de l'âme pour reconquérir l'image de cette femme, avant que la maladie n'arrive et ne l'emporte.

L'avis de Catherine, 13 ans : le héros de ce livre est un adolescent révolté, qui vit des moments tragiques. Parfois, heureusement, la réalité se superpose à la fiction, ce qui rend le récit moins pesant.

L'avis de la rédaction : Ce long monologue vagabonde entre passé et présent, présent et passé, entre les affres de la guerre civile au Liban, vécue par Wahab durant son enfance, et le présent qu'il essaye de conquérir en devenant peintre. Des propos où tous les mots sont pesés, pour estimer à leur juste douleur les souvenirs qui nous rattachent à nous-même.
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Ce livre est extrêmement touchant, j'ai vraiment apprécié cette lecture! Mais j'ai été choqué que cela soit un livre jeunesse! le sujet est dur, et la manière dont il est abordé, sans fioritures ni censure, m'a mis mal à l'aise quand je m'imaginais qu'il pouvait être lus par des enfants.

Le jeune Wahab, 19 ans, est appelé en pleine nuit pour aller au chevet de sa mère mourante. le parcours dans la neige jusqu'à l'hôpital va provoquer un cheminement et une introspection qui lui permettront de faire le point sur cette relation particulière qu'il a avec sa mère. Cette femme qu'il rejette, qu'il ne reconnait plus à la manière d'un psychotique qui voit les personnes qui l'entourent devenir autre.

Le discours est ponctué de réminiscence de la guerre, des images traumatiques sont réveillées par l'événement difficile à venir.

Sa réflexion va perdurer dans la salle d'attente puis au chevet de sa mère. L'auteur a un style simple qui renvoie à la figure la cruauté des images à la manière d'un photographe de guerre où il n'est nul besoin de commentaire.

Ce cheminement va permettre au héros de se découvrir dans la relation à sa mère, de faire le deuil de ses démons et renaitre à la vie.

Un texte magnifique.
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Le jeune Wahab, 19 ans, est appelé d'urgence au chevet de sa mère qui est en train de vivre ses derniers instants à l'hôpital. En chemin, il sent monter en lui une rage intense, une colère irrépressible face à cette mort inéluctable, une douleur infinie à l'idée de perdre sa mère mais surtout de pouvoir enfin s'en libérer pour vivre sa vie.

Ce court récit coup de poing, percutant le lecteur à chaque mot et le submergeant par le flux continu de paroles, est destiné à être lu à voix haute. La violence de langage traduit la violence de la situation. Perdre sa mère. Et devoir vivre avec ça. Après ça. Perdre celle à laquelle on est le plus attaché au monde et celle que l'on déteste parfois le plus au monde aussi. Celle qui nous a donné la vie mais nous empêche de vivre véritablement. Ce cri de rage de 70 pages résonne encore dans ma tête même si je ne l'ai pas lu à haute voix. Toute cette colère interne, retenue par le personnage devant sa famille, est crachée dans le récit avant d'être sublimée par l'acte artistique. le personnage principal ne peut ni vivre avec ni vivre sans celle qui l'a mis au monde. Pourtant, il va devoir trouver un sens propre à son existence en tant qu'individu unique.

Une lecture de laquelle on ne sort pas indemne, simplement parce qu'elle touche aux tréfonds de chacun.
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Le dramaturge et romancier libanais Wajdi Mouawad retourne les mots pour révéler la renaissance de son héros.

C'est l'histoire d'une colère. Celle que pique Walid, un jeune homme d'origine libanaise, lorsqu'il est réveillé à quatre heures du matin, en pleine tempête de neige, par la sonnerie du téléphone.
Il décroche, on lui dit :
- Walid ?
- Oui.
- Viens vite.
Il raccroche et sort de chez lui pour aller à l'hôpital où sa mère est malade.
Au cours de ce trajet hivernal il est aux prises avec des pensées qui le bouleversent.
Il ressent presque un soulagement à l'idée que sa mère va peut-être mourir et il a le sentiment qu'à partir de ce moment, il va vraiment grandir et vivre.
Mais il y a comme un vacarme au fond de son âme qui provoque en lui une peine immense. Il parle seul et tout haut. Il doit dire des mots, beaucoup de mots qui deviennent le théâtre de sa pensée et de cette peine qu'il est en train de vivre.

Ce court texte décrit simultanément le voyage de Wahab et le processus mental, les méandres, les chemins tortueux qu'emprunte sa raison pour pallier, devine-t-on de prime abord, l'affleurement de son inévitable et abyssale douleur à venir. Il ne s'agit pas de chaos proprement dit, mais, pour reprendre un terme de physique, d'une tentative de mise en gravitation face au tumulte de la vie.

Ce récit, une adaptation pour le théâtre du premier roman de l'auteur, « Visage retrouvé », porte une puissance singulière qui lui confère un caractère inattendu. Ainsi, Wajdi Mouawad mène cette histoire à forte connotation biographique, vers une issue d'apaisement possible même si l'auteur fait progresser son récit vers une inévitable collision où les mots aux formes régressives ne font plus que désigner le langage obscène du corps face à l'insondable.

Dans un langage souvent heurté, parfois violent, en arabe, en québécois et en français, il crache, déverse ses litanies sur le monde et le genre humain en particulier."Cette torsion du langage dans les trois langues", « maternelle, adolescente et celle de maintenant" traduit l'intensité de la peur qui taraude Wahab. le silence surtout, face aux morts de la guerre civile au Liban qui le hantent et face à sa mère mourante. Des mots jaillissent comme autant de cris, de courtes phrases affluent et se télescopent pour faire place à un passé trop longtemps refoulé. La mémoire est libérée, les loups sont lâchés. En quelques heures de temps, le jeune homme fait un retour complet sur lui-même, sans échappatoire possible. La mort guette. Wahab se débat entre cauchemars éveillés, fantasmes et réalité. "Je regarde le ventre de ma mère, son ventre qui s'étire et se détend pour les toutes dernières fois de sa courte existence. (...) Il n'y a pas si longtemps j'y étais (...) et parce que j'ai connu ses entrailles, pour un instant, je deviens frère de l'agonie."
Le fils au chevet de sa mère, scrute, détaille le comportement de sa famille présente, ne se privant pas de la juger à l'emporte-pièce, sa tante surtout. L'effet loupe du regard du jeune héros sur le monde qui l'entoure amplifie la portée des mots en forçant le trait grossier, incisif ou encore terrifiant. Car Wahab a ses démons réels ou virtuels et il redoute de les affronter.

Il revoit très précisément l'attentat auquel il a assisté, enfant ; il revoit son jeune copain dans l'autobus qui " flambe ", la dislocation des corps et aussi, une inquiétante femme aux membres de bois qui lui est apparue à ce moment-là, représentant la mort le menaçant de venir le chercher aussi un jour prochain et qui le hante encore. Même le visage de sa mère lui apparaît changé. Wahab ne le reconnaît plus.

Si l'histoire tourne autour de la question de la mort d'une mère, c'est comme toujours chez Wajdi Mouawad avec la simplicité poétique des histoires que s'inventent les enfants pour s'affranchir des grands questionnements de la vie. Entre rêve et réalité, souvenir et fiction, les mots cicatrisent les maux de l'enfance et de l'adolescence et abordent côté sensible le mystère de la relation mère / fils.
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Cet ouvrage est une adaptation pour la jeunesse du roman Un Visage retrouvé de Wajdi Mouawad.
C'est pourquoi si vous lisez l'un, je vous conseille de ne pas lire l'autre... Les deux sont extrêmement semblables (logique soit dit en passant) avec une touche de violence atténuée dans l'édition jeunesse.
Mais pour faire découvrir Mouawad à un adolescent, ce petit "obus" est parfait !
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