OMBRE DES ÂMES
Morts qui vous éloignez, je cherche en vain les traces
D’une vie où l’amour aussi vif que fugace
Brûla d’un feu perdu dont on cèle les cendres.
Comment vous recréer, vous parler, vous entendre ?
Vous ne nous laissez rien. Un mur dont les décombres
Émergent du passé, donne du moins de l’ombre !
Mais la vague détresse où soudain je m’avance
Qui me parle d’oubli, de pâleur et d’absence,
Ce grisonnant brouillard où, peureuse, je sombre,
Fait d’un sourire flou et d’imprécis regrets,
Est-ce l’âme d’un mort qui projette son ombre
Et m’appelle au séjour où je la rejoindrai ?