AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 42 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
A travers Sindbad, écrivain de son état et personnage principal du roman, l'auteur rend hommage à Gyula Krúdy, autre écrivain hongrois du début du XXème siècle. Il rend également hommage à l'oeuvre de Gyula Krúdy, aux personnages de ses romans, à l'époque à laquelle il a vécu et aux autres écrivains de la scène littéraire de cette époque. Tout le livre est donc une mise en abyme qui offre une immersion totale dans plusieurs univers assez hermétiques : les pensées profondes, rêveries et états d'âme de l'écrivain ; les relations au sein du monde littéraire du Budapest de l'entre-deux-guerres ; l'évocation perpétuelle d'un passé en train de disparaître, magnifié, idéalisé, sur un mode extrêmement nostalgique.
Cette immersion est riche, car extrêmement évocatrice. Elle convoque aussi bien les codes de conduite désuets dans les cafés et les restaurants que les souvenirs olfactifs de bonnes tables et de bons vins dans les maisons bien tenues, les rêveries orientales auxquelles portent les ambiances d'établissements de bain de la ville ou encore les mille détails du mode de vie des Hongrois de la province.
Avec Sindbad, marin sans bateau (clin d'oeil à l'amputation territoriale de la Hongrie après la Grande Guerre), on voyage en plongeant dans tous ces univers, mais on finit par se noyer dans les détails. Les phrases sont très longues, les analogies et évocations s'empilent parfois laborieusement les unes sur les autres. On appréciera que le style traduise l'état d'esprit de Sindbad, qui est las, terriblement las, désespéré de voir disparaître un monde auquel il était tant attaché, parce que dans les années 1930 le monde avait changé, les tramways avaient déjà remplacé depuis longtemps les fiacres à Budapest. le récit a quelque chose de crépusculaire, c'est un adieu déchirant au monde d'avant, qui n'en finit pas de s'appesantir sur les détails, avec une nostalgie qui confine à l'obsession. A l'instar des pensées de Sindbad (qui prononce un nombre extrêmement réduit de mots), les phrases retiennent le passé autant qu'elles peuvent, mais il en résulte une lecture assez fastidieuse.
Le roman foisonne par ailleurs de références, allusions et descriptions qu'il est difficile d'apprécier à leur juste valeur lorsqu'on n'a pas déjà une connaissance assez poussée de la Hongrie.
Commenter  J’apprécie          20
À Budapest, une journée de l'écrivain hongrois Gyula Krúdy, renommé Sindbad dans le roman, lui donne l'occasion, au gré des endroits qu'il visite, de partager ses souvenirs et d'évoquer les écrivains qu'il a connus. Une sorte de promenade littéraire, où Sándor Márai passe en revue les grands écrivains hongrois, dont l'énumération ne dira rien au lecteur français. La journée de cet écrivain est aussi un prétexte à parler, non seulement de la littérature hongroise, mais aussi de Budapest, de l'âme hongroise, de la gastronomie hongroise...
Écrit d'une seule traite, sans être découpé en chapitre, ce court roman est difficile à lire. Dépourvu d'action, ses phrases sont souvent longues. Si Sándor Márai écrit toujours aussi bien à mon goût, le récit ne donne cependant pas envie d'aller de l'avant et d'en savoir davantage. Son intérêt réside principalement dans la description de ce qui peut inspirer un écrivain. Pourquoi un écrivain écrit-il ? Les pages 119 à 175 qui y sont consacrées, comportent ainsi de beaux passages sur l'inspiration, notamment une phrase très longue (de la page 123 "Il sentait" à la page 124 "paix et bonheur").
Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord je remercie les éditions Albin Michel pour cet envoi.
 
Malheureusement, et oui ça arrive, je n'ai pas accroché avec ce livre.

C'est une jolie histoire, mais le style de l'auteur et la longueur infinie des phrases m'ont empêchés de me plonger dans l'univers du livre.

Le personnage principal n'est pas attachant, malgré son vécu, et je n'ai pas ressenti d'émotions particulières pendant ma lecture.

Le vocabulaire assez poussé fait également partie des raisons pour les lesquelles je n'ai pas réussi à me plonger dans le monde de l'auteur.

C'est dommage car c'est un livre intéressant qui nous plonge dans la "vieille Hongrie". On y découvre le pays d'une autre façon.

En résumé, il s'agit d'une histoire intéressante mais sans plus...
Lien : https://lebaralivres.wordpre..
Commenter  J’apprécie          21
Dernier jour à Budapest a été écrit en 1940 en hommage à l'écrivain Gyula Krúdy (1878-1933) et à la Hongrie d'entre-deux-guerres. Gyula Krúdy fut le maître de Sándor Márai.

C'est un roman que j'ai eu le plus grand mal à finir, je me suis ennuyée et agacée devant tant de références totalement hermétiques pour moi. Je crois que c'est une oeuvre pour hongrois cultivés.

Dans le livre, l'alter ego de Krúdy apparaît sous le sobriquet de Sindbad, c'est un chant désespéré de la part de Márai (dans sa veine désenchantée), un roman mélancolique avec un style désuet fait de longues phrases rythmées par des anaphores ad libitum (=reprise du même mot au début de phrases successives).

Ce Sindbad du roman est un écrivain hongrois disparu et un vrai anti-héros: c'est un sybarite qui recherche une atmosphère, des lieux, des odeurs…Il erre dans les cafés et les gargotes, les hôtels, le bain turc, il fuit la ville moderne. C'est un réac et un passéiste. Il mène une quête névrotique des souvenirs sur un passé révolu.

Sándor Márai a construit probablement un être pétri avec du réel mais aussi avec de la fiction : Sindbad est un dandy ténébreux, une légende de la bohème littéraire de Budapest d'entre-deux-guerres.

D'après la traductrice spécialisée dans Márai, Catherine Fay, (dont ce livre est la huitième traduction !), Sándor Márai a réussi à rentrer dans le souffle de Krúdy (considéré comme « un écrivain pour écrivains », pour vous situer la complexité de lecture) et à rendre, entre autres détails, l'importance que revêt le fleuve Danube dans l'âme d'un Hongrois car c'est une véritable colonne vertébrale de la Hongrie.

Oui un livre assez abscons pour qui n'a pas les clés des lieux et des personnages évoqués. J'ai trouvé page 228 un paragraphe qui résume assez bien la problématique soulevée par la lecture de cet ouvrage :Sindbad était descendu en ville à la recherche des souvenirs de sa vie et d'un monde disparu, et il y avait quelque chose de profond, d'élégant et de chevaleresque que seuls les connaisseurs étaient capables d'apprécier…Dame, oui, seuls les connaisseurs !
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
Commenter  J’apprécie          10
Sindbad doit absolument écrire pour payer une robe à sa fille lorsqu'il quitte sa maison mais très vite il se laisse aller dans les lieux de Budapest qu'il a appréciés toute sa vie. Ainsi on suit Sindbad et partage avec lui les regrets du monde qui change.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (104) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1720 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}