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sur 840 notes
En Hongrie, dans un sombre château des Carpates, vit un vieil homme solitaire, déambulant parmi les portraits vieillis de ses ancêtres accrochés aux murs. le roman s'ouvre sur un moment très spécial : ce soir l'homme reçoit. Un de ses plus vieux ami, perdu de vue depuis plus de 40 ans, a accepté son invitation malgré les différents qui les ont amenés à se séparer.
40 ans... le temps nécessaire pour réfléchir, comprendre et en découdre avec le passé. le temps de ranimer la flamme d'une passion et d'une jeunesse perdue.
J'ai découvert ce roman il y a 5 ans et j'en garde un souvenir fort et ému. C'est un huit clos court et prenant, où les mots lourds de souvenirs et les dialogues sur l'honneur et l'amitié contrastent avec des temps de silence tout aussi puissants. En cela, "Les Braises" est un chef d'oeuvre de la littérature, que je vous conseille vivement, autant pour les réflexions et leçons de vie des personnages que pour le suspens et les tensions qui ponctuent leur conversation.
Un vrai coup de coeur !
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Dans son château hongrois, Henri : Général retraité de l'Armée Impériale attend son ami de jeunesse, son condisciple de l'école militaire de Vienne !
Il demande à sa vieille nourrice de préparer à cet effet un souper dans la tradition de ceux qu'il prenait 41 ans auparavant.
Il se souvient de leur amitié indicible, des jours heureux passés à Vienne ou dans le château quand ils étaient jeunes, puis le trio qu'ils formaient avec Christine, son épouse !
Une 1° de couverture avec une belle aristocrate et, l'on devine pourquoi Conrad a voulu le tuer et ensuite pourquoi il s'est enfui, a démissionné de l'armée !
Henri était un riche comte , fortuné, brillant qui fréquentait l'Empereur, aimait la chasse et pratiquait l'équitation mais Conrad était modeste et surtout désargenté, il aimait la musique comme la mère d'Henri, comme Christine : des êtres" différents " ! Au contraire Henri , comme son père représentait les valeurs de l'ancien monde fait d'honneur, de courage et de vérité.
Un huis clos, un face à face va s'installer entre les 2 vieillards à la lueur des "chandelles qui brûlent "( titre exact du roman ), et Henri va harceler de questions son ami, le pousser à dire une vérité qu'il soupçonne depuis longtemps, le Général mènera l'interrogatoire avec un Conrad qui ne dit quasiment rien..
En effet, Conrad a fui lâchement en Malaisie et lui, a fui dans son pavillon de chasse laissant son épouse , seule au château sans se soucier d'elle jusqu'à sa mort 8 ans plus tard !
Un roman dans un style élégant, fluide , raffiné qui nous fait vivre ce " duel" oratoire, avec une analyse poussée de la psychologie des 2 hommes, de la valeur de l'amitié et finalement, l'obsession de ce Général qui réalise peu à peu qu'il a ruminé pendant 41 ans pour une victoire dérisoire et sans lendemain ! C'est Sandor Marai ( qui comme Stefan Zweig ) et tous les auteurs de son époque analyse avec justesse et lucidité l'écroulement de l'Empire Austro-Hongrois , les dernières décennies du XIX siècle, la guerre et l'annonce du grand chaos qui va faire chavirer l'Europe.



L.C thématique de Mai : littérature étrangère
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Un général à la retraite s'apprête à accueillir dans le château familial, au beau milieu de la nature et des forêts, un ami de jeunesse qu'il n'a pas revu depuis 41 ans. Après une partie de chasse décisive celui-ci a en effet disparu sans explication. Depuis, la vie a passé mais les deux hommes semblent avoir attendu ces retrouvailles comme un point d'orgue essentiel qui leur permettrait d'ordonner leur vision du monde, des hommes et de leur amitié.

Ce roman m'a laissé une impression assez ambivalente.
J'ai trouvé certaines descriptions vraiment sublimes (de la nature, des sentiments de la jeunesse, de la vie solitaire au château) mais j'ai aussi été exaspérée par les méditations que j'ai trouvé confuses de ces deux vieux messieurs. (Enfin un surtout car l'autre sert juste de "support" et ne fait que glisser quelques phrases ici ou là...).
J'ai trouvé le tout un peu trop théâtral à mon goût en fait mais certaines images me resteront en tête.
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Cet ouvrage est un chef d’œuvre. Après un séjour à Budapest qui m’émerveilla, je décidais de lire quelques auteurs hongrois à commencer par Sandor Marai. Cette lecture fut un délice.
L’histoire d�ord, courte de deux amis d𠆞nfance qui se retrouvent après plus de quarante ans autour d’un dîner à la lumière des chandelles, des braises de candélabres.
Le moment est venu de se dire la vérité. Mais quelle vérité ? Cet ouvrage est un petit traité philosophique sur l𠆚mitié et surtout pour moi sur le temps qui passe.
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Dans ce huit clos envoûtant, deux hommes font face à leur passé.

Deux amis d'enfance, Henri et Conrad se retrouvent quarante et un ans après leur dernière rencontre. Ils ont tout partagé : leur enfance, leurs souvenirs de jeunesse et leurs années d'apprentissage à l'école militaire. Pourtant, des faits obscurs ont conduit à leur séparation définitive. Un rempart infranchissable semble s'être dressé entre les deux amis.

Conrad a quitté brusquement l'école militaire et a pris la fuite pour les tropiques tandis que Henri devenu « le Général » a vécu reclus dans son château à la suite du décès de sa femme, Christine.

Des années plus tard, ils vont partager un diner dans le décor inchangé de leur ancienne vie. Cette confrontation ultime va faire éclater la lumière sur la discorde opposant les deux hommes. Tout au long du roman, la tension est palpable entre les deux personnages et le duel devient rapidement un véritable réquisitoire porté par la verve du Général.

Ce court roman ouvre une réflexion plus vaste sur la définition de l'amitié, les rapports de domination et la soif de vengeance. J'ai découvert pour la première fois la plume magistrale de Sandor Marai qui nous transporte facilement dans un univers où le poids du secret plane jusqu'à la dernière ligne.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Les braises, Sándor Márai
Quelle joie de découvrir ce genre de livre... que la vie de lecteur est enivrante et passionnante !
Sándor Márai écrit ce livre en 1942 et son talent est à couper le souffle ! J'y trouve la rigueur et la musicalité slave, l'élégance des mots et la profondeur des personnages.
À travers la confrontation de deux hommes autrefois amis, les braises nous rend témoins du choc de deux idéaux, de deux mondes, et en dépit des errements des uns où des autres, de toute la puissance de l'amitié et des amours impossibles.
Le jeu des personnages est extraordinaire, et si ce roman se déroule sur une soirée, il est d'une puissance époustouflante.
Que dire des secrets, des fuites, des amitiés déçues et des amours perdues ?
Ce livre nous pousse à une réflexion profonde sur le temps qui passe et la valeur des choses...
Il me tarde de découvrir d'autres ouvrages de cet immense auteur.
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Sandor Marai écrit « Les braises » en 1942 à Budapest, l'Europe est alors écrasée par la guerre et l'occupation allemande, le régime autoritaire de Horthy étouffe la Hongrie. Il transporte son récit loin de ces tempêtes, dans un empire austro-hongrois dont les tensions nationalistes conduiront à la guerre mondiale en 1914. Il choisit d'évoquer avec nostalgie cet empire défunt, mosaïque de peuples, qu'il veut rassemblés autour de Vienne, capitale brillante, vibrante des valses de Johann Strauss. La diversité de l'empire est toutefois présente, à travers Conrad, l'ami, venu de Galicie, aux confins de la Pologne :
« Les habitants de la ville, des Ukrainiens, des Allemands, des Juifs et des Russes-vivaient dans une excitation perpétuelle et bruyante que les autorités s'employaient à modérer et à contenir »
Conrad, si peu militaire, si profondément artiste, musicien apparenté à Chopin, si différent d'Henri, que l'auteur nous présente au début du récit, en vieux général au terme de sa vie après une carrière militaire, solitaire et sans surprise. C'est bien de cette différence que traite Sandor Marai dans son récit. Il le construit sur une rencontre de quelques heures après quarante et une années de silence, une rencontre toute entière articulée autour d'un quasi monologue, celui du vieux général, qui regarde sa vie, dans un travelling arrière, sublime de ralenti, face à Conrad revenu du bout du monde après toutes ces années. Il y sera question d'une obsession, celle qui aura hanté ses jours pendant toutes ces années, et dont l'ami pourra peut-être le délivrer. Elle occupe tout le récit comme elle a rempli sa vie, le vieil homme va donc la distiller avec autant de précision que de subtilité et l'écriture de Marai est ici virtuose. La force du livre tient à cette écriture du détail de l'âme dans cette quête du sens de la vie, il s'en dégage une morale profonde, qui justifie les passions humaines quel qu'en soit le prix. Merci aux lecteurs de Babelio qui ont su me mettre sur la piste de ce chef d'oeuvre.
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La lecture de Sandor Marai m'enrichit de plus en plus.
Son écriture, bien évidemment, magnifique, musicale, si précise, est celle d'un peintre impressionniste, aussi, je ne trouverai pas les qualificatifs car cette écriture, elle est à respirer, à entendre (surtout) (et coïncidence, la musique est essentielle dans l'oeuvre de S. Marai), mais aussi à humer... oui le nez en l'air.

Les Braises est fléché comme le "must", le "best"... personnellement je n'en sais rien, puisque je n'ai lu aucune critique ni aucune étude sur cet auteur, conseillée par un ami babéliote futé, et par mes lectures de Kertesz Imre... j'ai pris toutes les oeuvres par ordre de création et les lis, sauf celles que je n'ai pas pu me procurer. On dira ce qu'on voudra, mais il y a longtemps, j'ai fait pareil avec Marguerite Duras, et franchement je l'ai bien vécu.

Les Braises est un roman qui confronte deux amis, enfin, si on veut, car qui a voulu être l'ami de l'autre ? une femme, deux sociétés donc deux cultures, et deux "nations" (même si cet aspect est assez oublié, il m'a paru important... on est hongrois, on est mi-polonais, un peu roumain, un peu tyrolien... toutes ces notes ne sont pas anodines).
On parle de mensonge, de trahison, de fidélité, d'amitié, mais aussi de chasse, de virilité, de faiblesse, de mémoire et de vieillissement.
Chacun pourra y voir ce qui correspondra à sa sensibilité, à sa propre histoire, et je pense que c'est ce qui donne à l'oeuvre de Sandor Marai, son intemporalité et une forme d'universalité.
Pour ma part, j'y ai vu surtout une opposition de caste, de classe sociale.
Mais c'est une belle lecture, Si l'on accepte le long monologue du Général (comprenez, un peu long à mon goût et donc trop dominant face à son "adversaire").
Enfin, je vois des espèces de classement des romans de Sandor Marai. Je n'aime pas trop les classements, mais je dois dire que celui-ci n'est pas celui qui m'a le plus emballé.

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Je viens de relire ce livre pour la 3ème fois ave toujours autant de bonheur. Un roman magnifique construit autour d'une conversation d'une soirée entre deux hommes vieillissants, jadis amis, mais mais qui un jour se sont séparés. Une séparation si brutale qu'elle ne pouvait pas rester définitive. Conrad ne pouvait pas ne pas revenir, et Henri, son hôte, attendait depuis longtemps ce retour, pour connaître enfin l'entière vérité sur les graves évènements qui brisèrent leur relation. Pour s'imprégner pleinement de l'atmosphère de ce roman, il faut se représenter un château situé quelque part dans la campagne hongroise, entouré d'un grand parc boisé propice à la chasse et aux longues promenades. A l'intérieur de cette vaste demeure, il faut imaginer de grandes pièces au charme désuet, dont chaque composante est décrite avec la minutie des romans classiques. Il faut également avoir à l'esprit un monde finissant, celui de la haute hiérarchie militaire de l'empire austro-hongrois à son crépuscule.
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C'est le second roman que je découvre de cet auteur, et c'est aussi un second coup de coeur.
Ce récit est celle d'une rencontre entre deux amis d'enfance qui ne se sont pas vus depuis plusieurs années. Que s'est-il passé pour que leur amitié cesse brusquement ?
Cette confrontation, ce long monologue dévoile peu à peu les secrets, les non-dits et le passé qui les poursuit tous les deux. Conrad joue un peu le rôle de catalyseur : il parle peu et écoute les tourments qui ont rongé son ami Henri depuis quarante ans.
L'auteur a une plume envoûtante, riche, à la fois douce et incisive. Il sait manier les mots, décrire les angoisses et la solitude, partager les sentiments des personnages. C'est beau ! Cette histoire laisse un arrière-goût amer, une impression de gâchis. On en ressort avec une certaine mélancolie.
Pour conclure, il est temps de vivre, de pardonner, d'abandonner les rancoeurs pour ne pas devenir comme ces deux vieillards décrépits hantés par leurs fantômes !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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