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Après le paroxysme de la crise grecque, le commissaire Kostas Charitos est confronté aux poussées xénophobes, à l'Aube dorée et à tout ce qui profite de la situation.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/04/20/note-de-lecture-epilogue-meurtrier-petros-markaris/

Dans la « Trilogie de la crise » dont les trois volumes précédaient tout juste cet « Épilogue meurtrier », Katérina, la fille du commissaire athénien Kostas Charitos, était passée progressivement de juriste débutante et fraîchement mariée à ardente avocate des droits des êtres humains, surtout lorsque ces droits sont le plus souvent bafoués ou niés, comme c'est le cas des immigrants, légaux ou illégaux, en Grèce comme dans bien d'autres pays. Supervisant aussi bénévolement un foyer pour sans-abri, elle est principalement active dans la défense d'employés face à leurs patrons pour le moins indélicats, dirait l'euphémisme.

Lorsqu'un matin elle est sauvagement agressée à la sortie du Palais de Justice par des motards cagoulés, le commissaire se retrouve pris presque malgré lui dans un sombre scénario criminel, mêlant de manière a priori inextricable ce qui ressemble d'un côté à des crimes racistes, et de l'autre, conduite par d'énigmatiques et anonymes « Grecs des années 50 », une vengeance à l'encontre de tout ce qui a sapé le service public au cours des cinquante dernières années… C'est comme toujours en bon père de famille, épris de quotidien et néanmoins magnifiquement obsessionnel, que le commissaire parviendra à saisir ce qui se passe réellement derrière les mauvais reflets d'une Aube dorée.

Publié en 2014, traduit en 2015 au Seuil par Michel Volkovitch, le neuvième volume de la série Kostas Charitos imaginée par Petros Markaris constitue, comme son titre l'indique d'emblée (mais évidemment, il n'indique pas uniquement cela), une coda à la Trilogie de la crise : le calme socio-économique vaguement revenu, dans une Grèce meurtrie mais ayant pour l'instant survécu à ses avanies, c'est un autre genre d'ennemi du peuple qui tient le haut du pavé, celui qui se drape dans la « simple » xénophobie pour promouvoir de facto un authentique fascisme.

Le superbe « Victoria n'existe pas » (2013) de Yannis Tsirbas, ou les non moins intenses « Ça va aller, tu vas voir » (2010) et « le salut viendra de la mer » (2014) de Chrìstos Ikonòmou, nous avaient déjà montré en beauté le cocktail détonant et hautement délétère que constituent la xénophobie et la présence de réfugiés fuyant des zones de guerre et de misère à travers la Méditerranée, en Grèce. En inscrivant cette réalité dans les tours et détours d'une enquête policière confiée par Petros Markaris à son commissaire bourru – commissaire plutôt issu d'un milieu franchement conservateur, même si son meilleur ami est un communiste, et même si sa fille s'écarte nettement de ce chemin ancestral -, « Épilogue meurtrier » nous montre comme mine de rien l'un des vrais visages, corrompus et glauques, du fascisme – ce qui ne nous surprendra pas outre mesure de la part d'un auteur qui a connu la sinistre dictature des colonels aux premières loges, et qui a été le principal scénariste des chefs d'oeuvre cinématographiques de Theo Angelopoulos tels que « le Voyage des Comédiens » (1975), « le Pas suspendu de la cigogne » (1991) ou « L'Éternité et un jour » (1998), par exemple.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Le plaisir de lire ce roman policier réside dans la sympathie que m'inspirent le commissaire Kostas Charitos, ses collaborateurs et sa famille. Si l'intrigue est assez classique et commune - surtout qu'elle reste proche des autres romans de Markaris, notamment de sa trilogie de la crise - il règne une atmosphère qui restitue bien la Grèce de la crise conjoncturelle et structurelle, celle d'une démocratie clientéliste et d'une économie sous perfusion de l'Union européenne qui, à partir de 2008 commence à payer le prix de l'incurie de son système politique et de sa bureaucratie. A travers le roman, l'auteur dresse un constat sans complaisance mais aussi en nuance de cette situation.
On se balade dans le quotidien étouffant de chaleur d'Athènes en été, et la musicalité des noms de personnes et de rues donne une furieuse envie de manger des tzatzikis sous une tonnelle en buvant un petit vin frais, dans une taverne au pied de l'Acropole...
L'humour est présent et les référence de dictionnaire ne sont pas les moindres charmes de ce roman de plus de 250 pages.
A l'instar du regretté Andrea Camilleri avec sa Sicile natale, Petros Markaris nous offre l'occasion de nous départir d'un regard qui pourrait être réducteur voire méprisant de sociétés riches du nord sur des sociétés du sud moins riches, qu'un préjugé cantonnerait à de sympathiques espaces touristiques. Et pour aller plus loin dans le message, il fait opportunément intervenir des Albanais qui joueraient le rôle de pauvres face à des Grecs qui serait "leurs riches".
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Une trilogie en 4 volumes, cela devient une tétralogie… On pourrait se demander ce que l'auteur avait encore à nous dire après trois formidables romans noirs avec, en toile de fond, la crise Grecque.

Rassurez-vous, Pétros Márkaris en avait encore sous la pédale et, une fois de plus, il entraîne ses lecteurs (et lectrices) dans la Grèce post-crise, après que l'Allemagne lui ait collée une punition à la mesure des fautes commises par les gouvernants.

Hélas, ce ne sont jamais les politiques qui paient leurs fautes et après avoir ouvert les fenêtres et balancé des tonnes de fric à tout le monde, on a tout refermé et on a puni les gens qui en avaient profité.

Une fois de plus, les meurtres ne sont là que pour nous parler de cette Grèce qui a été flagellée et de ses habitants qui tirent le diable par la queue, laissant les voitures au garage, le carburant coûtant trop cher ou ayant carrément rendu les plaques…

Dans ce dernier tome consacré à la crise, notre commissaire Kostas Charitos va avoir bien du mal à comprendre qui est caché derrière ces meurtres, et nous aussi !

Au menu, nous aurons de la corruption de fonctionnaires, que les gens sont obligés de payer afin de faire avancer leur dossier, sans que ces mêmes fonctionnaires ne comprennent qu'avec un tel comportement, ils entravent le développement économique de leur pays.

L'auteur nous parlera aussi de ces Grecs qui en font le minimum au boulot, les yeux rivés sur la pendule, refusant de bosser une minute de plus, que l'enseignement secondaire est merdique, obligeant les parents à payer afin de donner des cours privés à leurs enfants.

Il parlera aussi des primes données par l'Europe, à tort et à travers, le racisme exacerbé des Grecs, leur haine des autres, l'arrivée au pouvoir du parti Aube Dorée, qui n'a de dorée que son nom, de la dictature des Colonels, de la guerre civile,…

Oui, c'est noir ! Heureusement qu'il y a quelques scènes familiales afin d'apporter un peu de soleil à toute cette sombritude. Hélas, pas de banquets remplis de victuailles, l'épouse du commissaire cuisine avec ce qu'elle a et elle ne manque pas de coeur et d'idées.

L'auteur a eu bien raison d'ajouter un 4ème tome à sa trilogie car il ne manque pas de piquant, Pétros Márkaris nous dressant un portrait sans concession de la Grèce, même si on sent bien qu'il aime son pays, qu'il a de la tendresse pour lui, pour ses habitants, bien que ses critiques soient acérées.

Qui aime bien, châtie bien. Jamais de manichéisme, dans les romans de Márkaris. Pire, on ressent souvent de l'empathie pour le/les coupables.

Un polar bien sombre, même sous le soleil de la Grèce. Un polar qui clôt brillamment cette trilogie devenue une tétralogie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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✒Découverte intéressante avec ce polar "Socio-économique" qui se déroule en Grèce.
Petros Markaris donne une suite à sa trilogie après liquidation à la grec,le justicier d'Athènes , pain,éducation et liberté. Dans ses romans P.M. aborde des sujets qui rongent son pays: la corruption, l'émigration ,l'Union Européenne, il ne cherche pas la critique mais les difficultés, obstacles que rencontre un compatriote dans sa vie quotidienne. le courage d'un peuple qui peut surmonter toutes ses embûches grâce à l'entraide familiale même si elle est la cause de certaines tragédies.
Les personnages sont entiers ( ça râle😤, ça crie😮 et ça tire la gueule!! 😡),il faut une certaines habitudes pour pouvoir situer les personnages (Nom & prénom grec). Je conseil ce livre pour sa découverte d'un pays qu'on ne connait pas si bien que ça.😉
Synopsis:
La Katérina la fille du commissaire Kostas a été agressée sur les marches du tribunal de Justice d'Athènes, très vite on soupçonne les militants d'Aube dorée en représailles pour avoir défendu des migrants devant la justice.
Au même moment un mouvement appelé "Grec des années 50" revendique des meurtres perpétrés dans la capitale.
Qui sont-ils ? quels sont leurs mobiles? le commissaire Kostas Charitos va devoir creuser dans cette drôle de société ou rien ne fonctionne normalement le tout sous une 😓 (une chaleur) de plomb!!!
Note:Note:❤❤❤❤/5
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Gros coup dur pour le commissaire Charitos dont la fille Katérina a été agressée en sortant du tribunal. le tort de la jeune avocate ? Défendre les droits des émigrés. A Athènes, l'Aube dorée entend punir ceux qui aident les étrangers à s'intégrer dans le pays. Ses sbires n'hésitent pas à menacer directement le commissaire qui s'inquiète de les savoir en possession de son numéro de portable. Auraient-ils des accointances dans la police ? Ce ne serait pas impossible…D'ailleurs, les gardes devant le tribunal ont fermé les yeux sur l'agression de Katérina. Mais si cette histoire le préoccupe, le commissaire doit faire son travail après la mort d'un entrepreneur allemand d'origine grecque. le légiste a conclu à un suicide et pourtant l'Ambassade d'Allemagne a reçu un courrier disant que l'homme a été assassiné. La lettre est signée par ‘'Les Grecs des années 50''. D'autres morts vont suivre, des meurtres cette fois, revendiqués par le même groupe.

Avec Epilogue meurtrier, dernier tome de la Trilogie de la crise, Petros Markaris continue d'explorer les dérives de la société grecque confrontée à la corruption, au marasme économique et à la montée du nationalisme. Outre les meurtres qui dénoncent les pratiques de l'administration, entre pots-de-vin et clientélisme, mais aussi les détournements des subventions européennes, Charitos s'inquiète aussi de l'Aube dorée dont la violence et le sentiment d'impunité renvoie aux pires heures de la dictature des colonels. le policier va mener une enquête longue et minutieuse. Les pistes sont nombreuses mais tournent court. Qui sont ces ‘'Grecs des années 50'' ? Des octogénaires qui ont décidé de prendre les armes ? Leurs fils ? Charistos tourne en rond tout en s'inquiétant pour sa fille et en souffrant lui aussi de la crise économique. Sa voiture reste au garage et il prend les transports en commun pour économiser le carburant. Sa femme Adriani concocte toujours de délicieux repas mais la viande et le poisson se font rares. Les beaux-parents de Katérina ont perdu leur boutique et son gendre se fait du souci pour son père qui supporte mal la situation. Heureusement, les Charitos et leurs amis sont solidaires, partagent le peu qu'ils ont et font face en essayant de garder le sourire…
Excellente fin pour cette trilogie qui nous a fait visiter le passé, le présent et même l'avenir d'un pays victime de ses erreurs, de ses dérives et de la pression européenne. La série est inégale, les enquêtes parfois sommaires, mais les fines analyses de l'auteur sur la crise grecque valent le détour.
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Deuxième roman que je lis de cet auteur et j'ai tout autant aimé .
Un suicide puis des meurtres revendiqués par "les Grecs des années 50". Voilà le commissaire Charitos confronté à une nouvelle enquête qui lui rappelle la Grèce des années 50 avec les repressions.
De plus, sa fille se fait agresser par des membres de l'aube dorée, mouvement d'extrême droite car elle défend des migrants.
Dans ce roman, Pétros Markaris, nous montre la corruption dans l'administration grecque et la police avec l'aube dorée.
De plus, il revient sur la période sombre de la guerre civile en Grèce.
Un très beau roman
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Rien ne va plus pour le commissaire Charitos, sa fille Katerina, avocate défendant les immigrés, a été agressée à la sortie du tribunal, les flics en faction non loin n'auraient pas vu les assaillants qui se sont enfuis en moto, mais il s'agirait de membres de l'Aube dorée, un groupuscule nationaliste violent. Côté professionnel, on découvre un homme Makridis, dont il est difficile de déterminer s'il s'agit d'un suicide ou d'un meurtre, suivi pour le coup de plusieurs meurtres - un directeur d'école, un chômeur - qui grâce à son réseau était intermédiaire entre les entreprises et l'Administration et deux agriculteurs.....Des meurtres revendiqués par "Les Grecs des années 50", une organisation inconnue de la police et qui donne bien du fil à retordre à Charitos et son équipe.
Une nouvelle enquête où Charitos se retrouve perturbé et déboussolé face à cette série de meurtres sans point commun, où les suspects "des années 50" seraient âgés de plus de 80 ans, cela ne colle pas...Tout de même un indice indique que les pères de deux victimes étaient écoliers dans la même école dans les années 50 justement...Mais cette piste va tourner court..
Épilogue meurtrier est la dernière enquête de la trilogie de la crise, Pétros Márkaris y souligne les conséquences des options prises dans le passé : le clientélisme, une administration obtuse qui met des bâtons dans les roues des entrepreneurs, la corruption et l'affairisme, une situation de marasme qui fait émerger le nationalisme grec avec l'Aube dorée. Un épisode qui m'a paru plus intéressant pour son contexte économique que par la résolution de l'enquête elle-même, mais j'ai eu toujours autant de plaisir à retrouver le commissaire Charitos, son équipe, sa petite famille et surtout sa description tantôt fataliste tantôt désabusée de la société grecque mais toujours avec cet humour qui met à distance les conséquences désastreuses de la crise économique qui sévit en Grèce.
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C'est le troisième roman de Petros Markaris que je lis après le Che s'est suicidé, qui se déroule à l'époque où Athènes préparait les Jeux Olympiques, et Liquidations à la grecque (non chroniqué), évoquant le début de la crise grecque. Cette fois, le pays s'est enfoncé au plus profond dans les problèmes économiques, et l'auteur ne manque pas de le noter, à chaque fois qu'il fait parcourir les rues d'Athènes à son personnage principal, ou même lorsqu'il décrit les repas familiaux. C'est un plaisir pour le lecteur de retrouver une ancienne connaissance, le commissaire Charitos. C'est beaucoup moins agréable pour lui qui subit dès les premières lignes une situation très angoissante. Sa fille Katerina, avocate défendant les sans-papiers, se fait agresser devant le palais de Justice par des militants fascistes de l'Aube Dorée, et doit être conduite à l'hôpital.

Parallèlement, Charitos est confronté à un assassinat puis un autre, revendiqués par un mystérieux groupe, « les Grecs des années 50 »… S'agit-il de papys tueurs ou de nostalgiques des années passées de la Grèce ? Est-ce que Charitos doit chercher l'origine de ses meurtres à l'époque des Colonels, et donc dans l'histoire des pères des victimes ? Il lui faudra bien du flair et une certaine intuition pour savoir dans quelle direction faire porter ses recherches.
Comme les précédents, ce roman se lit avec facilité, et passionne plus pour le portrait de la Grèce contemporaine que pour l'enquête. Elle ne manque pas du tout d'intérêt, mais c'est dans la description d'une ville à bout de souffle, rongée par la crise, la pauvreté galopante, et pourtant animée toujours par un esprit de débrouillardise et de d'entraide, que l'auteur excelle. le commissaire Charitos doit maintenant circuler en bus pour économiser l'essence, les fameux repas concoctés par Adriani, son épouse, se composent plus souvent de légumes que de viande, mais il règne toujours une atmosphère conviviale et chaleureuse.
Une lecture parfaite pour qui aime les romans policiers qui dépaysent, et restent bien ancrés dans la réalité sociale d'un pays.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Ce roman est davantage un roman qui nous montre la société grecque qu'un roman policier. Roman légèrement d'anticipation – légèrement – cela ne l'empêche pas de dresser le portrait d'une société grecque où règne le racisme ordinaire et où la corruption est très présente.
Le commissaire Charitos est un humaniste. Ne vous attendez pas à des courses poursuites, des tirs de pistolet échangés. Non. Ne vous attendez pas non plus à ce qu'il laisse faire, à ce que lui ou sa fille retourne leur veste et cesse de se battre pour ce en quoi il croit. Oui, ils prennent des risques, mais ils savent bien que ce n'est rien par rapport à ce que vivent les étrangers qui trouvent refuge en Grèce.
Vivre en Grèce n'est pas facile. J'ai un peu l'impression qu'on oublie un peu, beaucoup, ce qui se passe dans ce pays au regard d'une actualité un peu trop people en ce moment. Pourtant, ce qui se passe dans ce pays pourrait se passer dans d'autres pays d'Europe. Gardons-le à l'esprit.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le troisième opus que je lis de cet auteur et malheureusement le plus "décevant" à mon gout. Alors que dans ses deux premiers romans je m'étais délecté du ton léger employé par l'auteur , ici le sujet traité prend le dessus sur la forme. Ce roman n'en reste néanmoins très intéressant, car il nous présente sans aucun compromis la société grecque actuelle. le style de l'auteur reste très "simple" et permet une lecture relativement aisée. Bonne lecture à toutes et tous.
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