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sur 527 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand le Bengale s'emballe. Polar historique épicé au curry.
Nous sommes en 1919 en Inde et les villas coloniales se lézardent sous la chaleur moite de Calcutta. C'est le début de la fin pour le Raj britannique, le mouvement nationaliste indien prend de l'ampleur influencée par la pensée non violente de Gandhi. le 13 avril, le massacre d'Amristar qui voit un rassemblement politique réprimé dans le sang, constitue un point de bascule vers l'Indépendance. C'est dans ce contexte historique agité qu'un ancien enquêteur de Scotland Yard, veuf et vétéran de la Grande Guerre, débarque pour enquêter sur l'assassinat d'un haut dignitaire britannique survenu à proximité d'un bordel. L'affaire est sensible, la chasse au bouc émissaire sacré est ouverte.
Le Capitaine Wyndham, fervent serviteur de la Couronne britannique, God save the Queen et ses résidences secondaires, est remué dans ses fondations, choqué par le comportement raciste de ses compatriotes. Dans son enquête, il est guidé et secondé par le sergent Banerjee. Indien ayant étudié à Londres, il est tiraillé entre son emploi au service des Anglais et les élans indépendantistes qu'il partage. le choc des cultures sans constat à l'amiable.
Enquête policière à la Conan Doyle aussi addictive que l'opium vapoté par le Capitaine Wyndham pour fuir son passé, ce roman dépasse la partie classique de Cluedo dans le Cottage un dimanche de pluie et aborde avec beaucoup de subtilités l'arrogance du colon britannique envers ces 300 millions d'Indigènes qui réclamaient leur indépendance.
La peinture des personnages est bien laquée, le climat étouffant du Bengale est mieux restitué qu'un bulletin météo annonçant la canicule depuis un studio climatisé et les dangers n'ont pas besoin de panneaux indicateurs pour être partagés avec le lecteur. Il faut dire que boire de l'eau constituait déjà un risque mortel.
La description en immersion de Calcutta, ville des pauvres que je ne connaissais qu'à travers l'oeuvre de Mère Teresa et des rites funéraires pratiqués sur le Delta du Gange, offre un décor extraordinaire à cette intrigue, première d'une série qui compte déjà quatre titres en Angleterre. La seconde aventure doit sortir à l'automne. J'ai déjà le tandoori qui bouillonne d'impatience.
Je finirai ce billet avec Darjeeling. Dans le roman ce n'est qu'une partie du titre et une destination, mais ce nom suave suffit à fantasmer des rêves de voyage. A défaut, on boira son thé, sans parler de la célèbre marque de lingerie assez éloignée du Sari.
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En 1919, fraîchement démobilisé et profondément marqué par la guerre, le capitaine Wyndham rejoint sa nouvelle affectation au sein des forces de police britanniques à Calcutta. Dans cette ville bigarrée et étouffante, alors qu'une vague d'agitation violemment réprimée secoue l'autorité coloniale anglaise, notre nouvel arrivant est aussitôt confronté à l'assassinat d'un de ses compatriotes, dans un quartier indigène que ce riche et influent personnage n'avait normalement guère de raisons de fréquenter. Tout indique un attentat contre l'autorité coloniale… A moins que les évidences ne masquent d'autres faits troubles et mystérieux, que bien du monde aurait intérêt à cacher…


A partir des lois Rowlatt de 1919 autorisant les arrestations arbitraires au moindre soupçon d'insubordination, et du massacre d'Amritsar qui s'ensuivit, c'est l'éveil de la révolte contre le pouvoir britannique et les prémices de la lutte pour l'indépendance indienne que nous décrit ici ce qui n'aurait pu être, sinon, qu'une banale et classique enquête policière.


En effet, sans véritable surprise, puisque l'on se doute assez rapidement que la vérité est bien moins évidente qu'elle n'en a l'air et que certains personnages sont probablement douteux, le véritable point d'accroche de ce polar est son contexte historique. Nous transplantant dans la touffeur dépaysante d'une ville étourdissante et contrastée, l'auteur dépeint avec humour l'absurdité d'un racisme que les premiers vacillements de l'hégémonie coloniale ne font que renforcer. Son analyse des mécanismes de domination et d'assujettissement entre nations, de la spirale de violence qui se met irrépressiblement en place alors que l'Empire britannique se met à douter de sa suprématie, éclaire d'un jour assez fascinant sa description des relations entre Occidentaux, Indiens et Anglo-Indiens.


Ecossais d'origine indienne, Abir Mukherjee nous sert une intéressante réflexion sur ce qui peut transformer un homme ordinaire en défenseur d'une certaine idée de suprématie raciale, génératrice de violences sans retour. Ce premier opus s'avère prometteur d'une série de qualité, et c'est avec plaisir que l'on suivra la suite à venir des aventures du capitaine Wyndham.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le capitaine Wyndham, un Anglais qui a combattu trois ans en France contre l'ennemi commun allemand, est appelé à Calcutta par le chef de la police, lord Taggart, son ancien patron, qui a conservé pour lui une grande estime. Il a aussi, auparavant, passé quelque temps dans les renseignements, et a perdu sa femme, avec qui il n'a vécu que cinq semaines, à cause de la grippe espagnole. L'arrivée en Inde constitue un choc pour lui, à la fois à cause du climat, mais aussi et surtout à cause du comportement raciste, hypocrite, injuste et condescendant des Anglais vis-à-vis des « indigènes ». Sa première enquête porte sur l'assassinat d'un très haut fonctionnaire anglais, dont le cadavre est retrouvé à côté d'un bordel du côté indien de la ville – et non du côté anglais. ● Sa méconnaissance du terrain va l'amener à suivre de fausses pistes, qui pour le lecteur constituent autant de moyens de découvrir l'Inde de cette époque. ● C'est un roman policier à la fois très bien construit et plein de suspense et un livre passionnant sur l'Inde, et en particulier Calcutta. J'avoue que je me suis rendu à plusieurs reprises sur Google Maps pour voir les lieux décrits et aussi pour me rendre compte de l'aspect de la ville. ● Les personnages sont riches, à commencer par Samuel Wyndham lui-même, policier au passé sombre, un peu dépressif, très intelligent mais perdu au début, et addict à la morphine et à l'opium. le personnage du sergent « indigène » « Sat » Banerjee est également très intéressant, Indien qui collabore complètement avec le colonisateur, au risque d'un vif tourment intérieur. ● Les rapports entre Anglais et Indiens constituent une des facettes les plus passionnantes du récit, avec l'arrière-fond historique du massacre d'Amritsar le 13 avril 1919, qui a vu la police anglaise tirer sur des civils indiens désarmés et pacifiques, en tuant des centaines et en blessant des milliers, et qui est généralement considéré comme le premier jalon vers l'indépendance. ● La loi Rowlatt a aussi été adoptée peu avant, le 18 mars 1919, donnant d'énormes pouvoirs à la police pour arrêter qui elle veut parmi les Indiens et les emprisonner, voire les condamner à mort, presque sans jugement : c'est une parodie de justice. le vote de cette loi explique au moins en partie la révolte d'Amritsar. ● Par les yeux de Wyndham, nous voyons la réalité de la colonisation de l'Inde : une immense hypocrisie ; les Anglais sont censés apporter la civilisation à un pays « inférieur » mais en réalité, bien sûr, ne servent que leurs propres intérêts, 150 000 Anglais vivant sur le dos de 300 millions d'Indiens. « Les Britanniques font semblant d'être ici pour apporter les bienfaits de la civilisation occidentale à un tas de sauvages ingouvernables alors qu'en réalité c'est encore et toujours une affaire de bénéfices commerciaux mesquins. Et les Indiens ? L'élite éduquée déclare vouloir débarrasser l'Inde de la tyrannie britannique au profit de tous les Indiens, mais que savent-ils des besoins des millions d'Indiens dans les villages et s'en soucient-ils ? Ils veulent seulement prendre la place des Britanniques en tant que classe dirigeante. » ● le titre original est « A Rising Man » et l'éditeur a dû juger plus vendeur l'attaque d'un train, qui n'est pourtant qu'un épisode secondaire du roman. le titre original est beaucoup plus prés du récit. ● Je remercie @tynn et Christine (@bidule62) de m'avoir donné envie de lire ce roman policier exceptionnel, qui allie l'efficacité narrative à l'exposé historique et qu'à mon tour je recommande chaudement. Pour ma part, je vais sans aucun doute lire les trois tomes suivants.
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Profondément marqué par la Grande Guerre ,ancien de Scotland Yard , le Capitaine Sam Wyndham débarque à Calcutta,.

Il y découvre la moiteur étouffante , une chaleur brûlante, étouffante, implacable, en plus de l'humidité qui le rend fébrile, eau frelatée , nourriture ,insectes pernicieux , et surtout à peine débarqué , la haine palpable, croissante des indigènes qui vous méprisent, vous : les colons britanniques.

Est _ ce cette haine qui a conduit à l'assassinat d'un haut fonctionnaire Mac Auley , dans une rue sombre ,mal famée, à proximité d'un bordel?

Le Capitaine Wyndham , dans la nuit torride du Bengale, se demande désespérément si l'Inde elle même, ne réagissait pas à sa présence comme les défenses immunitaires réagiraient à l'invasion d'un corps étranger.......

C'est un roman policier historique instructif, pétri d'humour incisif, so british, à l'ironie douce -amère, original, passionnant de bout en bout , grinçant , accrocheur , drôle à l'intrigue bien travaillée malgré quelques approximations , au cadre historique et politique parfaitement rendus.

Le plus intéressant à mon sens——-le fait le plus marquant ——-: l'auteur dresse subtilement les relations complexes entre colons arrogants et une société indienne injustement soumise humiliée , rabaissée par la domination britannique .
C'est très habilement rendu.
Le Capitaine Windham, veuf , traumatisé par les scènes atroces de la grande guerre, accro à la morphine, de fumeries d'opium, au bureau du vice - gouverneur ,de la prison aux wagons d'un train postal mettra toute son énergie à démêler cet imbroglio.
On ne lâche pas ce premier ouvrage bien écrit , brillant pourtant complexe en plus de l'évocation de Calcutta : «  La vérité , c'est que Calcutta était unique » .
«  En Angleterre le choeur de l'aube est aimable et mélodieux et il rend les poètes lyriques pour parler des moineaux et des alouettes qui montent dans le ciel .Il est aussi divinement court.Les pauvres créatures , démoralisées par l'humidité et le froid chantent quelques mesures [.....]
À Calcutta , c'est différent . Il n'y a pas d'alouettes ici, rien que de gros corbeaux graisseux qui commencent à brailler aux premières lueurs de l'aube et continuent pendant des heures sans une pause.
Personne n'écrira jamais de poèmes sur eux. » .
L'auteur a grandi dans l'Ouest de l'Écosse, dans une famille d'immigrés indiens , fan de romans policiers depuis l'adolescence , son livre a reçu le «  Prix du polar européen 2020. »
Emprunté par hasard en click & Collect .
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L'Inde sous empire/emprise britannique est la vedette de L'attaque du Calcutta-Darjeeling. Nous sommes en 1919, donc encore en pleine jeunesse de ce colonialisme. Le capitaine Wyndham revient tout juste de la guerre, et comme il a presque tout perdu, décide d'accepter, comme ancien de Scotland Yard, un poste d'enquêteur à Calcutta. Il devra enquêter sur le meurtre sordide d'un fonctionnaire Anglais dans une ruelle d'un quartier malfamé. Notre bon capitaine découvrira les effets pervers de l'Empire . Il verra que les Anglais changent à force même s'ils sont plein de belles et bonnes intentions. La corruption, le cynisme, l'étroitesse d'esprit ne sont que quelques unes des nombreuses inepties de la "supériorité britannique". C'est une véritable immersion dans ce climat, vicieux, pervers, amoral où l'Empire détruit presque tout ce qu'il y a de bon chez l'humain et où tout semble bâti sur l'insidieux "racisme ordinaire".
Est-ce que l'origine (écossais d'origine indienne) de l'auteur Abir Mukherjee y est pour quelque chose dans le portrait qu'il nous fait de l'Inde coloniale ? En tout cas, il a su avec une franche justesse nous faire ressentir tout le malaise de ce colonialisme. Bref, une intéressante découverte que ce titre qui est suivi par trois autres si je ne m'abuse.
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Imaginez Hastings promu. Britannique jusque dans son ressentiment envers l'Empire, tombant facilement sous le charme des demoiselles effrontées, il se lance avec bonne volonté sur des pistes trop balisées pour être honnêtes. S'il finit par découvrir la vérité, c'est que, débarrassé du petit Belge à moustache qui lui rabotait les neurones à grand renfort de piques assassines, il a gardé de son ancien mentor l'essentiel : l'art d'assembler des faits anodins pour confondre le coupable - et cela, malgré son addiction à la morphine (l'auteur ne manquant pas d'adjoindre à son hommage holmesien l'évocation des guerres de l'opium entre la Chine et l'empire britannique, grâce auxquelles la reine Victoria peut être considérée comme la pire trafiquante de tous les temps) et l'importance de s'adjoindre un souffre-douleur. Lequel lui est supérieur en tout (y compris sur le plan financier) mais que sa couleur de peau contraint à l'humilité.
On trouvera donc dans ce délicieux ethno-polar tout ce qu'on est raisonnablement en droit d'attendre d'un tel ouvrage : de l'action, une enquête ponctuée de rebondissements, de la romance, et une analyse des relations compliquées entre l'Inde et l'Angleterre. Mais l'intérêt majeur est bien entendu dans son supplément d'âme, à savoir cet humour pince-sans-rire que le monde entier envie à Albion au point d'en oublier sa perfidie.
« ENTRÉE INTERDITE AUX CHIENS ET AUX INDIENS
Banerjee remarque ma désapprobation.
« Ne vous inquiétez pas, monsieur, dit-il. Nous savons où est notre place. En outre, les Britanniques ont réalisé en un siècle et demi des choses que notre civilisation n'a pas atteintes en plus de quatre mille ans.
– Absolument », renchérit Digby.
Je demande des exemples. 
Banerjee a un mince sourire. « Eh bien, nous n'avons jamais réussi à apprendre à lire aux chiens.  »
Il faut dire que l'auteur de ce roman s'appelle Abir Mukherjee. Il n'y a pas que le capitaine Hastings qui prenne sa revanche.
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"Gorge Profonde" aurait pu devenir le surnom du capitaine Sam Wyndham tant on va essayer de lui faire avaler des couleuvres, dont la plus grosse qui soit : les Anglais sont là pour civiliser les Indiens et sans nous, ils n'arriveraient à rien, nous sommes équitables et nos lois sont justes…

Les lois anglaises sont justes pour les Anglais, les Blancs, mais jamais pour les indigènes, les Indiens, habitants de leur propre pays mais qui ont les Anglais, ces espèces de belles-mères qui s'incrustent chez eux.

En fait, je serais tentée de dire que la résolution du crime du haut fonctionnaire MacAuley est accessoire tant elle ne sert qu'à nous démontrer l'iniquité de la colonisation : lois Rowlatt de 1919 autorisant les arrestations arbitraires au moindre soupçon d'insubordination (et détention durant 2 ans sans justificatifs). Arrestations d'Indiens par des Anglais, bien entendu.

Plusieurs personnages prendront la parole, dont des Indiens, une métis, un négociant en textiles afin de nous expliquer l'inégalité du système. Les Anglais ont toujours eu une haute opinion d'eux-mêmes, se croient garant d'une morale élevée et que leurs lois sont justes, équitables, correctes.

Mais il n'en est rien, à force de se croire supérieur, l'Anglais écrase les autres, les indigènes, estime qu'ils ne doivent pas devenir trop intelligents, que ça pourrait leur faire mal au cerveau et que l'indépendance ne doit pas arriver, ces pauvres indigènes n'étant pas capables de s'en sortir sans les Anglais…

La plume de l'auteur manie avec brio l'humour et le cynisme, l'encre est teintée d'ironie douce-amère et c'est un véritable plaisir de découvrir ce roman policier qui ne ressemble à aucun autre. Les personnages sont bien travaillés, impossible de les confondre entre eux et personne n'est tout à fait blanc ou noir.

Apprêtez-vous à avaler des couleuvres vous aussi car l'auteur ne fige aucun de ses personnages et ce que les autres disent d'eux peuvent être vrai ou faux, ou pas tout à fait vrai…

L'atmosphère lourde et poisseuse de Calcutta est bien rendue aussi et pour peu, on aurait envie de démarrer un ventilateur, même si dehors il fait des températures négatives et que la neige tombe. La ville de Calcutta est un personnage à part entière, elle aussi.

Un excellent roman policier, un vrai roman noir qui nous parle de contextes sociaux, des castes de l'Inde, de la colonisation, de révolution, de terroristes qui voudraient se libérer du joug anglais, d'Anglais qui ont du mal à s'adapter au climat et un pays au bord de l'implosion.

Un roman noir où les deux enquêtes servent à mettre sur la table les problèmes des colonisés, leurs revendications, leurs attentes, leurs souffrances et à dénoncer la main de fer dans laquelle les colonisateurs anglais tiennent les autochtones.

L'auteur nous parle aussi de ce pays (l'Inde) qui peut transformer un homme ordinaire en raciste ordinaire et lui mettre dans la tête l'idée que la suprématie raciale existe bel et bien.

C'est pernicieux et notre capitaine Sam Wyndham va avoir fort à faire pour ne pas devenir comme ses pairs. J'ai bien envie de lire la suite pour savoir comment il va évoluer.

Une belle découverte, une fois de plus !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un livre épatant avec un titre pour le moins maladroit .Le titre anglais est À rising man et le sujet du livre est bien plus qu'une attaque de train postal
L'histoire se passe en 1919.Le capitaine Wyndham, ancien de Scotland Yard, débarque à Calcutta pour résoudre une affaire bien troublante dans cette Inde coloniale de l'après guerre
Un haut fonctionnaire passe de vie à trépas de façon spectaculaire
Grand branle-bas dans Calcutta
Notre capitaine regarde tout cela avec un flegme tout britannique mais aussi avec une certaine naïveté et surtout une bonne dose d'humour.
Il est aidé par un officier indien, Banerjee, qui va lui faire découvrir les subtilités de son pays mais aussi le désir d' un peuple de s'émanciper d'une tutelle coloniale qui se veut civilisatrice et devient surtout pesante
Tout cela est très tonique et plein de surprises
Pour les fans de romans policiers, il y a une vraie originalité qui mêle le contexte historique et le contexte géographique.
Vous l'aurez compris : le personnage principal, si j'ose dire, c'est l'Inde, vue de manière distanciée et amusante par un enquêteur très british mais pas si coincé qu'il n'y paraît
Je crois qu'une suite est prévue.Je suis partant pour un autre voyage en Inde
Un très bon livre pour se détendre et s'évader en souriant vers des contrées mal connues
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"… Regardez n'importe quel atlas d'une école primaire indienne. La Grande-Bretagne et l'Inde sont à côté l'une de l'autre et chacune occupe toute une page. Nous ne leur indiquons même pas d'échelle, de peur que les petits enfants bruns se rendent compte de la taille minuscule de la Grande-Bretagne comparée à l'Inde !"

Calcutta, mercredi 9 avril 1919. Un ancien de Scotland Yard, le capitaine Sam Wyndham, à peine arrivé de Londres, se trouve devoir enquêter sur un meurtre assez abominable commis à Black Town, dont la victime n'est autre qu'un collaborateur du vice-gouverneur.
Un "sahib". Ce qu'il en reste n'est pas beau à voir, mais "au moins, il est bien habillé", remarque Sam.

L'affaire est très sensible, et suivie de très très près par le ban et l'arrière-ban du British Raj présents à Calcutta. Sam Wyndham va devoir composer avec ce poids sur les épaules, mais aussi avec une société coloniale dont il ne connaît pas les codes et surtout… surtout avec les traumatismes de la Grande Guerre et la perte de sa femme, emportée par la grippe espagnole, des images qui le hantent nuit après nuit.

C'est donc un enquêteur fragile et abîmé que nous suivons dans les rues de Calcutta.
Un cabossé des tranchées.
Et il est sympa, en plus.
Il a de l'humour.
Il est concerné par ce qui se passe autour de lui.

Il se pose des questions, il donne son avis sur cet immense pays sous la botte du British Raj depuis une soixantaine d'années.
À mon sens un peu trop, même, pour un gars qui est venu volontairement grossir les rangs de ces expatriés britanniques dont il pense tant de mal. Là, il y perd un peu en crédibilité.

Cependant, le contexte historique est bien posé, quand il n'est pas vu qu'à travers les interrogations (euh, naïves ?) du narrateur. Y prennent place les conséquences du Rowlatt Act du 18 mars 1919, et le tristement célèbre "massacre d'Amritsar" du 13 avril 1919 dont la nouvelle atteint Calcutta quelques heures plus tard. Toute la description de la ville à ce moment-là, la façon qu'ont les Indiens et les Britanniques de réagir, les nouvelles qui parviennent des autres régions, c'est une partie du livre que j'ai trouvée très intéressante et bien menée, indépendamment de l'enquête qui suivait son cours.

Laquelle enquête reste longtemps paresseuse, à croire que nous sommes tous assommés par le cagnard de Calcutta, et prend quelques fausses accélérations pour nous égarer avant le sprint final… Mais j'ai apprécié cette lecture, et trouvé que le duo formé par Sam Wyndham et Satyendra Banerjee, son sergent, fonctionnait bien.

C'est le premier volume d'une série de quatre pour le moment, dont deux traduits en français, disons qu'il fallait faire connaissance.
J'aurai plaisir à les retrouver dans leurs prochaines enquêtes.

PS : Et l'attaque du Calcutta-Darjeeling, alors ? Pas de pif paf pouf, les bandits qui arrêtent la locomotive lancée à pleine puissance et tout ?
Pas vraiment, encore un effet de titre qui tombe à côté de la plaque… Quand il se met à y avoir vraiment de l'action, le train n'y est pour rien !
Je préfère du coup le titre original, A Rising Man ; l'éditeur aura trouvé sa traduction littérale pas assez accrocheuse pour un roman policier. Un casse-tête, je veux bien le croire.
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Rescapé des tranchées, le capitaine Wyndham débarque dans la police de Calcutta. Y a-t-il un lien ente l'assassinat d'un haut responsable et l'attaque d'un train où rien ne semble avoir été dérobé?

Abir Mukherjee nous peint une image complexe et réaliste du Bengale, les sahib anglais au pouvoir et à la tête du commerce, les indiens soumis, les méchants militaires, Annie, la jolie secrétaire au sang mêlé, les indépendantistes gentils parce que non violents et les autres.

Une histoire sans doute bien étoffée, rien à reprocher à l'écriture, de bonnes réparties, mais ce n'est pas trop mon genre et je n'ai pas accroché.
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