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sur 162 notes
Oubliez le gentil petit faon de votre enfance !

Ici, Bambi, c'est une jeune fille de quinze ans qui a bouffé de la vache enragée toute sa vie et qui en veut à la terre entière, sauf à sa mère, bizarrement, alors qu'elle est alcoolo, brutale, en décrochage total dans l'éducation de sa fille, du ménage, bref, elles vivent dans un taudis.

Bambi, pour se faire des thunes, décide de jouer avec les sugar daddy, ces hommes dans la force de l'âge qui veulent se faire des petites jeunes. Bambi ne fait pas ça pour payer ses études, comme bien des filles, mais pour palper le max de pognon et, au passage, leur écraser les roustons.

Bambi, c'est du maquillage genre camion volé, tu vois ? Faut masquer les coups qu'elle s'est prise dans la face, par sa daronne. Son daron ? Il a joué les filles de l'air, il a juste laissé son Sig Sauer et Bambi, elle aime jouer avec l'arme. Pour elle, c'est l'équivalent d'un doudou chez un marmot.

Avec son gun, elle se sent plus forte. C'est plus izi (easy) pour forcer les daddy à filer leur oseille.

Bambi, c'est cru, trash ! Autant dans le récit que dans le langage. Wesh, les mecs et les bitch, va falloir réviser son argot et son langage d'jeun's ! TKT, Google vous aidera si vous captez pas.

Bambi, c'est du roman noir à fond d'blinde ! T'y aventures pas si tu cherches des petits coeurs roses, tu trouveras que dalle !

L'autrice te raconte la misère ordinaire, simple, courante, celle que l'on a croisé un jour dans notre vie et qu'on a vite détourné les yeux, se moquant de la gonzesse ou du mec qui sentait pas bon, sans penser que sa mère elle avait p'têt abdiqué le ménage.

Avec ce langage cru, celui des jeunes de nos jours, ça renforce le côté filles en perte de vitesse, filles qui se donnent un genre, filles qui se pensent les plus fortes, et qui le sont, sauf quand le vernis craque et qu'on se rend compte qu'elles ne sont que des filles paumées, apeurées. Mais plutôt crever la gueule ouverte que de l'avouer !

Avec un personnage comme Bambi et ses copines, tu sais pas trop si tu dois leur coller des claques dans leur gueule de petites merdeuses, les flinguer direct ou laisser pisser le mérinos.

Elles sont trop loin dans la misère sociale que pour espérer les en sortir. L'autorité, elles en veulent pas. Bambi encore moins. Elle aime que sa mère et ses deux copines. Parfois avec des clashs…

Bambi, c'est un roman noir vachement noir, mon frère. le rayon de soleil ? Cherche pas et carre-le-toi bien profond où tout le monde pense. Y'a pas d'édulcorant, pas de sucre, ou alors, c'est de la poudre qu'on sniffe.

Bambi, c'est le récit d'une société qui part en couilles, qui abandonne ses jeunes, qui ne sait pas comment les aider, qui le fait, mais mal.

C'est l'histoire de gamines qui ne savent pas trop si elles veulent être sauvées ou pas. Et si oui, même elles ne savent pas comment, hormis palper le grisbi et se tirer en Thaïlande pour glander grave sa mère. Ce qui ne les aiderait pas, mais ça, elles en savent que pouic.

Bambi, c'est un roman noir qui te met mal à l'aise. C'est un roman trash qui parle de violences, de coups tordus, d'arnaques, de pétage de plombs de ce qui fut, un jour, une gentille petite fille toute mignonne et qui, à cause de cette chienne de vie, a mal tournée et est devenue enragée envers le monde entier.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Loin du conte que le titre pourrais faire croire, "Manger Bambi" bouscule par sa violence assumée, sa haine des autres, son langage cru. Caroline de Mulder dresse le portrait d'une jeune psychopathe, en rébellion contre la terre entière (les hommes surtout) qui redevient Hilda petite fille torturée (dans les deux sens du terme) auprès d'une mère alcoolique et non aimante. Bambi/Hilda morfle mais se venge. Les hommes (friqués bien sûr) qui croisent sa route font face à une jeune fille qui dégoupille grave, sans le moindre remord, incontrôlable. Bambi c'est une bombe à retardement qu'une enfance sacrifiée à rendu tout aussi perverse et violente. de Mulder, décoche des uppercuts qui laissent peu de répit au lecteur. Lecteur qui peine à trouver un peu d'empathie à cette gosse déjà sérieusement cabossée, à un âge souvent ingrat. On peut j'imagine, rester de marbre devant cette ambiance poisseuse, conflictuelle, à la cruauté assumée, Caroline de Mulder n'essaie pas de brosser dans le sens du poil. Deux cent pages en apnée. Mais force est de reconnaître, son travail remarquable sur les dialogues et cette ambiance anxiogène que de Mulder maintient tout du long. Seul bémol à mon sens, une fin qui survient de façon abrupte et qui m'a déçu par rapport à l'ensemble. Merci aux Editions Gallimard et à Babelio de m'avoir permis de découvrir Caroline de Mulder, une auteure (autrice) que je relirai avec plaisir.
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🖤💛❤️ Manger Bambi (quelle idée saugrenue): "ça claque, ça trash, ça éveille la curiosité"

Un conte cruel, trash, flashy tout comme sa jeune héroïne. Un récit brutal et par la langue employée et par l'histoire narrée. Emouvant aussi. Et je souffle, après la dernière page tournée (en retenue la respiration inconsciemment). Sacré choc que ce bouquin.

Passé le moment de surprise du début: crudité du langage, argot des 'citées', j'ai été happée par ce récit sauvage, violent où bousculée tout du long, j'ai oscillé entre compréhension, répulsion, empathie, indignation, peur, révolte, ---
Et en plus, je n'avais pas (tout) compris ou pas du tout compris, c'est selon. Un tour de force de l'auteure: focus sur l'évidence pour détourner l'attention de ce qui se cache derrière. "A table !"

Qu'est-il arrivé à Bambi pour que de petite chose fragile, elle se transforme en monstre sanguinaire ?

Un style étonnant qui pète, qui claque. Une histoire qui m'a rappelé Marie Gillain dans l'Appât, mélange d'innocence et de perversité. Une Bambi maltraitée par la vie qui se transforme en louve aux ongles démesurés une fois la nuit venue et traque une proie bien précise à travers tous les Nounours qu'elle arrive à attraper dans ses filets, son gun à la main.

Tout y est: une mère alcoolique maltraitée, un père qui s'est 'barré', des soeurs (ses frères d'armes) de galères, prêtes à l'accompagner dans ses virées, son gang girls' power, le milieu de la nuit et ses dérives, le décrochage scolaire, la pauvreté, les foyers.
Tout y est et surtout un ton, une manière de raconter l'histoire qui est surprenante.
Un sujet peu exploité en littérature que celui de la violence des femmes.

"Bambi, quinze ans bientôt seize, est décidée à sortir de la misère. Avec ses amies, elle a trouvé un filon : les sites de sugardating qui mettent en contact des jeunes filles pauvres avec des messieurs plus âgés désireux d'entretenir une protégée. Bambi se pose en proie parfaite. Mais Bambi n'aime pas flirter ni séduire, encore moins céder. Ce qu'on ne lui donne pas gratis, elle le prend de force. Et dans un monde où on refuse aux femmes jusqu'à l'idée de la violence, Bambi rend les coups. Même ceux qu'on ne lui a pas donnés."

Caroline de Mulder, belge, est l'auteure de plusieurs ouvrages et a reçu le Prix Rossel 2010 avec 'Ego'.

Rentrée 2021, première fournée, chauds les petits 'pains'
Attention droit devant à ne pas vous y brûler.

Très beau travail de mise en valeur du roman par une présentation en feuilletons hebdomadaires le jeudi avant lancement via LA Librairie Flagey par les dessins hyper 'parlants' de Jérémie Gasparutto - Série Noire Gallimard, 07/01/2021
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Respect ! Voici un texte remarquable, surtout par sa maîtrise de la langue, mais aussi par la finesse et la justesse de ses portraits d'adolescentes marginales, qui séduisent des hommes nantis pour leur extorquer leurs belles montres et leurs liasses de billets.

Le point de départ de l'histoire est une situation qui, malheureusement, n'est pas bien originale. Hilda, que ses amis ont surnommée Bambi, est une adolescente d'une quinzaine d'années qui vit seule avec sa mère, profondément alcoolique. Son père a quitté la maison lorsqu'elle avait 5 ans. Alors Bambi vit sa vie. Et là, on commence à sortir des sentiers battus. Des amies l'ont entraînée dans des mauvais coups: attirer des hommes friqués, « sugar dadies », et leur extorquer de l'argent en leur mettant une arme sous le nez. Il ne s'agit donc pas de malheureuses jeunes filles qui se feraient abuser, bien au contraire. Bambi s'en tire plutôt bien, elle prend goût à l'argent qu'elle en retire. C'est une fuite, mais on la voit attentive à ne pas aller trop loin, par exemple en évitant de tomber dans les pièges de la drogue.

Caroline de Mulder décrit ici fort bien cette charnière entre l'enfance et l'âge adulte qu'est l'adolescence. Livrée à elle-même, Bambi doit s'assumer, comme une adulte. Mais l'auteur fait finement ressentir qu'elle est encore une enfant, qui a besoin de sa mère. Paradoxalement, on voit l'adolescente s'occuper de sa mère comme un adulte s'occuperait de ses parents devenus âgés, mais je dirais qu'elle voudrait parvenir à sortir de sa mère de son alcoolisme pour qu'elle puisse redevenir la maman qui lui manque encore. de ce point de vue, la fin de l'histoire est particulièrement touchante.

Je vous recommanderais ce roman pour ces intéressants portraits d'adolescentes, mais je vous le recommanderais tout autant pour sa forme. En préambule, je précise que Caroline de Mulder est originaire de Gand. Cette ville est bien flamande, mais l'excellent ouvrage de Bart van Loo, « Les téméraires », vous en rappellera qu'elle a été un chef-lieu bourguignon. Je ne sais pas trop si cela explique, des siècles plus tard, que l'on trouve à Gand nombre de néerlandophones qui maîtrisent particulièrement bien le français. C'est le cas de Caroline de Mulder, qui affirme avoir appris à parler en néerlandais et appris à lire en français.

Dans « Manger Bambi », les nombreux dialogues des adolescents sont écrits dans une langue d'adolescents. Mais ce qui est remarquable est qu'il s'agit ici d'une langue d'adolescents particulièrement bien maîtrisée. Je ne suis plus un adolescent, mes enfants non plus, mais je connais tout de même « keuf » et « meuf », par exemple. Et puis, je sais ce qu'est le verlan et je peux deviner ce que veux dire « tepu ». Vous aussi, sans doute. Mais « bouyave », « bicrave », « macrave », vous connaissez ? Je vous laisse chercher, ça vient du romani, une langue des Roms.

Là, je tire mon chapeau à Caroline de Mulder, la gantoise. Ces dialogues plongent le lecteur dans l'univers des jeunes avec une force remarquable. Cela n'aurait pas été le cas si elle s'était contentée de saupoudrer ses phrases de quelques mots d'argot: on aurait senti l'adulte qui imite les jeunes. Et sa maîtrise ne s'arrête pas là car le reste du texte est écrit dans un français plus classique mais sans que l'on sente de hiatus en passant d'un style à l'autre. le texte est remarquablement fluide, naturel !

Enfin, je féliciterai encore l'auteure pour être parvenue à rendre l'ambiance glauque dans laquelle évoluent les adolescentes sans abuser de mots crûs ni de violence trop explicite. On reste fort dans la suggestion.

Bref, une fois plus, me voilà fier de promouvoir une auteure belge. Lisez « Manger Bambi » et faites-le lire à des grands ados, ça leur plaira sans doute !
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Je découvre Caroline de Mulder avec ce livre, gagné à la dernière Masse Critique Mauvais Genre.
Et quelle surprise !
Dès le premier chapitre, le ton est donné. Nous sommes loin du conte de fées mais plongés dans un monde désenchanté et sanglant. le nôtre. Celui de Hilda, surnommée Bambi.
Hilda a 15 ans, presque 16. Une jolie frimousse, une jolie silhouette. Voilà, on s'arrête là au niveau du « joli ». Tout le reste est moche. Glauque. Sordide.
Bambi, sous ses airs d'ado fleur bleue, est une dure à cuire. Son quotidien entre une mère alcoolique et démissionnaire, un beau-père libidineux, les coups, l'ont endurcie et mis en colère tout le temps. Elle s'est forgé un caractère de caïd car elle ne veut pas être une victime. Elle a décidé de rendre les coups puis de prendre ce qu'elle estime être son dû.
Elle est accompagnée de ses deux copines Leïla et Louna et du pistolet de son père qui ne la quitte pas et lui donne La force.
Parfois, les filles vont au collège mais le plus souvent elles traînent dans leur banlieue grise ou sur des sites de sugar dating et échafaudent des plans tordus censés les rendre riches, vite. Une revanche sur la vie, sur leurs vies.
« Manger Bambi » est un roman noir, violent, plein de rage et de désespoir... à l'instar de cette toute jeune fille tourmentée et fragile, malgré tout.
Le style de l'auteure est tour à tour percutant et émouvant. Les mots sonnent juste.
En tant que lecteurs, nous sommes partagés entre deux émotions contradictoires : secouer l'adolescente, serrer la vis pour la remettre dans le droit chemin et la prendre dans ses bras, la bercer doucement pour la consoler et la protéger.
Cette atmosphère de lecture est noire mais c'est une très belle découverte !
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C'est le second polar de Caroline de Mulder que je lis après "Calvaire" qui me faisait découvrir cette auteure flamande il y a quatre ans. C'est le second polar et c'est surtout la seconde claque que je prends.
Il faut dire que la puissance de l'écriture immersive de Caroline de Mulder est incroyable. Direct on entre dans le monde et la tête de Bambi, cette jeune fille frêle mais sans doute plus dangereuse qu'il n'y parait.
En effet, leader d'un gang d'adolescentes zonardes, Bambi, 15 ans, utilise les sites de sugardating pour sortir de la précarité. Loin de se laisser séduire par des hommes plus âgés, elle se défend avec force contre les violences auxquelles elle est exposée quotidiennement.
Là j'ai du mal à digérer ce conte cruel et trash que j'ai adoré.
J'aimerai vous en dire plus sur Bambi, sur la petite fille qu'elle a été auprès d'une mère alcoolique et mal aimante.
J'aimerai vous dire que Manger Bambi est un hymne contre les violences faites aux femmes.
Je devrais aussi vous dire que les hommes n'ont pas le bon rôle ici. Je pourrais rajouter que c'est sans doute mérité !
Manger Bambi m'a bousculée et il en faut pour me déstabiliser. Il faut dire que tout un tas de sentiment souvent contradictoire viennent vous percuter et souvent en même temps durant votre lecture. Une lecture qui ne vous laissera pas indemne, c'est certain.
Alors oui c'est cru, c'est jeune, c'est trash. Certains diront surement laid et vulgaire. Oui c'est osé, réaliste, rude, saignant, brutal. Oui c'est féroce, sauvage et violent. Oui on comprend parfois Bambi et ses motivations à vouloir sortir de la misère, oui on s'indigne car on peut penser qu'elle va trop loin, oui, on s'apitoie aussi tellement ce récit est impitoyable. On a peur, on juge, on s'attache. On est submergé par des sentiments, des émotions contradictoires.
Mais ce qui est certain c'est que cette jeune Bambi fera partie de ces héroïnes qui ne vous lâcheront plus et vous marqueront à jamais.
Et le style tout en tension de notre autrice est inimitable.
Bravo Madame de Mulder, votre roman est brillant , tellement actuel et nécessaire, j'allais dire impérieux.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Caroline de Mulder à une écriture très actuelle, quasi punk, complètement trash. Dès les premières phrases, elle nous propulse en chute libre dans la descente en total free style de Bambi, 16 ans, gamine trop "pas de chance", qui a décidé d'aiguiser ses griffes roses toutes rongées pour tout déglinguer. Et ça va saigner !

Chaque choix de l'héroïne la pousse un peu plus dans la fatalité de son very bad trip. Et pourtant... Pourtant, au risque de se ramasser une bonne grosse mandale en retour, on n'a qu'une envie, c'est de la prendre dans nos bras pour pour lui dire qu'elle est la plus belle, la plus incroyable, la plus extraordinaire, la plus touchante des écorchées esquintées qui hantent la littérature noire.

Je n'ai pas mangé Bambi, je l'ai dévorée.
À lire ABSOLUMENT !

#MangerBambi #CarolineDeMulder #LaNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Quinze ans bientôt seize, Bambi est décidée à sortir de la misère. A la tête d'un gang d'adolescentes zonardes, terrorisantes et terrorisées, elle a trouvé un filon : les sites de sugardating qui mettent en contact des jeunes filles pauvres avec des messieurs plus âgés désireux d'entretenir une protégée. Bambi y pose en proie parfaite. Mais Bambi n'aime pas flirter ni séduire et encore moins céder. Ce qu'on ne lui donne pas gratis, Bambi le prend de force. Et, dans un monde où on refuse pourtant aux femmes jusqu'à l'idée de la violence, Bambi rend les coups, y compris ceux qu'on ne lui a pas donnés.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Manger Bambi est comme son héroïne : violent, trash et cru. J'ai tout d'abord détestée cette fille qui pète un câble pour rien et jure comme un charretier. Ensuite je butais encore sur son langage, mais assez inexplicablement j'ai été emporté par le rythme, par les mots et j'ai baissé la garde... Un peu comme ces vieux mecs qui sûr d'eux et de leurs fantasmes, pensent que l'argent permet tout et notamment de se payer une jeunette. Sans crier gare, Bambi tête à claque, instable m'a émue avec son histoire sordide. On entrevoit le calvaire de son enfance, la maltraitance et le point de bascule, qui peut malheureusement expliquer que pour se défendre, s'endurcir, elle vrille et devient une bête, qui frappe, qui saigne et se venge. En effet qui était là pour rétablir la justice ? Pour l'écouter et voir que le problème, c'est pas elle ? Un croisement entre Hell de Lolita Pillé, du Virginie Despentes et du Rebecca Lighieri. Un roman noir hardcore, déchaîné et prenant, on est subjugué et on veut connaître le dénouement coûte que coûte, même si le lendemain on regrettera les heures de sommeil en moins.
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Bambi a presque 16 ans, s'ennuie ferme auprès de sa mère alcoolique. Bambi c'est Hilda, pour tuer l'ennuie elle traine sur les sites de rencontres à la recherche de vieux qu'elle pourra plumer.

Avec deux copines de collège, elles mènent une vie qui va au-delà des apparences. le besoin d'adrénaline pour combler les manques d'affection. Toujours à la limite, toujours sur le trait de la marge. Invincibles !

Et puis il y a Nounours, un gars que sa mère a ramené à la maison et qui prétend qu'il va s'occuper d'elles. Mais qu'attend-il exactement en retour ?

Bambi, en pleine construction de sa personnalité nous dévoile à la fois sa violence, sa haine, sa rage mais aussi toute sa fragilité, ses doutes et finalement l'amour sans bornes pour cette mère absente, pour cette accidentée de la vie. Une vie de misère, sans espoir, sans avenir.

Avec talent, et dans un langage parfois cru mais qui correspond bien à l'ambiance générale, l'auteure nous conte cette fable cruelle d'une jeunesse désenchantée, sans illusions et sans perspectives. Sinon la perpétuelle fuite en avant.

C'est court, c'est choc, c'est noir.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Bambi n'est pas une petite jeune fille douce et innocente comme pourrait le suggérer ce surnom. Tout en elle n'est que violence et furie et son histoire n'a rien d'un conte de fée.
Un père absent, une mère alcoolique dépressive qui ne s'apaise qu'en la frappant, un "beau-père" qui investit la place pour mieux la "manger" ...on peut comprendre les pulsions qui l'animent.
Mais elle a des plans pour s'en sortir ! Avec 2 copines elle joue les suggar babies pour s'introduire chez de vieux messieurs prêts à succomber à leurs charmes. Les caresses durent peu : munie de son gun, Bambi humilie, frappe, terrorise pendant que les deux autres dérobent tout ce qu'elles peuvent. le monsieur n'aura pas intérêt à porter plainte, elle le sait.
L'autrice reconstitue la vie de ces adolescentes dans une langue appropriée faite de franglais, de verlan, d'argot ( je ne comprends pas tout!). les scènes sont criantes de vérité et on se doute bien que ça finira mal !
Ce roman met aussi en évidence la naïveté et l'incompétence des services éducatifs, sociaux, juridiques chargés pourtant de la protection de l'enfance. Face aux comportements des adultes, les jeunes "Bambi" ne peuvent espérer s'en sortir.
Un roman noir, sombre et violent dont je conseille vivement la lecture.
Merci à Bebelio et Gallimard pour cette découverte.
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