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Secrets de Polichinelle rassemble huit nouvelles, toutes centrées autour d'un personnage féminin. Ce qui est remarquable, c'est la façon dont Alice Munro utilise la description des lieux et des personnages en créant un univers romanesque, pour mieux servir la chute. Pour ma part il a fallu attendre la 4ème nouvelle, celle qui donne le titre à l'ouvrage, pour entrer complètement dans son monde et être captivée par son art de raconter des histoires qui semblent au premier abord banales.
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Huit nouvelles pour huit femmes du côté de Carstairs dans l'Alberta canadien, à des époques différentes. Hormis le lieu et parfois un membre de certaines familles qui transcendent le découpage du recueil, ce qui unit ces femmes ce sont les secrets. Ces secrets qui façonnent la personnalité, la vie, l'inconscient parfois.

Avec un pouvoir évocateur manifeste et une faculté certaine à raconter des histoires, l'autrice nous présente des destins, des vies ou des fragments de vie. Des lettres d'amour échangées, une femme égarée dans une randonnée en Albanie, une qui suit son amour en Australie, d'étranges phénomènes extraterrestres, un acte de vandalisme qui cache un passé lourd ... le lecteur est transporté par le talent de l'autrice à raconter les vies intérieures.

La difficulté c'est de ne pas rester sur sa faim. L'exercice littéraire est parfaitement maîtrisé, mais j'ai souvent perdu le sens général et eu le sentiment à la lecture qu'il s'agissait d'histoires sans fin (hormis "Hôtel Jack Randa"), de fragments disposés et qu'il fallait reconstituer. Tout semble être posé là et pourtant.

C'est certainement le découpage en nouvelles qui m'a perturbé. J'essaierai un roman ( peut-être "du côté de Castle Rock) pour mieux appréhender Alice Munro, dont, à bien des égards, je sens la filiation intellectuelle avec Joyce Carol Oates.
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Huit nouvelles jalonnent ce recueil. Elles ont presque toutes pour cadre une petite ville de l'Ontario, Castairs et toutes ont pour héroïnes des femmes. Femmes de diverses époques et femmes qui ont réussi l'amalgame de leur vie de famille et leur vie intérieure.

La bibliothécaire, Louisa 25 ans, que l'on aurait qualifiée de vieille fille à l'époque (1917), s'émeut à la réception d'un courrier émanant d'un jeune soldat, pourtant inconnu d'elle, en mission sur le front...

Une vraie vie. Elles sont trois. L'une est mariée, une autre veuve et la troisième célibataire. Mais l'une d'entre elles aura une vraie vie...

La Vierge albanaise. Une histoire insolite, celle d'une femme égarée dans les contrées albanaises. Mais aussi celle d'une libraire et de ses clients. le rapport ? Une histoire à écouter...

Secrets de Polichinelle. Heather Bell a disparu lors d'une randonnée. Des témoins ont cru voir ou comprendre quelque chose, mais...

L'hôtel Jack Randa. Une très belle histoirie d'amour qui vous emporte du Canada en Australie : « maintenant, c'est à toi de me suivre. »

Un endroit désert. Devenu au fil du temps une petite ville. Des souvenirs de dur labeur, de crime... mais sans doute la vieille Annie fait-elle des cauchemars.

Des vaisseaux spatiaux ont atterri. Ou comment s'attacher à quelqu'un de peu ordinaire.

Vandales. Un passé difficile et lourd qu'une certaine Lizzie essaie d'effacer à sa manière.


Des tranches de vie, une écriture soignée, des traits d'humour, de l'étrangeté planant sur les récits, de la douceur, des personnages extrêmement bien travaillés.
Si le premier récit m'a laissée un peu de côté, je dois avouer que les suivants m'ont subjuguée. La qualité de l'écriture y est pour beaucoup bien sûr, mais ce sont surtout les ambiances créées qui emportent le lecteur vers des ailleurs toujours renouvelés.
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Une grande maîtrise dans l'art de la nouvelle...mais nous parlons d'Alice Munro voyons...donc pléonasme.

8 histoires de femme ...Alice Munro tisse sa toile petit à petit mais sûrement et elle nous emprisonne, nous envoute.
Des femmes qui cherchent l'amour, ou le trouvent au hasard...mais qui toutes portent des secrets plus ou moins lourds.
Des histoires profondes, ou plutôt faites de plusieurs strates...qu'il faut effeuillées pour être certain de ne rien manquer.
Résultat un livre pour lequel je recommande plusieurs lectures. Chaque conclusion de nouvelle semblait une porte ouverte vers davantage de questions et de possibilités plutôt qu'une fin et surtout pas une chute.
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Secrets de Polichinelle est un recueil de 8 nouvelles, mettant en scène des vies de femmes canadiennes dans leur quotidien.

J'ai tout simplement A-DO-RÉ ! Alice Munro a un talent extraordinaire, elle créé des nouvelles à l'univers précis, et a le don de nous décrire les états d'âmes de ces héroïnes avec beaucoup de réalisme et d'attention. Ses nouvelles foisonnent de détails et les portraits psychologiques qu'elle dresse m'ont captivés.

Personnellement, je trouve que le risque des nouvelles est que le lecteur peut rester sur sa faim. Ça m'est souvent arrivé et je n'aime pas ça... Mais avec Alice Munro tout est abouti, ses histoires sont prenantes et la densité du récit est particulièrement marquante pour ce court format. Pas étant que l'autrice fut qualifiée de « souveraine de l'art de la nouvelle contemporaine » par le jury du Prix Nobel de littérature en 2013 !

Je crois bien que les nouvelles d'Alice Munro viennent se ranger dans mon coeur aux côtés de celles Joyce Carol Oates et de Margaret Atwood. C'est son genre de prédilection (elle n'a écrit qu'un seul roman à ce jour) et elle le maîtrise parfaitement !
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles. La première débute de manière romanesque puis vire au drame et se termine comme un genre de songe, dans lequel l'héroïne, mourante, s'adresserait alors à son amour rêvé. Alice Munro sait en peu de mots construire un récit original et étonnant, sans brusquerie et avec intelligence.
Pourtant, elle décrit tout, le moindre détail donne du sens, du rythme et reste efficace. C'est absolument parfait.
L'écriture est si visuelle qu'il serait possible de peindre le cadre de ces histoires, la barque, la maison, la végétation.

C'est aussi fort que « Fugitives ».
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Une ado disparaît lors d'une randonnée. Une bibliothécaire rêve de rencontrer le soldat qui lui écrit du front. Une épouse trompée et quittée va sur les traces de son mari en Australie. Une femme raconte le périple d'une jeune anglaise captive en Albanie dans les années 20. Carstairs, ce coin du Canada plat, vide, sans arbres, triste avec des femmes qui vivent leur vie comme elles peuvent, sans vraiment choisir, sans vraiment comprendre, mais en sachant qu'il existe quelque chose d'autre. Comme toujours, on est captivé par l'écriture qui en quelques lignes nous transporte dans ces vies simples mais riches de ce que nous sommes.
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Les prix conduisent souvent à de belles découvertes. Celle d'Alice Munro est un grand plaisir et un immense bonheur… décrivant un monde où le bonheur, pourtant est bien difficile à atteindre ! Mais est-ce si important au fond ? Les personnages, sensibles et attachants, sont les compagnons idéaux de soirées en tête à tête avec un livre.
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"Alice Munro, l'une des plus grands écrivains anglo saxons de notre époque, est née au Canada et a reçu le prix Nobel de littérature en 2013."
Ce livre est arrivé dans mes étagères pour Noël 2013. Je vous l'accorde, j'ai laissé la poussière se poser dessus depuis.
Le besoin de grands espaces, de prendre le temps de respirer m'a fait penser à enfin découvrir cette "reine de la nouvelle".
Comprendre des conduites humaines pour en percer le sens. "Petites gens, grands sentiments", a résumé le comité du Nobel. Il y aura huit histoires de femmes, la ville de Carstairs est le point commun ainsi que l'usine Doud, toujours présente en toile de fond.
On commence par Louisa, partie de cache cache au milieu des livres de la bibliothèque, qui est elle ? Qu'a t elle vraiment vécu ? Qui a t elle vraiment aimé ?
Puis la vie de Dorrie racontée par Millicent. Ou comment on peut vivre sa vie par procuration. Drôle d'idée, drôle d'époque, drôles de moeurs.
Son nom, un nom, votre nom .... Qu'ils n'avaient pas compris "et "Lottar" était ce qu'ils en avaient fait.", c'est quand même un comble, s'habituer à un nouveau prénom, à une autre vie !
Mais qu'est devenue Heather Bell, ce secret là non plus ne sera pas partagé.
Et puis il y a l'autre, l'autre nouvelle, celle qui bouleverse les codes, celle qui a bouleversé mon coeur, celle qui justifie toutes les récompenses possibles, celle qui nous raconte une histoire d'amour, (rassurez vous, je ne crois pas tourner fleur bleue, mais c'est vraiment émouvant, je vous l'assure ), voilà c'est l'histoire de "l'hôtel Jack Randa", une histoire d'amour à travers le monde comme il ne m'a jamais été donné de lire .... Gail et Will, parce que "je sais que c'est toi", et le "Maintenant, c'est à toi de me suivre".
On continue, on croit lire l'histoire de Simon, et bien non, ce sera celle d'Annie, qui enfin rerencontrera George.... Quelle vie, quelles aventures !
Faire la connaissance des toms, Eunie et Rhea, drôles de personnages.
Voir les vandales à l'oeuvre dans la vie de Béa et de Liza, qu'importe Warren, Ladner et Kenny....
Qu'importe les dégâts, "les plus grands secrets sont intérieurs".
A chaque histoire, on suit des tranches de vie qui se rattrapent les unes et les autres mais toute la difficulté sera d'en retrouver le sens. Qu'ont vraiment vécu ces femmes, qu'ont elles cherché à fuir ?
On refermera le livre et je crois que toute notre vie ne suffira pas à lever ce mystère!
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« Les fleurs sont d'une couleur qu'elle a déjà vue sans pouvoir imaginer un instant la trouver un jour sur des arbres – une teinte de bleu argenté, ou de violet argenté, si belle et si délicate que l'on s'attendrait à ce qu'elle plonge tout dans le silence, dans la contemplation, mais apparemment, tel n'est pas le cas. » (231)

J'ai retrouvé une fois de plus l'écriture d'Alice Munro que j'aime, ses histoires tout de suite attachantes, un environnement dans lequel je me sens à mon aise, qui m'est familier en sensibilité et en sagacité. C'est une lecture qui me recentre.

Elle nous dit beaucoup de choses derrière les histoires, aime à trouver des angles de vue nouveaux et stimulants, à égarer ses personnages en eau trouble, à déconstruire le temps. Elle nous emmène par des détours obscurs et inattendus, pas toujours identifiables. le propos d'Alice Munro n'est pas de donner des images, comme ces bons points qu'on recevait à l'école, mais de fouisser la réalité, de dire les sentiments féminins le plus finement possible.

Elle nous laisse sur des interrogations, un peu à la manière de Raymond Carver, et nous invite à la relire plus tard, avec un peu plus de maturité, pour vérifier si la vie nous a aguerries… Cette vie, à l'image de l'épitaphe du pasteur missionnaire, prédicateur dévoué et convaincu :

« Ci-joint votre lettre adressée à Mr. Mc Bain, il est mort à l'auberge le 25 février. Il y a des livres ici, personne n'en veut. » (267)
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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