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4,07

sur 305 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1Q84 est le premier roman d'Haruki Murakami que j'ai lu après ma première visite au Japon en janvier 2011. Trois gros volumes pour me laisser sur ma faim à la fin.

Finalement, je suis contente d'avoir commencé par 1Q84 plutôt que par Kafka sur le rivage, que tellement d'autres avaient préféré.

Dix ans plus tard, j'ai eu envie de me replonger dans 1Q84, version audio. Il est vrai que 1Q84 marque une rupture dans l'oeuvre de Murakami : ses thèmes de prédilection, comme les chats ou la deuxième guerre mondiale en Asie sont pratiquement absents. Certains personnages disparaissent et certains mystères ne sont pas expliqués, alors que certains épisodes, vu par trois protagonistes différents, nous donnent parfois l'impression de "déjà-lu" (ou déjà entendu en cas de livre audio).
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Je ne vais pas écrire une critique pour chacun des livres, car pour moi ils sont indissociables et la lecture a été tellement longue que j'en ai déjà oublié pas mal de détails du premier tome !

Je mets 5 étoiles, encore et toujours pour cet écrivain que j'admire tant : Haruki Murakami. Comme à son habitude, les dernières pages s'achèvent avec toujours des questions sans réponses, une porte ouverte vers un univers infini, l'univers Murakamien, doux, poétique, mystérieux et métaphorique...

Deux lunes, deux protagonistes, avec autant de points en commun que de différences, séparés par le temps et pourtant si proche, traqués dans un monde surréaliste et dangereux où chaque rencontre, chaque action est la fois cause et conséquence... Dans 1Q84, tout est étrange et pourtant bien réel, ce n'est pas un rêve, ils sont arrivés à cet endroit pour une raison bien précise et ils devront repartir de cet endroit pour une raison bien précise...

Encore une fois, j'ai trouvé les personnages de ce bouquin très attachants et authentiques, avançant parallèlement l'un à l'autre tout en convergeant vers un destin commun teinté de mystère et de surnaturel dont de nombreuses questions auront finalement comme réponses celles que vous souhaiterez leur donner.
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Tokyo, 1Q84.
Aomané a été élevée dans une secte de laquelle elle est sortie par sa seule volonté à 11 ans. Elle exerce aujourd'hui comme professeure de sport et accessoirement travaille comme tueuse à gage pour une vielle dame qui sauve les femmes battues.
Un jour, en prenant un raccourci pour aller à un "rendez-vous professionnel", elle franchit une porte et remarque alors qu'il y a deux lunes dans le ciel, une blanche et une verte.
Tengo a été élevé par son père célibataire, très sévère, qui se servait de lui pour collecter la redevance télévisuelle lorsqu'il n'avait pas école. Adulte, malgré ses grands talents scolaires, il a choisi de n'être qu'un petit professeur de mathématiques, et ambitionne de devenir écrivain. D'ailleurs son ami éditeur, qui a déniché une histoire prometteuse écrite sans talent par la jeune Fukaéri, qui s'est sortie d'une secte puissante, lui propose de réécrire « la chrysalide de l'air » avec elle afin d'en faire un best seller.
Autour de ces deux personnages « lunaires » que sont Tengo et Aomamé, tourbillonne une petite galerie de personnages improbables (un détective très laid et pas discret, un garde du corps pas commun, des infirmières familières etc) mais attachants qui vont donner vie à cette histoire magnifique, dans laquelle on retrouve toute la beauté du style de Murakami et cette drôle de façon de raconter des histoires. le parti pris étant, me semble-t-il, de faire vivre des personnages libres, qui s'affranchissent de leur destin dans une sorte de dimension parallèle qui, dès lors qu'elle est fabriquée, n'a rien à rendre au principe de réalité.
Murakami a crée son propre univers, décalé, parfois drôle, toujours tendre et emphatique et surtout infiniment poétique. La marque d'un grand maître. Merci Monsieur M.
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Du jour au lendemain, une deuxième lune apparaît. Seuls quelques individus la voient ou s'en rendent compte. Sont-ils passés dans un monde parallèle? Ces livres racontent la quête de deux amoureux d'enfance pour se retrouver dans un monde de plus en plus étrange. On ne peut s'arrêter de lire!
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Trilogie fantastique, surnaturelle et poétique. Roman à part dans l'oeuvre Murakami, controversée dans les critiques, parfois adulée parfois détesté. Pour ma part, je trouve qu'il s'intègre parfaitement à l'univers de ce génie japonais. Je suis de plus en plus convaincu qu'à l'instar De Balzac, les écrits de Murakami s'intègrent dans un même cycle, subtilement agencé, incroyablement bien pensé, où chaque récit développe un aspect évoqué dans un autre. D'un point de vue narratif, l'histoire de 1Q84 est particulièrement aboutie, offrant un roman policier et d'aventure que j'ai beaucoup aimé. Mais on y trouve aussi l'arc narratif de l'univers parallèle (cf. Kafka), des deux amants (cf. Kafka et les amants) et bien sûr celui de la métaphore et de l'art (cf. le meurtre du commandeur). Les autres pages sur Tchekhov sont sublimes et le pied de nez narratif à propos du revolver très bien pensé !
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J'ai découvert Haruki Murakami récemment avec le recueil de nouvelles « Des hommes sans femmes », un choc, une révélation ! Ensuite j'ai poursuivi avec « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil », retrouvant un conteur hors pair mais sans atteindre la magie du premier livre lu. Quand un ami m'a proposé 1Q84, j'étais à la fois curieux – cela évoquait le tout premier livre chroniqué sur ce blog, le fameux 1984 de George Orwell – mais aussi méfiant devant les trois tomes de plus de cinq cents pages chacun... La renommée aussi de l'oeuvre, classée « Best-seller mondial », était de nature à provoquer chez moi un mouvement de recul.

J'ai ouvert le tome 1 et lu les premières pages. J'avais d'autres lectures en cours et je ne savais pas si j'allais attaquer immédiatement cette montagne de 1663 pages. Je n'ai pas eu à me poser cette question bien longtemps étant déjà totalement pris dans les filets de l'auteur. J'ai lu le tome 2 dans la foulée avec la même passion. Au tome 3, j'ai ressenti une certaine appréhension : tout était trop parfait dans ce récit mêlant un réalisme des personnages et un fantastique des plus débridés. Quel auteur serait capable de relier les fils complexes tissés dans cette « chrysalide de l'air » sans perdre le lecteur ? Tout cela, ces heures de lectures merveilleuses, ne vont-elles pas sombrer dans un dénouement tragique ou, pire encore, indéterminé – comme dans « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil » – ? Il n'en a rien été : Haruki Murakami tient ses promesses jusqu'à la dernière ligne achevant une oeuvre que je trouve quasi parfaite. Il a réussi sa superbe chrysalide de mots ! du grand art et une musicalité dans le récit qui doit certainement beaucoup à la traductrice Hélène Morita (c'est elle qui a également traduit « Des hommes sans femmes »).

On retrouve dans 1Q84 – paru en 2009-2010 – bien des thèmes présents dans les deux livres lus précédemment. Au sud... sorti en 1992 alors que Des hommes... est plus récent, sorti en 2017.

Entre l'année 1984 et le monde mystérieux de 1Q84, les existences d'Aomamé (dont le nom signifie haricots de soja verts en japonais...) et de Tengo sont nouées. L'odyssée initiatique commence avec un premier tome captivant, la mise en place du récit, l'installation dans une autre dimension, celle des deux lunes. Cela fonctionne parfaitement même pour moi qui ne suis pas un lecteur habituel de fantastique. La suite évolue vers le thriller et le roman d'amour, Aomamé et Tengo ayant vécu ensemble une expérience forte alors qu'ils étaient dans la même classe (je ne peux pas en dire plus... il faut découvrir par soi-même).
Le fantastique est au service de la vérité humaine : l'enfance malheureuse, l'éloignement des parents, la séparation, la solitude, les aléas de la vie. Sans en dévoiler trop, je peux dire que la maltraitance des femmes tient une place centrale.
Tous les personnages sont incroyablement bien définis, ils vivent réellement pour le lecteur que je suis, permettant d'adhérer à des situations bien improbables. Sans tomber dans les bons sentiments, l'empathie est la règle, même l'affreux Ushikawa, à la poursuite d'Aomamé, est minutieusement décrit et expliqué par la vie qu'il a menée depuis l'enfance. Il y a de la sociologie dans cette oeuvre complexe alors qu'elle se lit facilement !

Les allers-retours avec le monde de l'enfance pourraient expliquer le recours au fantastique, au conte. Murakami développe une sorte de fable dans le récit en faisant apparaître les « Little People » qui entrent dans la pensée des gens, modifiant le cours des choses. Il y a une jubilation de l'auteur à raconter en prenant tout son temps. Cela m'évoque une sorte de spirale qui s'élève en se rapprochant de plus en plus lentement d'un centre à atteindre. le temps par exemple de procurer une arme à Aomamé et de savoir si elle s'en servira ou pas. Ce n'est pas pour rien qu'une des superbes nouvelles dans « Des hommes sans femmes » est Schéhérazade, une histoire présentée comme vraie car un bon conteur « doit être crédible s'il possède son art ». Une femme, cette Schéhérazade magnifique, racontait des histoires sans fin à son amant captivé. Ici la Schéhérazade est Aomamé. Plus que Tengo elle est le personnage principal du récit. Tengo est un jeune écrivain d'une trentaine d'année qui cherche sa voie. Il vit dans la solitude, le ressentiment de ses jeunes années, des questions qu'il se pose sur ses parents, avec l'espoir fou de revoir cette Aomamé, seul souvenir heureux de son enfance.

Tengo est un personnage fort et faible à la fois tout comme Komatsu, son éditeur pour le livre « La chrysalide de l'air » où il a joué le rôle de ghost writer. Il n'est pas moteur dans l'histoire, à la différence d'Aomamé... Il absorbe les évènements et les retranscrit en romans. Il est certainement pour une grande part l'auteur lui-même. Un autre personnage fort du monde de 1Q84 est Tamaru, ce professionnel de la sécurité au service de la vieille dame fortunée, liée aussi à Aomamé, s'étant donné pour but de venir en aide aux femmes victimes d'hommes violents, de manière « définitive » si besoin. Ce Tamaru est une sorte de justicier agissant méthodiquement dans l'ombre, tout comme l'écrivain qui est là pour tout régler pour le lecteur.

Aomamé lit Proust. Tamaru cite Tchékhov et Jung, pas mal pour un garde du corps ! Pour Tengo, dans sa relation compliquée avec Fukaéri – il a réécrit le roman de cette jeune femme de dix-sept ans et en a fait un roman à succès –, il est question du dit des Heiki, de Tchékhov et d'Orwell (il explique alors, à peu près... que son livre n'est pas le 1984 d'Orwell car il ne réécrit pas l'histoire collective, il réécrit son roman à lui). En mettant autant de références littéraires, Murakami met sur la voie de l'interprétation possible de cette oeuvre ambitieuse. Dans 1Q84, il décrit magnifiquement le processus de création pour l'écrivain. Si ce dernier est crédible, il peut inventer de toute pièce un univers, le sien. Mais je comprends qu'il va bien plus loin, en affirmant pouvoir découvrir des voies de passage vers un autre mode de perception hors du monde apparent, superbement mis en images dans le texte. Ces voies sont étroites et incertaines. Elles permettent de recoller les morceaux, épars ou perdus par le temps, du passé. Un voyage initiatique pour vivre pleinement, sortir de la solitude et du ressentiment. Il exprime son art comme un conte foisonnant expliquant le réel, en prise avec lui et l'influençant également.

Un très grand livre que je vous conseille si vous voulez rêver tout en réfléchissant au processus de la création littéraire. de très belles heures de lecture selon moi ! le titre est en lui-même génial, le Q remplaçant le 9 de 1984 pour mettre hors du temps réel ce récit, avec Q comme question comme l'explique elle-même Aomamé. A noter qu'au Japon, on prononce « Q » à l'anglaise « kjuː » et le « 9 », lui, se prononce « kyū », d'où la même lecture de 1984 et de 1Q84.
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Retrouvez cette chronique complète avec une photo personnelle des couvertures des trois tomes ainsi qu'une illustration musicale (sur mon blog Bibliofeel) : Leos Janacek, Orchestre Philharmonique Tchèque, direction Jakub Hra, pour le concert du nouvel an 2020. Extrait de la Sinfonietta, le 3ème mouvement. Cette petite symphonie, sorte de fil conducteur du récit, est une ode à la nature et à la vie. Elle s'accorde parfaitement au climat virevoltant de l'histoire. Et quel son, au niveau des cuivres notamment, dans cette version !

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Belle trilogie avec l'envoûtement habituel de la plume de Murakami
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La construction du roman est basée sur l'alternance des personnages d'Aomamé et de Tengo (un châpitre sur deux consacré à chaque personnage) sauf dans le dernier tome où il y a un 3ème personnage (un détective travaillant pour la secte des précurseurs qui est aux trousses d'Aomamé). Mais il y a d'autres personnages dans ce roman : la vieille dame et son protecteur, ainsi que le père de Tengo et Fukaéri.
Les vies “présentes” et passées d'Aomamé et Tengo sont présentées en alternance. Elles se croisent, s'éloignent, puis semblent se rapprocher, mystérieusement.
Nos deux personnages sont entraînés dans un monde parallèle qu'Aomamé nommera 1Q84. Ce monde possède deux lunes, tous les personnages du roman voyant ces deux lunes font partie de ce monde. Aomamé prend un taxi pour se rendre sur le lieu d'une mission, ce jour-là il y a des bouchons sur la voie exprès, elle décide de quitter le taxi et d'emprunter un escalier lui permettant de récupérer ensuite un train. A partir de là, elle sera en 1Q84...Pour Aomamé ce monde est une énigme qu'elle doit résoudre : si elle est entré dans ce monde, elle doit pouvoir en sortir. D'autre part pour quelle raison y est-elle entrée ?
Je m'arrête là, car il est difficile de parler de 1Q84 sans dévoiler trop d'éléments de l'histoire… Alors je rajouterai juste que ce roman mélange les genres littéraires (un peu science-fiction, un peu policier, un peu fantastique, …) avec beaucoup de poésie. On est vite captif de cet univers qui envoûte et fascine, à la limite de la réalité et du rêve.
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Il y a fort à parier qu'une fois commencées les premières lignes du livre 1 de 1Q84, il vous sera difficile de le refermer. Il se pourrait même que vous vous précipitiez sur les deux tomes suivants. Beaucoup s'y sont laissés prendre, au point que 1Q84 constitue une trilogie déjà culte.
Ce roman en trois volets au titre énigmatique (dont l'explication est distillée au fil des pages, non sans laisser autant de questions que de réponses) suit en parallèle le parcours des deux personnages principaux, Aomamé et Tengo, entre avril et décembre 1984 (à moins qu'il ne s'agisse de l'année 1Q84 !).
Sans dévoiler l'intrigue, tordue à souhait, disons qu'il est question dans ce premier tome d'un livre mystérieux écrit par une lycéenne (qui l'est tout autant), d'un professeur de mathématiques et écrivain embarqué dans un projet artistique risqué, d'une tueuse à gage, d'une secte dangereuse, des "little people" et de deux lunes… Il est aussi question du temps qui passe, d'amour, des traumatismes de l'enfance et de la poursuite de nos rêves.
C'est aussi le début d'une grande aventure, mêlant roman noir, fantastique et romance, pour Tengo et Aomamé, deux personnages extraordinaires que vous n'êtes pas prêts d'oublier.
À lire et à relire !
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..
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Quel enchantement que ce conte qui met en scène deux personnages, Aomamé et Tengo qui ne se connaissent pas mais vont vivre séparément dans le présent réel et parallèlement dans un même univers étrange. Je l'ai lu il y a 2 ans mais j'avais oublié d'en faire la critique alors je n'ai plus en tête tous les évènements de ce long roman. Chacun d'eux va vivre un quotidien rempli d'expériences étonnantes et sans le savoir vraiment ils vont se chercher.
L'imagination de Murakami est sans limites pour notre plus grand bonheur.
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