AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 237 notes
Ce livre est un mélange de sociologie, de réalité, de sexualité peu ou beaucoup pervertie et de bulles de savon rose.
Une écriture comme une agglomération pure de morceaux de dialogue, de catalogue de prix, de compte-rendu de répondeur téléphonique, de messages d'annonces de rencontres, de début de prise de conscience, d'inconscience...
L'auteur revendique le côté warholien de ce travail. On est d'accord... Blow-job et autre description d'un lieu, de lieux, de tout possible, tout imaginable et parfois tout vécu.
Ca se lit vite, je ne sais pas si ça va laisser des traces...
Un (petit genr)e (d')expérience.
Commenter  J’apprécie          50
Love & Pop est une lecture abandonnée il y a longtemps et qui a resurgi dans mes mains un peu par hasard, en fouinant mes cartons-bibliothèques.
Et au final... Je ne suis pas déçue de l'avoir lue. C'est une lecture qui laisse perplexe par le style et la forme employé par l'auteur, deux éléments qui peuvent surprennent et déstabilise, mais dont on s'accoutume finalement. C'est une lecture qui renvoie une réalité et un phénomène de société qui sont très courant au Japon, mais dont on en entend peu parler à l'étranger: les rendez-vous arrangés.
Dans ce roman, nous suivons Hiromi, une novice dans ce domaine, qu'elle connaît et côtoie par ses amies. Toutes aiment aller à Shibuya pour fantasmer sur des objets de marques et hors de prix dans les vitrines, des filles qui aiment la mode, les bijoux. Mais ne pouvant financièrement pas se les payer, elles acceptent alors des rendez-vous arrangés avec des inconnus. En échange d'une heure au karaoké ou de deux dans un love hotel en leur compagnie, ceux-ci proposent de leur acheter tout ce dont elles ont envie, ou offrent simplement une somme d'argent. Dans le cas de Hiromi, qui acceptera coup sur coup deux rendez-vous arrangés, seule, les choses ne se passeront pas comme prévu...
Autant qu'on se le dise, c'est un roman assez voyeur, dérangeant, on entre dans l'intimité des personnages, mais surtout dans des tabous de la société japonaise, et l'on observe les nombreux paradoxes qui la composent à travers l'oeuvre de Murakami. Celui-ci dit ne pas avoir voulu faire un livre moralisateur, mais je trouve néanmoins que celle-ci est plutôt assez présente, via certains personnages, notamment celui de Captain Eo.
Comme le précise le résumé, au fur et à mesure de notre lecture, on sent que quelque chose va mal tourner, car il s'agit d'un univers malsain, glauque et triste. Dans la société japonaise, les sentiments et les preuves d'affections sont presque tabous, les gens sont très pudiques. Paradoxalement, être avec une personne du sexe opposé (et avec une certaine différence d'âge parfois) pour de l'argent contre du sexe ou de la compagnie, ne pose nullement problème. C'est assez déroutant, car on s'aperçoit que ce n'est pas parce que les concernés sont des obsédés, des intéressés ou des personnes malsaines, mais plutôt des personnes ignorantes, dont on a privé le savoir de certains dangers. On voit également les "ravages" de la solitude, une position qui semble renvoyer une image très négative d'une personne. Ce sont des aspects de la société qui sont assez méconnus de ce pays, à l'étranger, où l'on l'assimilera plutôt à une population intelligente, gentille, accueillante et sans tabous. le fait que ce livre nous fait avoir un nouveau regard sur cette société où "l'habit fait le moine", finalement, est vraiment intéressant.
Au fur et à mesure de la lecture, je n'ai pas cessé de penser "Oh là là, Hiromi, dans quel pétrin t'es-tu fichue?!". Bien que je n'ai pas toujours compris sa manière de penser,d'agir, de réfléchir, je me suis assez attachée à elle pour avoir peur qu'il lui arrive vraiment quelque chose de grave. J'ai trouvé son personnage incroyablement triste, car à la fois naïve, inconsciente et ignorante des dangers auxquels elle s'exposait, face à certaines actions, certaines paroles pensées ou dites. Quant à Uehara et Captain Eo, ce sont des personnages qui m'auront laissé perplexe, ils sont plutôt difficile à cerner.
J'ai bien aimé également les nombreuses références à la culture nippone qui truffent ce roman. En parlant de références, l'oeuvre de Murakami m'a donné envie de voir son film, sur le même thème.

Love & Pop est une lecture déstabilisante, de par sa forme et son thème, à visée voyeuriste sans être vraiment moraliste sur un phénomène de société particulièrement courant au pays du soleil levant. Une lecture intéressante, qui change notre regard sur cette population et ses moeurs, et qui nous fait s'interroger sur les interactions et valeurs humaines, à travers l'aventure d'Hiromi.
Une lecture qui ne pourra pas correspondre à tous types de lecteurs à mon avis, (public plutôt averti même, notamment du à certains passages) mais qui reste toutefois un début plutôt positif sur la littérature contemporaine japonaise!
Lien : http://arlenone-book.blogspo..
Commenter  J’apprécie          50
En achetant ce livre, j'ai un peu eu la sensation de m'être fait avoir. Murakami Ryû ne fait que survoler son sujet. Et l'écriture et l'intrigue laissent un goût d'inachevé. Dommage car le sujet permettait un traitement plus en profondeur.
En revanche, les successions de messages laissés par téléphone permettent d'appréhender l'ampleur et la banalisation de l'enjô kosai au Japon. Et tout ça pour s'offrir des produits de luxe et rentrer dans un carcan social orné de grandes marques. Affligeant.
Donc en résumé pour ce roman, bon sujet mais mauvais traitement.
Ce n'est pas celui que je conseillerais pour découvrir cet auteur autrement plus riche!
Commenter  J’apprécie          50
Hiromi est une lycéenne accro à la mode et influençable. Quand elle convoite une bague qu'elle ne peut pas s'offrir, ses amies l'incitent à se tourner vers des rendez-vous arrangés. Monnayer des services ou son corps pour de l'argent sera-t-il la promesse d'une félicité ou d'une prise de conscience cuisante et involontaire ?

Le récit est construit de manière un peu particulière, avec des passages et des descriptions répétitifs et ennuyeux. Pour autant, c'est une manière de dénoncer une société de consommation frivole et vide de sens.

Il y a quelque chose de choquant et d'immoral à ce que cela s'inscrive dans une banalité consentie. On suit les aventures d'Hiromi qui glisse insidieusement et librement dans la prostitution. Ses rencontres disent l'absurde, le danger et une immense solitude.

J'ai eu l'impression que la jeune fille n'était pas vraiment présente dans son rapport aux autres jusqu'à cette confrontation offensante.

L'écriture est résolument moderne et accrocheuse, et l'auteur a décidé ici de taper fort sans rien édulcorer. C'est un récit crucial pour un phénomène insaisissable et dérangeant.
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
Commenter  J’apprécie          40
un petit roman court qui présente une forme de prostitution propre au japon. Des collégiennes et des lycéennes échangent un peu de leur temps -sexe, karaoké, promenade- contre quelques yens dans le but de se payer des articles de mode. Hiromi veut s'acheter une bague, pour cela, elle accepte trois rendez vous dans la même journée. Mais ces rendez vous ne se passent pas comme elle l'avait prévu. Au final, les sacs à mains et les maillots de bain ne sont qu'un prétexte pour explorer le champs des possibles avec des inconnus. le plus excitant semble être le moment précédant la rencontre, la suite ramène les jeunes femmes à la réalité. le texte est déconcertant, il est entrecoupé de messages publicitaires et des shows télévisés comme si Murakami voulait que l'on se sente un peu perdu, un peu désorientés...Où est le réel? entre désir et culpabilité sans doute. Excellent
Commenter  J’apprécie          40
Murakami aborde vraiment des sujets tabous et ce titre ne fait pas exception à la règle car il aborde la prostitution des ados au Japon. Son style est toujours percutant mais cette fois l'auteur a exagéré en créant une sorte de litanie (phrases répétitives sur les marques, les mêmes conversations téléphoniques, etc.). Aussi, je sautais ces passages ou lisait en diagonale. En bref, un roman intéressant mais parfois soûlant.
Commenter  J’apprécie          40
A force d'en entendre parler, je me suis dit qu'il était peut-être temps de lire du Murakami Ryû (à ne pas confondre avec Murakami Haruki !). Sa place n'est plus à faire puisqu'il est auteur à succès mais aussi cinéaste, adaptant parfois lui-même certaines de ses oeuvres. On m'avait conseillé de lire Les bébés de la consigne automatique, mais je ne l'ai pas trouvé en librairie, le seul livre de cet auteur disponible était Love & Pop, son avant dernier, paru en 2009 en France. (Murakami a écrit ce bouquin en 1996 ! Mais qu'attendons-nous enfin ?). J'ai trouvé la couverture vraiment plaisante et attirante. Mais ce qui m'a déterminé à acheter ce livre, c'est bel et bien la 4ème de couverture. Je m'intéressais déjà au phénomène du enjyô kosai, qui est une pratique bien courante au Japon, mettant en scène de(s très) jeunes filles, jouant les escort girls auprès d'hommes, et allant parfois jusqu'à la prostitution.

L'histoire se concentre sur Yoshii Hiromi, notre héroïne, lycéenne de 16 ans, durant le temps d'une journée seulement. Mais cela suffit amplement à nous plonger dans son univers. C'est un livre qui se dévore, avec une vraie intrigue et un fil conducteur. On avance dans notre lecture et on sent que ce ne sera pas une journée banale pour Hiromi. Car effectivement, aujourd'hui elle a décidé de se rendre à des rendez-vous seule avec des hommes, alors qu'habituellement, elle le fait toujours avec ses trois amies. le enjyô kosai est le meilleur moyen de se faire beaucoup d'argent en un temps record, et cela lui permettra de pouvoir se payer la bague de ses rêves. Murakami dépeint l'histoire d'une jeune fille aussi attachante que pathétique : pourquoi va-t-elle aussi loin pour une chose aussi futile ?

Toutes sortes de dialogues se mélangent dans le récit, sans distinction apparente, c'est au lecteur de discerner quand on entend la radio, la télévision, une conversation téléphonique ou une discussion au sein d'un café. J'ai beaucoup apprécié cette particularité qui donne l'impression de baigner au coeur du roman, les sens sont comme éveillés et mis à contribution, comme si on y était.

J'ai apprécié cette lecture, et je sais d'ores et déjà que ce ne sera pas le dernier livre de Murakami Ryû que je lirai.

[Critique écrite le : 04/02/2012]
Commenter  J’apprécie          40
C'est un sujet très intéressant que j'aurais apprécier plus approfondit. Il y a un désir profond d'encrage dans une réalité qui m'est apparu lunaire. Ces filles se prostituent, monnaient leur temps pour des accessoires de mode ... ou la curiosité va t elle plus loin ..? Est ce l'argent le but ?

J'ai été ravie que l'histoire soit courte car la longueur m'aurait perdue, la fin pose des questionnements intéressants. L'histoire laisse des images percutantes, je ne vois pas de jugement de la part de l'auteur sur ses personnages hauts en couleurs. La répétition de certaines phrases ou titre de films .. m'a parfois rendu perplexe. Globalement une belle surprise. J'espère lire plus de cet auteur qui a piqué ma curiosité
Commenter  J’apprécie          30
Ryu Murakami, de façon moins trash-excessive, dépeint à nouveau le désir (de posséder), l'absence de sens de la consommation d'objets et de personnes, la perte de sens du désir. J'achete, j'achete tout de suite car demain je n'en aurai plus envie, j'achete le desir, je me vends, frenetique de consommation sans but, je deviens objet de consommation.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai été surprise à la lecture de ce roman, qu'on m'avait présenté comme sulfureux... Peut-être qu'il l'était en 1996, date de sa parution au Japon !

Si le sujet est effectivement peu commun, le ton adopté est neutre, presque un documentaire, un film de la vie de ces jeunes lycéennes... Mais le roman renseigne bien sur la société japonaise et les pressions subies.
Les dialogues sont particulièrement bien réussis, criants de vérités.

Sur le moment, je n'ai pas apprécié ma lecture ; c'est quelque temps après que j'ai compris la force de ce roman.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (497) Voir plus



Quiz Voir plus

Murakami Ryû

Quel est le premier roman de Murakami paru au Japon ?

Le bleu du ciel
Une transparence de bleus
Bleu presque transparent
Les bébés de la consigne automatique
Thanatos

10 questions
41 lecteurs ont répondu
Thème : Ryû MurakamiCréer un quiz sur ce livre

{* *}