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3,41

sur 234 notes
Une fois de plus, Ryu Murakami nous entraîne dans les turpitudes d'un Japon dévoyé. Hiromi, une jolie lycéenne se prostitue occasionnellement pour s'offrir des vêtements et objets de marque. La fin du roman lui réservera une surprise ! Dans le tumulte tapageur des publicités, des marques, des enseignes de magasins, c'est toute la société de consommation japonaise qui est épinglée par Murakami. Il pointe le dérèglement des valeurs inculquées aux ados (qui ne sont pas dupes), la perversion des adultes. Mais le Japon n'a pas le monopole de ce dérèglement. Nos sociétés occidentales n'ont pas mieux à offrir.
Ce roman est finalement très moral. L'auteur, in-extremis, sauve son héroïne et son client de l'avilissement total. Un roman des années 90 qui date un peu mais reste certainement toujours d'actualité.
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Hiromi a seize ans. Les fringues, les parfums, les bijoux sont au centre de ses préoccupations. L'argent de poche que lui octroie sa mère n'y suffit pas. Alors, comme pour ses copines, la tentation est grande de répondre à la demande d'hommes de tous âges et de toutes conditions, qui veulent acheter sa jeunesse. Insatiables ou laissés pour compte, le danger est sous-jacent. Et le premier pas coute. L'éblouissement créé par un bijou, une bague de 1000 euros, fait tomber ses derniers scrupules. Les offres sont multiples, l'erreur peut être fatale…

Murakami Ryu aborde ici un sujet en cohérence avec la thématique de ses publications. La prostitution des jeunes filles collégiennes ou lycéennes au Japon est un phénomène courant et inquiétant au regard des motivations des jeunes filles : il ne s'agit pas de survie, de situations de détresse financière, mais juste d'un attrait quasi-pathologique pour des objets de luxe!
L'auteur dénonce ce fait de société à la manière d'une mise en garde, en soulignant les dangers potentiels du procédé. Car parmi ces messages témoignant de solitudes urbaines , se cachent aussi de véritables traquenards issus de détraqués, souvent les plus aptes à ferrer leur proie via des demandes anodines. Lorsque le pervers se dévoile, il est trop tard.

Ce roman paru en 1996 au Japon, n'aura été traduit et édité en France qu'en 2009, alors que le phénomène commence à faire parler de lui en Occident, même si la finalité qui apparaît sous nos contrées est moins futile : nécessité de financer ses études, de payer son loyer et de manger.

Le style d'écriture peut surprendre. Si les listes de DVD d'un vidéo club permettent de passer rapidement et de raccourcir le temps de lecture, l'absence de transition entre dialogues et bruits de fond, messages et intrigue principale, peut être déroutante. C'est une pseudo-modernité d'écriture qui peut agacer.

Le message est clair, bien analysé, et résonne comme une leçon de morale, sans doute insuffisante pour enrayer la tendance

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Très étonnant ce Love & Pop, vraiment propre à la culture japonaise et en même temps très universel.
Vadrouiller dans l'esprit d'une lycéenne japonaise est une expérience réellement différente des ados occidentales.
Car les mentalités nippones sont vraiment aux antipodes et ce qu'on y apprend sur la relation homme-femme ou plutôt homme-adolescente fait froid dans le dos. Ce n'est pas tant a parler de détournement de mineur dont il s'agit ici que d'une fuite éperdue vers une jeunesse disparue qui guide ces hommes tous à moitié dingue enfermés dans les carcans de la société japonaise aux contraintes sociales étouffantes et où vivre en couple est synonyme d'ennui et de lassitude. Les femmes sont laissées pour compte et seules les ados de 13 à 17 ans ont une valeur. Marchande et fantasmagorique.

Où la société de l'immédiateté gangrène les pensées et où le désir se doit d'être instantanément assouvi de peur que le désir présent soit vite remplacé par le désir suivant. Écrit en 1996, ce roman est encore plus juste en 2013.

Perclus d'extraits de reportages radio, d'émissions de télé réalité effrayantes comme seuls les japonais oseraient, d'articles de magazines poussant à la consommation et aux désirs futiles, et de conversations éparses, ce roman nous fait voyager au coeur du néant.
Ryû a une écriture très légère, quasi-aérienne ce qui ne n'empêche pas une certaine profondeur.

3/5
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Plutôt qu'un roman, Love and Pop a des airs de longue nouvelle. Ecrit en 1996, il précède de deux ans le formidable et angoissant Miso soup, sur un mode un peu plus léger. le coup d'arrêt brutal, et durable, voire définitif donné à l'extraordinaire essor de l'économie nippone produit ses effets, mais n'explique pas les déviances de la société et la jeunesse en perdition déjà dénoncées par l'auteur dès le milieu des années 1970.

La première partie est assez longue à présenter chacune des filles d'un groupe de quatre amies adolescentes, dont se détache la figure d'Hiromi, non pas forcément par son charisme, mais parce que Murakami l'a choisie pour être le personnage à suivre. le narrateur est assez mouvant, tour à tour l'auteur et la jeune femme. Leur sujet de conversation et de désir est avant même les garçons, les accessoires de mode, si possible de luxe français ou italien. Et pour se les payer, il y a une solution tentante : les rendez-vous arrangés par services de messagerie. Contrairement à certaines de ses copines, qui sont même « allées au bout avec un client », Hiromi n'a pas encore essayé, mais elle a repéré la bague de ses rêves en boutique, et va se décider à se lancer pour réunir la somme.

Dans l'ambiance trépidante des annonces publicitaires et musicales underground des commerces de la gare de Shibuya, une de ses copines lui prête un téléphone qu'elle-même s'était vu prêter par un homme. Parmi les multiples messages de présentation déposés par des hommes de tous âges, Hiromi va en retenir deux, deux rendez-vous successifs avec des types qui vont s'avérer pas très nets, qui se font appeler Uehara et le beau Captain Eo…
Dans le monde de Murakami Ryû, la vie nocturne japonaise est décidément porteuse de danger, tant des détraqués en tous genres, avec leurs névroses, leurs traumatismes psychiques, leur comportement psychotique, leurs obsessions peuvent croiser votre chemin. le hasard fait souvent mal les choses.

Heureusement pour Hiromi, ces deux rencontres lui serviront plutôt de leçon pour l'avenir, d'expérience, avec finalement plus de peur que de mal. Car Murakami trouve le moyen de nous surprendre. Alors qu'il a fait monter l'angoisse et que le lecteur s'attend au pire, il met soudainement sur la table une question morale de nature à bien calmer notre héroïne.

Ce roman, bien qu'un peu en retrait sans doute dans la production de l'auteur, est à nouveau une bonne surprise en ce qu'il prend des allures de fables dénonciatrices de cette folle société de consommation. le style narratif vient servir cette idée de débilité au travers du matraquage publicitaire permanent que les personnages entendent en fond sonore dans ces lieux si fréquentés.

Murakami dénonce la perte de valeurs et de repères de la jeunesse japonaise, et là où Kawabata regrettait la perte d'un monde sur un ton nostalgique et poétique, Murakami quelques décennies plus tard vient passer une seconde lame de rasoir bien plus coupante. Originaire de Sasebo, près de Nagasaki, siège d'une importante base militaire américaine, il dénonce la servilité japonaise au modèle américain et l'appropriation inexorable de ce mode de vie. Derrière l'agacement du personnage masculin lorsque Hiromi lui dit être allée quatre fois à l'étranger, alors qu'en fait à chaque fois, le territoire en question était sous bannière américaine (par exemple l'île de Guam), on devine la plume rageuse d'un Murakami bouillonnant.

Love and pop se lit d'une traite avec un certain plaisir et donne une idée, certes édulcorée et quasi expurgée de scènes violentes, de la tonalité générale des oeuvres de l'autre Murakami, Ryû, qui, s'il semble avoir quasi renoncé à écrire depuis bientôt deux décennies, aura produit une oeuvre noire et détonante, de très grande qualité.
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Love & pop me laisse définitivement indécis : si j'ai aimé ce livre, il me laisse un léger sentiment d'insatisfaction, comparé à d'autres livres de Murakami Ryû beaucoup plus enthousiasmants. Cepandant ce court roman ( quelques 200 pages ), reste intéressant et ce à plusieurs titres.

Hiromi fait partie d'une bande de quatre jeunes adolescentes dont le grand centre d'intérêt est le shopping. En dépit de la totale indépendance et des sommes conséquentes que leur accordent leurs parents, les jeunes filles sont insatisfaites car rien ne semble pouvoir assouvir leurs besoins de vêtements et accessoires. Pour obtenir plus d'argent, les jeunes filles utilisent une pratique répandue chez les lycéennes japonaises : par le biais de messageries téléphoniques elles prennent des rendez-vous rémunérés avec des inconnus, allant jusqu'à se prostituer. Hiromi accepte deux rendez-vous rémunérés pour s'offrir une bague, et s'expose ainsi en toute inconscience à de graves dangers...

L'intérêt de lire Murakami Ryû est qu'il est un des rares auteurs contemporains nippons à critiquer aussi durement et systématiquement la société japonaise, vue comme une nation ultramatérialisée où les individus se font broyer par la solitude, la perte de valeurs et la folie, livrés à eux même au sein d'une société japonaise déshumanisée, en déliquescence. Une des illustrations de cette sombre vision du Japon dépeint par Murakami dans ses romans réside chez l'auteur dans la description des relations sexuelles entre individus qui sont un exemple édifiant des relations dénaturées entre individus. Les personnes n'entretiennent plus que des relations vidées de tout contenu sentimental, souvent même de tout sens, qui sont plus le résultat du hasard et de l'obligation d'un échange pour rompre une solitude croissante que de la volonté de découvrir l'autre. En dépit de la densité du tissu urbain, les individus s'isolent les uns des autres.
Ainsi dans love & pop, les jeunes filles n'ont pour seul centre d'intérêt que de dépenser leurs yens pour des articles de mode, même leur relations entre elles semblent plus basées sur des expériences personnelles et un besoin d'agir en bande que sur une amitié solide. le personnage principal, Hiromi, a un petit copain, mais celui-ci semble être plus un passe-temps qu'un véritable amour...
Plus troublant encore, Hiromi et ses amies ne semblent avoir aucun problème à se vendre à de parfaits inconnus, pour acquérir des biens matériels. Et les clients ne semblent avoir eux aussi aucun problème à s'attaquer aux lycéennes et à abuser de jeunes filles de 16 ans... C'est donc le tableau inquiétant d'une société japonaise livrée au matérialisme effréné et à l'immoralité que Murakami fait dans Love & pop.

Toutefois, ce qui fait de Love & Pop un roman particulier dans l'oeuvre de l'auteur est le fait que celui semble vouloir donner quelques sources d'espoir au lecteur. D'habitude le romancier dresse juste un tableau sombre de la société japonaise et laisse un personnage principal e naguère si ce n'est détruit. Ce n'est pas le cas dans Love & pop. En effet, même si on est navré de voir cette bécasse d'Hiromi sombrer dans les joies de l'hyperconsommation, avoir la bêtise d'accepter des rendez vous dangereux et glauques avec des inconnus pour s'acheter une bague puis finalement subir fort logiquement des attouchements sexuels et des violences, le dialogue qu'elle a à la fin de ce roman avec un personnage ainsi que ses réflexions semblent lui dessiller les yeux sur la bêtise de son comportement : même si elle ne comprend pas tout, elle parvient à la vérité salutaire que les plaisirs matériels ne doivent pas être assouvis au mépris de son bien être personnel.
NB : je tiens à mettre en garde ceux qui me lisent : il s'agit là uniquement d'une interprétation personnelle de ma part.

Toutefois, ce qui m'a déçu dans ce roman, c'est sa pauvreté stylistique. On ne trouve ici dans ce roman rien des atmosphères qui mettent d'habitude si mal à l'aise le lecteur, avec un mélange de violence et de psychologie. Pas trace non plus des digressions incongrues et si intéressantes des personnages. Peut être pour accentuer leur côté niais, Murakami ne semble pas avoir aussi bien que d'habitude construit ses personnages principaux. Quant un personnages secondaires, ils font un peu lisses...
La seule chose intéressante de ce roman est le fait que parfois l'action s'interrompt, remplacée par un flot de paroles, messages téléphoniques et publicités. Cela est intéressant dans la mesure ou le lecteur en ressent une impression d'étouffement qui illustre la pesanteur de ce Japon de la surconsommation. Mais lire dix pages de messages téléphoniques peut être un peu lassant...

Un roman de l'auteur en demi teinte, qui si il aborde un aspect du Japon intéressant et méconnu et dénonce de manière efficace les problèmes de la société japonaise, ne parvient pas à garder un rythme soutenu tout au long du livre. Au final, un Murakami Ryû plaisant, sans plus.
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Ce court roman (1996) raconte la journée d'une lycéenne de 16 ans qui, désirant absolument s'offrir une bague en topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes.
J'ai trouvé le roman intéressant avec cependant des facilités de style et des longueurs.
Hiromi apparemment ne manque de rien. Son père est un employé ordinaire, sa mère travaille dans un musée. Elle a un frère avec lequel elle ne s'entend pas mal et même un petit ami. Elle pense à le quitter, mais pas avant Noël car elle se retrouverait seule au réveillon et ce serait déprimant. Elle découpe dans les magazines de mode colorés, les photos de vêtements de marque, les produits de beauté de luxe qui lui donneraient l'allure d'une femme affirmée, elle rêve de faire bouffer sa jupe de princesse au moment de descendre d'une voiture de sport. Mais tous ces objets coûtent super cher alors elle pense de nouveau à ces rendez-vous arrangés par téléphone. Elle a déjà accepté de dîner avec des messieurs mais c'était avec ses copines. Elle aime bien être avec ses trois copines, plus qu'avec son petit ami. C'est en leur compagnie qu'elle tombe en arrêt sur la topaze rose impériale. Elle veut la bague de 128000 yens tout de suite, à n'importe quel prix car après il sera trop tard, elle n'en aura plus envie. Alors elle-même va se transformer en petit objet rose et précieux; Pour l'argent ? Pas seulement. Pour avoir une valeur dans les yeux de quelqu'un, un éclat. Vous pensez que c'est une bécasse en Prada ? Vous n'avez pas tort. Quelle idiote ! Bon à la fin de la journée, elle aura appris deux trois trucs sur la prostitution.

Ryû Murakami dans la post-face affirme que "la littérature n'a que faire des questions de moralité". Mais pourtant son livre est très moral ! Il est question de l'absence de valeurs remplacées par du prêt- à- penser commercial. Et les listes interminables d'objets de luxe avec leur prix tiennent lieu de pensée dans la petite tête d'Harumi. Et Ryû d'enfoncer le clou avec des litanies de marques, de spots publicitaires, de titres de tubes répétés comme un vieux disque rayé. C'est Warholesque peut-être mais très casse-pieds. J'ai trouvé fastidieux aussi les messages des clients du téléphone sur des pages et des pages. Celui qui n'en saute pas une dizaine est pour moi un saint babeliote. Quelle misère ! Quel ennui ! Heureusement pour le lecteur, l'intérêt dramatique du texte est relancé avec l'entrée en piste des deux hommes: Uehara, le fondu et Captain Eo, le tordu...

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Ce court roman raconte la journée d'Hiromi, jeune fille de 16 ans, qui, désirant absolument s'offrir une bague, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes.
Nous l'accompagnons au karaoké, dans un grand magasin avec ses amies, au fast-food… Chacun de ces lieux nous révèle un peu plus le vide qu'elle ressent.
Dans ce roman original, à la fois dans sa forme et par son sujet, l'auteur mêle des conversations entendues, des paroles de chansons, des messages enregistrés...
Il aborde également le thème de la prostitution des adolescentes au Japon.
C'est à la fois déconcertant par la forme et intriguant au niveau de l'histoire.
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Avec Love & popRyû Murakami nous entraîne dans les pas de ces jeunes lycéennes japonaises qui se livrent à des rendez-vous arrangés contre argent pour s'offrir sacs, robes ou bijoux de marque d'une façon qu'elles pensent facile. C'est le cas d'Hiromi, 16 ans comme ses 3 autres amies, sans réel idéal, baignée dans une société consumériste qui met au pinacle le fait de posséder des objets de marque et qui pour cela font des rencontres monnayées avec des hommes laissant leurs messages sur des boîtes vocales.
Beaucoup de détresse et de vacuité dans ces expériences qui montrent une certaine jeunesse en manque de repère et d'idéal, confondant envie, désir et plaisir, assimilant la possession ou la matérialisation de leurs envies à la réalisation d'elle-même.
Le ton et le style sont décalés, alternant litanie de grandes marques, conversations réelles, messages laissés sur les boîtes vocales, pour mettre en lumière et dénoncer la frénésie de la société de consommation.
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Jeune lycéenne japonaise, Hiromi est obsédée par la mode, comme ses trois amies. Principalement par les grandes marques, qu'elles ne peuvent se permettre de s'offrir. Pourtant, il ne faut pas tarder quand on craque sur un article : Hiromi s'en rend compte, deux jours plus tard, l'excitation est déjà retombée. Il faut donc se l'offrir immédiatement.

Pour rassembler la somme nécessaire, la solution est toute trouvée : les petites annonces par téléphone (depuis, j'imagine qu'internet a pris le relais). Les hommes y déposent leurs fantasmes, les filles proposent leur service. Et les demandes ne sont pas forcément sexuelles (sur le papier en tout cas). Certaines personnes sont prêtes à payer pour une soirée karaoké en tête à tête avec une jeune fille ou pour faire du shopping main dans la main.

Je ne connais pas assez la société japonaise pour comprendre réellement leur motivation : pression sociale intense sur les célibataires ? Culte extrême de la jeunesse (au dessus de 20 ans, les jeunes filles ne sont plus recherchées) ?

Le style de Murakami ne m'a pas enthousiasmé. Très descriptif, il se refuse à faire le tri dans ses informations, et propose trois pages de commande dans un McDonald's ou la liste complète des films proposés sur un rayon. Un style sans doute adapté au sujet, dans lequel les sentiment n'ont pas leur place et où le consumérisme est omniprésent, mais pas agréable à lire pour autant.
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Prêt d'une amie lectrice avisée. Lecture : quelques heures volées à une journée de soleil + nuit d'insomnie octobre 2015.
Assurément c'est un livre qui marque qu'on le veuille ou non, déjà par le sujet : des jeunes filles, (l'auteur va s'attacher à l'une d'entre-elles tout particulièrement, Hiromi 16 ans, mais on sent bien qu'elle n'est qu'un prétexte),se prostituent ou jouent les accompagnatrices de charme pour des hommes plus âgés, de trente à quarante ans environ, en échange de coquettes sommes d'argent voire tout simplement d'accessoires, de vêtements de marque ou de bijoux. Ainsi, pour s'offrir une bague Hiromi va compiler en quelques heures de nombreux rendez-vous assez glauques.
On ressort plutôt mal à l'aise de cette histoire. Hiromi n'est pas vraiment traumatisée (elle pourrait pourtant), elle semble juste blasée, mais prête à continuer comme si le corps avait peu d'importance face à l'argent et "aux choses". Murakami Ryu ne condamne pas la prostitution, pas dans les mots, il se contente de raconter froidement, il retranscrit les annonces laissées par les hommes sur les messageries de rencontres, les réponses des lycéennes et inversement. C'est un style très épuré qui va bien au contexte.

Si mon avis vous intéresse : j'ai aimé mais sans passion, un peu comme Hiromi aime son amoureux, c'est une société qui existe et le savoir changera peut-être mon regard sur les jeunes et jolies japonaises qui achètent tant et tant de produits de luxe. Je crois que le message peut aussi s'adresser à nous : ne soyons pas otages de nos possessions, elles peuvent nous conduire aux pires travers. Ce que nous sommes ne dépendra jamais de ce que nous avons. A bon entendeur ...
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