AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 237 notes
Hiromi est une lycéenne accro à la mode et influençable. Quand elle convoite une bague qu'elle ne peut pas s'offrir, ses amies l'incitent à se tourner vers des rendez-vous arrangés. Monnayer des services ou son corps pour de l'argent sera-t-il la promesse d'une félicité ou d'une prise de conscience cuisante et involontaire ?

Le récit est construit de manière un peu particulière, avec des passages et des descriptions répétitifs et ennuyeux. Pour autant, c'est une manière de dénoncer une société de consommation frivole et vide de sens.

Il y a quelque chose de choquant et d'immoral à ce que cela s'inscrive dans une banalité consentie. On suit les aventures d'Hiromi qui glisse insidieusement et librement dans la prostitution. Ses rencontres disent l'absurde, le danger et une immense solitude.

J'ai eu l'impression que la jeune fille n'était pas vraiment présente dans son rapport aux autres jusqu'à cette confrontation offensante.

L'écriture est résolument moderne et accrocheuse, et l'auteur a décidé ici de taper fort sans rien édulcorer. C'est un récit crucial pour un phénomène insaisissable et dérangeant.
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
Commenter  J’apprécie          40
C'est un sujet très intéressant que j'aurais apprécier plus approfondit. Il y a un désir profond d'encrage dans une réalité qui m'est apparu lunaire. Ces filles se prostituent, monnaient leur temps pour des accessoires de mode ... ou la curiosité va t elle plus loin ..? Est ce l'argent le but ?

J'ai été ravie que l'histoire soit courte car la longueur m'aurait perdue, la fin pose des questionnements intéressants. L'histoire laisse des images percutantes, je ne vois pas de jugement de la part de l'auteur sur ses personnages hauts en couleurs. La répétition de certaines phrases ou titre de films .. m'a parfois rendu perplexe. Globalement une belle surprise. J'espère lire plus de cet auteur qui a piqué ma curiosité
Commenter  J’apprécie          30
Plutôt qu'un roman, Love and Pop a des airs de longue nouvelle. Ecrit en 1996, il précède de deux ans le formidable et angoissant Miso soup, sur un mode un peu plus léger. le coup d'arrêt brutal, et durable, voire définitif donné à l'extraordinaire essor de l'économie nippone produit ses effets, mais n'explique pas les déviances de la société et la jeunesse en perdition déjà dénoncées par l'auteur dès le milieu des années 1970.

La première partie est assez longue à présenter chacune des filles d'un groupe de quatre amies adolescentes, dont se détache la figure d'Hiromi, non pas forcément par son charisme, mais parce que Murakami l'a choisie pour être le personnage à suivre. le narrateur est assez mouvant, tour à tour l'auteur et la jeune femme. Leur sujet de conversation et de désir est avant même les garçons, les accessoires de mode, si possible de luxe français ou italien. Et pour se les payer, il y a une solution tentante : les rendez-vous arrangés par services de messagerie. Contrairement à certaines de ses copines, qui sont même « allées au bout avec un client », Hiromi n'a pas encore essayé, mais elle a repéré la bague de ses rêves en boutique, et va se décider à se lancer pour réunir la somme.

Dans l'ambiance trépidante des annonces publicitaires et musicales underground des commerces de la gare de Shibuya, une de ses copines lui prête un téléphone qu'elle-même s'était vu prêter par un homme. Parmi les multiples messages de présentation déposés par des hommes de tous âges, Hiromi va en retenir deux, deux rendez-vous successifs avec des types qui vont s'avérer pas très nets, qui se font appeler Uehara et le beau Captain Eo…
Dans le monde de Murakami Ryû, la vie nocturne japonaise est décidément porteuse de danger, tant des détraqués en tous genres, avec leurs névroses, leurs traumatismes psychiques, leur comportement psychotique, leurs obsessions peuvent croiser votre chemin. le hasard fait souvent mal les choses.

Heureusement pour Hiromi, ces deux rencontres lui serviront plutôt de leçon pour l'avenir, d'expérience, avec finalement plus de peur que de mal. Car Murakami trouve le moyen de nous surprendre. Alors qu'il a fait monter l'angoisse et que le lecteur s'attend au pire, il met soudainement sur la table une question morale de nature à bien calmer notre héroïne.

Ce roman, bien qu'un peu en retrait sans doute dans la production de l'auteur, est à nouveau une bonne surprise en ce qu'il prend des allures de fables dénonciatrices de cette folle société de consommation. le style narratif vient servir cette idée de débilité au travers du matraquage publicitaire permanent que les personnages entendent en fond sonore dans ces lieux si fréquentés.

Murakami dénonce la perte de valeurs et de repères de la jeunesse japonaise, et là où Kawabata regrettait la perte d'un monde sur un ton nostalgique et poétique, Murakami quelques décennies plus tard vient passer une seconde lame de rasoir bien plus coupante. Originaire de Sasebo, près de Nagasaki, siège d'une importante base militaire américaine, il dénonce la servilité japonaise au modèle américain et l'appropriation inexorable de ce mode de vie. Derrière l'agacement du personnage masculin lorsque Hiromi lui dit être allée quatre fois à l'étranger, alors qu'en fait à chaque fois, le territoire en question était sous bannière américaine (par exemple l'île de Guam), on devine la plume rageuse d'un Murakami bouillonnant.

Love and pop se lit d'une traite avec un certain plaisir et donne une idée, certes édulcorée et quasi expurgée de scènes violentes, de la tonalité générale des oeuvres de l'autre Murakami, Ryû, qui, s'il semble avoir quasi renoncé à écrire depuis bientôt deux décennies, aura produit une oeuvre noire et détonante, de très grande qualité.
Commenter  J’apprécie          220
Un roman japonais sur la misère sexuelle au Japon et la pratique des rendez vous arrangés via une plate-forme téléphonique. Des étudiantes y pratiquent une forme de prostitutions pour accéder à des produits de luxe (maquillage, maroquinerie et bijoux) en satisfaisant les envies d'hommes en mal de tout. L'écriture est très déstabilisante au début. le lecteur suit la jeune Hiromi souhaitant acheter une Topaze impériale. Ses pensées et ses faits sont entrecoupés par le brouhaha de la ville : extraits de radio, de télé, de conversations annexes se mêlent au flux de l'écriture. Au final la lecture est prenante et dévoile un quotidien désabusé d'une jeunesse en manque de repères et d'amour.
Commenter  J’apprécie          90
Murakami Ryu s'empare ici d'un phénomène de société : des lycéennes se prostituent pour pouvoir s'offrir des marques de luxe.
Il choisit de mettre en scène Hiromi, 16 ans. Celle ci, avec ses amies, accepte de suivre un homme dans un karaoké. Vu comme cela s'est plutôt bon enfant, les filles recevront de l'argent contre un peu de présence. Voici de l'argent rapidement et facilement gagné. Ce n'est pas la première fois qu'elles font cela. Elles sont même de l'aveu de Hiromi allées « jusqu'au bout » à d'autres rendez-vous…
Comment est ce possible que des jeunes filles (riches selon de nombreux critères et avec une famille aimante) en arrivent à coucher avec des inconnus pour un sac ou un bijou ?
Justement Hiromi flashe sur une bague : 130 000 yens (soit trois rendez vous avec trois hommes différents),
Sur un après-midi Murakami nous entraîne sur ce que je considère comme une lente descente aux enfers. (J'ai tremblé pour Hiromi)
Concernant le style, le lecteur est immergé dans la vie d'Hiromi (sensation avec la musique, la profusion de biens matériels, l'écoute de très nombreux messages téléphoniques avant de choisir ses rendez-vous). le livre est sorti en 1996 mais ne m'a pas semblé daté…
Mention spéciale au capitaine Eo (un des rendez vous d'Hiromi) avec son ami Fuzzball … glaçant et glauque à souhait.

Avec ce titre la pop est bien présente pour l'amour il faudra repasser …un livre dérangeant mais très intéressant…
Commenter  J’apprécie          140
Dans un premier temps on peut souffrir du style.

Murakami opère à la manière d'un vidéo-clip, des messages publicitaires, des citations de marques s'intercalent, s'imbriquent dans l'intrigue suggérant parfaitement l'ambiance de frénésie consumériste qui sous-tend sont récit.

Légèreté, frivolité et superficialité sont les marques de ce groupe de copines.
Indulgent on s'en amuse, condescendant on le déplore puis, insidieusement, l'atmosphère s'épaissit. Leur inconséquente naïveté les fait frôler le pire.

Je me méfis généralement des lieux communs mais ici Murakami donne consistance à cette appétence perverse pour les très jeunes filles que l'on prête aux Japonais.

Avec ces adolescentes se vendant pour acheter une bague et ces hommes traquant la chair fraiche au téléphone, Murakami dresse le tableau glaçant d'un Japon en perte de repères et d'humanité.

A lire évidemment.
Commenter  J’apprécie          80
Une fois de plus, Ryu Murakami nous entraîne dans les turpitudes d'un Japon dévoyé. Hiromi, une jolie lycéenne se prostitue occasionnellement pour s'offrir des vêtements et objets de marque. La fin du roman lui réservera une surprise ! Dans le tumulte tapageur des publicités, des marques, des enseignes de magasins, c'est toute la société de consommation japonaise qui est épinglée par Murakami. Il pointe le dérèglement des valeurs inculquées aux ados (qui ne sont pas dupes), la perversion des adultes. Mais le Japon n'a pas le monopole de ce dérèglement. Nos sociétés occidentales n'ont pas mieux à offrir.
Ce roman est finalement très moral. L'auteur, in-extremis, sauve son héroïne et son client de l'avilissement total. Un roman des années 90 qui date un peu mais reste certainement toujours d'actualité.
Commenter  J’apprécie          300
Univers très inquiétant de la solitude des grandes villes japonaises et des tentatives d'exister par la consommation. le phénomène des écolières rencontrant moyennant finances des hommes d'âge mûr à des fins sexuelles ou non est dépeint avec efficacité par Ryu Murakami, qui se sert pour cela d'un style précis et efficace : le style des rapports économiques de domination et du marketing.
Une réussite.
Commenter  J’apprécie          90
Ce court roman (1996) raconte la journée d'une lycéenne de 16 ans qui, désirant absolument s'offrir une bague en topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes.
J'ai trouvé le roman intéressant avec cependant des facilités de style et des longueurs.
Hiromi apparemment ne manque de rien. Son père est un employé ordinaire, sa mère travaille dans un musée. Elle a un frère avec lequel elle ne s'entend pas mal et même un petit ami. Elle pense à le quitter, mais pas avant Noël car elle se retrouverait seule au réveillon et ce serait déprimant. Elle découpe dans les magazines de mode colorés, les photos de vêtements de marque, les produits de beauté de luxe qui lui donneraient l'allure d'une femme affirmée, elle rêve de faire bouffer sa jupe de princesse au moment de descendre d'une voiture de sport. Mais tous ces objets coûtent super cher alors elle pense de nouveau à ces rendez-vous arrangés par téléphone. Elle a déjà accepté de dîner avec des messieurs mais c'était avec ses copines. Elle aime bien être avec ses trois copines, plus qu'avec son petit ami. C'est en leur compagnie qu'elle tombe en arrêt sur la topaze rose impériale. Elle veut la bague de 128000 yens tout de suite, à n'importe quel prix car après il sera trop tard, elle n'en aura plus envie. Alors elle-même va se transformer en petit objet rose et précieux; Pour l'argent ? Pas seulement. Pour avoir une valeur dans les yeux de quelqu'un, un éclat. Vous pensez que c'est une bécasse en Prada ? Vous n'avez pas tort. Quelle idiote ! Bon à la fin de la journée, elle aura appris deux trois trucs sur la prostitution.

Ryû Murakami dans la post-face affirme que "la littérature n'a que faire des questions de moralité". Mais pourtant son livre est très moral ! Il est question de l'absence de valeurs remplacées par du prêt- à- penser commercial. Et les listes interminables d'objets de luxe avec leur prix tiennent lieu de pensée dans la petite tête d'Harumi. Et Ryû d'enfoncer le clou avec des litanies de marques, de spots publicitaires, de titres de tubes répétés comme un vieux disque rayé. C'est Warholesque peut-être mais très casse-pieds. J'ai trouvé fastidieux aussi les messages des clients du téléphone sur des pages et des pages. Celui qui n'en saute pas une dizaine est pour moi un saint babeliote. Quelle misère ! Quel ennui ! Heureusement pour le lecteur, l'intérêt dramatique du texte est relancé avec l'entrée en piste des deux hommes: Uehara, le fondu et Captain Eo, le tordu...

Commenter  J’apprécie          207
Première découverte de Ryu Murakami qui m'a laissé plutôt perplexe. Même si j'ai apprécié le thème principal et la critique envers la société nippone, la construction du roman est très particulière. Je comprends l'intention de l'auteur qui est de nous faire ressentir la pesanteur de ce Japon de la surconsommation avec les bribes de conversations, d'émissions de radio,... mais cela m'a semblé tout de même étrange et parfois ennuyant. J'aurais aimé que Ryu Murakami approfondisse également le thème de la détresse de ces jeunes qui confondent désir et besoin. Un récit sombre en décalage avec sa couverture rose bonbon.
.
.
Je testerai bien évidemment un autre titre de cet écrivain pour me forger une meilleure opinion.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (497) Voir plus



Quiz Voir plus

Murakami Ryû

Quel est le premier roman de Murakami paru au Japon ?

Le bleu du ciel
Une transparence de bleus
Bleu presque transparent
Les bébés de la consigne automatique
Thanatos

10 questions
41 lecteurs ont répondu
Thème : Ryû MurakamiCréer un quiz sur ce livre

{* *}