être le frère d'un écrivain médiocre ne veut absolument pas dire qu'on a hérité du (manque de) talent de son fraternel, mais on ne peut s'empêcher de penser que ce n'est pas forcément bon signe, et qu'en plus, il peut avoir utilisé son nom de famille pour être publié plus facilement qu'un anonyme.valentin musso
Ce qui est d'ailleurs assez amusant, c'est de voir que
La ronde des innocents commence par la mort d'un frère, celui du narrateur (du moins d'une partie du récit; l'autre partie suivant à la 3e personne une lieutenant de police enquetant sur un meurtre, avant que les 2 histoires ne se croisent à la fin), comme si
Valentin Musso avait aussi besoin de "tuer le frère", dont la notoriété dans la famille doit être imposante.
Bref, cet homme, qu'on commence à suivre à partir du moment où l'on retrouve le corps de son frère en pleine montagne, et victime de mutilations horribles, est Vincent, un ancien flic devenu photographe ermite dans les pyrénnées et qui va forcément retrouver ses vieux réflexes de policier pour retrouver la trace des meurtriers de son frère. Cette quête va lui réserver des grandes surprises, notamment lorsqu'il va vite se rendre compte que son frangin avait un fils et une femme, dont Vincent ignorait totalement l'existence.
Bon, là, il faut déjà accepter l'idée que deux frères juste un peu brouillés se voient tellement peu que l'un arrive à cacher l'existence de sa famille à l'autre pendant 18 ans, et pourtant, le récit qui suivra ira encore bien plus loin dans l'invraisemblance: sans trop déflorer l'intrigue, figurez vous que le neveu du narrateur est en fait un enfant prodigue, doté de pouvoir absolument exceptionnels, et que du coup, il est activement recherché par une sorte de société secrète qui font des expériences sur les enfants surdoués....
N'en jetez plus, la coupe est pleine: il est vrai que j'ai souvent du mal avec ce genre de récit, à la
Jean Christophe Grangé, peuplé de complot, de scientifiques pas très nets, et autres pouvoirs surnaturels, ou alors, il faut que cela soit traité avec énormément de subtilité et de sobrieté (comme dans
la guerre des vanités de
Marin Ledun) et dans le cas présent, la dernière partie achève de faire basculer l'histoire dans le grotesque.
Si je ne suis pas trop de mauvaise foi, je sauverais quand même quelques qualités à ce livre, puisque avant qu'il ne se mette définitivement en place, les premières places du puzzle peuvent intriguer, et certains passages, notamment ceux avec le lieutenant de police, même s'ils ne révolutionnent pas le genre, tiennent plutôt la route. Mais outre l'histoire, j'ai quand même eu du mal avec le style de l'auteur, vraiment trop maladroit par moments : certains passages passent du "je" au "il" dans la narration sans cohérence aucune, et certaines figures de style sonnent vraiment fausses et scolaires.
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