La Vie secrète des écrivains

Faut-il persister à coller les écrivains dans des cases ? Littérature blanche, littérature noire, littérature populaire, littérature dite noble ? Peut-on envisager que la plume d'un auteur évolue, se densifie, devienne plus pertinente, plus affûtée, plus profonde ? Doit-on forcément associer un nom à un style ou à une réputation et par ricochet systématiquement le suivre ou au contraire le fuir ? Dans une interview donnée sur RTL, Guillaume Musso affirme qu'il ne règle pas ses comptes avec ses détracteurs. En achevant son roman, je pense tout le contraire et j'ai envie de crier « Tu en as mis du temps Guillaume !!! Il était grand temps de claquer quelques beignets. »

Ce livre est une belle occasion de parler de la littérature, de l'inspiration, de ce qui fait un écrivain, du style, de la forme et du fond. Par la bouche de certains personnages, Guillaume Musso assène des vérités bien senties qui m'ont fait sourire, et rire… jaune, ayant à l'esprit une petite phrase bien personnelle et assez assassine, bien plus directe que la plupart des siennes « prends ça dans ta gueule ! » Amis intellectuels, fans de Télérama et autres journaux écrits avec motscompliquéspourécrivainssérieux.fr, passez votre chemin, vous n'allez pas aimer ma chronique car jusqu'au bout, je défendrai la littérature sous toutes ses formes.

Nathan Fawles, s'est retiré du monde après trois romans au succès fulgurant. Il vit retranché sur la petite île de Beaumont, comme un ermite, refusant toute interview et tout contact avec le monde depuis 20 ans. Raphaël Bataille, 24 ans, vient d'écrire un manuscrit et souhaite rencontrer Nathan pour avoir un avis éclairé sur son roman. Il accepte donc un emploi dans une librairie un peu rétrograde en espérant rencontrer son maître à penser. C'est sans compter sur le caractère impossible de ce dernier qui ne va pas s'avérer d'un abord facile et possède une vision très pessimiste (réaliste ?) de la littérature. Alors que Mathilde Monnet, journaliste, fascinée par l'auteur met elle aussi les pieds sur l'île, un corps de femme est découvert sur la plage de Tristana. Commence alors un étrange face-à-face et un besoin impérieux de vérité.

Guillaume Musso a mis en lumière plusieurs personnages riches et intéressants sous bien des aspects.

Il y a d'abord Nathan Fawles, l'écrivain ténébreux qui se retranche dans sa maison – prison après un début de carrière prometteur. Sa vision du métier est des plus sombres. Abîmé, il ne croit plus au pouvoir des mots, encore moins à celui des idées. « L'existence d'un écrivain est le truc le moins glamour du monde, soupira Fawles. Tu mènes une vie de zombie, solitaire et coupée des autres. Tu restes toute la journée en pyjama à t'abîmer les yeux devant un écran en bouffant de la pizza froide et en parlant à des personnages imaginaires qui finissent par te rendre fou. »

Puis, le libraire, Grégoire Audibert qui représente la culture dans tout ce qu'elle a de plus académique, d'un peu vieillotte. « Je ne vous parle pas de divertissement, je vous parle de la vraie littérature (…) Je vous parle de lecteurs qui consacrent un temps significatif à lire des livres sérieux. » Il est le représentant de la bien-pensance, de la littérature classique et pompeuse, de celle que chacun se doit de connaître même si elle annihile à jamais toute envie de lecture.

Face à eux, Raphaël Bataille a la foudre de sa jeunesse, une vie entière à écrire devant lui, une admiration sans bornes pour l'écriture et la littérature. Sa vision est tout à fait opposée à celle du libraire : « Le style n'est pas une fin en soi. La première qualité d'un écrivain était de savoir captiver son lecteur par une bonne histoire. »

Guillaume Musso en profite également pour signifier sa culture littéraire à ceux qui voulaient le faire passer pour un inculte, en citant auteurs et oeuvres de manière pertinente pour donner corps à son roman. Encore un joli pied de nez ! J'ai adoré sa manière fine d'égratigner les journalistes et de leur tailler un short quand il dépeint le journalisme 2.0 et qu'il déplore ceux qui font une bonne critique de votre livre sans en avoir rien compris. Quel humour !

Par l'intermédiaire de Nathan Fawles, l'auteur démontre habilement comment la cristallisation d'un événement peut déclencher le processus de création littéraire ou, a contrario, comment un choc dans sa vie personnelle peut définitivement réduire à néant toute velléité créative. J'ai particulièrement apprécié cette confirmation d'une sensation que j'avais déjà.

Alors, je ne voudrais pas vous faire fuir en vous laissant penser que ce roman est un édito d'autodéfense basé sur la justification permanente de son travail. C'est ma façon toute personnelle de le voir, sachant que je lis cet auteur depuis ses débuts et que je considère donc avoir une certaine légitimité dans l'analyse de l'évolution de ses idées et de son écriture. C'est un beau roman sur la littérature, sur ceux qui l'aiment, sur ceux qui la conspuent, sur ceux qui souhaitent en faire une chasse gardée, ou un chemin accessible au plus grand nombre. C'est un roman qui dit « lisez ».

Mais c'est avant tout une fiction dont l'intrigue fonctionne à merveille et qui vous laisse médusé par une fin très réussie. Comme vous le savez maintenant, les fins ne sont pas ce que je retiens d'un livre. Je ne cesse de répéter que c'est la façon dont on y arrive qui m'intéresse. Dans le cas présent, je ne l'ai pas vu venir et Guillaume Musso a su me faire prendre des chemins de traverse et m'amener à une conclusion que je n'avais pas anticipée. Entre réflexions intelligentes et déroulé scénaristique implacable, il a tout loisir de provoquer des émotions. Comme le dit très bien son écrivain en devenir, « qui est-on pour s'ériger en juge et décider ce qui est de la littérature et ce qui n'en est pas ? » Faut-il être d'une prétention sans borne !

Oui, la culture peut aussi être un plaisir ! Au fond, Nathan Fawles, Raphaël Bataille et Grégoire Audibert pourraient être un seul et même personnage, un amoureux de la littérature, avec ses consensus et ses contractions.

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Je viens de terminer l'excellente vie secrète des écrivains bien que ce sujet est déjà été traité par un autre écrivain ( j'en parle plus bas) En revanche, la fin est très originale, je ne m'attendais pas du tout à cela. On s'aperçoit que Guillaume nous a baladés pendant tout le roman et a dû ricaner du tour qu'il nous jouait!!! Je ne dis pas ça parce que je suis moi-même écrivain, mais c'est exactement ce qu'un auteur essaye de faire sans toujours y arriver. Ici, c'est une réussite. Une île mystérieuse, un écrivain reclus et bizarre, un jeune écrivain en herbe qui souhaite percer le mystère du premier, une belle journaliste, des meurtres... Tous les ingrédients sont là pour créer une superbe intrigue. Il y a également une réflexion sur l'écriture qui évidemment m'a touchée et que j'ai trouvé assez juste. En revanche, le seul bémol dont j'ai parlé plus haut, c'est que l'idée géniale de Musso a déjà été utilisée (sous une forme un peu différente c'est vrai, mais c'est un peu la même idée) dans l'affaire Harry Quebert de Joël Dickers. La façon dont Musso la traite est différente puisque je ne me suis rappelée de ce lien que vers la fin. Cependant, j'ai l'impression que les auteurs utilisent les recettes qui marchent pour les mettre à leur sauce et cela manque un peu d'originalité. Franck Thilliez aussi s'amuse avec des mise en abyme de roman dans le roman ( le manuscrit inachevé ). Mais bon, un écrivain dont j'ai oublié le nom, a dit que tous les sujets avaient déjà été traités et que c'était la façon de le faire qui importait. Dans ce cas, Musso a réussi son pari !!!!

C'est avec plaisir que je termine cette lecture très divertissante et bien construite. J'ai vraiment pris plaisir à me plonger dans la vie secrète des écrivains. Guillaume Musso a ce talent qu'il faut lui reconnaitre de savoir attiser notre curiosité et nous donner envie de découvrir la suite de l'histoire en tournant les pages.
néanmoins, petite remarque écologique en passant aux éditions Calmann Lévy : est-ce nécessaire de faire des marges aussi grandes de part et d'autres du texte et d'utiliser inutilement ce papier et donc ce bois ? Certes l'objet rendu est très beau, aéré (on ne s'abime pas les yeux à la lecture), mais ça m'a un peu gêné.

En tant que libraire, Guillaume Musso est mon péché mignon ! C'est un auteur très populaire et n'a pas besoin que la libraire que je suis le lise et le conseille ! Néanmoins, j'ai commencé à lire ses livres vers mes 16 - 17 ans, à l'époque où je ne lisais que de la littérature adolescente et young adult ; et ses livres m'ont permis de me diversifier dans mes lectures et de passer du rayon jeunesse au rayon adulte ! Il garde une place particulière dans mes lectures.

Dans la Vie secrète des écrivains, on découvre le mystère Nathan Fawles, un écrivain qui a connu le succès 20 ans auparavant et qui s'est fait oublié en 1999. Raphaël Bataille, jeune auteur, part à sa recherche sur l'île de Beaumont et rencontre Mathilde Monney, jeune journaliste. Alors que le corps d'une femme est découvert le même jour, les jeunes gens se questionnent et les vérités se mélangent aux mensonges !

J'ai lu ce roman en à peine trois ou quatre heures de lecture ! Comme les romans de Guillaume Musso, la Vie secrète des écrivains est addictif, facile d'accès et très cinématographique. On visualise tout de suite les scènes et on veut savoir le pourquoi du comment, on veut des réponses à nos questions ! Comme pour ses autres romans, il y a des retournements de situations et des révélations qu'on ne voit pas venir et d'autres qu'on voit venir à 1 km. Guillaume Musso mise tout sur son histoire que sur l'écriture comme son personnage Nathan Fowles le dit à Raphaël dans le récit.

Par contre, je n'ai pas forcément compris la fin, certains événements arrivaient sans explications, vraiment dans les dernières pages. Je suis perplexe face à cette fin.

C'est un bon Musso, agréable à lire pour un trajet sur la route des vacances ou à la plage.
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C'est un cadeau, ce livre et je trouve que c'est un excellent choix de cadeau car c'est un livre qui se lit tout tranquillement, sans faire attention. avec plaisir. doucement. et rapidement en même temps.
J'ai aimé le fait d'imaginer une île avec sa topographie, sa population, ses commerces, ses touristes, son histoire. J'ai beaucoup aimé.
L'histoire est amusante, un peu incohérente. Mais agréable avec tout ce qu'il faut de rebondissements.
Ca se lit vite. L'histoire est à la fois un peu folle et presque possible.

Le début a été plus que difficile, je n'accrochais pas du tout avec les personnages, l'écrivain mégalo et encore moins avec le jeune romancier qui a un rôle plutôt ingrat et à mon sens, pas très utile au bon déroulement de l'histoire. Puis tout s'enchaîne, un meurtre, l'arrivée sur l'île d'une mystérieuse journaliste. Il y a des rebondissements, et des éléments de narration qui retiennent l'attention et donnent envie de suivre l'histoire jusqu'au bout pour lever le voile sur tout ces secrets. J'ai bien aimé également le cadre, cette "île noire". Ce n'est pas une lecture transcendante pour moi, mais un moyen de passer un bon moment pour se distraire.

Ce roman m'a plu. Quelle imagination !
Après la lecture de ce livre je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec la vérité sur l'affaire harry quebert même si les deux romans n'ont strictement rien à voir. On croit lire un roman qui parlera de la relation entre un jeune écrivain et son mentor et on se fait embarquer dans une histoire qui est tout autre.
Même si on est pas surpris par tous les rebondissements. C'est une lecture plaisante et distrayante.

Je partais avec un a priori sur l'auteur. Ma seule lecture de lui était décevante.
Mais là, j'ai été agréablement surprise.
Une intrigue qui m'a passionnée, des personnages consistants, une fin que je n'avais vu venir.
Le parfait moment de lecture.

Pas trop compris l'épilogue... vraiment inutile.

Mais un bon thriller à lire!

On se dit souvent que les écrivains doivent avoir une vie palpitante ou extraordinaire pour écrire des romans... Ils sont un mystère et une fascination pour les lecteurs.
Parti de ce constat, Musso nous présente un écrivain qui avait tout et qui, du jour au lendemain, abandonne tout. Quel mystère se cache derrière ce revirement ?
J'ai été emportée dans cette enquête non pas policière mais intriguante. On pense arriver à joindre les pièces du puzzle, mais à la fin, l'auteur finit toujours par surprendre son lecteur !
Je suis quand même restée perplexe au niveau de l'épilogue, mais ce n'est que mon avis.
Faites-vous le vôtre en lisant ce roman !

De nouveau plongée dans un Musso et ravie de cette lecture une fois de plus, la seule critique que j'aurais à faire en ce début de chronique est que malheureusement l'intrigue étant si prenante la lecture est bien trop rapide me laissant très peu le temps de savourer.
Je retrouve une touche Zweig dans ce roman, une histoire dans une histoire, dans notre cas il s'agira plutôt d'un roman dans un roman. Cela peut paraître étrange mais permettra d'apporter un peu de réalité dans la fiction et un peu de fiction dans la réalité promettant un suspense terrible voire terrifiant.

Raphaël Bataille est un jeune écrivain qui peine à se faire publier, profitant d'une annonce pour un emploi de libraire sur l'île Beaumont il tentera de rencontrer cet écrivain adulé Nathan Fawles pour en soutirer quelques conseils. Ce dernier s'était brusquement retiré de la vie publique vingt ans auparavant et arrêta d'écrire pour se cloîtrer entre les 4 murs de sa villa de l'île Beaumont. Malheureusement peu enclin à rencontrer du monde Nathan Fawles accueille Raphaël le fusil à la main. Un véritable écrivain n'a pas besoin de conseils.
Un autre personnage viendra bouleverser la tranquillité de l'écrivain, une journaliste suisse du nom de Mathilde Monney qui cherchera par des moyens pas très orthodoxes à rencontrer Nathan Fawles et cachera ses véritables motivations.
Un mystère plane autour de cette île que les habitants tentent de préserver de l'extérieur, autour de Nathan Fawles qui cache un secret depuis plus de vingt ans, autour de Mathilde. Un passé douloureux et lourd fait de cruauté et de mensonges, le tout baignant dans le sang d'innocents.

Dès le début il ne m'a pas été permis de comprendre où l'auteur voulait en venir ni même qu'elle pouvait être réellement l'intrigue, sur quel personnage elle allait se fixer. le mystère reste entier jusqu'au dernier moment, le roman discute de la vie d'un écrivain et de ses aspirations, de son désir d'écriture et du pouvoir des mots et de ses personnages sur sa propre vie. Mais on apprend aussi que la volonté de partager ses écrits se heurte aux maisons d'éditions et à leur comité de lecture.
Dans ce roman ce n'est pas tant le suspense qui tient en haleine que l'intrigue en elle-même qui aspire le lecteur au coeur de cette île sans histoires se retrouvant du jour au lendemain avec le corps d'une femme sur sa plus belle plage avec en prime une première place aux journaux TV et sur les réseaux sociaux. Les tourments des personnages apportent un peu de cette réalité nécessaire à toute fiction pour plonger le lecteur dans une tension permanente.

Ce roman qui se déroule certes sur une île ô combien tranquille dévoile des personnages sombres qui se dissimulent sous une apparence des plus anodines, cachant eux-aussi de terribles secrets. Un récit d'une redoutable efficacité.
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