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3,02

sur 1828 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Parmi ces trois destins de femmes, ma préférence se porte sur le 3ème récit : celui de Khady, cette jeune veuve, expulsée par sa belle-famille, mais qui tentera de résister au chaos de la vie en voulant quitter l'Afrique, et qui connaîtra un voyage sans retour.
L'histoire de Fanta, je dirai plutôt celle de Rudy son époux, est un quasi-monologue. C'est au travers d'une longue méditation de Rudy, le retour sur lui-même, sur sa vie, sur ses impulsions qui l'ont conduit à être révoqué de l'enseignement, que l'on découvre Fanta.
Enfin, l'auteur s'est inspiré de sa propre vie pour nous parler de Norah, avocate, qui part pour retrouver son père en Afrique. Pourquoi, après toutes ces années, a t-il besoin de sa fille ? Ces retrouvailles forcées vont dévoiler à Norah une réalité familiale cruelle concernant son frère, emprisonné pour meurtre. L'avocate se sent-elle prête à intervenir dans ce procès ?
J'avoue avoir eu des difficultés avec ce style d'écriture. qui pour moi manque de légèreté, de fluidité, des phrases d'une longueur infinie qui nous essouflent.
Ce roman pourtant récompensé par le Prix Goncourt ne m'incite pas à attribuer 5/5.

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"Trois femmes puissantes"...
... ou trois moments de vie, trois tranches de destins qui permettent à Marie NDiaye de brosser le portrait de femmes noires qui, chacune à sa manière, oppose au malheur, à la malchance, à la violence d'un monde de domination masculine, sa force et son courage.

Norah a toujours vécu en France, où elle exerce la profession d'avocate. Elle vit depuis peu avec Jakob et leurs deux filles respectives, âgées de cinq ans. A la demande de son père, reparti vivre au Sénégal avec Sony, le frère de Norah, alors qu'ils n'étaient encore que des enfants, elle se rend à Dakar. Elle y découvre que ce frère, choyé et gâté par un père qui n'a jamais juré que par son garçon, a été incarcéré à la prison de Reubeuss pour le meurtre de sa belle-mère. Ce séjour au Sénégal ravive chez Norah la douleur provoquée par l'abandon paternel et par la séparation d'avec Sony. En se réveillant, ses vieux démons l'amènent de plus à s'interroger sur ses choix de vie, sur les angoisses avec lesquelles, en tant qu'adulte, elle n'a toujours pas fini de se colleter.

Fanta a quitté son poste de professeur et son Sénégal natal pour accompagner son mari Rudy qui, renvoyé du lycée de Colobane où ils enseignaient tous deux, a voulu tenter sa chance en Gironde, d'où il est originaire. Ils vivent ainsi depuis cinq ans dans une maison de la campagne bordelaise. Ou plutôt ils vivotent : Rudy supporte difficilement son dernier travail en date, qui est de surcroît mal payé. Quant à Fanta, lorsque leur fils Djibril est à l'école, elle végète, seule, dans un foyer conjugal triste et isolé. Elle n'a en effet jamais pu trouver de poste en France. Rudy abrite en lui des démons dévastateurs que les frustrations causées par sa situation actuelle l'empêchent de vraiment maîtriser. Il craint par-dessus tout que Fanta le quitte, et se montre instable, égaré, voire parfois violent.

Khady Demba a été chassée par la belle-famille qui l'hébergeait depuis le décès de son mari. Démunie, ne possédant que quelques billets en poche, sa route croise celle d'aspirants à l'émigration clandestine. Elle échoue finalement dans un village perdu du désert sénégalais, où elle est prostituée par la tenancière du bar local.

Ces trois récits se suivent sans transition, vaguement reliés par des correspondances plus ou moins évidentes, par certains détails qui se font écho mais ne leur permettent pas vraiment de se rejoindre. Leur point commun le plus flagrant réside dans la dignité et la volonté farouche de ces femmes qui, face aux coups du sort, ne baissent pas les bras, refusent l'humiliation. Quand Norah trouve sa force dans son application à maîtriser son quotidien, à préserver son indépendance financière, Fanta oppose au déséquilibre psychique d'un mari qui l'a cloîtrée dans une existence morne et frustrante son mutisme et son impassibilité. Quant à Khady Demba -celle dont la résistance est sans doute la plus émouvante-, qui subit des situations avilissantes, qui endure des souffrances physiques, elle garde en elle une telle conviction de sa singularité, de son importance en tant qu'individu, qu'elle lui permet de s'adapter au pire avec une sérénité et une énergie incroyables.

Marie NDiaye nous introduit dans la vie de ses héroïnes armée d'un style imagé, soigneusement travaillé, qui se mue parfois en longues phrases tortueuses. Sans doute trop longues et trop tortueuses, puisque la complexité à mon avis inutile de certains passages m'a quelquefois détachée du récit. C'est dommage, car sans cela, la lecture de "Trois femmes puissantes" aurait été un moment presque parfait !
La richesse des personnages, cette façon de lier des histoires sans réel début ni fin, comme si elles s'inscrivaient dans une continuité, alors qu'elles n'ont a priori rien en commun, m'ont en effet beaucoup plu.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Composé de trois chapitres, ce roman raconte l'histoire de trois femmes qui doivent composer avec des histoires difficiles, étroitement liées à des douleurs passées ou présentes et qui, de part leur patience, leur amour, leur investissement, leur volonté, vont puiser en elles des ressources parfois insoupçonnées pour s'extraire du joug de leur passé. Les longues phrases qu'utilise Marie N'Diaye sont d'abord déroutantes, puis elles nous apprivoisent et l'on est emporté par la magie de ce style particulier. Chacune de ces femmes a sa propre histoire, ses propres souffrances et difficultés, et chaque chapitre a sa propre atmosphère, souvent pesante, mais toujours bercée dans la douceur de l'écriture. Une découverte à l'ambiance particulière!
Lien : http://readviewed.skyrock.co..
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C'est une relecture. le malaise persiste après cette deuxième lecture. Difficile de prendre du recul. Difficile d'avoir de l'empathie pour les personnages. Ils sont trop compliqués. Leurs pensées tournent en boucle, se tricotent et détricotent. Apres les avoir accompagnés longuement, nous restons sur notre faim et reste un sentiment d'abandon.
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Trois femmes puissantes /Marie Ndiaye/Prix Goncourt 2009
Norah, jeune avocate de trente-huit ans, est accueillie par son père au pays natal, sans doute le Sénégal même s'il n'est pas cité, elle qui vit à présent à Paris où elle a refait sa vie depuis un an avec Jakob après avoir divorcé du père de Lucie, sa fille qui vit avec elle. Jakob a aussi une fille d'un premier mariage, Grete du même âge que Lucie.
Norah n'a pas vu son père depuis un certain temps : elle découvre un homme qui s'est alourdi et a rapetissé. Elle est bien loin la superbe d'autrefois, cette stature jeune qui paraissait à Norah impérissable et qui a laissé place à une certaine négligence dans l'habillement et la toilette. Son père possédait autrefois un village de vacances qui avait fait dans style mirliflore sa gloire et sa fortune.
Norah avait reçu une lettre de son père l'adjurant de venir le voir pour une affaire pressante et grave. Elle a pris l'avion aussitôt, confiant sa fille Lucie âgée de sept ans à Jakob et Grete.
Ce père très particulier a eu de nombreuses femmes et encore plus d'enfants. Il fut brillant, astucieux, impitoyable, mais affété et entouré d'une cour soumise. Aujourd'hui, il connait la solitude. Norah, jeune femme vulnérable et ardente, a toujours considéré comme improbable une affection particulière de son père pour elle. Malgré tout, elle a répondu à son appel dont la raison reste pour l'instant un mystère. Norah apprend que son frère Sony qu'elle n'a pas encore vu depuis son arrivée, est en prison. le mystère plane sur les raisons de cette incarcération…
La deuxième partie du livre, qui se passe en Gironde, met en scène un certain Rudy Descas, quarante-trois ans, marié à Fanta et père d'un petit Djibril. La vie du couple est dans la tourmente, Fanta n'étant pas d'une fidélité exemplaire et Rudy n'hésitant pas à humilier sa femme. Une atmosphère de tristesse, de rancoeur et d'angoisse règne à la maison. Les relations de Rudy avec son patron, l'amant de Fanta sont houleuses et équivoques. Et Rudy n'a de cesse de se poser des questions sur l'attitude qu'il devrait adopter, et aussi sur les paroles qui lui échappent parfois dépassant sa pensée. Il s'auto analyse en permanence sombrant dans des divagations qui se mêlent à son passé à Dakar où il était professeur avant d'être exclus pour propos racistes, ce qui contraignit la famille à rentrer en France au grand désespoir de Fanta…Un récit curieux, haché, fait de phrases sans paragraphes.
le troisième récit qui se passe au Sénégal est celui que j'ai préféré. le personnage de Khady, jeune veuve sans biens ni enfant, rejetée par sa belle-famille et contrainte de fuir, se retrouve dans un convoi de migrants aux prises avec des passeurs. On retrouve curieusement dans ce récit une construction normale avec des paragraphes, de belles et longues phrases et au beau style. J'en suis venu à me demander si c'est la même personne qui a écrit les trois parties ! Il n'est pas douteux qu'il y a eu intention de la part de l'auteure dans cette façon de construire, mais j'avoue qu'elle m'a échappé.
Une ambiance glauque, confuse et assez indéfinissable règne dans ces trois récits, et le style hautement elliptique et abscons de Marie Ndiaye surtout dans les deux premiers récits, n'aide pas beaucoup à s'y retrouver. Un style très factuel distillant l'ennui et qui n'a suscité chez le lecteur que je suis aucune émotion. de plus curieusement, nombre de personnages s'interrogent sur le fait d'avoir vécu ou rêvé une situation, ou encore connue seulement celle-ci par la narration qui leur en a été faite. Quant à l'histoire du père de Norah qui passe ses nuits, perché dans le flamboyant de la cour, je n'ai pas compris l'insistance de l'auteure pour évoquer ce fait. La présentation de la quatrième de couverture est trompeuse et je n'ai rien retrouvé de ce qui était annoncé. Une lecture laborieuse dont il me tardait de connaître le terme, jusqu'à ce que le dernier récit me rassure un peu.


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Trois parties, trois femmes, trois histoires... Il y a longtemps, peut être trop, que celui-ci était sur ma liste, peut-être que pour cela j'en attendais trop...
Tout cela pour dire que j'ai été déçue. Autant la première partie m'a passionnée, autant les deux suivantes, pas du tout. Peut-être aussi parce que j'ai détesté le personnage qui s'exprime dans la seconde partie, ce Rudy par lequel nous découvrons le second personnage féminin, ce qui a fait retomber mon intérêt comme un soufflé.
Je ne comprends pas trop le choix de l'auteur, et j'aurai préféré qu'elle en tire trois romans distincts, ce qui aurait évité que tout se finisse ainsi, un peu en queue de poisson.
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Sous forme de trois longues nouvelles, nous suivons Norah, Fanta et Khady Demba, trois femmes puissantes, trois femmes qui disent non. Chacune de leur côté, elles se battent pour préserver leur dignité. Elles se battent contre les humiliations que leur entourage leur fait subir, contre la vie qui, injustement, ne leur laisse pas de répit.

J'avais été mitigée lors de ma première lecture de ce roman, et c'est avec la même sensation que je le termine aujourd'hui. Je trouve le style d'écriture non adapté au contenu : les phrases interminables nous procurent l'impression que nous n'arriverons jamais à la dernière page. La deuxième nouvelle est la plus longue et celle que je trouve la moins captivante : je n'ai pas aimé que l'on suive le mari de Fanta, alors que c'est sa vie à elle qui se devait d'être mise en avant. Néanmoins, j'ai beaucoup apprécié le thème, le fait de consacrer un roman à trois femmes qui refusent de laisser la vie les achever.
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Bizarrement construit ce livre comportant trois récits. J'ai eu du mal avec le deuxième que j'ai trouvé très confus. Marie Ndiaye possède un style d'écriture bien à elle. Cette description d'une certaine violence -perçue comme naturelle dans les milieux décrits- nous laisse entrevoir ce que ces femmes endurent, mais nous montre aussi cette force qu'elles développent pour préserver leur dignité, parfois avec obstination, et nous devinons que c'est perdu d'avance... Ne jamais baisser les bras, ne jamais laisser les humiliations démolir les femmes, semble être le lien entre ces trois récits.
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L'écriture de ce livre est remarquable mais que de noirceur ! Sur les trois histoires cela empire à chaque fois. On me dit régulièrement que je lis des livres tristes, ce que j'argumente par la réalité de la vie. Mais là c'est un peu trop. Je crois que c'est l'accumulation de ces trois histoires, qui ne passe pas. Un livre qui ne m'a pas fait de bien.
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Il est difficile de parler de ce livre qui contient trois histoires comme son titre veut l'indiquer.
La première et la troisième qui sont assurément les plus intéressantes concernent des femmes aux destinées opposées mais qui se retrouvent en quelque sorte victimes de la domination masculine mais plus encore des traditions archaïques qui sévissent encore trop souvent dans certains pays.
La deuxième histoire est à part parce que s'il y est aussi question d'une femme, celle-ci est absente et on ne la rencontre jamais. Seul son mari est en scène avec ses problèmes compliqués auxquels on n'a nulle envie de prendre part du fait que le personnage semble assez peu intéressant.
Pour le style, il est parfois magnifique mais sur de brèves périodes. Les phrases sont trop souvent extrêmement longues et compliquées, ce qui leur fait perdre de leur impact. C'est dommage.
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